La France a enfin remporté son premier titre majeur à l’EuroBasket en 2013. Il était temps maintenant de défendre ce trophée en Ukraine en 2015… mais absolument rien ne va se passer comme prévu pour cette compétition. Malgré cela, ce Championnat d’Europe reste historique.
EuroBasket 2015, le premier à 4 pays hôtes
Le 18 décembre 2011, la FIBA Europe a décidé de confier l’organisation de l’EuroBasket 2015 à l’Ukraine. Le 19 mars 2014, le directeur du tournoi, Markiyan Lubkivsky, a annoncé que l’EuroBasket 2015 n’aurait pas lieu en Ukraine en raison de la guerre russo-ukrainienne et que le championnat serait délocalisé.
Mais plus tard, la FIBA Europe a été contrainte de démentir les informations selon lesquelles l’Ukraine avait renoncé à ses droits d’organisation de l’EuroBasket 2015 en raison de la situation politique et des problèmes de sécurité persistants dans le pays. Le 13 juin, la FIBA Europe a officiellement annoncé que l’Ukraine n’accueillerait pas le championnat d’Europe.
16 pays ont initialement manifesté leur intérêt pour accueillir l’événement délocalisé. La FIBA Europe a invité les fédérations nationales à soumettre officiellement leur candidature pour accueillir le tournoi ou une partie du tournoi avant le 31 juillet 2014. Le lendemain, la FIBA Europe a annoncé huit candidatures officielles d’organisateurs potentiels pour l’EuroBasket 2015 : l’Allemagne, la Croatie, la Finlande, la France, Israël, la Lettonie, la Pologne et la Turquie.
Toutes les fédérations intéressées ont eu la possibilité de se porter candidates pour accueillir l’un des quatre groupes de la phase de groupes du tournoi, l’un des groupes et la phase finale, uniquement les finales ou l’ensemble du tournoi.
La Croatie, la France, la Pologne et la Turquie se sont portées candidates pour accueillir l’un des quatre groupes de la phase de groupes et la phase finale à élimination directe. En outre, la Turquie s’est également portée candidate pour accueillir uniquement la phase finale.
Tous les autres pays se sont portés candidats pour accueillir uniquement l’un des quatre groupes de la phase de groupes. Avant la réunion du conseil d’administration, la Turquie a retiré sa candidature pour accueillir une partie du tournoi, tandis que la Pologne et la Croatie ont retiré leur candidature pour accueillir la phase finale du tournoi, laissant la France comme seul candidat pour accueillir la phase finale.
Le 8 septembre 2014, il a été annoncé que l’EuroBasket 2015 serait organisé en Allemagne, à la Mercedes-Benz Arena de Berlin, avec 14 500 places, en Croatie, à l’Arena Zagreb, disposant d’une capacité de 16 500 places, en Lettonie, à l’Arēna Rīga, prévue pour 11 200 personnes, et en France, à la Park&Suites Arena de Montpellier, pouvant contenir 10 700 personnes.
Chaque pays accueille un groupe respectif pendant la phase de groupes du tournoi. A, à Montpellier, B à Berlin, C en Croatie et D à Riga. La France accueillera les finales de la phase à élimination directe dans la ville de Lille, au Stade Pierre-Mauroy, une salle multifonctionnelle pouvant accueillir 27 000 spectateurs pour les matchs de basketball.
Les 24 équipes qualifiées pour l’EuroBasket 2015 se sont affrontées entre le 5 et 20 septembre et ont été réparties dans 4 groupes de 6. Les 4 premiers de chaque groupe se qualifient alors pour les 8e de finale et la phase à élimination directe de la compétition.
Champion en titre, médaillée de bronze à la Coupe du Monde 2014 sans Tony Parker ni Joakim Noah et hôte de l’EuroBasket 2015, la France était la grande équipe favorite de cette édition. TP9, le MVP en titre de l’EuroBasket est de retour, et il peut compter sur Nicolas Batum, nommé dans le 5 majeur du Mondial l’été dernier.
Finaliste en 2013 et demi-finaliste en 2014, la Lituanie est également une équipe candidate à la médaille d’or en 2015. Sans Linas Kleiza, membre du 5 majeur du dernier EuroBasket, absent à cause de problèmes au genou, cela pourrait être compliqué. Mais Jonas Valančiūnas, impressionnant lors de la Coupe du Monde en Espagne, est bien présent et est le pilier incontestable de cette équipe.
Médaillée de bronze en 2013 après avoir été battu par la France en demi-finale et éliminée en quart de finale par les Bleus devant son public en 2014, ces deux dernières années ont été frustrantes pour l’Espagne, comme l’a exprimé Pau Gasol au journal El Periodico.
D’une certaine manière, cela a été une leçon d’humilité pour tout le monde. Pour l’équipe, pour la Fédération, pour toutes les personnes impliquées.”
Pau, après avoir raté l’EuroBasket 2013 et avoir été nommé dans l’équipe type de la CDM 2014, est de retour. Son frère Marc par contre, avec qui ils sont devenus les premiers frères All-Stars titulaires la même année, est absent. Ricky Rubio, joueur clé du Mondial, est également absent. Mais point positif, Sergio Scariolo est de retour sur le banc espagnol.
Enfin, 7e de l’EuroBasket 2013 mais finaliste de la Coupe du Monde 2014, la Serbie est un candidat sérieux pour obtenir une médaille en France. Miloš Teodosić, présent dans le 5 majeur du Mondial en Espagne, reste le pilier de cette génération serbe. Il peut également compter sur Nemanja Bjelica, MVP de l’EuroLeague en 2015.
L’Espagne n’est pas morte
Après les échecs des deux derniers tournois, l’Espagne ne paraissait plus aussi effrayante qu’avant. Mais le retour de son sélectionneur légendaire a fait un très grand bien à cette équipe espagnole qui a pu retrouver le sommet du basket européen et remporter son 3e EuroBasket en 4 éditions.
Placée dans le groupe B, le groupe de la mort, l’Espagne avait mal commencé sa compétition. La ÑBA a débuté son EuroBasket 2015 par une défaite face à la Serbie, malgré une avance de 12 points à la mi-temps. Après cinq minutes sans marquer, les Espagnols ont enchaîné 21 points en cinq minutes, terminant le premier quart-temps en tête avec 10 points d’avance, grâce notamment à Rudy Fernández et à un Felipe Reyes retrouvé, décisif dans son retour en sélection. Sans Pau Gasol sur le terrain, l’équipe semblait à l’aise, mais son absence a coïncidé avec un affaiblissement défensif.
La Serbie a profité des fautes rapides espagnoles dans le deuxième quart-temps pour réduire l’écart, grâce aux lancers francs et à Nemanja Nedović, auteur de 10 points en deux minutes avant la pause, mais l’Espagne menait quand même 36-34 à la mi-temps.
Au retour des vestiaires, l’Espagne est retombée dans l’inefficacité offensive, marquant presque que sur lancers francs. La Serbie, portée par Nedović, Bjelica et ses tirs extérieurs, a pris l’avantage et creusé l’écart pour mener 50-62 avant le dernier quart-temps. Bjelica a d’ailleurs fini la rencontre avec 24 points à 8-16 dont 3-7 à 3 points et 10 rebonds.
Nikola Mirotić a relancé l’Espagne en début de quatrième période avec deux paniers consécutifs. Pau Gasol, jusque-là discret, est enfin entré et a pris les choses en main, enchaînant les actions décisives pour ramener son équipe à un point à 68-69. Le numéro 4 espagnol a terminé avec 16 points à 5-10, 5 rebonds et 4 contres. Malgré ce retour, Bjelica et Bogdan Bogdanović ont scellé la victoire serbe avec deux tirs à trois points dans la dernière minute. 70-80 score final. L’Espagne est déjà sous pression, mais sous Sergio, l’équipe a eu l’habitude de mal commencer un EuroBasket avant de se relancer. Est-ce que cela peut encore arriver en 2015?
Après sa défaite inaugurale, l’Espagne s’est relancée dans l’EuroBasket 2015 en écrasant la Turquie 104-77. Portée par un excellent pourcentage à trois points (57 %, 12/21) et une attaque rapide, la « ÑBA » a dominé du début à la fin, sans jamais être menée. Pau Gasol, homme du match avec 21 points à 7-11, 7 rebonds et 2 contres, a mené la charge, soutenu par Mirotić et un collectif où six joueurs ont dépassé les dix points.
La défense en zone espagnole a déstabilisé les Turcs, incapables de réagir. Après un premier quart conclu à 15-24, l’écart s’est creusé avant la mi-temps jusqu’à 38-54, puis encore au troisième quart-temps, 49-78. Seuls Ersan İlyasova et Barış Hersek ont tenté de limiter la casse. Malgré une alerte pour le dos de Rudy Fernández qui lui fait encore mal malgré une opération, l’Espagne a livré une prestation collective impeccable, dépassant les 100 points et retrouvant confiance avant d’affronter l’Italie.
Mais contre les Azzurri, c’est la douche froide. L’Espagne est battue par l’Italie 98-105 dans un match marqué par une défense absente. Après un début timide avec le score à 5-9 pour l’Italie, deux tirs primés de Pau Ribas ont lancé l’Espagne. Pau Gasol était dominant d’entrée de jeu, inscrivant 12 points au premier quart-temps. Accompagné de Felipe Reyes et Willy Hernangómez, cela a permis aux pivots de marquer 33 des 45 points espagnols en première mi-temps. Mais l’Italie, redoutable de loin, a profité du manque de rigueur défensive adverse. Marco Belinelli, incertain avant le match, a inscrit 17 points dans le seul troisième quart-temps, dynamitant la défense espagnole.
Les Italiens ont creusé un écart allant jusqu’à 12 points, conservé jusqu’au bout. Les derniers paniers espagnols n’ont pas eu d’importance. Malgré les 34 points à 10-17 et 14-16 aux lancers francs, 10 rebonds et 5 passes décisives de Gasol, Belinelli (27 points, 8-16 au tir, 7-9 à trois points, 7 passes décisives) et Danilo Gallinari (29 points à 7-12, 2-5 à 3 points, 13-14 aux lancers francs, 8 rebonds et 6 passes décisives) ont été cruciaux pour l’Italie.
Ce revers laisse un goût amer : l’Espagne alterne encore prestations brillantes, comme face à la Turquie, et matches ternes, comme contre la Serbie ou ici contre l’Italie. Cette contre-performance place également la sélection dans une situation délicate. Elle doit impérativement battre l’Islande, puis l’Allemagne lors de la dernière journée, pour éviter une élimination prématurée. Au-delà de la phase de groupe, pour espérer rester en course pour les médailles, elle devra désormais afficher une régularité et une intensité irréprochables.
L’Espagne s’est imposée 99-73 face à l’Islande sans véritablement briller mais en confirmant les pronostics. Portée par Nikola Mirotić (22 points à 7-8 et 5 rebonds) et Pau Gasol (21 points à 7-11, 7-7 aux lancers francs, 7 rebonds et 2 contres), la Roja a assuré l’essentiel.
Après un premier quart équilibré, avec un 16-20 en faveur des Espagnols, et un passage à vide qui permet aux Islandais de mener 34-30 durant le deuxième quart, l’Espagne reprend l’avantage juste avant la pause, 36-41, grâce à Pau Ribas et Sergio Rodríguez.
En deuxième mi-temps, la défense espagnole s’intensifie, provoquant pertes de balles et fatigue chez les Nordiques. L’écart grimpa rapidement à vingt points, permettant à Scariolo de faire tourner son effectif. Le dernier quart, disputé sur un rythme plus lent, confirme la large supériorité physique et technique espagnole.

Suite à une défaite face à l’Italie en prolongations, l’Allemagne devait impếrativement battre l’Espagne pour se qualifier avec un tie-breaker. Dans cette rencontre où les légendes Pau Gasol et Dirk Nowitzki se font face pour la dernière fois en sélection, la tension est à son maximum.
Le match a été équilibré en première mi-temps, chaque équipe remportant un quart-temps. Pau Gasol, 16 points, 11 rebonds, 6 passes décisives et 3 contres, et Sergio Rodríguez, 19 points à 7-11 dont 3-4 à 3 points, ont guidé l’Espagne, tandis que Nowitzki (10 points à 3-6 et 7 rebonds), puis Dennis Schröder (26 points à 8-15, 3-6 à 3 points, 6 rebonds, 7 passes décisives), ont porté l’attaque allemande. À la pause, l’écart était mince, 38-41 pour la Fureur Rouge, malgré un faible 50 % aux lancers francs côté espagnol.
Au troisième quart-temps, la défense ibérique et le rythme imposé par Rodríguez ont creusé l’écart à 48-60, grâce notamment à un 10-19 sur la période. Sergio Llull a porté l’avance à +13, mais l’Allemagne a réagi par des tirs de loin de Schröder, Maodo Lô et Paul Zipser, revenant à 66-70 à trois minutes de la fin.
Un tir à trois points de Rodríguez a redonné de l’air frais, poussant le score à 66-73, mais Nowitzki et Lô ont réduit la marge à un seul point à 22 secondes du terme. Llull, précis aux lancers francs, a permis à l’Espagne de rester devant, avant une ultime possession décisive.
Schröder est envoyé sur la ligne avec trois lancers francs à tirer. Il inscrit les deux premiers puis rate le dernier, offrant le rebond à Gasol et la victoire à la Roja, 76-77. Un succès arraché avec beaucoup de sang-froid… et un peu de chance, qui maintient l’Espagne sur la route des médailles. Mais désormais, ils n’ont plus le droit à l’erreur. 2e du groupe B, l’équipe espagnole va affronter la Pologne en 8e de finale.
L’Espagne s’est qualifiée pour les quarts de finale de l’EuroBasket 2015 en battant la Pologne 80-66, au terme d’un match serré jusqu’au dernier quart-temps. Pau Gasol, malgré des douleurs au genou, a été décisif avec 30 points à 11-14 dont 6-7 à 3 points dont trois tirs extérieurs réussis dans les 10 dernières minutes.
La rencontre, marquée par la nervosité espagnole et 16 pertes de balle, est restée équilibrée jusqu’à 55-55 en début de dernier quart-temps. La Pologne, solide et agressive avec Marcin Gortat et Przemysław Karnowski, a alors cédé face à l’adresse extérieure espagnole. Llull et Sergio Rodríguez ont lancé la série, puis Gasol a creusé l’écart jusqu’à +18, scellant la victoire. Damian Kulig avait fait de son mieux avec 10 points à 3-3 et 6 rebonds, mais ce fut insuffisant.
L’Espagne affronte en quart de finale la Grèce. La Grèce partait grande favorite après avoir atteint les quarts de finale avec un bilan immaculé de 6-0 et un jeu magnifique. Tout le contraire de l’Espagne, qui a connu jusqu’à présent plus de zones d’ombre que de lumière, avec l’obligation d’améliorer sa défense et de préserver un Gasol indispensable. Mais comme l’a dit Rudy Tomjanovich, ne sous-estimez jamais le cœur d’un champion.
Après un parcours irrégulier, les hommes de Scariolo ont livré une prestation défensive solide et se sont appuyés sur un Pau Gasol encore exceptionnel, 27 points à 10-18, 9 rebonds, 2 contres, soutenu par Mirotić qui plante 18 points à 4-8 et 8-8 aux lancers francs.
Le début de match est marqué par deux tirs primés de Llull et une défense intense permettent à l’Espagne de contenir la Grèce à 14-14, 10e. Pau domine mais l’équipe souffre au rebond, avec Giannis Antetokounmpo omniprésent. Le Greek Freak a terminé avec 12 points à 5-10, 17 rebonds et 2 contres, affichant le potentiel d’un futur grand. Au deuxième quart, malgré l’absence temporaire de Gasol, la défense espagnole et l’adresse de Mirotić et Rodríguez creusent un premier écart en faveur des Espagnols : 39-30 à la mi-temps.
Après la pause, l’Espagne perd de sa rigueur défensive et subit un 3-14 mené par Vassilis Spanoulis, qui donne l’avantage aux Grecs à 42-46. Quand l’Espagne va mal, sur qui elle peut compter? Gasol évidemment, qui relance les siens avec 11 points d’affilée, limitant la casse. La Grèce mène, mais seulement de 55-57 avant d’entrer dans le dernier quart.
Le dernier quart débute sans Pau, mais Mirotić, Reyes et Víctor Claver profitent des fautes rapides des Grecs pour reprendre les devants. Le retour de Gasol stabilise l’équipe, qui mène 68-61 à moins de 90 secondes du terme. Une perte de balle de Sergio Rodríguez et 5 points de Nick Calathes ravivent cependant l’espoir grec. Il reste 15 secondes, et le score est de 70-68. El Chacho se rachète sur la ligne des lancers francs, 72-68. Mais Kostas Sloukas réduit encore l’écart grâce à un tir 3 points. À deux secondes de la fin, Gasol inscrit un lancer franc décisif avant qu’Antetokounmpo ne manque un tir désespéré.
Victoire serrée mais précieuse : l’Espagne rejoint le dernier carré de l’EuroBasket 2015, portée par un Gasol monumental et une défense retrouvée. Ça y est, le tournant semble enfin être arrivé. Mais maintenant, c’est un adversaire très familier qui attend l’Espagne : la France. Comme en 2013, ce match fait office de finale avant l’heure.
Le match démarre difficilement pour l’Espagne, maladroite à trois points et rapidement menée 13-6. L’entrée de Sergio “Chacho” Rodríguez dynamise l’attaque, permettant de limiter l’écart à 20-17 après dix minutes. La défense intense des joueurs de Scariolo maintient la France sous pression, et la mi-temps est atteinte sur un court avantage français de 33-32. Dans ce match, alors que Tony Parker a du mal (10 points à 4-17), c’est la nouvelle génération qui maintient l’équipe à flot. Nando de Colo est à 14 points à 6-12, tandis que Rudy Gobert contrôle l’intérieur avec 8 points, 13 rebonds et 2 contres.
Comme souvent durant cet EuroBasket 2015, le troisième quart est compliqué pour l’Espagne, qui accuse jusqu’à 11 points de retard (40-51), cédant trop de rebonds offensifs. Gobert à lui seul en a pris 7 durant le match. Gasol maintient toutefois son équipe dans le match, le retard étant de 48-56 avant le dernier quart. Pau Gasol a été tout simplement exceptionnel durant cette rencontre : 40 points à 12-21 et 16-18 aux lancers francs, 11 rebonds et 3 contres. Dans les moments clés, il enchaîne les paniers et donne même l’avantage à l’Espagne en fin de temps réglementaire, avant qu’un tir à 3 points de Nicolas Batum ne force la prolongation.
En prolongation, Llull et Chacho maintiennent l’Espagne devant, mais un alley-oop de Gobert renverse la situation. Les Espagnols répliquent par deux défenses décisives et profitent des échecs aux lancers francs de Parker et Batum. Dans les dernières secondes, Gasol scelle la victoire par un dunk tonitruant, réduisant au silence les 26 000 spectateurs du Pierre-Mauroy. Victoire 80-75. Grâce à son sang-froid et à la performance historique de Gasol, l’Espagne atteint la finale et prend une revanche éclatante face à la France. Le plus dur est fait, il faut maintenant terminer le travail face à la Lituanie, qui dispute sa deuxième finale consécutive.
Portée par sa victoire éclatante contre la France en demi-finale, l’Espagne aborde la finale de l’EuroBasket 2015 en pleine confiance. Dès le début, l’équipe de Sergio Scariolo combine une attaque tranchante et une défense impénétrable, étouffant complètement la Lituanie.
Pau Gasol, auteur d’un tournoi exceptionnel, conclut avec une nouvelle performance de qualité : 25 points à 9-18, 12 rebonds et 3 contres. Rudy Fernández, très actif et rapide, apporte une contribution précieuse avant de quitter le terrain sur blessure au troisième quart-temps.
Malgré ce coup dur, les remplaçants prennent le relais sans faiblir, transformant le match en simple compte à rebours vers le troisième titre européen de l’Espagne. Côté lituanien, la frustration grandit, les tentatives lointaines s’accumulent mais ne suffisent pas à réduire l’écart. Jonas Valančiūnas a fait de son mieux avec 10 points à 5-10 et 9 rebonds avant de sortir pour 5 fautes. Solide, efficace et en contrôle total, l’Espagne s’impose largement et scelle un sacre européen mérité, dominé de bout en bout. Victoire 80-63, la Roja remporte son 3e EuroBasket au terme d’une compétition riche en émotions.
Pau Gasol est nommé MVP de la compétition, seulement le deuxième joueur à avoir réussi à remporter le titre plus d’une fois après Krešimir Ćosić. Il est rejoint dans le 5 majeur par Sergio Rodríguez, Nando de Colo et les Jonas Mačiulis et Valančiūnas.

Les exploits de l’équipe espagnole sont désormais nombreux, avec trois médailles d’or européennes, toutes remportées au cours des six dernières années, ainsi que le titre de championne du monde en 2006. Cette génération a atteint l’excellence à l’EuroBasket 2001 et a depuis lors remporté un total de 10 médailles, dont deux médailles d’argent olympiques qui valent leur pesant d’or grâce à deux finales disputées contre les États-Unis et leur pléiade de stars. Pau Gasol et ses coéquipiers rêvent désormais d’une troisième finale contre l’équipe américaine que la NBA enverra aux Jeux Olympiques de Rio en 2016. Le défi est à nouveau lancé.
L’apogée de la République Tchèque
Depuis la dissolution de la Tchécoslovaquie au début des années 90, la Slovaquie n’a jamais réussi à se qualifier pour un EuroBasket. Jusqu’en 2015, la République Tchèque elle a participé à 3 reprises, mais n’a jamais été au-delà du deuxième tour, y compris en 2013 où elle se fait sortir dès la première phase de groupe. Mais en Lettonie puis en France, les joueurs tchèques vont réussir leur meilleur parcours.
La République tchèque a parfaitement lancé son EuroBasket 2015 en battant nettement l’Estonie 80-57 lors de son match d’ouverture dans le groupe D. Portés par Jan Veselý, 16 points à 7-11 et 8 rebonds et Blake Schilb, 14 points à 6-9 et très adroit en début de rencontre, les Tchèques ont rapidement pris l’ascendant, menant 43-24 à la mi-temps.
Solides en défense et efficaces en attaque, ils ont limité les tirs extérieurs estoniens tout en soignant la circulation du ballon. Même le pivot Petr Benda a surpris avec deux tirs à trois points, marquant au total 8 points en plus de ses 6 rebonds. Seul Siim-Sander Vene a réellement posé problème à la défense tchèque, terminant avec 18 points à 7-13 et 13 rebonds. Avec une avance de 29 points à l’entame du dernier quart-temps, l’entraîneur Ronen Ginzburg a pu faire tourner tout son effectif. Malgré un léger retour estonien en fin de match, la victoire tchèque n’a jamais été menacée.
La République tchèque a confirmé son excellent départ à l’EuroBasket 2015 en battant l’Ukraine 78-64. Veselý, encore décisif, a inscrit 19 points à 9-14 et 9 rebonds. Il était le meilleur marqueur une nouvelle fois, suivi de près par Pavel Pumprla, qui avec 17 points à 7-12 et 2 interceptions, a brillé autant en attaque qu’en défense.
Les hommes de Ginzburg ont rapidement pris l’ascendant, neutralisant le pivot ukrainien Kyrylo Fesenko (14 points à 6-15) et réalisant plusieurs actions spectaculaires. Dès la 14e minute, l’écart a grimpé jusqu’à 24 points grâce à une défense solide et au dynamisme offensif de joueurs comme Tomáš Satoranský. Tomáš a d’ailleurs terminé la rencontre avec 15 points à 6-11, 8 rebonds et 6 passes décisives.
L’Ukraine, incapable de réagir, a vu la rencontre lui échapper dès le début de la seconde période. Soutenus par un public largement acquis à leur cause, les Tchèques ont géré tranquillement la fin du match, permettant à leur entraîneur de faire encore une fois tourner l’effectif et de préserver les forces pour la suite de l’EuroBasket. C’était important car juste après, la République Tchèque allait faire face à son plus gros défi jusqu’à présent : la Lettonie, chez elle.
Le début de match est conforme à la stratégie victorieuse contre l’Estonie et l’Ukraine : rythme élevé et avance rapide. Veselý, très actif, avait déjà inscrit 13 points avant la mi-temps, tandis que Satoranský en comptait 11. Pourtant, les Tchèques sont rentrés aux vestiaires avec sept points de retard.
La cause principale : le passage de la Lettonie en défense de zone, limitant l’accès à la raquette et forçant les tirs extérieurs. Les Tchèques n’ont converti qu’un seul tir à trois points sur dix tentatives en première période. Leur circulation de balle, jusque-là fluide, s’est grippée, et pour couronner le tout, l’équipe n’arrivait pas à convertir ses lancers francs, 11-24 au total.
De retour des vestiaires, les hommes de Ginzburg ont mis plus d’intensité défensive et montré une combativité intacte. Mais la défense lettone est restée imperméable, empêchant tout retour significatif. Le manque de réussite et la désorganisation offensive ont persisté.
Dans le dernier quart-temps, malgré un gros dunk de Patrik Auda qui a ramené l’écart à six points, la Lettonie a mieux géré les moments clés et conservé son avance. Satoranský était le meilleur joueur tchèque avec 22 points à 8-16, 5 rebonds et 9 passes décisives, tandis que Veselý a réalisé un double-double, 17 points à 8-14 et 11 rebonds accompagnés par 2 contres avant d’être exclu pour sa 5e faute.
Seulement quatre autres joueurs ont marqué : Schilb, Auda, Pumprla et Jaromír Jelínek. Ce manque de contribution offensive collective, combiné à l’inefficacité extérieure et aux lancers francs ratés, a scellé la défaite 65-72. Ce revers souligne leurs difficultés face à une défense en zone bien organisée. Cependant, la phase à élimination directe reste dans le viseur. Mais il faut d’abord battre la Belgique.

Pour assurer sa qualification pour les 8e de finale, il fallait battre les Belges. Tomáš Satoranský (14 points à 5-10, 9 passes décisives et 3 interceptions) et Jan Veselý (21 points et 12 rebonds), fidèles à leurs rôles, ont amené l’équipe en avant durant le match. Mais le début n’a pas été idéal.
Les Tchèques ont été rapidement menés de six points. Le réveil est venu après trois minutes grâce à un tir à 3 points de Schilb, amorçant un retournement de situation. À la fin du premier quart-temps, la Tchéquie menait déjà de quatre points. Le deuxième quart-temps, dominé par les défenses, a été peu prolifique, mais a permis aux hommes de Ronen Ginzburg de rejoindre la pause avec un avantage de 33-28.
En début de troisième quart-temps, l’attaque tchèque s’est coincée encore une fois, permettant à la Belgique de combler son retard en moins de quatre minutes. Quentin Serron a même donné l’avantage aux siens à trois points. Veselý a alors repris les commandes, soutenu par Audy, offrant à la Tchéquie une avance de sept points avant de rentrer dans les 10 dernières minutes.
L’absence de Veselý en début de dernier quart-temps s’est faite sentir. Les Lions Belges ont infligé un 13-0 sous l’impulsion de Lionel Bosco sans la présence du numéro 24 tchèque. De retour sur le terrain, Veselý a relancé son équipe. Dans un final haletant, Benda a réduit l’écart avant que Satoranský, à une minute du terme, ne marque le panier à trois points qui fera basculer le match.
Malgré les fautes tactiques belges dans les dernières secondes, les Tchèques ont tenu bon, scellant une victoire 66-64 précieuse qui confirme leur place en phase à élimination directe. Le match suivant contre la Lituanie servira de test pour voir jusqu’où cette équipe peut viser.
Le début de match était idéal pour la République Tchèque. Menés par Schilb, Jelínek et Vojtěch Hruban, les Tchèques ont rapidement pris l’avantage, profitant de la fébrilité de Valančiūnas, encore affaibli par une maladie. Grâce à une défense solide et une bonne adresse extérieure, ils menaient de dix points à la pause. Mais au retour des vestiaires, les Lituaniens enchaînent un 9-0, réveillant leurs 6 000 supporters et inversant la dynamique. Sous pression, les arbitres ont laissé passer plusieurs fautes sur Veselý, dont la frustration a conduit à une faute technique et à son exclusion après seulement 21 minutes sur le parquet, affaiblissant son équipe.
Les arbitres ont sifflé deux ou trois fautes, alors qu’il y en a cinquante par match, et Honza a un tempérament fougueux. Cela ne devrait pas lui arriver, nous avons besoin de lui sur le terrain. Mais c’est bien que cela se soit produit maintenant. Il va se calmer et mettre la pression aux Croates sous le panier”, a défendu son coéquipier Hruban après le match.
Malgré tout, les Tchèques ont résisté grâce à une belle efficacité à trois points. Schilb a notamment égalisé à 69-69 à deux minutes et demie de la fin, mais cinq occasions ratées ont empêché de prendre l’avantage, envoyant le match en prolongation.

En prolongations, Valančiūnas et Mindaugas Kuzminskas ont pris le relais. Jonas a obtenu un double-double avec 13 points à 4-6, 10 rebonds, 2 interceptions et 3 contres. Mindaugas lui a inscrit 18 points à 6-11 dont 5-5 aux lancers francs, 7 rebonds et 2 interceptions. Un tir à 3 points de ce dernier a creusé un écart décisif de sept points. Schilb a bien tenté de relancer l’espoir, mais la Lituanie a tenu bon pour sécuriser la victoire. Les 18 points à 7-13 dont 4-9 à 3 points et 8 rebonds de Blake n’ont pas été suffisants.
La République Tchèque a donc conclu la phase de groupes de l’Eurobasket par une défaite serrée 81-85, au terme d’un match disputé mais marqué par vingt pertes de balle fatales et un Tomáš Satoranský maladroit au tir (11 points à 3-14, 9 rebonds, 15 passes décisives, 5 pertes de balle). Il y a un sentiment de déception après le match, et la sensation que les Tchèques ont laissé filer une victoire pourtant à leur portée. Hruban, auteur de 12 points, a relativisé la situation pour la sélection tchèque :
Nous sommes qualifiés pour les play-offs et tout peut arriver. Je pense que la Croatie n’est pas beaucoup plus forte que la Lituanie, et si nous jouons comme aujourd’hui, tout est possible.”
3e du groupe D, la République Tchèque était donc assez confiante avant d’affronter la Croatie en 8e, le match le plus important de l’histoire du pays après la fin de la Tchécoslovaquie. Mais personne n’aurait pu prédire comment ce match allait se passer.
Dès le premier quart-temps, les Tchèques ont pris l’avantage grâce à une défense solide et à un Schilb adroit à 3 points, menant 20-13. Dans le deuxième quart-temps, Jelínek s’est distingué en attaque et l’écart est monté à 17 points (42-25), pour une mi-temps conclue sur le score de 48-31.
Au retour des vestiaires, la domination tchèque s’est accentuée : la Croatie n’a inscrit que 2 points en huit minutes et l’écart a grimpé jusqu’à 30 points. Bien que les Croates aient réduit la marge à 13 points dans le dernier quart, les hommes de Ronen Ginzburg ont parfaitement géré la fin de rencontre. Veselý a terminé meilleur marqueur d’une équipe tchèque impressionnante. 20 points à 9-12, 13 rebonds et 2 interceptions pour le numéro 24 qui a brillé lors de cette rencontre.
La République tchèque a ainsi réalisé un exploit historique en battant la Croatie 80-59, validant par la même occasion sa première qualification pour les quarts de finale de l’EuroBasket, où elle affrontera l’un des favoris de la compétition : la Serbie. Avant le match, les basketteurs tchèques ont également reçu les éloges de Bogdan Bogdanović:
Je dois dire que les Tchèques m’ont surpris en battant la Croatie, mais je sais aussi qu’ils ont deux excellents joueurs dans leurs rangs, Satoranský et Veselý. Ils font preuve de qualité et d’une bonne entente au sein de l’équipe, nous devons donc nous méfier d’eux”, a déclaré Bogdanović, coéquipier de Veselý au Fenerbahçe.
Le match a débuté par une défense solide des deux côtés. Grâce à Benda et Schilb, puis à Veselý, l’équipe tchèque a pris l’avantage avant que la Serbie n’égalise 21-21 à la fin du premier quart. Miroslav Raduljica et Zoran Erceg ont ensuite pesé, permettant aux Serbes de virer en tête à la pause (45-42). Veselý faisait tout ce qui était possible pour maintenir l’équipe dans le match, terminant la rencontre avec 23 points à 10-12 et 10 rebonds.
En seconde période, Satoranský a brillé, multipliant tirs à trois points et actions décisives, ramenant son équipe à 63-67 avant le dernier quart. Mais sous l’impulsion de Teodosić et d’une adresse extérieure décisive, la Serbie a creusé l’écart et contrôlé la fin de rencontre. Erceg était le héros inattendu avec 20 points à 6-7 dont 3-4 à 3 points et 5-5 aux lancers. Les Tchèques eux se sont donc inclinés 75-89, malgré une prestation courageuse et un score serré jusqu’au dernier quart-temps.
Après une défaite contre l’Italie puis une victoire contre la Lettonie, la République Tchèque a obtenu la 7e place à l’EuroBasket 2015 et a assuré une place dans le tournoi de qualification olympique final pour les Jeux de Rio. Un résultat qui a satisfait l’entraîneur de l’équipe de la République Tchèque, l’israélien Ronen Ginzburg.
Quand j’ai accepté ce poste et que j’ai dit que nous allions jouer pour Rio, tout le monde s’est moqué de moi. Mais j’y ai cru dès la première minute. Parfois, les rêves se réalisent, peut-être irons-nous jusqu’aux Jeux Olympiques. Mais le simple fait d’avoir hissé le basket tchèque à la septième place du championnat d’Europe est déjà formidable. Nous n’avons perdu que contre de grandes équipes.”
La République Tchèque a perdu contre de grandes équipes, mais aurait aimé pouvoir affronter la plus grande de toutes, l’Espagne. Avec 3 EuroBaskets gagnés en 4 éditions, elle a certifié sa place comme la meilleure équipe européenne du 21e siècle. Après 2009-2011, peut-elle faire un nouveau doublé 2015-2017?