Pour le dernier match de sa saison 2023-2024, Monaco n’a pas fait dans le détail contre Paris dans le match 4 des Finales. Une victoire 115-76 (+39, un record pour un match de finale de Pro A) qui fait du bien au club du Rocher.
Le contraste entre le visage des joueurs de Monaco à la fin du match 5 contre Fenerbahçe et celui de la fin du match 4 contre Paris Basketball est bien différent. Deux images qui résument un peu la saison de Monaco.
À l’entame de l’acte 2023-2024, les idées étaient claires dans la tête de tous les monégasques. Réaliser un doublé – voire triplé avec la Leaders Cup ou la Coupe de France – historique en gagnant le championnat et l’Euroleague. Mais vous connaissez déjà l’histoire, ça ne s’est à peine passé comme prévu.
Dès le début de saison, le bilan était controversé. En championnat, Monaco est parfait, ou presque. En 21 rencontres, la comptabilité est incroyable : 20 victoires pour 1 défaite.
En Europe, c’est une autre question. Alors qu’ils étaient annoncés comme favoris de la saison régulière, avec le Real Madrid et le Panathinaïkos, le club du Rocher ne trouve pas son rythme de croisière et déçoit. Après une gifle reçue par cette dernière équipe (88-63), Monaco voit à la mi-saison le top 4 s’éloigner et une place dans le top 8 menacée, avec un bilan de 10 victoires et 10 défaites.
Mais après tout, ce revers fait peut être du bien à Mike James (MVP de l’Euroleague cette saison) et ses coéquipiers, qui vont par la suite enchaîner les bonnes performances et les succès en Euroleague. Il fait du bien et leur permet de terminer la saison à la troisième place avec un bilan de 23 victoires et 11 défaites. Et oui, une seule défaite après ce 11 janvier.
Une troisième place juste derrière… le Panathinaïkos avec le même bilan. Comme quoi cette défaite de 25 points a fait du bien mais est aussi cruelle. Tout a basculé en un match ! C’est un peu ça aussi la saison de Monaco, c’est un peu de malchance, c’est un petit détail. Un point-average, des petites blessures, un trois points de Nick Calathes…. et tout s’écroule.
Défaite, 80-79. Monaco n’atteint pas le dernier carré. Monaco est abattu. Monaco ne fera pas de triplé, ni de doublé d’ailleurs. En effet, en cours de saison, c’était déjà la Coupe de France et la Leaders Cup qui leur étaient filés sous le nez.
Le champion de France va devoir se remettre la tête à l’endroit pour défendre son titre. Le seul encore atteignable cette saison. Et contre une équipe de Paris qui commence ces playoffs très en forme, la tâche est loin d’être simple. Comment vont-ils réagir ? À leur manière, en patron.
Sans trembler contre Le Portel, en laissant un match contre le Bourg-en-Bresse de Zaccharie Risacher, on sent que la machine est en route. Face au Paris Basketball, vainqueur de l’Eurocup, il aura fallu une équipe de Monaco très sérieuse, très solide et en forme malgré les blessures de John Brown III et Donatas Motiejunas pour conserver leur titre de champion de France. Alors que l’avantage du terrain avait été perdu lors du match 2, Monaco aura infligé deux volées à l’extérieur (+29 ; +39) pour s’octroyer un 2e titre en Betclic Elite.
Mais à l’arrivée, est-ce un bon bilan pour une équipe avec de telles qualités ?
Non. Et l’heure est déjà aux travaux pour Sasa Obradovic et ses hommes. Mike James vient d’être prolongé pour 3 ans, Elie Okobo reste et le club du Rocher a signé il y a deux semaines celui qui les a crucifiés : Nick Calathes. Toujours du côté de la mène, Matthew Strazel, qui vient de remporter son 4e titre de champion de France de suite, souhaite rester tandis que Jordan Loyd a vécu une saison galère et n’a pour le moment pas décidé de son avenir. Kemba Walker est parti avant-même les finales des playoffs de Betclic Elite, même si le staff monégasque n’a jamais vraiment compté sur lui cette saison (4,4 points de moyenne en 11 minutes de jeu).
À l’aile, Alpha Diallo est encore sous contrat, le guerrier de la Roca Team Yakuba Ouattara va sûrement rempiler une nouvelle fois et Terry Tarpey a signé jusqu’en 2026. Enfin, le contrat de Jaron Blossomgame arrive à sa fin mais le poste 3/4 a obtenu une place importante dans l’effectif de Monaco en cette fin de saison.
Enfin, la raquette de Monaco ne devrait pas non plus trop bouger cet été. Motiejunas, Jaiteh, Brown et même Makoundou qui revient de prêt devraient être là la saison prochaine tandis que Donta Hall a moins joué cette saison et possède une belle cote sur le marché des transferts en Europe. Il possède tout de même une option pour re-signer un an avec le club de la principauté.
Mais alors que manque-t-il à Monaco ?
Première chose, laissons le temps faire les choses. Par rapport à tous les cadors d’Euroleague, Monaco est le petit dernier. Mais avec une équipe plutôt similaire depuis deux ans, les joueurs trouvent de la régularité et du rythme ensemble. L’arrivée de Nick Calathes, meneur passeur d’élite peut faire du bien à toute l’équipe qui ne possède actuellement pas de joueur de ce profil au poste de meneur. L’ailier de Nanterre Juhann Begarin serait, selon BeBasket, sur les plaquettes de la Roca Team après sa séparation avec le club de la banlieue parisienne.
L’année prochaine est-elle la bonne ?
Il se pourrait bien que oui. Monaco était déjà cité cette saison parmi les favoris de l’Euroleague et le club du Rocher grandit, prend en expérience. Tout dépendra du futur de Donta Hall mais Monaco peut sûrement se renforcer encore plus à l’intérieur, qui, on le voit ces dernières années, est un secteur primordial pour réussir dans les grandes compétitions européennes.
Ce qui est sûr, c’est que Monaco a faim et va être revanchard. La qualité est là et ne va pas disparaître, bien au contraire. Le club monégasque va arriver le couteau entre les dents d’entrée de jeu pour montrer une nouvelle fois qui est le patron.