Depuis des années, les Pistons abordent la saison avec des coachs disant la même chose. Ils n’ont cessé de répéter qu’ils voulaient jouer une défense dure et physique, en souvenir des équipes des Detroit Pistons championnes qui les ont précédés. JB Bickerstaff, lui, a peut-être joint le geste à la parole avec cette équipe, sur le plan défensif.
Impact immédiat de J.B. Bickerstaff sur les Detroit Pistons
JB était connu pour sa défense lorsqu’il entraînait les Cavaliers. Lorsqu’il a pris les rênes de Cleveland, l’équipe sortait de deux années consécutives où elle avait la pire défense de la NBA. Une note de 117,6 en 2018-2019 et de 115,4 en 2019-2020. JB a immédiatement mis son empreinte sur l’équipe. Il l’a transformée en une équipe constante du top 5 sur le plan défensif, se classant meilleure équipe défensive de la NBA en 2022-2023.
Lorsqu’il est arrivé à Detroit, les fans espéraient qu’il ferait de même. Au cours des trois dernières saisons, Detroit a été classée 24e, 28e et 26e en note défensive. Dans presque toutes les catégories, rebond défensif, interceptions, contres, etc. Les Detroit Pistons ont absolument perdu leur identité de défenseurs. En associant leur terrible défense à une attaque épouvantable, ils ont obtenu des résultats embarrassants.
Bickerstaff a mis l’accent sur l’organisation et l’énergie collective. Il a déclaré que l’équipe des Detroit Pistons travaillait quotidiennement pour renforcer cet état d’esprit et que ses joueurs avaient adopté l’idée de « jouer dans la boue », c’est-à-dire de s’engager dans des matchs physiques et disputés.
Sur le plan de la stratégie, ils ont adhéré au projet. Je pense que ce que nous voulons qu’ils fassent et les endroits où ils doivent être sur le terrain sont assez clairs.
Je pense qu’ils ont adopté cet état d’esprit. Nous continuons à leur parler et ils ont accepté l’idée de jouer dans la boue. On vous met dans la moitié du terrain. Nous vous traînons dans la boue et nous voyons à quel point vous vous amusez. C’est notre état d’esprit. Nous pensons que nous pouvons nous épanouir dans cette position”.
Leurs efforts se traduisent par une amélioration notable dans les statistiques clés :
– 7e en rebonds défensifs par match (34,1)
– 10e en pourcentage de rebonds défensifs (76,1 %)
– 9e en contres
– 8e pour les points de 2e chance accordés à l’adversaire
Ces progrès témoignent de l’impact du nouveau système. La défense est à nouveau au cœur de l’identité des Detroit Pistons. Mais ce qui est impressionnant, c’est que ce progrès a été réalisé sans Ausar Thompson pour la majeure partie de la saison.
Thompson a fait ses débuts le 25 novembre, après qu’un caillot sanguin l’a tenu éloigné des parquets. Depuis, le joueur de 21 ans a du mal à se remettre en route. Mais s’il parvient à retrouver sa forme de la saison rookie, où il fut un des meilleurs défenseurs de la classe de 2024, il pourrait rajouter une autre dimension au système des Detroit Pistons.
L’an dernier, Ausar Thompson était le meilleur défenseur, sur le porteur de balle et non porteur de balle pour les Detroit Pistons. Pour passer à un cap supérieur, il faut un joueur avec le profil qu’il a proposé pendant sa saison de rookie. En attendant, différents joueurs se sont démarqués.
Le rôle de Cade Cunningham
Plus d’un an après son opération du tibia, Cade Cunningham est en mesure de faire des choses qu’il n’a jamais faites. Il a démontré de belles choses en attaque. Mais l’amélioration de sa confiance en son corps et de sa condition physique est surtout évidente dans sa défense. Il a été drafté par les Detroit Pistons en raison de son potentiel dans les deux sens du terrain. Cette saison, il s’affirme comme l’un des meilleurs joueurs two-way de la ligue.
L’engagement et l’énergie de Cunningham en défense sont l’une des principales raisons pour lesquelles les Detroit Pistons ont réalisé leur meilleur début de saison depuis six ans. Il a déjà à son actif de nombreuses possessions étouffantes. Il tire parti de son envergure de 2,14 m avec une meilleure connaissance de son corps et de ce qu’il peut accomplir avec lui.
Ses contres en sont la meilleure expression. Le franchise player des Detroit Pistons en a réalisé 16 en 20 matchs. S’il continue sur ce rythme, cela lui permettrait d’en réaliser 66 sur une saison de 82 matchs. En 62 matchs la saison dernière, il n’avait bloqué que 22 tirs. Son record en carrière a été établi en tant que rookie, avec 43 contres en 64 rencontres.
Cunningham veut que son impact défensif aille au-delà de sa capacité à rejeter des tirs, et c’est le cas. Mais son émergence comme l’un des meilleurs contreurs de tirs de la ligue parmi les guards montre à quel point le leader des Detroit Pistons a progressé physiquement. Il n’est plus le même depuis qu’une fracture de stress au tibia gauche a mis fin à sa deuxième saison après 12 matchs.
Il s’agit d’avoir de meilleures sensations, de mieux positionner son corps, d’essayer de se mettre dans de meilleures positions pour essayer de contrer”, a déclaré Cunningham le 21 novembre, après la séance d’entraînement de l’équipe au Spectrum Center de Charlotte. “C’est le plus important. Ensuite, mon corps se sent bien. J’ai l’impression d’être capable de réussir des tirs que je n’arrivais pas à faire avant. Je me sens tout simplement mieux. Je me sens un peu plus athlétique, j’ai l’impression que mon corps ne se fatigue pas aussi vite. J’ai eu une très bonne intersaison pour préparer mon corps à cette année et me permettre de le faire.”
Ses efforts défensifs se traduisent par des actions clés comme des possessions étouffantes et des arrêts cruciaux en fin de match pour les Detroit Pistons. Onyeka Okongwu, Gary Trent Jr. et Alperen Şengün ont été victimes de Cade cette saison. Sa capacité à contrer les tirs lui donne une nouvelle identité. Il est le huitième joueur à contrer des tirs parmi les guards, et trois des guards devant lui – Jalen Suggs, Derrick White et Jalen Williams, ont la réputation bien méritée d’être d’excellents défenseurs.
Cunningham a encore des progrès à faire et il en est conscient. Son nombre de contres a augmenté, mais ses interceptions sont similaires à celles de ses deux saisons précédentes avce les Detroit Pistons et en retrait par rapport à la meilleure marque de sa carrière qu’il avait établie en tant que rookie. Son pourcentage d’interception de 1,8 % lors de sa première saison se situait dans le 76e percentile parmi les joueurs sur le périmètre. Il s’est maintenu autour de 1,2 % chaque saison depuis.
Il a également pris l’habitude de laisser trop d’espace entre lui et les tireurs du coin. Ainsi, il laisse s’échapper sa part de tirs à 3 points ouverts en ne parvenant pas à revenir à temps. Aucun défenseur n’est parfait, mais Cunningham a été l’un des meilleurs joueurs des Detroit Pistons dans ce domaine. Et il espère que ce n’est que le début.
J’ai juste essayé d’être un défenseur plus efficace, plus que tout”, a déclaré Cunningham. “Cela s’est traduit par des contres. Mais j’aimerais faire plus d’interceptions, j’aimerais faire mieux en un-contre-un, durant les rapprochements et tout ça. J’ai encore une grande marge de progression. Je pense que cela s’est déjà traduit par des contres et maintenant j’essaie d’ajouter le reste.
C’est juste que j’essaie d’adhérer au système. Le coach Bickerstaff a mis en place un excellent système pour nous permettre de défendre et d’empêcher les équipes de faire ce qu’elles veulent. J’y adhère et j’essaie de donner le meilleur de moi-même pour l’équipe.”
En tout cas, l’effort qu’il apporte des deux côtés du terrain est très apprécié par l’entraîneur des Detroit Pistons. Bickerstaff a parlé de l’exemple que Cade Cunningham donne pour le reste de l’équipe et que son impact se fait ressentir en attaque et en défense.
Notre défense ne vaut que ce que vaut chaque homme sur le terrain, donc si vous avez un gars – n’importe quel gars – qui n’est pas impliqué dans la défense, ça ne marche pas. Quand vous avez un gars qui porte la charge qu’il porte offensivement et qu’il est toujours prêt à s’impliquer, cela oblige tous les autres à se surpasser. Il est ce type de personne. Il veut que ses hommes le suivent. S’il ne fait pas ce qu’il faut pour aider l’équipe à gagner, comment peuvent-ils le suivre ? C’est son état d’esprit, il est prêt à faire tout ce qu’il faut pour que l’équipe grandisse de la bonne manière ».
Les problèmes de Jalen Duren et l’émergence d’Isaiah Stewart
Entrant dans sa troisième année avec les Detroit Pistons, le pivot de Detroit Jalen Duren a fêté ses 21 ans le 18 novembre. Le jeune intérieur a fait étalage de son talent. Duren a montré des signes laissant supposer qu’il puisse devenir un joueur de haut niveau. Il est l’un des intérieurs les plus rapides et les plus forts de la NBA. C’est un rebondeur de qualité qui possède une gravité au panier de premier ordre, ce qui est particulièrement bénéfique pour Cade Cunningham.
Il est aussi un piètre défenseur. Comme beaucoup d’autres jeunes joueurs, Duren a encore un long chemin à parcourir avant de devenir un produit fini. Mais c’est de ce côté-là qu’il doit s’améliorer. Problème pour les Detroit Pistons, il semble aussi avoir régressé en attaque cette saison.
Ses qualités athlétiques sont indéniables. Duren a la capacité de les combiner avec sa longueur, sa coordination main-oeil pour traquer la balle, exceller en tant que menace de lob et dominer en tant que rebondeur. Il est donc presque étrange de constater à quel point il a été un piètre contreur. Mais maintenant son attaque n’est plus ce qu’elle était. On peut alors s’interroger sur son avenir au sein des Detroit Pistons de JB Bickerstaff, d’autant plus qu’il ne semble plus avoir la même envie de réussir qu’auparavant.
Alors que Duren a connu des hauts et des bas cette saison, Isaiah Stewart s’est épanoui dans son rôle de pivot remplaçant. Son impact a été si important que l’entraîneur J.B. Bickerstaff a décidé de répartir les minutes entre les deux. La présence défensive de Stewart a changé la donne pour son équipe.
Stewart, le plus ancien membre de l’équipe actuelle des Detroit Pistons, a vu son rôle changer après avoir débuté 98 % des matchs au cours des trois dernières années. Pour beaucoup, c’est perçu comme une rétrogradation en le voyant être relégué au rôle de pivot d’appoint.
Pourtant, il est la force motrice de cette défense avec son acharnement qui a fait de lui l’un des meilleurs protecteurs de cercle de la ligue. Stewart est particulièrement doué pour détruire les passes lobées, une compétence qu’il attribue à son sens de la déception et de l’anticipation.
Tout est une question de timing », explique Stewart. « J’aime appâter le porteur de balle, lui faire croire que je ne vois pas une potentielle passe lobée derrière moi. Je joue au jeu du chat et de la souris. Je fais des acrobaties sur le porteur de balle. Puis, lorsqu’il s’apprête à lancer le ballon, je synchronise mes pas et je vais le chercher ».
Outre sa ténacité, Stewart amplifie la défense des Detroit Pistons grâce à ses talents de communicateur. Il informe ses coéquipiers de ses intentions défensives et les aide à se mettre dans la bonne position. Durant le mois de novembre, Stewart a tourné en moyenne à 7,2 points, 6 rebonds, 2,6 passes décisives et 2,4 contres en 22,3 minutes. Ces chiffres témoignent de la poursuite de sa bonne saison.
À ce jour, Stewart a enregistré quatre matchs avec 10 rebonds ou plus. 11 matchs avec deux contres ou plus et sept matchs avec trois passes décisives ou plus. Les contributions de Stewart dans les deux sens du parquet apportent une présence stable, en particulier les soirs où Duren est en difficulté. Son courage dans les deux sens du terrain permet aux Detroit Pistons de rester compétitifs. Même lorsque leur pivot titulaire n’est pas au mieux de sa forme, Isaiah maintient ses joueurs dans le match.
Sous Bickerstaff, Detroit se réapproprie son identité d’équipe combative et axée sur la défense. Bien que des défis persistent, notamment pour certains jeunes joueurs, les progrès collectifs sont évidents. Cade Cunningham établit un exemple en s’investissant pleinement des deux côtés du terrain. Stewart en particulier et d’autres apportent une stabilité cruciale.
Le chemin est encore long. 10-16 à l’heure actuelle, une 15e place en defensive rating est un signe de progression. Cela dit, ils se situaient aux alentours de la 10e place pendant le début de saison. Pour passer au niveau supérieur dans la durée, de l’amélioration en interne et un bon recrutement seront nécessaires. Mais les fans des Detroit Pistons peuvent enfin avoir de l’espoir en cette équipe qui part dans la bonne direction.