Dans “Welcome to Road 66“, on va faire une petite traversée des USA. Se baladant d’État en État, on va découvrir chaque coin étatsunien par ses légendes basketballistiques. Le menu est simple : 10 noms historiques de l’État dont on parle. Aujourd’hui, on va dans un état du midwest: l’Oklahoma
The original Oklahoma Girl : Bertha Teague
Bertha Teague est une femme extrêmement importante dans l’histoire du basketball féminin. En effet, Bertha a commencé sa carrière de coach en 1927, des années tôt du basketball féminin. Le bilan en 43 ans en tant que coach au Byng High School est parlant: 1157 victoires pour 115 défaites, soit 91% de victoires avec 8 titres d’état. Bertha a été une femme importante pour l’évolution du volet féminin de ce sport en prenant des rôles prédominants pour l’améliorer au niveau règle notamment. Tout ça, des décennies avant le Title IX, c’est fort pour la génie derrière les Lady Pirates.
Le génie derrière les Aggies : Hank Iba
De son prénom Henry, « Hank » est un gars du Missouri qui joue à Westminster à la fac avant de prendre un poste de coach au lycée de Classen, dans l’Oklahoma. De là, il se balade un peu jusqu’en 1934 où il prend le poste de head coach des Aggies de Oklahoma A&M, aujourd’hui connu sous le nom des Cowboys de Oklahoma State. Pendant 36 ans à la tête de l’équipe, Hank Iba va installer une défense très efficace en « swinging gate » et un jeu méthodique avec une poigne de fer, une façon de coacher qui lui a valu le surnom de « The Iron Duke of Defense ». Ces méthodes lui ont permis de construire une équipe dominante des années 30, 40 et même 50. Une régularité qui se voit dans les chiffres: 654 victoires pour 317 défaites avec 4 Final Four au global dont 2 gagnés autour du mythique Bob Kurland. Parmi les quelques autres joueurs marquant qui ont connu Hank, on peut citer Jesse « Cab » Renick, Gale McArthur ou l’intérieur Bob Mattick.
Le mastermind des Oilers : Bud Browning
Bud Browning va ouvrir un volet mythique du Oklahoma Basketball: les Phillips 66ers. Browning naît et grandit dans l’Oklahoma et se montre petit à petit comme un excellent joueur. En 1935, avec le maillot de la fac d’Oklahoma, il obtient même la récompense de All-America. Après quelques années à South Kansas et Santa Fe, il finit par rejoindre les Phillips 66ers et remporte les 2 premiers titres que l’équipe va enfiler dans les années 40. Mais à sa retraite en 1943, il prend le poste de Head Coach de l’équipe et va commencer la dynastie construite par Bud Browning. Réparties entre 1943 et 1964, il a coaché 12 saisons pour un bilan de 7 titres en AAU, 2 titres en NIBL et 3 titres en ABL autour de quelques pépites comme Jimmy McNatt, Gordon Carpenter, Marty Nash, Cab Renick ou le légendaire Bob Kurland dont on va parler.
L’autre géant des années 40 : Bob Kurland
Si on parle de géant et des années 40, le premier nom auxquels les gens pensent est probablement George Mikan, pivot qui a joué à DePaul, aux Chicago American Gears puis aux Minneapolis Lakers. Mais dans les années 40, il y a un autre pivot incroyable qui domine autant par la taille que son talent: Bob Kurland. Le pivot, en duo avec Iba, a offert un protection de cercle élite, une domination aux rebonds et des points gratuits à l’intérieur, ce qui lui a permis d’être joueur de l’année en 1946 et qui ont mené les Aggies à 2 titres de champions consécutifs, le premier doublé de l’histoire de la NCAA depuis la création de la March Madness. Sa protection de cercle, d’ailleurs, a mené à l’interdiction du goaltending en NCAA. Cependant, Kurland n’a jamais rejoint la BAA ou la NBL et donc, la NBA. Il a rejoint les Phillips 66ers pour en être probablement le meilleur joueur de l’histoire avec 3 titres en AAU, 4 en NIBL et 6 sélections All-American en 6 ans jusqu’à ce que les blessures le rattrapent.
All-American Shorty : Gordon Carpenter
Après un apprentissage bien réalisé dans son Arkansas natal, celui que l’on surnommait « Shorty » a rejoint l’équipe mythique de Bartlesville et en a été un des joueurs les plus mythiques. Entre 1943 et 1948, il a été sélectionné dans les All-American Team à 5 reprises avec le maillot des 66ers. « Shorty » fait parti des 4 joueurs de l’histoire de la AAU à avoir obtenu la récompense de 6 sélections All-American (il en a une de plus après ces années Bartlesville quand il part du côté de Denver) et égalise avec Jack McCracken et Bob Kurland, mais reste loin de Ace Gruenig.
Sooners not too soon : Billy Tubbs
Billy Tubbs arrive à la tête des Oklahoma Sooners en 1980, après quelques belles années en tant que coach de Lamar. Des décennies après les belles années Bruce Drake dans les années 30-40, l’arrivée de Billy Tubbs va signer le vrai renouveau des Sooners. Coach réputé pour faire des équipes qui scorent énormément autour d’intérieurs et produisent une défense presse tout-terrain, le coach va construire une des meilleurs équipes universitaires des années 80 autour du phénomène Wayman Tisdale. Cependant, c’est au départ du pivot que l’équipe atteindra la finale NCAA autour de Stacey King, Harvey Grant et Mookie Blaylock. Une équipe stoppée par Danny Manning et Kansas et qui sonnera la fin de la gloire de Billy Tubbs à Oklahoma. Petit à petit, les résultats baissent et le coach annonce son départ en 1994, expliquant que le basketball n’était pas aussi respecté que le football par la direction. Cependant, l’héritage de Billy Tubbs a perpétué avec plusieurs très bons coachs qui ont pris la suite: Kelvin Sampson, Jeff Capel ou Lon Kruger.
Le comeback de OKS : Eddie Sutton
Eddie Sutton est une légende de coaching. On aurait pu en parler dans l’épisode de l’Arkansas, celui du Kentucky, pourquoi pas celui du Nebraska. Mais c’est ici qu’on en parle et qu’on rend hommage. Les années post-Iba ont été extrêmement dures pour Oklahoma State. Mais dès l’arrivée de Sutton, l’équipe retrouve sa gloire et retourne en March Madness autour de Byron Houston. Directement après, c’est autour du géant des plaines Bryant Reeves qu’il ramène l’équipe au Final Four. Quelques années plus tard, en 2004, c’est autour des phénomènes Tony Allen, John Lucas III et les frères Graham que l’équipe joue la March Madness. Le légendaire coach défensif a quitté le coaching pour des problèmes d’alcoolisme et a laissé des coachs plus jeunes écrire l’histoire sur le Eddie Sutton Court.
La grande coach des plaines : Sherri Coale
Sherri était guard au sein de l’équipe de basketball de Oklahoma Christian avant de s’arrêter en 1987 et de prendre un poste de coach au lycée de Norman. 6 années qui donneront envie aux Sooners de Oklahoma de lui offrir le poste de Head Coach en 1996. Si les débuts ont été très compliqués, ce choix va très vite payer: autour de Phylesha Whaley, Laneishea Caufield et Stacey Dales, l’équipe retrouve le succès collectif en 2000. C’est d’ailleurs autour de ces deux dernières joueuses que l’équipe ira affronter le titan UConn en finales en 2002, malheureusement pour une défaite. Les Sooners vont rester une bonne équipe et va retrouver, en 2009 puis 2010, le Final Four autour de la meneuse Daniell Robinson et surtout Courtney Paris, dont on va parler bientôt. Le basketball offensif rapide de Sherri Coale a marqué les Sooners jusqu’à son départ en 2021.
Domination : Courtney Paris
Sous Coale, aucune joueuse n’a autant dominé que Courtney Paris. L’intérieure est dominante pendant 4 ans en jouant de son physique ultra massif, ses qualités de rebondeuse et un très beau toucher au près qui lui permettent d’être une joueuse qui enchaînent des double-doubles parmi les plus impressionnants de l’histoire de la NCAA. En plus de ça, elle se montre comme une excellente défenseuse qui protège très bien son cercle. En bref, Courtney est une intérieure dominante et qui, comme on l’a dit avant, peut mener à la gagne avec un Final Four NCAA en 2009. Courtney a aussi fait parti du Tulsa Shock (qui est une immondice de l’histoire de la WNBA) dans lequel elle a, malgré tout, fait de bonnes stats et a même aidé à les ramener en PO en 2015, juste avant que la franchise devienne les Dallas Wings.
Le Brodie qui frappe comme la foudre : Russell Westbrook
Le duo Westbrook-Durant a été un des duos les plus marquants de l’histoire de la NBA: le Thunder, très jeune, va en finales très tôt en 2012 autour de son mythique duo. Composé d’un meneur athlétique polyvalent et d’un ailier scoreur élite, le duo est monstrueux et est la base de construction du jeune Oklahoma City Thunder. Un duo qui va tenir jusqu’en 2016, année du choke historique en finale de conférence. D’un côté, Kevin Durant, qui se fait une extrêmement mauvaise réputation en rejoignant les Warriors déjà élite et Russell Westbrook, qui a décidé de rester, de tout donner pour la franchise et de construire un nouveau projet. Russell Westbrook, c’est l’image de ce légendaire Thunder, celui qui a autant vécu les débuts de Harden, les grandes années KD et le MVP candidate Paul George. Il a vécu tout ça en faisant des grandes choses: 8 All-Star Games, 2 titre de meilleur marqueur et passeur, 1 MVP et des records de triple-doubles éclatés. En attendant de voir ce que donne la nouvelle ère du Thunder autour de Shai Gilgeous-Alexander, Chet Holmgren et JDub et si elle peut avoir ce titre de champion que n’ont pas su faire KD et Russell.