Triste relégué de Pro B il y maintenant deux saisons, les Béliers de Kemper se veulent aujourd’hui revanchard et proposent l’un des projets sportifs les plus aboutis de la NM1. Un club en plein renouveau qui essaye de développer au mieux ses infrastructures, son centre de formation et le plan de jeu de l’équipe Pro pour se réinstaller le plus durablement au deuxième échelon français.
Le centre de formation : une institution qui a déjà fait ses preuves
Depuis maintenant 5 ans, Quimper a retrouvé son centre de formation et il constitue aujourd’hui un élément très important dans la rotation de son groupe professionnel. Le club est en partenariat avec Likès qui permet aux jeunes de combiner très sérieusement le sport de haut niveau avec les études.
Pour encadrer la partie sportive, Hans Lhermitte est le technicien attitré à ce groupe de jeune qu’il suit tout au long de la semaine mais aussi les week-ends, car il coach également le groupe N3 qui est principalement constitué des jeunes du centre de formation.
Philippe le Ster lui gère le lien entre travail scolaire et performance sportive. Une organisation qui est donc rondement mené et qui fait aujourd’hui une part entière du projet quimpérois tout en raccrochant les liens entre les sections professionnelles et amateurs.
Depuis sa réouverture, les Béliers de Kemper sont parvenu a envoyé un bon nombre de leurs joueurs dans des effectifs professionnels. On pense notamment à Sylvère Mambangui qui a force de travail a réussi à intégrer pleinement l’effectif professionnels. Il y a également le meneur Alioune Bruno qui lui alterne entre la N3 et la N1.
Dans une interview passée au journal local Le Télégramme, Hans Lhermitte s’exprimait à ce sujet et nous expliquait que les deux jeunes quimpérois ont déjà passé de nombreuses étapes dans la construction d’un joueur qui se veut professionnel :
En NM1, ils font face à une rude concurrence. Mais leur travail va payer. C’est sur eux et Izan Le Meut que le club veut capitaliser.
D’autres joueurs font également leur bout de chemin hors de l’Odet, comme Adrien le Sclear qui a réalisé des performances exceptionnelles avec l’équipe de la ville de Rennes en N1 (12,3 points et 5,8 rebonds de moyenne), il compte faire désormais les bonheur des lorientais. C’est également le cas d’Izan le Meut qui évolue chez les espoirs de l’ASVEL ou encore d’Ewan le Carour qui après son passage du côté de Rennes, continue son tour en Bretagne à Vitré (NM1).
Si en effet le centre de formation quimpérois n’a repris son activité qu’en 2019, il a malgré tout réussi à en tirer du très lourd. Et malgré le Coronavirus, le club a réussi a développé de nombreux joueurs d’un très bon niveau qui n’ont pas encore atteint leur plein potentiel. On comprend alors que cette nouvelle institution aura un rôle fondamental dans le futur projet des Béliers.
La nouvelle salle des Béliers : un projet indispensable pour la survie économique du club
Entre COVID et descente en N1, le club de la ville de Quimper s’est vu en grosse difficulté financière la saison dernière. Heureusement cette nouvelle salle qui devrait être déposé pour la saison 2025-2026 a permis aux dirigeants de remettre le club sur de bon rails. Les actionnaires du club et les différentes collectivités territoriales se sont mobilisés pour que Quimper garde une équipe de haut niveau.
Aujourd’hui on sait que les recettes d’une salle sont indispensables pour la durabilité d’un club dans le haut niveau. Après une grosse période d’inactivité qui a pour cause le Coronavirus, les clubs français se voit de plus en plus menacer et personne n’est à l’abri nous expliquait Hamid Mesbah, directeur général des Béliers de Kemper.
Il nous a notamment rappelé l’exemple de Lille qui a acté sa disparition en juillet dernier, mais on oublie pas les Mets qui ont également déposé leur bilan ainsi que Limoges qui a évité une catastrophe grâce à l’arrivée en dernière minute d’un actionnaire. Tous ça pour dire que les clubs ne peuvent plus aujourd’hui basés leur activité sur de simples subventions et doivent maximiser leur rendement pour pouvoir répondre à des situations de crises.
Cette salle qui comptera 3500 places verra les Béliers de Kemper comme résident principal de ce projet. Une infrastructure de très haute qualité qui correspond aux attentes du club mais aussi aux obligations de Ligue Nationale de Basket (LNB). A savoir que le club aura à sa disposition un vestiaire personnalisé, des installations de récupération, salle d’entrainement et de musculation.
Le club a fait comprendre à la mairie et aux autres collectivités territoriales que ce projet était une nécessité pour le club. Cette salle accueillera également d’autres évènements qu’il soit de l’ordre sportif ou culturel. Tennis, volley-ball, spectacle, concert et bien d’autres seront également au programme pour faire rayonner toute la Cornouaille.
Quelques détails restent encore à régler pour déterminer les tranches horaires, le montant de la redevance et si le club pourra bénéficier de certains espaces privatifs pour y installer notamment les bureaux du club dans cet espace.
Un projet qui prend donc de plus en plus d’ampleur mais qui n’influera pas sur les prix qui resteront attractifs quoiqu’il arrive cette saison. En effet, Hamid Mesbah nous confiait que même si le club montait en Pro B, cette nouvelle salle va permettre au club de changer de politique de revenus :
En effet c’est une priorité pour nous, car ici l’avantage c’est que nous allons pouvoir travaillé sur du volume. Nous aurons donc une politique d’attractivité forte avec des prix qui iront de 12 à 20 euros, ce qui constitue une fourchette basse de la moyenne nationale.
Un espace qui serait donc une venue idéale si le club venait à monter en Pro B. En tous cas ce que nous pouvons assurer c’est que l’effectif est de taille à affronter ce nouveau défi.
Un effectif taillé pour la montée
Equipe présenté pendant le match de préparation face à Lorient
Après l’énorme désillusion de l’an passé où les Béliers avaient chuté de très haut face à Rueil dès les 8ème de finale des Play-Offs de N1, la direction avait à cœur de relancer au mieux sa machine. Pour cela un recrutement très intense et intelligent a été réalisé pour permettre au club d’être le mieux armé pour viser la montée.
La première recrue et certainement la plus importante est celle de Noah Burrell. Après quelques semaines passées dans l’équipe, Thibault Wolicki lui a déjà confié de nombreuses responsabilités, à savoir le capitanat et une grosse liberté offensive. L’international suisse poursuit son bout de chemin chez les Béliers après avoir réalisé une saison d’exception à Poissy où il tournait à plus de 15,9 points de moyenne, considéré par beaucoup comme le MIP non officiel de la N1.
Puis les Béliers étaient également à la recherche d’un meneur en back up d’Antoine Dudit pour apporter de l’énergie en sortie de banc. Ils vont donc opter pour l’international algérien Nadyr Labouize, qui lui aussi a connu une nette progression l’an passé. Malheureusement pour son nouveau club, ils devront composer sans lui pendant 6 semaines à la suite d’une blessure qu’il a subit pendant la soirée des 40 ans.
Les Béliers voulaient absolument terminer leur recrutement sur les postes extérieurs et confieront cette dernière place à Hugo Dumortier. Un joueur que Thibault Wolicki connait d’ailleurs très bien car il avait déjà eu l’occasion de le coacher il y a quelques saisons du côté de Boulogne (N1). Comme il avait pu l’expliquer, il sera le « couteau suisse » de cette formation quimpéroise lui qui peut évoluer sur les postes 1,2 et 3. Il aura a cœur d’apporter son expérience dans ce championnat qu’il connait si bien.
Quimper enchaine derrière avec le recrutement des joueurs intérieurs. Ils commencent avec Lucas Thévenard, joueur de 26 ans qu’on a observé dans la rotation du poste 4 sur les matchs de préparations. Les performances sont de plus en plus intéressantes pour un joueur qui base son jeu sur une défense très physique. Ses progrès se font donc principalement ressentir de l’autre côté du terrain et notamment sur ses shoots derrière l’arc où il a gagné en responsabilité et en efficacité.
On enchaine avec Jamar Abrahams, le titulaire sur le poste 4. Un joueur d’expérience qui a découvert la N1 l’an passé, mais qui s’est adapté à une vitesse folle à ce nouveau championnat. Son expérience et son professionnalisme seront des atouts indispensables pour la saison des Béliers. Ils vont notamment pouvoir compter sur lui au scoring, lui qui sort d’une saison d’exception chez le rival lorientais à plus de 15 points de moyenne.
La prétendue dernière recrue se nomme Milan Milovanovic. Le pivot serbe arrive tout droit de la 2ème division espagnole. Un joueur qui a d’ailleurs une vraie identité espagnole dans son jeu. Il joue de ses très bonnes mains et de sa science du jeu pour analyser au mieux chaque situation. Fort rebondeur, il est sur que le colosse serbe n’est pas un cadeau pour ses adversaires, surtout quand il sort du banc derrière un joueur comme Antoine Wallez.
Une dernière recrue très inattendue vient finalement s’ajouter à cette liste, et c’est celle Frédéric Loubaki. Joueur également habitué de la N1, il arrive pour combler l’absence de Nadyr Labouize sur le poste 1. Un joueur qui manie très bien défense extérieur et organisation de jeu et qui apparait comme un très bon suppléant pour Antoine Dudit.
Un effectif qui a donc été complètement remanié et qui va probablement mettre un peu de temps à trouver de réels automatismes. C’est d’ailleurs la mission principale de Thibault Wolicki qui a donc préparé son recrutement en fonction de ce qu’il avait déjà instauré la saison passée dans le club.
Thibault Wolicki : un projet de jeu axé sur la défense
Un coach qui a pleinement convaincu les dirigeants la saison passée que ce soit pour son approche humaine ou sportive du projet. En effet Thibault Wolicki est d’abord reconnu pour son côté bon vivant. Nordiste de naissance, il s’y est construit une réputation de gros bosseur et d’autodidacte. Dès son arrivée, il a instauré un plan de jeu bien défini qu’il continue de développer cette saison.
Deuxième meilleur défense de la phase régulière l’an passé, Quimper a en effet d’abord séduit par un son intensité défensive que Thibault Wolicki n’a pas eu de mal à mettre en place. Son style défensif est très identifiable, et il est caractérisé par la qualité défensive de ses joueurs extérieurs. Que ce soit Nadyr Labouize, Benoit Injai, Noah Burrell ou encore la récente recrue Frédéric Loubaki. Dans son système l’entraide n’est clairement pas ménagé ce qui rend l’activité défensive quimpéroise très importante.
Cela nous donne une impression d’oppression dès que l’adversaire est en difficulté qui enchainent les pertes de balles à ce moment là. Il y a d’énormes avantages à ce système comme la possibilité d’effectuer de gros runs en peu de temps. Ce style en revanche n’est pas le meilleur quand un effectif se découvre car il demande beaucoup de communication. La défense laisse souvent des joueurs complètement ouverts derrière les lignes extérieures et il faut rapidement revenir les contester.
On a également pu observer des passages en défense collective, notamment des zones 2-3. De même, des séquences qui sont bien souvent très bénéfiques ont rendu les pénétrations assez imperméables. L’efficacité au rebond augmente assez naturellement surtout quand vous avez un Milan Milovanovic ou un Antoine Wallez dans la raquette.
De l’autre côté c’est la liberté qui prône. Et là encore on en revient à nos deux colosses que sont Antoine Wallez et Milan Milovanovic. Ces deux pivots sont assez régulièrement les points d’appuis des attaques quimpéroises. Une domination physique implacable qu’ils n’hésitent à fructifier que ce soit par des shoots près du cercle ou en envoyant la balle sur les extérieurs.
Le spacing est donc assez important et souvent bien respecté. Comme dit précédemment le projet de jeu offensif se base sur une liberté assez folle. On le remarque notamment sur les postes 2 et 3 qui se retrouvent très souvent en 1 contre 1 sur des simples isolations. Les responsabilités sont bien réparties tout comme le scoring ce qui donne souvent l’avantage à Quimper sur les fins de match où les situation sont beaucoup plus claires et variées.
C’est donc un projet très concluant que nous propose les Béliers de Kemper. Après une décennie où ils ont plusieurs fois frôlé la Betlic Élite, anciennement Pro A, Quimper a connu une situation très compliquées où de nombreux clubs auraient sombré. Mais grâce à un projet ambitieux et un peu de patience, les quimpérois pourraient bien retrouver rapidement la Pro B.