Malgré la mauvaise défense des Lakers, Anthony Davis reste un sérieux candidat au titre de Défenseur de l’année. La concurrence est très rude. Elle se compose de joueurs réputés très bons défenseurs comme Derrick White, Jarrett Allen ou Rudy Gobert. Même si AD part avec un handicap de taille, il reste une chance de voir le pivot des Purple and Gold être récompensé.
Le collectif des Lakers pénalise Anthony Davis
À moins de 20 matchs de la fin de la saison, il semble qu’un petit groupe de joueurs se soit légèrement détaché du reste et parmi eux, le pivot des Lakers. Anthony Davis est sans doute le meilleur défenseur au poste 5. Il est capable de défendre sur toutes les positions, ce qui n’est pas le cas de Rudy Gobert par exemple, le tout avec une aisance effrayante. Des aptitudes qui le placent automatiquement dans la course au DPOY.
Cependant, il y a un problème conséquent dans sa candidature : la défense des Purple and Gold. Ils sont actuellement dans la deuxième moitié du classement avec un Defensive Rating supérieur à 115 points encaissés pour 100 possessions. Et comme pour le MVP, il est difficile de prétendre à ce trophée si le bilan ou les statistiques collectives sont moyennes. Avec une bonne défense collective, AD serait le grand favori pour ce trophée grâce à sa polyvalence défensive.
Quelles statistiques pour les candidats au DPOY ?
Les critères principaux pour l’obtention de ce titre sont: les rebonds défensifs, les contres, les interceptions, l’impact défensif que le joueur apporte lorsqu’il est sur le parquet ainsi que le Defensive Rating de son équipe. Un excellent défenseur dans une mauvaise défense aura du mal à glaner ce titre.
Statistiquement, il est 5ème au niveau des contres avec 2.4 blocks de moyenne par match, 4ème aux rebonds sans oublier plus d’une interception par match. Etonnamment il possède un +/- neutre sur 100 possessions lorsqu’il est sur le parquet.
Ce dernier point est très surprenant. L’impact défensif que renvoie le pivot tend à laisser croire que ce +/- est beaucoup plus élevé que cela. Si on le compare avec celui de ses principaux rivaux, on constate que Derrick White a 13.8 de différentiel, 11.6 pour Shai Gilgeous-Alexander, 9.1 pour Rudy Gobert, ou encore 7.4 pour Jarrett Allen. Cependant, ce n’est pas le critère le plus important. L’attaque étant également prise en compte, il n’est donc pas purement défensif.
Aperçu des différentes statistiques
Ce tableau est composé de données obtenues sur Basketball Reference puis comparées dans le but de mieux les visualiser:
Rebonds défensifs | Contres | Interceptions | Defensive Rating de l’équipe | |
Anthony Davis | 9.4 | 2.4 | 1.1 | 115.3 |
Rudy Gobert | 9.2 | 2.1 | 0.6 | 108.3 |
Derrick White | 3.4 | 1.2 | 1.0 | 110.4 |
Jarrett Allen | 7.3 | 1.2 | 0.8 | 111.0 |
Shai G.-A. | 4.7 | 1.0 | 2.1 | 111.3 |
Ce tableau démontre qu’Anthony Davis est clairement dans le débat : 1er aux rebonds ainsi qu’aux contres et 2ème en interceptions. Sur 3 des 4 critères choisis, il est Top 2. Néanmoins, parmi les 5 candidats, il est celui dont le Defensive Rating collectif est le plus mauvais. Bien que cela soit une récompense individuelle, les statistiques défensives de l’équipe n’en restent pas moins importantes.
Prétendre être le meilleur défenseur de la ligue si l’équipe n’est pas dans le sillage semble très peu probable et c’est malheureusement le cas pour Anthony Davis. Quant aux 3 autres candidats que sont Jarrett Allen, SGA et Derrick White, ils semblent être légèrement en retrait. Ils sont accompagnés de très bons défenseurs. Chet Holmgren et Luguentz Dort pour SGA, Jrue Holiday et Kristaps Porzingis pour White, Isaac Okoro et Evan Mobley pour Allen ce qui leur permet une répartition des tâches défensives. Malheureusement, Anthony Davis ne peut pas compter sur ses coéquipiers de manière aussi régulière, ce qui pèse beaucoup sur la défense collective et, par conséquent, sur ses chances d’être couronné.
Le trophée promis à un Français ?
Le principal rival pour le numéro 3 des Lakers est sans doute Rudy Gobert. Le français réalise peut être la meilleure saison de sa carrière. Son impact défensif est colossal et le fait que son équipe possède la meilleure défense de la ligue plaide en sa faveur.
Même s’il n’est pas aussi à l’aise sur la défense des extérieurs que peut l’être Anthony Davis, il reste une arme de dissuasion extrêmement efficace lorsqu’il s’agit de défendre le cercle. Après 2018, 2019 et 2021, le pivot français pourrait se voir décerner cet honneur pour la 4ème fois, ce qui le placerait au même niveau que Dikembe Mutombo et Ben Wallace actuels détenteurs du plus grand nombre de DPOY. Avant peut-être, qui sait, d’être rattrapés par un autre français, Victor Wembanyama.
Si Anthony Davis possède individuellement un dossier très solide, si ce n’est le plus solide, collectivement en revanche, ce n’est pas le cas. Néanmoins, il est probablement le seul joueur à pouvoir défendre de manière très efficace sur les 5 postes et c’est un argument de poids. En terme de défense pure, il est sans doute ce qui se fait de mieux. Une dernière récompense pour un américain avant une probable hégémonie européenne, coucou Gilbert Arenas, ne semble pas impossible.