Zaccharie Risacher
Zaccharie Risacher devra assumer son statut de 1st pick. Crédit : Eurosport

Zaccharie Risacher peut-il être élu Rookie de l’Année ?

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Choisi en première position de la dernière Draft par les Atlanta Hawks, Zaccharie Risacher n’est pas vu par les journalistes comme le candidat clair au titre de Rookie de l’année. Si il est logiquement cité parmi les favoris, comment le Français peut-il s’assurer de remporter le trophée tant convoité ?

Un joueur qui s’avance avec des certitudes

Lors des précédentes Drafts, nombreuses sont les équipes qui ont tenté des paris avec des joueurs à développer. Zaccharie Risacher ne figure pas dans la même catégorie, lui qui possède un plancher déjà bien connu que ce soit par les scouts, ou même par les suiveurs de Betclic Elite, ou d’Eurocup.

Oui, il n’est pas le joueur le plus flamboyant sur un terrain de basket, ni le joueur qui va poser des highlights dignes de Top 10 à chaque match mais une chose est sûre : la Français aura un impact des deux côtés du terrain, en attaque mais surtout en défense. C’est sûrement ce côté « rassurant » chez lui qui a motivé Landry Fields et tout le board des Hawks à le sélectionner.

Bien évidemment la force principale du jeu de l’ancien de Bourg-en-Bresse réside dans la défense. Ses 2m07 pour 2m10 d’envergure lui permettent de défendre sur plusieurs postes, que ce soit des arrières ou des ailiers. L’année passée, il n’était pas rare de le voir se coltiner les meilleurs joueurs adverses, grâce à ses qualités physiques, mais aussi d’intelligence de jeu.

Zaccharie n’est pas non plus en reste de l’autre côté du terrain. Son adresse de loin est un atout majeur de son jeu. Grâce à une très bonne mécanique, il a aligné des pourcentages de haut niveau, que ce soit en championnat, mais surtout en EuroCup avec 56% à 3 points (!) en plus de trois tentatives par matchs.

Au fil de la saison, une progression a été observée dans sa capacité à se diversifier offensivement. Si ses tirs près du cercle étaient souvent en situation de contre-attaque, ou de transition, le joueur formé à l’ASVEL a commencé à développer sa capacité à ne plus être dépendant des autres pour se créer son tir. Être plus qu’un simple 3&D, tel est l’objectif

Cette progression a été quantifiable au cours de la saison. Durant les Playoffs de Betclic Elite, où la JL Bourg a atteint les demi-finales, le français a pris une plus grande part dans le scoring de son équipe, améliorant sa moyenne de points de 5 unités (de 10 points par matchs en saison régulière à 15,1).

Atlanta a misé sur une valeur « sûre ». Un joueur qui possède une vraie expérience professionnelle part forcément avec une avance par rapport aux joueurs qui sortent de NCAA, qui n’ont jamais réellement affronté d’adultes, et qui a connu une réelle progression au fil des saisons. C’est ces qualités qui ont convaincu Landry Fields de jeter son dévolu sur le français :

Risacher mesure 2m07 et a la capacité de jouer des deux côtés du terrain, a la capacité de défendre, est un défenseur polyvalent, un très bon tireur et un joueur à haut QI. Vous savez, la quantité de développement qu’il a eu jusqu’à ce point est fantastique. (Conférence de Presse)

Vidéo] Zaccharie Risacher, sur la route de la NBA, l'épisode 2 - BeBasket
Zaccharie Risacher, capable de défendre sur des meneurs – Crédit : Jacques Cormachère

Un vrai numéro 1 de Draft ?

Il est toutefois nécessaire de se demander si Risacher est de la trempe d’un numéro 1 de Draft. Dans une cuvée sans réel prospect qui écrase tout, à la Victor Wembanyama, le premier choix obtenu par Atlanta pouvait être piégeur. Drafter au potentiel ou prendre le le joueur avec le plancher le plus sûr.

Dans 5 ans, Zaccharie Risacher sera-t-il le meilleur joueur issu du cru 2024 ? Probablement pas, nous ne sommes à l’abri de l’explosion d’un joueur drafté plus loin. Mais une chose est sûre, il ne devrait pas être un « bust », à l’image d’un Anthony Bennett, premier choix en 2013. Il trouvera forcément un rôle dans la Grande Ligue, ne sera probablement une superstar, mais sera un très bon joueur de collectif.

Dans une équipe possédant déjà un leader qui prend une grande place médiatique, en la personne de Trae Young, sa transition vers la NBA devrait être moins scrutée que celle d’un autre français, drafté juste derrière lui, Alexandre Sarr, qui a été raillé après une Summer League vraiment très difficile. Atlanta n’est pas un gros marché, l’exigence et la pression d’un premier choix ne sera pas la même que si il avait rejoint New York ou Los Angeles.

Son intégration dans le groupe ne sera pas non plus celle d’un habituel numéro 1 de draft. Usuellement, le First Pick rejoint une équipe des bâfonds de la Ligue, mais là, Zaccharie Risacher se retrouvera en lieutenant de Trae Young, dans un rôle de quatrième ou cinquième meilleur joueur. Si il sera sûrement titulaire, il ne monopolisera pas les ballons. Landry Fields, General Manager des Hawks, a déjà évalué le rôle qui devrait attendre le franchie la saison prochaine :

Vous pouvez l’imaginer en train de fonctionner comme Trey Murphy le fait actuellement à New Orleans : apportant son physique athlétique couplé à une qualité de spacing et de défense, mais sans créer une tonne d’attaque pour lui-même ou prendre beaucoup de dribbles. (Conférence de Presse)

De plus, on ne l’imagine pas nécessairement atteindre les fameux sommets attendus pour un numéro 1. Il est intéressant de noter que souvent, le meilleur joueur d’une cuvée n’est pas le premier choix. Il faut reconsidérer ses attentes pour un joueur qui dans une cuvée jugée comme bonne ou très bonne, aurait été sélectionné aux alentours du choix 5. Toutefois son GM voit un certain potentiel en lui :

Bien qu’il ne soit pas susceptible de devenir une option 1 en attaque, lorsque Zaccharie Risacher sera plus à l’aise pour jouer sur plusieurs dribbles et se développera comme tireur, il est facile de le voir devenir un scoreur viable à la Middleton, qui a eu une excellente carrière à Milwaukee, avec le titre remporté en 2021. (Conférence de Presse)

Sa Summer League est bien la preuve des attentes ambivalentes le concernant. Si beaucoup ont été déçus par son rendement, et notamment un petit manque d’adresse, il est intéressant de noter que peu importe la situation, on retrouve des statistiques similaires à ce q’on attend de lui : une grosse dizaine de points, un peu de rebonds, et quelques interceptions.

La comparaison avec des joueurs comme Dalton Knecht ou Kel’El Ware, draftés bien plus bas et qui ont eu un impact beaucoup plus fort est forcément difficile mais dans l’autre sens, on peut aussi voir le bon côté des choses : il ne s’est pas effondré comme Alexandre Sarr. Sa blessure au quadriceps l’a empêché de jouer la totalité des matchs, mais désormais nos regards se tourna-en vers la saison régulière, là où les histoires s’écrivent réellement.

Atlanta Hawks Select Zaccharie Risacher with First Pick in 2024 NBA Draft | NBA.com
Zaccharie Risacher posant pur la première fois avec le maillot des Hawks – Crédits : Mike Lawrence, Getty Images

Zaccharie Risacher = Rookie de l’Année ?

La question tant attendue : Zaccharie Risacher est-il en mesure de remporter le titre de Rookie de l’Année ? Avant de pouvoir y répondre, il faut d’abord faire le tour des candidats. Les principaux favoris d’après les bookmakers ainsi que les journalistes sont Zach Edey, Reed Sheppard, Matas Buzelis ou encore Stephon Castle, ainsi que les deux français draftés 1 et 2.

Ces joueurs arrivent dans des contextes bien différents. Des joueurs comme Zach Edey ou Reed Sheppard arrivent dans une équipe déjà bien construite, et devront donc intégrer la rotation. Les autres arrivent dans des équipes en reconstruction, à l’image de Alexandre Sarr à Washington ou de Matas Buzelis dans le marasme qu’est Chicago.

Il ne faut donc pas s’attendre à une course comme l’année dernière, où deux énormes joueurs se sont rendus coups pour coups. Il est plus logique de s’imaginer un meilleur scoreur chez les rookies aux alentours de 14-15 points par matchs. Des moyennes de la sorte sont totalement atteignables pour le meilleur jeune de Betclic Elite de la saison passée, même si il sera moins aisé pour lui d’obtenir des tickets de shoots à Atlanta que d’autres rookies dans des équipes sans réelle objectif d’aller en playoffs.

La compétition pourrait donc se jouer parmi les joueurs qui contribuent le plus pour faire gagner leur équipe. Un joueur comme Stephon Castle pourrait bénéficier de la progression de Victor Wembanyama et de l’effectif des Spurs en alignant de bonnes moyennes pour glaner ce titre. Reed Sheppard, s’il fonctionne bien en sortie de banc à Houston devrait aussi faire partie de la discussion, lui qui a réalisé une excellente Summer League.

En somme, la course pour le titre de Rookie de l’Année s’annonce serrée, sans réel favori. Si le français peut remporter ce trophée, il faudra surveiller un grand nombre de rookies potentiellement candidats. Il faudra qu’il fasse ce qu’il sait faire, c’est à dire bien défendre, garder son adresse de loin, mais surtout s’impliquer à 200% dans le travail collectif, et il devrait obtenir des ballons, issus de bons décalages de son meneur, un des meilleurs passeurs de la Ligue.

Ainsi, Zaccharie Risacher  figure parmi les candidats logique au trophée de Rookie de l’Année, mais n’est pas le seul à y figurer. Cela se décidera au fur et à mesure de la saison, mais une chose est sûre, il faudra qu’il fasse le maximum pour obtenir les compliments des médias s’il souhaite remporter cette distinction.

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Arthur Jacq

Rédacteur de 17 ans, fan des Wolves, des Hawks et du meilleur meneur de la Conférence Est. Non, ce n’est pas Jalen Brunson.

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