DRAFT 2020

La Draft 2020 : le bilan 3 ans après

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Ce 18 novembre marque les 3 ans d’une Draft un peu particulière, la Draft 2020. C’est donc l’heure de faire un bilan.

Une Draft en novembre n’est pas une Draft normale. La raison : une certaine pandémie à cause d’un virus met en pause le monde. Les États-Unis et la NBA n’y échappe pas et l’ensemble du calendrier est bousculé. Après avoir joué dans la bulle d’Orlando, les échéances habituelles de l’intersaison sont changées. La Draft qui se situe normalement à la fin du mois de juin se déroulera donc le 18 novembre.

La cérémonie est elle aussi particulière. En effet, le commissaire de la NBA Adam Silver, se retrouve bien seul dans cette grande salle et énumère les choix des différentes équipes. Les joueurs se situent chez eux, caméras braquées sur leur salon. Accompagnés de leur famille et leurs amis, ils n’échappent pas à la traditionnelle casquette. Le contexte n’est pas le plus idéal pour tous ces rookies sélectionnés, qui vont devoir vivre leurs premières expériences NBA avec le COVID et sans public donc.

Trois ans plus tard, certains joueurs ont signé leur extension qui prendront effet à la saison 2024-2025. Le plus gros contrat possible signé par Tyrese Haliburton, Anthony Edwards, LaMelo Ball et Desmond Bane est à hauteur de 207 millions de dollars sur 5 ans (qui peut monter jusqu’à 260 millions avec certains bonus).

Pick 1 à 30 de la Draft 2020

Les français de la Draft 2020 : une déception ?

Killian Hayes

Le cas Killian Hayes est parfois assez clivant. Souvent raillé aux États-Unis comme en France, le 7ème choix est considéré, par certains, comme le deuxième plus gros bust de cette Draft . Certes son début de carrière n’est pas celui qu’on espérait mais les critiques à son égard sont parfois trop durement injustifiées. Après deux saisons bien en-dessous de son potentiel, c’est durant la saison 2022-2023, qu’il aurait dû enfin s’imposer et émerger. Malgré la longue absence de Cade Cunningham, il termine l’exercice avec 10 points et 6,2 passes. Sentiment mitigé car on sent que Killian peut tellement mieux faire.

Le plus frustrant avec Killian Hayes est sa sélection de tirs, qui se fait ressentir sur ses pourcentages : 37,7% au global et 28% à 3 points. Il est l’un des joueurs les moins efficaces de toute la NBA. Ce qui manque, à l’heure actuelle, à un talent pareil est très certainement la confiance, qu’elle soit de ses coéquipiers, de soi-même et/ou des coachs.

Killian Hayes

L’équipe des Pistons a justement recruté Monty Williams durant l’intersaison et cela se ressent sur ces premiers matchs de la saison 2023-2024. Dans un premier temps, il joue beaucoup : 30 minutes par match et titulaire à chaque fois. Il réussit même une série de 5 matchs à 16 points, 6.2 passes, 4 rebonds avec seulement 0.6 pertes de balle le tout à 50% aux tirs et 40% à 3 points. Il faut que ce genre de performances soient présentes plus régulièrement pour le français s’il veut continuer à jouer un rôle dans la grande ligue.

Statistiques en carrière (179 matchs) : 8.6 points, 5.2 passes, 3 rebonds, 1.2 interception, 2.1 pertes de balle, 37.7% aux tirs dont 28% à 3 points le tout en 27 minutes. 

Théo Maledon 

D’abord annoncé en fin de premier tour, Théo Maledon atterri au début du second tour (34ème choix) au Thunder. Sa première saison assez convaincante avec quelques bons flashs. Il termine cette première année avec 10 points et 3.5 passes. La deuxième saison est plus compliquée avec des passages obligatoires en G-League. La hype et le projet Theo Maledon s’efface peu à peu dans l’Oklahoma. Il est trade aux Rockets qui le coupe directement. Libre de signer où il veut, les Hornets lui offre un two-way contract. Malgré la blessure de LaMelo Ball, l’ancien joueur de l’ASVEL n’arrive pas à vraiment s’imposer dans l’équipe tout en effectuant des aller-retour en G-League. Toujours aux Hornets en 2023-2024, il est pour l’instant un joueur régulier de la rotation en jouant 18 minutes par match.

Théo Maledon aux Hornets

Le plus gros problème, à l’instar de Killian Hayes est son pourcentage aux tirs. En carrière, il est à 37,5% dont 31% à 3 points. Sauf gros changement, l’avenir de Théo Maledon ne semble pas vraiment en NBA. Pour nous qui suivons les français de NBA, la carrière de Théo Maledon est un gros début de déception. Mais son parcours n’est il pas le chemin logique pour un numéro 34 de Draft, dans cette dure jungle qu’est la NBA ?

Statistiques en carrière (169 matchs) : 8.1 points, 3 passes, 3 rebonds, 1.6 balles perdues, 37.5 % aux tirs dont 31% à 3 points en 22 minutes. 

Les All-Star de la Draft 2020

Anthony Edwards 

Anthony Edwards est le numéro 1 de la draft 2020 et il en est toujours le meilleur joueur. Dès sa saison rookie, on voit le talent qu’a l’arrière explosif. Snobé par les votants dans la course au ROY, il finit tout de même 2ème du vote avec 19 points, 5 rebonds et 3 passes. En 2023, il est le seul qui a réussi à mener une équipe en playoff. Il a même excellemment performé contre les futurs champions avec une série à plus de 31 points 5 passes et 5 rebonds. Élu all-star l’année dernière, il progresse d’année en année et ses chiffres statistiques augmentent eux aussi, que ça soit aux points, à la passe ou dans ses pourcentages aux tirs. Il progresse également dans le leadership : Anthony Edwards est bel et bien le leader, calibre MVP, d’une équipe du haut de la conférence ouest. 

La prochaine étape pour lui est de passer un tour de play-off tout en devenant un des visages marquants de la NBA.

Statistiques en carrière (232 matchs) : 22.1 points, 3.8 passes décisives 5.1 rebonds, 1.3 interception, 2.8 balles perdues, 44.3 % aux tirs dont 35% à 3 points en 34 minutes.

Tyrese Haliburton

Tyrese est choisi en 12ème position par les Sacramento Kings. Il réalise une saison rookie assez convaincante dans l’équipe californienne, au côté d’un autre meneur de jeu De’Aaron Fox. Lors de sa saison sophomore, il prend de plus en plus de place dans l’équipe et la question de la compatibilité avec Fox commence à se poser. Il se fait alors trade aux Pacers contre Domantas Sabonis. Avec quelques mois de recul, ce trade est l’exemple parfait d’un échange “gagnant-gagnant”. Les Kings ont retrouvé les playoff la saison suivante avec un duo Sabonis-Fox exceptionnel.

Du côté de Pacers, on a trouvé ce joueur prêt à être le leader de cette équipe. Tyrese est dores et déjà un des meilleurs passeurs de la NBA, tant sur le plan statistique (12 passes en moyenne cette saison !) qu’esthétique.  Sa gestuelle de tir n’est pas la plus académique mais est diablement efficace. Il mène et distribue le jeu des Pacers, la meilleure attaque de la NBA en offensive rating avec 122 points marqués par match !

Tyrese Haliburton au All-Star Game 2023

Déjà all-star la saison dernière, il le mérite amplement cette saison également. La prochaine étape pour Tyrese et les Pacers est, dès cette saison, de se qualifier pour les play-off afin d’essayer de passer un tour.

Statistiques en carrière (200 matchs) : 16.5 points, 8.2 passes, 3.6 rebonds, 1.6 interceptions, 2.3 balles perdues, 48% aux tirs dont 41% à 3 points en 33 minutes.

LaMelo Ball 

Le troisième garçon de la fratrie Ball était très attendu en NBA. Sélectionné en 3ème position par les Hornets, il est celui qui gagnera la course du Rookie de l’année. Durant sa première saison, il est le plus jeune joueur à faire un triple-double en NBA et réussit à ramener les Hornets au play-in. Le tout couplé à des moyennes globalement autour d’un 16-6-6, la course au ROY est gagnée pour lui. Il est également le premier All-Star de la cuvée, en fêtant sa sélection durant sa saison sophomore. LaMelo est le joueur qu’on attendait, il est notamment l’un des plus gros showman de la NBA avec des passes et des finitions au panier de très haut niveau.

LaMelo Ball contre les Wizards, le 9 novembre 2023

Sa troisième saison démarre tout aussi bien pour lui avec des statistiques en hausse, mais une fracture à la cheville droite lui fait louper la fin de saison. Il ne joue que 36 matchs. De retour sur les parquets LaMelo montre les choses qu’il sait faire. Son principal axe de progression reste l’implication en défense, lui qui assez grand et mobile pour son poste devrait largement mieux faire dans ce domaine. Sa propreté proche du cercle laissent aussi à désirer avec seulement 43% de réussite. Pour l’instant leader des Hornets, il faut maintenant voir si LaMelo peut être un véritable numéro 1 ou s’il sera un formidable lieutenant d’une équipe qui vise le titre.

Statistiques en carrière (171 matchs) : 19.5 points, 7.4 passes 6.3 rebonds, 1.5 interception, 3.2 balles perdues, 42.6% aux tirs dont 38% à 3 points en 32 minutes

Les potentiels futurs All-Star de la Draft 2020

Tyrese Maxey 

Choisit en 21ème position, Tyrese Maxey réalise une première saison en sortie de banc avec 15 petites minutes par match. Il pointe le bout de son nez dès sa saison sophomore en étant titulaire avec un temps de jeu doublé. Il progresse à vitesse grand V, à tel point que dès la troisième saison, il est la 3ème option offensive des Sixers. Alors qu’on pouvait avoir peur de l’attaque des Sixers après le départ de James Harden, il semblerait que son trade libéré le plein potentiel de Tyrese Maxey. En effet, sur la saison 2023-2024, il tourne à 28.6 points, 7.2 passes (pour seulement 1.1 balle perdue !) avec des pourcentages exceptionnels 50-43-93 !

Draft 2020
Tyrese Maxey contre les Pacers, 13 novembre 2023

Il est désormais la deuxième option, derrière le MVP en titre Joel Embiid, d’une équipe qui vise le titre. Tyrese Maxey va très certainement célébrer sa première sélection au match des étoiles cette année. Avec une telle progression, il est également le favori pour le titre de Most Improved Player. Tyrese Maxey éclablousse la NBA de son talent, avec comme point d’exclamation ce match à 50 points contre les Pacers. 

Statistiques en carrière (205 matchs) : 16 points, 3.5 passes, 2.4 rebonds, 1.1 balle perdue, 48% aux tirs dont 41.5% à 3 points en 29 minutes. 

Desmond Bane 

Il est choisi en toute fin de premier tour par les Celtics puis échangé directement à Memphis. Après une saison rookie plutôt discrète (22 minutes), il finit par s’imposer comme un titulaire de la surprenante équipe des Grizzlies 2021-2022. En parfait complément de Ja Morant, Desmond Bane apporte sa défense et sa menace extérieure, tout en restant régulier. Il termine même 5ème du vote de MIP en 2021-2022, gagné par … Ja Morant. Dans les joutes en playoff avec Memphis (23 matchs joués), il continue d’assurer son rang de deuxième leader offensif de cette équipe. Avec la suspension de Ja Morant, il a même pris les rênes de l’équipe avec 26.5 points 4.5 passes et 5 rebonds. Les résultats collectifs, pour l’instant catastrophique, des Grizzlies lui empêcheront certainement d’être All-Star cette année. Mais il ne sera pas surprenant de le voir dans le match aux étoiles dans les prochaines saisons.

Draft 2020
Desmond Bane contre les Clippers, le 12 novembre 2023

Statistiques en carrière (212 matchs) : 16.6 points, 3 passes, 4.2 rebonds, 1 interception, 47% aux tirs dont 42% à 3 points, 88% aux lancer-franc en 28 minutes

James Wiseman : le plus gros bust de la Draft 2020

James Wiseman était un gros pari tenté par les Warriors qui, après une saison tronquée par les blessures, récupèrent le choix numéro 2. En effet, Wiseman a joué seulement 3 matchs au college. La NCAA le rend inéligible à jouer pour l’équipe de Memphis et il écope de 12 matchs de suspension. Mais après seulement 7 matchs purgés, il décide de quitter Memphis pour se préparer entièrement à la Draft.

James Wiseman devait s’intégrer parfaitement aux Warriors, et prendre progressivement la place de pivot titulaire. Il aurait dû apporter une dimension physique intérieure que n’avait pas la dynastie de Golden State. Sa première saison est mitigée, notamment avec une défense incompétente mais statistiquement rassurante avec 11.5 points et 5.8 rebonds.

Sa saison sophomore est une saison blanche à cause d’une blessure au genou. Les Golden State Warriors sont champions NBA durant ce temps-là. A la reprise 2022-2023 il effectue d’abord une mise en jambe avec la G-League. Réintégré dans l’équipe principale, il se voit offrir peu de temps de jeu. James Wiseman est finalement envoyé aux Pistons où il finira la saison. Fin de projet très rapide dans la baie de San Fransisco. Dans ce début de saison 2023-2024, il ne joue quasiment pas dans l’une des pires équipes de la ligue.

Draft 2020
James Wiseman aux Pistons

A la simple vue des stats on pourrait croire que James Wiseman est un seulement « un peu décevant ». Mais après 3 saisons, il n’a toujours pas trouvé sa place en NBA et pas sûr qu’il la trouve un jour. C’est bien ce point-là qui en fait le plus gros bust de cette Draft 2020.

Statistiques en carrière (88 matchs) : 10.4 points, 5.7 rebonds, 0.7 contre, 54% aux tirs en 20 minutes. 

Quelques joueurs du second tour de la Draft 2020

Les seconds tours de draft sont parfois le siège d’énormes surprises ou a minima de bonnes pioches. Cette Draft 2020 n’est pas la plus surprenante mais on note tout de même quelques joueurs qui sont encore présents en NBA avec des rôles plus ou moins importants.

  • Xavier Tillman (choix 35) : intérieur massif et puissant en sortie de banc derrière, quand ils ne sont pas blessés, Steven Adams et Jaren Jackson Jr.
  • Tre Jones (choix 41) : il est le seul véritable meneur des Spurs mais n’a certainement pas le niveau d’être titulaire en NBA.
  • Isaiah Joe (choix 49) : excellent joueur de rotation dans une équipe qui monte en puissance à l’ouest avec Oklahoma. Il est devenu une menace extérieure très sérieuse : 40% à 3 points en 6 tentatives par match.
  • Kenyon Martin Jr (choix 52) : a fait de bonnes prestations en début de carrière dans une équipe de fond de tableau … mais ne joue plus dans une équipe compétitive qu’est Philadelphie.
  • Paul Reed (choix 58) : excellent rebondeur et pivot remplaçant de Joel Embiid. Reste parfois un peu limité techniquement.

Bilan, mentions et reclassement de la Draft 2020

Avec une vue d’ensemble, la Draft 2020 est largement dominée par les postes d’arrière. Cette Draft n’est pas la plus forte de l’histoire mais elle possède déjà son lot de joueurs phares.

Elle présente, dans le top 10, beaucoup de déceptions et de joueurs qui n’ont pas encore totalement éclos. On peut citer Patrick Williams et Isaac Okoro qui ont fait des débuts très prometteurs avant de décevoir. Onyeka Okongwu a montré des choses très intéressantes et commence à développer un shoot à 3 points. Il prendra une autre dimension si les Hawks trade Clint Capela.

Outre les noms déjà mentionnés dans cet article, 2 joueurs font figure de steal de Draft : Jaden McDaniels et Immanuel Quickley. Le premier est un complément parfait dans l’équipe des Timberwolves apportant sa défense et sa longueur de bras. Le deuxième est le feu follet rêvé en sortie de banc pour une équipe de playoff que sont les Knicks.

Pour finir, je me suis livré à un exercice difficile mais assez amusant à réaliser. J’ai essayé de refaire, du moins en partie, la Draft 2020 mais en 2023. Certaines positions sont largement discutables et interchangeables, alors n’hésitez pas à dire ce que vous auriez changé !

Draft 2020
Ma redraft de la cuvée 2020

Les statistiques en carrière sont celles du 14 novembre 2023

23 ans - Rédaction et vidéo - Observateur NBA et fan des Lakers depuis le début de la décennie 2010.
Admirateur de Jokic depuis son duo avec Kenneth Faried

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