Les années 2000 arrivent à leur conclusion, et pour l’instant aucun champion n’a réussi à conserver son titre. Est-ce que la Russie peut y parvenir à l’EuroBasket 2009 ? Ou est-ce qu’un nouveau champion sera couronné pour terminer cette décennie ?
EuroBasket 2009, retour en Pologne

43 ans après, la Pologne est l’hôte de l’EuroBasket pour la deuxième fois. 16 équipes se sont affrontées entre le 7 et 20 septembre 2009 dans 7 villes différentes : à Gdańsk, dans la Salle Olivia, pouvant accueillir jusqu’à 5 500 personnes, l’Arena de Poznań, disposant d’une capacité de 5 000 places, à Varsovie, dans la Salle Torwar prévue pour 5 000 personnes, à Wrocław, dans la Halle du Centenaire, pouvant contenir 7 000 personnes, à Bydgoszcz, dans la Salle Omnisports Łuczniczka, avec une capacité maximale de 8 000 personnes, à Łódź dans l’Atlas Arena, pouvant héberger 13 400 personnes, et à Katowice, au Spodek conçu pour accueillir jusqu’à 11 500 personnes.
Comme en 2007, les équipes ont été réparties en quatre groupes de quatre équipes chacun, où elles ont disputé un tournoi toutes rondes. Groupe A à Poznań, B à Gdańsk, C à Varsovie et D à Wrocław. Les trois meilleures équipes de chaque groupe se qualifient pour le deuxième tour de l’EuroBasket 2009, où elles sont réparties en deux groupes (A1, A2, A3, B1, B2, B3 dans le groupe E à Bydgoszcz; C1, C2, C3, D1, D2, D3 dans le groupe F à Łódź).
Les résultats et le classement des équipes au sein d’un même groupe sont reportés. Les quatre meilleures équipes du tour se qualifient pour les quarts de finale à élimination directe (E1 contre F4, E2 contre F3, etc.) à Katowice. Les vainqueurs des demi-finales à élimination directe se qualifient pour la finale de l’EuroBasket 2009. Les perdants disputent un match pour la troisième place. Les 4 équipes, ainsi que les deux meilleurs quarts de finalistes, étaient automatiquement qualifiées pour le Championnat du Monde 2010.
Championne d’Europe en titre mais ressortant de Jeux Olympiques de Pékin décevants, la Russie veut se rattraper à l’EuroBasket 2009. Problème, les deux héros du Championnat d’Europe précédent, Victor Khryapa et surtout le MVP en titre Andrei Kirilenko, sont absents. Andrei a déclaré avoir des motivations personnelles, bien que celles-ci n’aient jamais été expliquées publiquement. Les ambitions sont donc revues à la baisse cette année.
Finaliste de l’EuroBasket 2007 et des Jeux Olympiques de 2008, 2009 semble être enfin l’année pour l’Espagne. Pau Gasol, nommé dans le 5 majeur du précédent Championnat d’Europe et meilleur joueur espagnol en Chine, est toujours là pour son équipe nationale. Même si José Calderón, également présent dans l’équipe type de l’EuroBasket 2007, n’est pas là en 2009 après avoir connu une saison marquée par les blessures avec les Raptors, qui s’est terminée par une opération au doigt. L’équipe peut compter sur Rudy Fernández et Felipe Reyes, deux joueurs qui étaient bons à Pékin.
3e en 2007 et 4e en 2008, la Lituanie, sur le papier, devrait être bien placée pour obtenir une nouvelle médaille en 2009. Mais les patrons de l’équipe au cours de la décennie ne sont pas là. Ramūnas Šiškauskas, nommé dans le 5 majeur de l’EuroBasket précédent, a pris sa retraite internationale après les JO. Šarūnas Jasikevičius, le meilleur Lituanien à Pékin, se remet d’une blessure au genou. La pression est donc sur Linas Kleiza qui sera le leader de cette équipe en phase de transition.
Enfin, la Grèce, 4e à l’EuroBasket 2007 et 5e aux JO de Pékin, fait office d’outsider en 2009. Antonis Fotsis, Ioannis Bourousis et Vassilis Spanoulis, les 3 cadors de l’équipe aux Jeux de 2008, sont toujours présents et comptent ramener une médaille de Pologne.
L’Espagne enfin sur le toit de l’Europe

Elle l’avait poursuivi toute sa vie. Après 7 médailles d’argent et de bronze, après 5 demi-finales consécutives et après 3 finales perdues depuis 1999, l’Espagne avait été championne du monde, vice-championne olympique, mais elle n’avait jamais remporté l’or à l’EuroBasket. En 2009, l’Espagne est enfin championne d’Europe. Un sacre tant attendu par une des nations majeures du basket moderne.
En 2009, Sergio Scariolo débarque à la tête de l’équipe nationale. Double champion d’Espagne et double vainqueur de la Coupe d’Espagne, l’Italien jouissait d’une excellente réputation dans la péninsule ibérique. Mais son début d’EuroBasket fut extrêmement compliqué.
Placée dans le groupe B, l’Espagne a commencé par une défaite 66-57. Après un début de match serré, les Espagnols se sont effondrés durant le 2e quart et n’ont jamais pu revenir dans la rencontre. Avec un Pau Gasol en difficulté, Felipe Reyes a essayé de porter l’équipe vers l’avant, finissant avec 12 points à 5-6 et 6 rebonds. Mais en face, le duo de Nenad Krstić (17 points à 7-12, 6 rebonds) et Novica Veličković (12 points à 5-10, 8 rebonds, 3 interceptions) était inarrêtable.
Il fallait se rattraper contre la Grande-Bretagne, et si en effet l’Espagne a gagné, elle n’a pas particulièrement brillé. Pau a été très bon, 27 points à 7-8 et 11 rebonds, mais Jarrett Hart (15 points à 5-8 et 8 rebonds) s’est assuré que son équipe resterait dans le match jusqu’au bout.
Et ce fut encore plus compliqué face à la Slovénie. Reyes encore une fois a été bon, avec 17 points à 5-7 et 8 rebonds. Mais en face, il y a un jeune joueur du nom de Goran Dragić. 19 points à 6-10 et 6 interceptions pour le meneur des Suns qui guide son équipe pour faire une remontée spectaculaire dans le 4e quart.
Le dernier quart-temps a une nouvelle fois neutralisé les Espagnols, et le ballon a cessé de circuler. Une fois de plus, l’Espagne a eu du mal à marquer, tandis que la Slovénie a profité des pertes de balle des meneurs, sans doute le plus gros problème de cet EuroBasket, avec la défense.
La Slovénie a enchaîné un 0-8 pour réduire le score, grâce aux efforts de Dragić, Jaka Lakovič et Boštjan Nachbar. Et pour couronner le tout, Erazem Lorbek marque au buzzer pour égaliser à 78-78. 13 points de retard rattrapés et une prolongation pour le dernier match de groupe. L’Espagne s’en sort finalement 90-84, mais elle ne rassure toujours pas.
Le déclic n’intervient toujours pas au début de la deuxième phase de groupe. Placée dans le groupe F, l’Espagne chute encore, cette fois contre la Turquie. Les Espagnols ont pourtant pris un départ solide grâce à Rudy Fernández et Pau Gasol, menant rapidement 14-8. Après un temps mort demandé par le coach turc Bogdan Tanjević, la Turquie est revenue au score et le premier quart-temps s’est terminé 22-20 pour l’Espagne.
Au deuxième quart-temps, l’Espagne a de nouveau pris l’avantage (27-20), mais Ersan İlyasova, Ömer Aşık et Kerem Tunçeri ont mené une remontée, permettant à la Turquie de virer en tête à la mi-temps (36-34). Le troisième quart-temps a vu la Turquie creuser l’écart à 39-34. L’Espagne, relancée par Gasol et Rudy, a repris l’avantage (43-39) avant de céder à une série de 10 points turcs (49-43). Grâce à Reyes et Jorge Garbajosa, l’Espagne a réduit l’écart à 49-48.
Dans le dernier quart, l’Espagne a brièvement repris les commandes avant que la Turquie ne mène 55-50. Rudy et Gasol ont égalisé (55-55), mais İlyasova a redonné l’avantage aux Turcs. À 1 min 30 de la fin, la Turquie menait 61-58. Juan Carlos Navarro ramène son équipe à 1 point, mais dans les ultimes secondes, Sergio Llull a manqué son tir décisif et commet une faute. Semih Erden a réussi ses deux lancers francs, scellant la victoire turque.
La ÑBA était si proche pendant toute la rencontre, avec notamment un bon Rudy Fernández (16 points à 6-8, 5 rebonds, 2 interceptions). Mais en face, Semih Erden (11 points à 4-6, 6 rebonds, 2 interceptions, 2 contres) et les siens résistent à la pression et s’imposent 63-60.
Le 14 septembre 2009 est un point tournant. Soit l’Espagne enfin se relance et se montre à la hauteur de ses ambitions, soit l’Espagne continue à chuter lentement mais sûrement et pourrait même ne pas passer le deuxième tour. Il faut battre la Lituanie… et encore une fois cela commence mal. Les Baltes prennent une avance de 15-24, et les vice-champions olympiques n’arrivent pas à stopper Marijonas Petravičius (13 points, 6-11, 8 rebonds).
Et là, un superbe deuxième quart arrive. Un 23-0 en quelques minutes pour les Espagnols. Pau Gasol prend les siens par le col et plante 19 points à 8-10 en plus de 8 rebonds et 3 contres. L’équipe reste concentrée et sereine pour le reste de la rencontre. Victoire 84-70, enfin, l’Espagne est en marche.
Contre les hôtes, les Espagnols vont faire comme chez eux. Un 68-90 dans un match maîtrisé grâce au duo Navarro-Gasol. 23 points à 8-11, 7-9 à 3 points et 2 interceptions pour le premier, 20 points à 9-11, 5 rebonds, 3 contres pour le second. En face, Łukasz Koszarek aura fait tout ce qu’il pouvait (17 points à 7-8, 5 rebonds, 2 interceptions), mais il était impuissant face à l’armada espagnole. 4e du groupe E, l’Espagne est qualifiée pour les quarts de finale de l’EuroBasket 2009, où une grosse équipe l’attend : la France.
Invaincue à ce stade la compétition, la première d’un certain Vincent Collet, la France a montré qu’elle pouvait viser une médaille en 2009. Mais en face, l’Espagne est revigorée, et compte accomplir son objectif d’avant le tournoi. C’est donc une grande affiche sur le papier.
Mais dans les faits, cette Espagne est beaucoup trop forte. Elle prend rapidement une avance confortable et ne sera plus inquiétée par la suite. Pau Gasol fait son meilleur match de l’EuroBasket avec 28 points à 11-13, 9 rebonds, 3 contres. Il n’est pas le seul car Fernández fait aussi sa meilleure performance avec 16 points dont un 4-8 à 3 points, 5 rebonds et 6 interceptions.
L’Espagne a démarré avec une excellente attitude défensive, pleine d’intensité, avec le marquage de Ricky Rubio sur Tony Parker (6 points à 1-8) comme meilleur exemple. Cette sélection construite autour d’une défense très intense et s’appuyant sur le style de Pau Gasol en attaque n’a plus rien à voir avec l’équipe du début de tournoi. Le Catalan a donné une leçon au poste bas et a désespéré les intérieurs français, Ali Traoré et son ancien coéquipier Ronny Turiaf étant expulsés pour 5 fautes personnelles. Désormais, cette équipe espagnole semble inarrêtable.
En demi-finale, c’est la Grèce qui se présente face à l’Espagne. Après un début de match serré, la ÑBA va lentement mais sûrement creuser l’écart pour obtenir une victoire sans trop stresser. 82-64, avec encore une fois Pau en tant que patron (18 points à 6-8, 6 rebonds, 2 contres).
L’Espagne a mené le match tout au long de la rencontre grâce à la défense de Ricky Rubio et Jorge Garbajosa, qui ont permis à leur équipe de mener des contre-attaques. Leurs interceptions et l’intimidation de Pau face aux géants Sofoklis Schortsanitis et Ioannis Bourousis ont laissé Spanoulis seul face au danger. Qualifiée pour sa 4e finale européenne en 10 ans, l’Espagne va affronter un adversaire familier : la Serbie.
Après avoir commencé son tournoi avec une défaite face aux Serbes, les Espagnols avaient une opportunité de se venger et de montrer à quel point ils ont changé depuis la phase de poule. L’Espagne a tenu sa promesse et a trouvé en Pologne l’or qu’elle était venue chercher. L’équipe espagnole a donné une véritable leçon de jeu, une de plus dans une seconde moitié d’EuroBasket inoubliable, et a remporté sa première médaille d’or européenne après avoir battu une jeune équipe serbe, 85-63.
En seulement trois minutes, trois tirs à trois points presque consécutifs de Navarro, Rubio et Garbajosa ont donné l’avantage à l’Espagne. En huit minutes, tous les joueurs du cinq de départ de Scariolo avaient marqué, y compris le premier remplaçant, Raúl López.
L’avance a grimpé à 24-9 une minute plus tard, et l’avantage de dix points à la fin du premier quart-temps (24-14) a montré quelle facette de son jeu l’Espagne avait choisi de montrer dans ce tournoi. Et ce fut le cas dans les matchs contre la Lituanie, la France et la Grèce. Défense, vitesse et efficacité offensive hors du commun.
Avant la mi-temps, Pau Gasol était déjà le meilleur marqueur du tournoi. À la mi-temps, le score était de 52-29, un record européen pour une mi-temps en finale. Ce n’était pas du bluff : la plus grande génération que le basket espagnol ait jamais produite connaissait son potentiel et était déterminée à remporter son premier trophée EuroBasket.
Sans surprise, Pau Gasol est nommé le MVP de l’EuroBasket 2009. Il est rejoint dans l’équipe type de la compétition par son compatriote espagnol Rudy Fernández, le Grec Vassilis Spanoulis, le Serbe Miloš Teodosić et le Slovène Erazem Lorbek.
Une équipe de Serbie prometteuse
Quand on termine dernier, on ne peut pas faire pire la prochaine fois. La Serbie ne s’est pas contentée de faire un peu mieux, et a fait sa première finale depuis la séparation avec le Monténégro. La transformation en deux ans était exceptionnelle pour une équipe si jeune, avec une moyenne légèrement supérieure à 22 ans.
Lors de la conférence de presse finale avant le début de l’EuroBasket 2009, l’entraîneur Dušan Ivković a réitéré que l’objectif principal est de figurer parmi les six premières places menant au Championnat du Monde en Turquie l’année suivante afin de maintenir la continuité de compétitions fortes jusqu’aux Jeux de Londres 2012.
Un tournoi qui avait commencé avec une victoire majeure contre l’Espagne, une victoire si impressionnante que même les fans slovènes dans l’arène ont applaudi les Serbes pendant la rencontre. Tout le monde dans la salle se demandait qui était le champion du monde présent ici. Mais peut-être que la Serbie s’est montrée trop confiante après ce match.
L’ivresse de la victoire contre l’Espagne et une fatigue excessive ont influencé l’approche fragile, principalement psychologique, du match contre les Slovènes, et l’équipe nationale serbe, sans défense, s’est précipitée vers la défaite. L’entraîneur slovène Jure Zdovc a parfaitement préparé le match. Il a attaqué Krstić avec Erazem Lorbek, plus rapide, et cela a porté ses fruits. Après deux fautes, le pivot était sur le banc et le match était pratiquement terminé pour lui.
Les tireurs expérimentés et brillants Laković et Nachbar ont puni le moindre retard dans le marquage, et ont facilement battu Teodosić et Uroš Tripković. En six minutes, les Slovènes ont marqué 18 points, dont quatre tirs à trois points. À partir de là, le match était hors de portée pour la Serbie. Le score final était de 80-69. Nachbar était l’homme du match avec 17 points à 7-9 et 9 rebonds.
Grâce à une victoire confortable 77-59 contre la Grande-Bretagne, l’équipe nationale serbe s’est qualifiée pour le deuxième tour de l’EuroBasket en terminant à la deuxième place. Nenad Krstić et Milenko Tepić ont tous deux marqué 17 points, accompagnés par Nemanja Bjelica qui a fait le sale boulot avec 8 rebonds et 3 interceptions.
Contre les hôtes, les Serbes ont ouvert leur premier match du Groupe F comme n’importe qui pouvait le souhaiter, avec une avance de 7-0, mais ont immédiatement donné l’avantage à l’équipe locale avec plusieurs retards sur les tirs dans le coin. Mais Veličković et Bjelica ont immédiatement réagi, et la Serbie a pris le contrôle du match à la fin du 1er quart-temps.
En quatre minutes dans le 3e quart, un ouragan bleu a déferlé sur le terrain. Lorsque l’entraîneur de l’équipe locale a décidé de prendre un temps mort, la série serbe s’est soldée par 13 points, résultant en un score de 56-40. Pendant six minutes, l’équipe locale est restée sans panier, et le 5 Stefan Marković, Tepić, Bjelica, Krstić et Milan Mačvan a fait preuve de puissance. Toutes les balles sont allées à la raquette de Krstić, qui s’est ensuite retrouvé en un contre un avec Marcin Gortat, concluant ou renvoyant la passe pour une exécution sûre depuis l’extérieur.
Lentement mais sûrement, la Serbie a pris une avance de 16 points et semblait avoir le match bien en main. Puis, elle a commencé à s’effondrer dans le dernier quart-temps. Les joueurs du banc polonais ont pris le rôle de leaders et, avec l’aide de Gortat, ont commencé à traverser la défense serbe.
Tepić a été violemment touché dans le dos, Ivan Paunić s’est cassé un doigt et Marković a été le plus gravement blessé, souffrant du genou. Il a été évacué du terrain et Ivković a fait entrer Teodosić, qui a marqué les sept points de son équipe depuis la ligne des lancers francs en deux minutes et vingt secondes, assurant ainsi une victoire serrée 72-77.
La Serbie ne se rassure pas complètement lors du match suivant contre la Turquie. Face à une équipe invaincue jusqu’à présent, l’équipe pourtant tient tête. Les deux équipes sont au coude à coude. Ersan İlyasova est dans un grand jour (22 points à 7-12 dont 4-6 à 3 points, 11 rebonds et 2 contres), mais Miloš Teodosić lui répond avec 16 points à 5-9 dont 3-5 à longue distance, 6 rebonds et 8 passes décisives. On arrive à la fin de la rencontre, 64-64, balle serbe.
Teodosić prend le ballon et laisse filer le temps. Il se déplace avec le ballon à gauche et à droite et, à la fin de l’attaque, le lance à Krstic, à un mètre du panier. Le pivot n’ose pas avoir la balle de match. Le ballon arrive à Bjelica dans le coin et, tandis qu’il se lève pour tirer, la sirène signale la fin de l’attaque, cinq minutes de jeu supplémentaires.
Les joueurs turcs ont mis en place une défense de zone en prolongations, et les joueurs adverses n’ont même pas pu marquer un panier cinq minutes ! 64-69 score final pour la Turquie qui continue son parcours surprenant dans cet EuroBasket 2009.
Heureusement, la Serbie termine bien sa phase de groupe, et gagne 79-89 contre la Lituanie. Jonas Mačiulis a tout fait pour garder son équipe en vie (20 points à 6-7 et 5 rebonds), mais Teodosić a poussé son équipe en avant pour une fin de match maîtrisée. Le joueur de l’Olympiakos a terminé avec 20 points à 6-8 dont 4-6 à 3 points, 12 passes décisives et 2 interceptions, et a permis à son équipe d’assurer la victoire. 3e du groupe F, la Serbie affronte un adversaire particulier : le champion en titre.
Certes ce n’est pas la même Russie qu’à l’EuroBasket 2007, mais avec un bilan de 3-2 jusqu’à présent, l’équipe n’est pas à sous-estimer en quart de finale. Le premier quart-temps, d’ailleurs, était en faveur des Russes. Mais l’équipe s’est faite écraser lors du 2e quart.
4-20 en faveur de la Serbie. Tepić, Marković, Bjelica, Kosta Perović et Mačvan ont ouvert la voie vers les demi-finales grâce à un match exceptionnel et une série de 17 points sans réponse. Les Serbes se sont rattrapés après ces cinq minutes désespérées de prolongation contre les Turcs, empêchant leur adversaire de marquer pendant 7 minutes et 29 secondes. Grâce à une bonne performance collective, la Serbie obtient sa place en demi-finale de l’EuroBasket.
Dans le dernier carré, c’est un adversaire familier qui les attend, la Slovénie. La Serbie a l’occasion de montrer qu’elle a appris de ses erreurs en phase de poule…A la place, elle se trouve être menée 52-41. Erazem Lorbek était en mission, finissant la rencontre avec 25 points à 7-11, 10 rebonds et 3 interceptions.
Mais Veličković, puis Tepić et enfin Teodosić ont pris le contrôle du match. En particulier, Teodosić a fini avec 32 points à 8-14 dont 6-10 à 3 points et 2 interceptions. Pendant ce temps, Lorbek a commis plusieurs fautes et a dû ralentir le rythme. Lorsque le vétéran Lorbek s’est assis sur le banc à cinq minutes de la fin et n’est jamais revenu, tout semblait perdu, mais Zdovc a sorti un joker de sa manche en faisant entrer le joueur le plus expérimenté, Goran Jagodnik.
Le “Vieux Renard”, lui aussi moins remarqué, a d’abord marqué un tir à trois points, puis a capté un rebond du panier pour un lay-up, et par la suite, alors qu’il allait tomber sur la ligne de touche, a tiré sur une jambe et a marqué. Ivković s’est saisi la tête, le banc serbe était sous le choc. À une minute et quarante secondes de la fin, ils étaient en route vers les Grecs et la lutte pour la médaille de bronze. Mais les Slovènes n’avaient pas compté sur le joueur portant le numéro six : Miloš Teodosić.
Il a d’abord réussi trois lancers francs consécutifs suite à une faute sur un tir, puis, 54 secondes avant la fin, il a volé le ballon suite à une faute intentionnelle de Primož Brezec. Il a réussi un lancer franc, puis, lorsque le ballon a été récupéré depuis la ligne de touche, il est passé sous le panier et a manqué le tir.
Laković a réussi un tir pour porter le score à 79-76, mais sur la dernière attaque, Teodosić a tiré et a inscrit un tir à trois points absolument clutch. 79-79, le match part en prolongations, la deuxième période de prolongations pour la Serbie dans cet EuroBasket.
Dans une période de 5 minutes très tendue, c’est Teodosić qui a assumé le statut de patron, et même quand la Slovénie a tenté de revenir, s’est assuré que la victoire n’allait pas échapper à la Serbie. Victoire 96-92, et les Aigles sont en finale de l’EuroBasket.
La Serbie ne s’attendait pas à ce que le miracle se reproduise une deuxième fois, mais elle ne s’attendait pas non plus à ce que l’Espagne remporte son premier titre de championne d’Europe de son histoire aussi facilement, presque sans résistance.

Une claque en finale n’est jamais plaisante, mais le parcours a démontré que la Serbie restait un des piliers du basket européen, et possédait une génération très prometteuse. Pourra-t-elle réussir à ramener un titre à la maison à son tour ?
Une génération dorée enfin sacrée, une autre avec des perspectives de titre dans les années à venir, le basket européen semble avoir vu son présent et son futur lors de l’EuroBasket 2009. Mais ce que cette série a démontré, c’est que le tournoi peut toujours offrir des surprises.