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10 stats sur le premier quart de la saison NBA 2025-26

Le mois de novembre est désormais derrière nous, emportant avec lui ses premiers flocons et la phase de groupe de la NBA Cup. Pour ceux qui n’ont plus le temps de suivre la Grande Ligue à cause des difficiles mais habituelles réflexions autour des cadeaux des petits cousins, il est temps de prendre un peu de recul sur le début de saison. Entre Houston Rockets, jeunes rookies et LeBron James, faisons un bilan en 10 stats sur ce 1er quart de l’exercice 2025 – 2026.

115,8

Du jamais vu depuis l’instauration de l’offensive rating lors de la saison 1973 – 1974. Cette saison, les équipes NBA scorent, en moyenne, 115,8 points pour 100 possessions. Un record all time qui s’inscrit dans la dynamique actuelle de la ligue. Chercher à être le plus efficace, à prendre les tirs les plus rémunérateurs. 

Les mauvaises langues utilisent ce chiffre pour décrédibiliser les défenses, à tort assurément. Les défenses collectives n’ont jamais été aussi complexes, variées, surprenantes. La raison de cette explosion offensive se situe ailleurs, loin des clichés profanés par les nostalgiques d’une époque rugueuse et statique.

Le rythme de jeu, la pace, s’est encore accéléré par rapport aux exercices précédents : ce début de saison est le 2ème plus rapide depuis la fin des années 80. De plus, la prolifération des défenses agressives a favorisé la multiplication de facteurs gourmands en points : les lancers francs en réel croissance ainsi que le jeu en transition, phase de jeu la plus complexe à appréhender pour une défense collective. 

En somme : si l’attaque se porte très bien cet automne, c’est aussi grâce à la défense.

1er

Credit: Michael McLoone-Imagn Images

Ce chiffre paraît tout droit sorti d’un temps que les moins de 20 ans ne peuvent pas connaître, pourtant c’est bien vrai : les Detroit Pistons sont les actuels leaders de la Conférence Est.

Ce retour au premier plan peut en surprendre plus d’un. En effet, l’équipe du Michigan était encore au fond du trou il y a tout juste deux ans. En décembre 2023, les hommes de Monty Williams enchaînaient les défaites comme des perles pour réaliser, contre leur gré, la plus grande série de défaites de l’histoire de la NBA.

En 2025, tout a changé. L’équipe a retrouvé de sa superbe autour d’un noyau qui a vécu ces heures sombres ( Cade Cunningham, Isaiah Stewart, Jaden Ivey ou Jalen Duren) mais aussi de nouvelles têtes ( Duncan Robinson, Tobias Harris, Daniss Jenkins). Les Pistons font partie des meilleures défenses de la NBA, actuellement en 3ème position. Cette dernière s’articule autour d’un principe simple : protéger au mieux Jalen Duren, le jeune pivot talentueux aux lacunes défensives évidentes.

Pour cela, les hommes de J.B Bickerstaff utilisent des schémas modernes favorisant leurs qualités de longueur et d’athlétisme : hard hedge, stunts, tags agressifs. Le tout, magnifié par l’excellent Stewart, secrètement l’un des meilleurs protecteurs de panier du pays.

Il reste beaucoup de matchs à ces intrigants Pistons afin de réussir leur saison : un objectif qui semble devenir chaque jour de plus en plus ambitieux.

39,3

Il s’agit de l’ORB% des Houston Rockets. En des termes plus accessibles, le pourcentage de rebonds offensifs captés parmi ceux disponibles par les hommes d’Ime Udoka. Il s’agit d’une stat un peu floue pour les non initiés, mais je vais utiliser deux exemples pour la simplifier :

Arrondissons à 40%. La médiane de la NBA, le 15ème et les Toronto Raptors en l’occurrence, sont à 30%. Une différence de 10% qui concrètement, peut se matérialiser par 9 possessions supplémentaires pour cet hypothétique affrontement entre Rockets et Toronto. 9 possessions supplémentaires gagnées, c’est énorme. Surtout lorsque la plupart des rebonds offensifs captés le sont proche du panier par des joueurs capables de finir rapidement par une claquette ou un dunk. Le visage de cet exercice n’est autre que l’expérimenté Steven Adams, actuel meilleur rebondeur offensif de la ligue avec 24% des rebonds défensifs captés à lui seul.

Les plus assidus d’entre vous se disent sûrement que cette mode n’a rien de nouveau du côté du Texas. C’est vrai, l’année dernière, les Rockets étaient déjà leader dans le registre, la meilleure équipe de la NBA avec… 35,4%. Soit une augmentation de 4% en quelques mois. C’est colossal. 

Et efficace. Oui, parce que prendre des rebonds offensifs n’est pas une fin en soit, il faut que l’attaque en tire profit. Et c’est le cas, plus que jamais pour l’équipe d’Udoka. Avec plus de 123 points marqués pour 100 possessions, Houston figure au 3ème rang des attaques de la NBA. L’attaque texane ne se résume pas qu’aux rebonds offensifs, certes, elle est incontestablement devenue la figure de proue du jeu des possessions.

1297

C’était la série du moment. Enfin du moment, la série de la décennie voire plus, la série du siècle. Et elle a pris fin début décembre. Après 1297 matchs consécutifs avec plus de 10 points au compteur, King LeBron a mis fin à cette stat historique face à Toronto, début décembre.

Le chiffre a fait le tour des réseaux sociaux et des journaux. Depuis quelque temps déjà, certains observateurs se demandaient si LeBron allait y mettre fin et si oui, quand est-ce que cela allait arriver. Désormais nous avons la réponse : à domicile, face aux Raptors, dans une victoire obtenue sur un shoot au buzzer de Rui Hachimura assisté par LeBron James en personne. 

Maintenant que cela est dit, que pouvons-nous en conclure ? Comme toute stat, celle-ci ne veut rien dire si elle n’est pas mise en contexte. Est-ce un simple accident de parcours, un changement de rôle ou bien un vrai déclin ? Peut-être un petit peu des trois, mais surtout un déclin. Cette saison de James est indissociable de ses 40 ans. Il l’a commencé tardivement à cause de problèmes de dos avant d’apparaître parfois en difficulté sur le parquet.

Son drive n’est plus le même, pareil pour sa mobilité. Il semble en difficulté pour accéder au cercle ce qui a toujours été sa force lors de ses plus de 20 saisons en NBA. De plus, les Lakers n’ont jamais eu aussi peu besoin de lui avec l’excellent exercice de Dončić et l’éclosion de Reaves à haut volume. 

Première depuis 1297 matchs, mais certainement pas la dernière.

44

Le chiffre semble fou, mais il est bien véridique. Fin novembre, 44% des joueurs ayant été All Star ou All NBA sur les 3 dernières saisons étaient blessés. Presque une star sur deux. Parmi elles, Wemby, Tatum, Lillard, Haliburton ou encore Kyrie.

Le plaisir des fans en a forcément pâti. Combien d’entre nous ont quitté un match après avoir compris que la totalité des stars présentes ne jouaient pas ? Combien d’entre nous ont perdu un affrontement en Fantasy League à cause des pépins en pagaille ? Combien d’entreprises ont vu leur chiffre d’affaires diminuer parce que les supporters ne se sont pas déplacés ?

Au-delà du sportif, la NBA est une grande perdante de cette situation. Elle qui cherche tant à mettre en valeur ses têtes d’affiches au profit des équipes risque de se retrouver en difficulté quand il faudra promouvoir certains évènements dépourvus de superstars. Imaginez un All Star Game composé de Norman Powell, Brandon Ingram, Stephon Castle et Dillon Brooks. Très sympa pour les fans des équipes en question, mais pas certain que cela ravisse Adam Silver.

Quoi qu’il en soit, les premières victimes sont les Front Office et les joueurs eux-mêmes qui voient leurs ambitions réduites à la baisse. Les causes de ces blessures à la chaîne sont connues de tous : un calendrier surchargé et un jeu toujours plus gourmand en énergie et en explosivité. Les joueurs ne réduiront pas leur propre rythme, c’est donc aux instances d’assumer leur rôle. Oui, mais à quel prix ?

7,4

Le Miami Heat effectue 7,4 pick and roll par match cette saison. Un chiffre famélique, que ce soit par rapport aux années précédentes ou par rapport aux autres franchises cette année, en témoigne le graphique ci-dessous.

Crédit :  datakabas

L’équipe floridienne a revu son style de jeu, s’inspirant de l’attaque des Grizzlies de la saison passée. Pour cela, le coach Erik Spoelstra s’est entouré de Noah Laroche, le principal instigateur de la circle offense de Memphis. Cette attaque se matérialise par de nombreux déplacements off-ball, côté fort comme côté faible, mais aussi un nombre élevé de drives.

L’effectif du Heat ne compte aucun playmaker de grande renommée. Pour exister cette saison, il fallait que l’équipe trouve un moyen de créer des décalages sans créateur de haut niveau. Ce problème est pour le moment résolu grâce à cette attaque sans pick and roll, partisane du mouvement et des coupes. Le tout est combiné à un rythme très élevé, le plus rapide de la NBA. Grâce à des joueurs comme Davion Mitchell ou Norman Powell,  le Heat est devenu l’équipe de référence en ce qui concerne la vitesse de jeu. Une défense n’est jamais aussi prenable que lorsqu’elle n’est pas en place, et les hommes de Spoelstra l’ont bien compris.

Miami est devenu une équipe au style à part, en témoignent les nouveaux rôles de Jaime Jaquez et Bam Adebayo. Le 1er est devenu un génial avaleur d’espace plus attiré par le cercle que jamais. Le spacing permis entre autres par le mouvement de ses partenaires lui a permis de devenir un excellent driveur ainsi qu’une menace en isolation. Le 2nd s’écarte de plus en plus du cercle, gardant la même efficacité à 3pt depuis 2 saisons, tout en ayant multiplié son régime de tir par 5. 

Le tout avec un bilan plus que positif de 14 victoires pour 9 défaites.

27,8

Pour cette nouvelle statistique, intéressons-nous à un rookie de l’Ouest, le jeune Jeremiah Fears. Le numéro 0 des Pels est un extérieur de petite taille, environ 1m92, drafté en 7ème position en juin dernier. Ce n’est pas le rookie qui fait le plus de bruit, pourtant il a tout particulièrement attiré mon attention. Voici pourquoi :

Il y a une chose qui saute aux yeux quand on se penche sur son cas, c’est son attrait pour le panier. Fears n’est pas un shooteur mais un driveur. Son premier pas est plutôt rapide sans être exceptionnel, par contre son handle est excellent. C’est ce dernier qui lui permet d’accéder au panier  avec une réelle facilité pour un joueur aussi jeune.

Au-delà du drive, c’est sa finition qui m’impressionne le plus. Et au-delà de sa finition, c’est sa capacité à finir correctement lorsqu’il est grandement mis en difficulté par le défenseur. Fears est très bon pour se contorsionner et se remettre face au cercle malgré les défenses agressives de certains protecteurs de cercle. De plus, il n’hésite pas à aller au contact, même des pivots, et ainsi absorber le contact puis finir après s’être frayé un accès au cercle.  C’est parfois assez impressionnant.

L’échantillon est encore maigre, mais Jeremiah Fears a converti 27,8% de ses paniers lorsque le défenseurs faisaient faute sur lui, 70ème centile à son poste.

Pour autant, il ne faut pas s’enflammer sur son profil. L’arrière de la Nouvelle Orléans est encore assez unidimensionnel dans son jeu et manque de maturité lorsqu’il faut s’écarter d’un jeu stéréotypé autour du pick and roll, là où un autre rookie comme Dylan Harper est bien plus performant. Cependant, vous avez désormais une raison de cliquer sur un match des Pels.

9

Continuons avec une équipe des bas-fonds de la Conférence Ouest avec le Utah Jazz. Une des équipes les moins suivies de la NBA ( le moins d’abonnées sur Instagram parmi les 30 franchises), sans pour autant être la moins intéressantes sportivement.

En effet, depuis l’arrivée de Will Hardy au coaching, l’équipe est saluée pour son jeu collectif et assez singulier en NBA. Et cette année, la franchise de l’Utah ne déroge pas à la règle. Malgré un manque de talent individuel assez évident, leur attaque est par moment très séduisante et leur spacing excellent. Cela est dû à la présence de quelques très bons shooteurs ( Lauri Markkanen, Svi Mykhailiuk, Ace Bailey notamment) mais surtout à la prolifération de bons passeurs dans de multiples line ups.

Crédit : Cleaning The Glass

En effet, pas moins de 9 joueurs de l’effectif sont dans le 70ème centile ou plus de leur poste à l’AST:Usg. Cette stat, aussi surnommée  » ratio de playmaking » illustre la tendance d’un joueur à réaliser des passes par rapport au scoring. Parmi ces 9 garçons, 5 sont considérés comme des intérieurs par Cleaning The Glass. Est-ce un hasard que 5 des pivots les plus aptes à passer de la NBA se retrouvent ensemble dans l’Utah ?

Et bien non. Tous ces hubs offensifs existent en partie grâce au Five Out bien rodé du coaching staff de Will Hardy. Les équipes NBA sont en constante recherche d’espace et de façons d’accéder au cercle le plus facilement possible. La franchise de Salt Lake a fait le choix de construire son système offensif autour d’intérieurs placés derrière la ligne à 3 points, avec beaucoup de déplacements, de coupes et d’interactions autour d’eux.

L’accès au panier est généralement encouragé par l’absence du pivot adverse défendant celui du Jazz. Le meilleur exemple est sans doute Walker Kessler, grand pivot assez maladroit et restreint dans un rôle offensif de rim runner ces dernières années, devenu un hub plutôt valuable et bon passeur durant l’été. 

Utah, cet endroit reculé où n’importe qui peut devenir un passeur correct. Le développement d’un joueur comme Ace Bailey, shotmaker de qualité mais décrit comme égoïste et ne sentant pas très bien le jeu avant sa draft, va être très intéressant. Coach Hardy peut-il changer les citrouilles en carrosse ?

39

Partons du côté de Portland et de l’intriguant Shaedon Sharpe. Le jeune arrière de 22 ans est un des athlètes les plus phénoménaux de la NBA, possédant une détente ahurissante qui en a fait crier plus d’un. Le fils spirituel d’un basketteur et d’un bâton de dynamite.

Ses qualités athlétiques font de lui une menace verticale reconnue ainsi qu’un joueur redoutable en transition, exercice dans lequel Portland est plutôt bon cette saison. Le canadien excelle aussi dans l’accès au panier balle en main, puisqu’il possède toutes les qualités d’un bon driver : le handle, le premier pas, la détente verticale et un toucher que je trouve plutôt bon. Tout ce cocktail se vérifie en chiffre puisque sur le dernier exercice, il affichait une moyenne folle de 71% de réussite au cercle, 92ème centile à son poste. Cependant, il y a un hic. 

Sharpe est encore loin d’être un joueur fini, en témoignent certaines critiques faîtes au sujet de son jeu sur les derniers mois, en partie celles liées à sa sélection de tirs. En effet, il donnait parfois l’impression de favoriser le pull up ou de tirs dans de mauvaises zones au lieu de chercher à se rapprocher du panier, endroit où il rentre 71% de ses paniers je le rappelle. En témoignent ses fréquences de shoots : 31% pris à mi-distance, 39 % à 3 points, et seulement 30% au cercle.

Qu’en est-il cette saison ? Shaedon a-t-il progressé dans le registre ? Et bien, force est de constater que oui. Sa proportion de tirs pris proche du panier est en nette hausse, passant de 30 à 39%. Son jeu semble se rapprocher de la zone critique, là où sa menace est la plus impactante. 

Le tout dans un spacing qui n’est pas toujours optimal du côté de l’Oregon. Les bonnes périodes de la franchise à l’hiver dernier se sont construites autour de la défense, l’attaque quand à elle patauge encore. Portland est la 28ème équipe de la NBA en ce qui concerne l’attaque de demi terrain.  Un chiffre évidemment peu flatteur qui peut expliquer la difficulté de certains joueurs à tirer profit de cette dernière, mais aussi la nécessité d’avoir un Shaedon Sharpe misant sur ses points forts. 

Peu ami avec son tir extérieur cet automne, le canadien ferait bien d’expérimenter un drive à haut volume pour tenter de débloquer une attaque enrayée, à l’image de son coéquipier Avdija.

15,1

Il s’agit du temps de jeu moyen de Keon Ellis. Un poil plus de 15 minutes par match, le onzième total de l’effectif. En d’autres termes, famélique.

L’arrière de 26 ans a crevé l’écran lors des 2 derniers exercices avec un abattage défensif monstre, un volume de course assez dingue et de vraies qualités de défenseurs modernes en NBA. Le parfait mélange du joueur intriguant, que les fans adorent et que les hipsters s’arrachent. Pourtant, le coaching staff de Sacramento ne semble pas de cet avis.

Ellis joue 10 minutes en moins par match, passant la plupart des rencontres sur le banc au profit de Russell Westbrook ou Dennis Schröder. Ce choix d’hommes ne serait pas discutable si les performances de la franchise californienne suivaient, or, rien ne va chez les Kings. Seulement 6 victoires pour 17 défaites, un effectif anachronique et vieillissant ainsi que des rumeurs de départs à ne plus savoir qu’en faire.

Pourtant, nul doute que le numéro 23 aurait un impact positif. Offensivement, c’est un joueur aux limites claires mais qui sait jouer sans le ballon. Dans un effectif rempli de porteurs de balle , cette qualité est plus que nécessaire. C’est une excellente arme en transition grâce à son accélération et sa détente verticale, mais aussi un catch and shooteur fiable au-dessus des 40% dans l’exercice depuis son arrivée dans la ligue.

Mais c’est en défense que son apport serait le plus évident. Keon Ellis n’est pas qu’un simple défenseur du point d’attaque aux appuis rapides et toniques, il est plus que ça. C’est un arrière long, intelligent et très athlétique horizontalement. Un atout idéal pour des stunts ou des rotations off-ball.  De plus, il a toutes les qualités du formidable playmaker défensif : des mains qui traînent, un parfaite gestion de son corps dans l’espace, un bon timing sur les contres. Bref, un joueur complet et singulier.

Il est temps de sauver le soldat Keon.

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