Nouvelle preview de Betclic Élite, et cette fois-ci, direction Monte-Carlo. Depuis le milieu des années 2010 et l’arrivée de l’homme d’affaires ukrainien Sergei Dyadechko, Monaco est une référence du basket pas seulement en France, mais en Europe. Si la saison dernière, Monaco n’a pas pu conserver son titre de champion de France après deux sacres consécutifs, l’équipe a atteint la finale de l’EuroLeague pour la première fois de son histoire. Cette saison, le club veut être au sommet non seulement sur la scène continentale, mais également retrouver sa place sur la scène nationale.
Bilan de l’AS Monaco 2024-2025
Monaco a réalisé une saison presque historique, qui s’est achevée sur de la déception, faute de trophée. Si le club a atteint un très haut niveau, il lui a manqué ce petit quelque chose pour concrétiser tous ses objectifs. Le club du Rocher avait une ossature stable avec des joueurs comme Mike James, le MVP des Finales la saison précédente, Élie Okobo, Matthew Strazel, Mam Jaiteh et Alpha Diallo, entre autres, ce qui permettait de viser haut sur plusieurs fronts.
Betclic Élite
Monaco était double tenant du titre en début de saison, et sans surprise, est resté parmi les meilleurs: 22 victoires pour 7 défaites. 22 et pas 23, parce que le club s’est vu retirer une victoire pour manquement à la transparence et à l’équité financière. Ainsi, l’équipe termine troisième et se qualifie pour les playoffs. Mais la saison n’a pas été de tout repos.
Si le noyau de joueurs présenté plus tôt a répondu présent, Nick Calathes a eu du mal à trouver son rythme et a eu une saison discrète à 36 ans. Furkan Korkmaz est arrivé en août comme une des recrues principales, mais cinq mois après sa signature, il a quitté le club après un passage ruiné par les blessures.
Le 18 novembre 2024, Saša Obradović a quitté l’AS Monaco après être arrivé trois ans plus tôt et avoir amené l’équipe à une historique troisième place en 2023 en EuroLeague. Il laisse l’équipe septième après neuf journées après une défaite face au Mans, et deux autres revers à domicile en EuroLeague. Il est remplacé temporairement par Manuchar Markoishvili, puis le 26, Vassilis Spanoulis fait son arrivée dans la principauté. Il permet à l’équipe de redresser la barre et finir dans une bonne position.
Vainqueur 2-1 de justesse face au Mans au premier tour, la Roca Team y a quand même perdu Daniel Theis, arrivé en mi-saison des Pelicans. Monaco affronte Lyon-Villeurbanne en demi-finale, et l’emporte 3-1 après avoir perdu le premier match avant d’affronter Paris en finale. Après 2 défaites, Monaco se rattrape et force un match 5, mais perd le titre lors de cette rencontre soldée par le score 99-93 pour Paris. Le club manque donc de peu de remporter le championnat de France pour la troisième saison consécutive.
Mike James et Alpha Diallo ont été nommés dans le cinq majeur de la saison 2024-2025, ce dernier remportant également le titre de meilleur défenseur de la Betclic Élite. Jaron Blossomgame lui a été placé dans le deuxième cinq majeur de la saison, tandis que Georgios Papagiannis était le meilleur contreur du championnat.
Leaders Cup & Coupe de France
Monaco s’est qualifié pour la Leaders Cup 2025 en se classant 4e après 15 journées de championnat. Lors de la compétition, Monaco bat Bourg-en-Bresse en quart de finale (101-88), puis l’ASVEL (78-91) en demi-finale et atteint la finale mais s’incline face au Mans (104-96).
Pendant ce temps en Coupe de France, Monaco est entré dans la compétition en huitième de finale avec une victoire 84-99 sur Blois, relégué en Pro B la saison précédente. La Roca Team a ensuite battu l’ASVEL 83-70 en quart de finale avant de se faire éliminer en demi-finales, contre Le Mans également, dans un match très serré, 102-99, à Gaston Médecin. Les Tangos ont été la bête noire de l’équipe du Rocher cette saison dans les compétitions domestiques, et donc la victoire face à aux en playoffs a fait un grand bien.
EuroLeague
En EuroLeague, Monaco réalise une saison régulière très solide : 21 victoires contre 13 défaites. Ce bilan a permis à la Roca Team de finir quatrième et donc de se qualifier directement pour les playoffs. En quart de finale, elle affronte Barcelone dans une série très disputée. Les hommes du Rocher ont gagné les deux premiers matchs, 97-80 puis 92-79, avant de s’incliner 89-100 et 72-79, menant à un match 5 décisif.

Les visiteurs ont bien démarré et ont pris une avance de 15-19 au deuxième quart-temps, mais Monaco a rebondi et s’est assuré une avance qu’il a conservée jusqu’à la fin du troisième quart-temps (65-62). Ce qui a suivi a été un duel où les équipes se sont rendues coup pour coup dans les derniers instants. Kevin Punter avait redonné un petit point d’avance au Barça (84-83) à moins de 90 secondes de la fin, mais Mike James a marqué le panier de la victoire à 55 secondes du terme. Papagiannis a bien défendu sur le tir de la gagne de Punter, et Monaco s’est qualifié pour le Final Four pour la deuxième fois de son histoire.
Dans le dernier carré à Abu Dhabi, Monaco a dû faire face à l’Olympiakos, le club qui l’a privé d’une finale en 2023. L’équipe de la principauté prend alors sa revanche grâce à un grand Alpha Diallo et atteint la finale de l’EuroLeague pour la première fois de son histoire avec une victoire 78-68.
En finale, Monaco affronte le Fenerbahçe, l’équipe qui l’a éliminée en quarts la saison précédente. Hélas cette fois-ci, il n’y aura pas de vengeance pour la Roca Team. Une défaite 81-70 force Monaco à terminer la saison sans trophée pour la première fois depuis 2022. Mike James a été une nouvelle fois récompensé, étant nommé dans l’All-EuroLeague Second Team.
Franchir les quarts de finale dans une série difficile, atteindre le Final Four, puis la finale, c’est une performance de très haut niveau pour un club français. Il faut rappeler que c’est la première finale pour une équipe française depuis Limoges en 1993, et la deuxième de l’histoire du basket français. Le club confirme son statut parmi l’élite européenne, non seulement par le budget et les ambitions, mais aussi par les résultats concrets.

Monaco a remporté des matchs importants le long de la saison. Le leadership des cadres et un bon mental pour certains matchs serrés a donné une capacité à tenir sous pression à plusieurs reprises cette saison… mais au final, l’équipe n’a rien à montrer pour cela. Trois finales perdues sans rien au bout. La pression de jouer sur tous les fronts s’est avérée trop lourde cette saison. Monaco sort de la saison 2024-25 avec un sentiment mitigé : fier de ce qui a été accompli, mais frustré de ne pas avoir concrétisé.
Comme ce fut évoqué précédemment, certains joueurs clés ont été absents ou en difficulté. Ces manques ont pesé, si bien que malgré un effectif solide, Monaco était très inconstant. Un niveau parfois impressionnant, parfois décevant, ce qui laisse des regrets.
Le club prouve qu’il peut rivaliser au plus haut niveau européen et être un des prétendants en France. Mais pour passer le stade au-dessus et pas juste être compétitif sur tous les plans, mais gagner à nouveau en France, puis une première fois en Europe, il faudra régler des détails : santé, profondeur de banc, gestion de la pression, peut-être un recrutement encore plus ciblé pour compenser les absences.
Les mouvements de l’intersaison
Les départs :
Vitto Brown, ailier fort (8,1 points et 2,8 rebonds en Betclic Élite, 4,4 points et 2,5 rebonds en 13 minutes en EuroLeague)
Petr Cornelie, ailier fort en manque de temps de jeu (2,9 points, 2,0 rebonds en EuroLeague sur ses deux saisons à Monaco)
Mam Jaiteh, pivot (7,5 points, 4 rebonds, 0,6 passe décisive, 0,5 interception et 0,3 contre en 31 matchs d’EuroLeague)
Jordan Loyd, arrière (11,3 points, 3,3 rebonds, 1,8 passe décisive en 21 minutes par match en Betclic Élite, 10,5 points 2,7 rebonds, 2 passes décisives en 22,5 minutes par match en EuroLeague)
Georgios Papagiannis, pivot (7,3 points et 3,4 rebonds en moins de 17 minutes par match à Monaco)
Les prolongations :
Alpha Diallo, ailier (10,6 points, 4,1 rebonds et 1,9 passe décisive, 11,6 d’évaluation prolongation jusqu’en 2028)
Matthew Strazel, meneur (8,4 points [40,7% à trois-points], 2,2 passes décisives et 8,2 d’évaluation prolongation jusqu’en 2029)
Les arrivées :
Kevarrius Hayes (Paris, 2027)
Yoan Makoundou (retour de prêt, Turk Telekom)
David Michineau (Bursaspor, 2026)
Nikola Mirotić (Milan, 2027)
Nemanja Nedović (Etoile Rouge Belgrade, 2026)
Description de l’effectif
Voici ce que le roster Monaco pourrait ressembler en 2025-26, avec les joueurs confirmés:
Meneurs : Nick Calathes, Mike James, David Michineau, Matthew Strazel
Arrières : Juhann Begarin, Nemanja Nedović, Elie Okobo
Ailiers : Alpha Diallo, Terry Tarpey
Ailiers forts : Jaron Blossomgame, Yoan Makoundou, Nikola Mirotić
Pivots : Kevarrius Hayes, Donatas Motiejunas, Daniel Theis
De par la volonté du club d’être performant en EuroLeague, il faut s’attendre à avoir des 5 majeurs différents en championnat. S’il fallait spéculer sur ce que Vassilis Spanoulis compte aligner, voici à quoi pourrait ressembler les titulaires cette saison :
EuroLeague : James / Okobo / Diallo / Mirotić / Theis
Betclic Élite : Strazel / Nedović / Diallo / Blossomgame / Hayes

Monaco devrait continuer à alterner ses rotations, avec l’idée d’économiser ses cadres en championnat tout en alignant la meilleure armada possible en EuroLeague. Le backcourt reste parmi les meilleurs d’Europe. Le duo James-Strazel offre une bonne combinaison de scoring et de gestion. Elie Okobo a eu un progrès statistique et reste le deuxième meilleur passeur de l’équipe, derrière Calathes qui, malgré sa saison en demi-teinte, reste un organisateur avec beaucoup d’expérience. Mais le Grec pourrait bien quitter le club bientôt, renforçant les responsabilités d’Okobo à la création.
La nouvelle recrue Nemanja Nedović apporte non seulement son talent de tireur caractéristique, mais aussi une riche expérience internationale qui pourrait s’avérer décisive dans la quête de gloire européenne du club. Begarin quant à lui ajoute de la densité athlétique et un profil énergique défensivement, tandis que Michineau était l’un des défenseurs les plus fiables du championnat turc, en apportant de l’expérience et du scoring supplémentaire.
Sur les ailes, Alpha Diallo reste la pierre angulaire défensive du périmètre, avec Tarpey qui apporte toujours une grosse activité et une mentalité de soldat. Blossomgame apporte un jeu polyvalent et athlétique tandis que Makoundou complète la rotation, mais c’est évidemment l’arrivée de Nikola Mirotić qui change la donne : l’Espagnol-Monténégrin est une référence européenne, capable de marquer partout et d’attirer les défenses adverses.
A l’intérieur, place à Theis, solide lors de son arrivée à Monaco et ayant démontré avec l’Allemagne cet été qu’il peut toujours être au service d’un grand collectif. Hayes apporte de l’énergie et de la mobilité. Mirotić, s’il occupera souvent le poste 4, pourra aussi jouer le 5 small-ball. Motiejunas, s’il reste, garde son rôle de pivot offensif en relais. Défensivement, le secteur est peut-être moins intimidant qu’avec Donta Hall et John Brown III par le passé, mais il gagne en polyvalence et en QI basket.
Pour résumer, Monaco a un backcourt d’élite, Mirotić comme arme offensive de qualité, capable de changer le visage de l’équipe pour aider James entre autres, et un roster profond qui permet de tenir la cadence des deux compétitions. Mais, défensivement, la raquette paraît un peu moins athlétique et dissuasive. Rester en bonne santé sera crucial, car plusieurs cadres (James, Mirotić, Theis) ne sont plus tout jeunes.
Le joueur à suivre : Nikola Mirotić
Difficile de ne pas évoquer le nom de Mike James quand on parle de Monaco. Mais cette saison, tous les regards se tournent aussi vers Nikola Mirotić, recrue phare de l’été et l’un des intérieurs les plus talentueux qu’ait connu l’EuroLeague ces dix dernières années.
Sous le maillot de l’Olimpia Milan, Mirotić a confirmé qu’il restait un joueur d’élite. 17,7 points, 6,4 rebonds, 2 passes décisives et 1 interception de moyenne en EuroLeague, pour une évaluation de 22, parmi les toutes meilleures du continent. Ancien MVP de la compétition, il a porté son équipe offensivement, capable de scorer aussi bien au poste qu’à longue distance, tout en maintenant une régularité impressionnante.

À Monaco, Mirotić arrive avec un statut clair : celui de co-leader offensif aux côtés de Mike James. En Betclic Élite, son talent supérieur au reste du championnat devrait lui permettre de dominer, même avec des minutes parfois réduites pour le préserver.
À 34 ans, le maintien du niveau sur toute une saison de Betclic Élite + EuroLeague est très difficile. Il faudra gérer minutes et repos intelligemment. Dans les confrontations avec des intérieurs athlétiques ou dominants physiquement, Mirotić pourrait être moins dissuasif que des joueurs plus costauds.
Il incarne le projet monégasque de viser encore plus haut en Europe. Avec lui, la Roca Team se dote d’une arme redoutable, capable de faire basculer un match à elle seule. Si sa condition physique est bien gérée, il pourrait être la pièce qui manquait pour transformer les “presque” de la saison passée en trophées concrets.
Avis du rédacteur
Inutile de tourner autour du pot : Monaco reste le grand favori en Betclic Élite, malgré la défaite face au Paris Basketball en finale l’an dernier. Avec un effectif toujours aussi dense, renforcé par l’arrivée d’un joueur du calibre de Nikola Mirotić, la Roca Team dispose d’armes offensives et d’une profondeur de banc difficiles à contrer en France. Les Monégasques ont tout pour viser un triplé national.