Dans “Welcome to Road 66“, on va faire une petite traversée des USA. Se baladant d’états en états, on va découvrir chaque coin étatsunien par ses légendes basketballistiques. Le menu est simple : 10 noms historiques de l’État dont on parle. Pour ce nouveau volet, direction la Floride.
La légende des Floridians : Ned Doyle
La première franchise d’une grande ligue à Miami, ce n’est pas le Heat. En effet, dans la fin des années 60-début 70, les Floridians avaient mis les bases. Des bases… particulières. Il y a eu des bons coachs (Jim Pollard, Bob Bass) ou des joueurs intéressants (Mack Calvin, Donnie Freeman, Larry Jones). Mais c’est la façon de fonctionner de la franchise qui a fait sa légende.
Des promotions lunaires, des mi-temps avec les ballgirls en bikini, des changements de salle incessants… A la tête de tout ça ? Dans un premier les frères Shields et Fred Jefferson ; et puis, Ned Doyle. Un propriétaire qui a déjà viré l’entièreté du roster d’un coup par exemple, oui ça classe un homme. Avec leurs maillots flashy, les Floridians étaient un symbole de la ABA. Une ligue qui se voulait en avance sur son temps, quitte à faire, parfois (trop souvent même) n’importe quoi.
5 ans d’excellence : Hal Wissel
Entre 1978 et 1983, les Mocs de l’université de Florida Southern ont dominé la seconde division universitaire. Après avoir échoué face à North Alabama dans le tournoi universitaire de NCAA Division II en 1979, l’équipe a été très forte. Autour de leur star John Ebeling, l’équipe va enchaîner sur 3 Final Four de ce tournoi. En 1980, l’équipe perd en demi-finale contre le futur champion Virginia Union. C’est en 1981 que l’équipe remportera le titre, face à la fac de District of Columbia.
Hal Wissel a un impact énorme dans ces victoires. Coach de l’année en 1980, le Dr Wissel a fait de Florida Southern une équipe dominante qu’ils n’ont jamais été avant et n’ont pas été depuis. En 1982, l’équipe tombe face à l’équipe qu’ils ont battu en 1981 en finale. Ce fut leur dernière apparition à ce niveau.
Le parrain de la Floride : Pat Riley
En 1995, le propriétaire du Heat Micky Arison accepte de filer les plein pouvoirs à Pat Riley pour le faire venir à Miami. Dès son premier été, Riley, qui est coach et GM, fait venir Alonzo Mourning des Hornets et Tim Hardaway des Warriors. Autour de ce tandem, le Heat devient une powerhouse de la Conférence Est.
C’est en 1997 que l’équipe fera son plus beau run, allant en finale de conférence, avant de se faire défoncer par les Bulls. Pat quitte le coaching en 2003 et laisse sa place de coach du Heat à Stan Van Gundy, son adjoint depuis 1995, mais retrouve son poste en 2005-2006 pour aller jusqu’au titre. Il continuera jusqu’en 2008 avant de laisser définitivement sa place pour se consacrer au poste de GM.
Son titre de bâtisseur du Heat est totalement mérité. Mourning et Hardaway ? C’est lui. La draft de Wade et la venue du Shaq ? Pareil. Le trio des Heatles, avec LeBron, D-Wade et Chris Bosh ? C’est encore Pat Riley. Les années Butler-Adebayo ? C’est le travail de Pat Riley. Le parrain est une légende du Heat et continue de faire du bon travail aujourd’hui. Pat Riley est la définition du Heat Culture, c’est même le Heat Culture.
L’alligator de Floride : Billy Donovan
Billy Donovan quitte l’université de Marshall en 1996 pour aller à Florida, chez les Gators, avec un petit Jason Williams dans les valises. Alors que la fac galère à décoller (apparition dans seulement 5 tournois NCAA avant son arrivée), Billy en fait directement une grosse place. Ses capacités de recruteurs et de coaching lui permettent de créer une équipe finaliste dès 2000 autour du sniper Mike Miller, de l’intérieur local Udonis Haslem et du phénomène lycéen Donnell Harvey.
A partir de là, beaucoup de gros joueurs high school, des recrues 5 étoiles, veulent venir à Florida, dont un certain Kwame Brown qui a voulu y aller avant de décider d’aller en NBA. Cependant, c’est l’été 2004 qui reste dans les mémoires avec le recrutement d’un quatuor qui fera la légende des Gators : Corey Brewer, Al Horford, Joakim Noah et Taurean Green. Avec eux, les Gators font le doublé de champion NCAA en 2006 et 2007. Un exploit rare : seuls Duke 1991-1992, la dynastie des 7 titres à la suite de UCLA, Cincinnati 1961-1962, San Francisco 1955-1956, Kentucky 1948-1949 et Oklahoma State 1945-1946 l’ont fait.
Parti en 2015 après une année décevante, le travail de Billy Donovan en NCAA a été monumentale et Florida a pu profiter un max des qualités de recruteurs et de coach pour écrire sa légende.
Seminoles’ coach : Sue Semrau
Avec près de 25 ans en tant que coach des féminines de Florida State, Sue Semrau a eu un grand impact dans l’histoire des Florida State Seminoles. Evidemment, pas de titres NCAA, ni même de Final Four, pour une université trop peu importante pour y arriver. Cependant, l’équipe est régulièrement présente dans le tournoi avec des bons bilans, plusieurs Elite Eight dans l’histoire et surtout un centre de formation qui a donné plusieurs joueuses draftées haut en WNBA.
La plus connue est évidemment Natasha Howard, star en WNBA et 5ème choix en 2014 par les Indiana Fever. Mais aussi d’autres noms qui ont moins réussis comme Jacinta Monroe, Jasmine Walker ou Adut Bulgak. Si Sue a quitté le poste, sa patte sur l’histoire du basket féminin à Florida State, et du basket tout court, est indéniable.
De la Division II à la Division I : Karl Smesko
Karl Smesko arrive en 2002 après quelques bonnes années, notamment avec un titre de Division II NAIA avec Walsh, pour le poste de Head Coach de l’université Florida Gulf Coast, avec l’équipe féminine. Dans les premières années, Karl emmène la fac en finale du tournoi NCAA Division II autour de Katie Schrader et Steffi Storensen. Et puis, la faculté va passer en première division NCAA.
Alors qu’on aurait pu imaginer que ce passage au niveau supérieur signifierait des moments compliqués, la fac n’a aucun soucis et fait d’excellents résultats tout de suite, même si elle n’atteint le tournoi de Division I « seulement » en 2012. Lors de ces apparitions durant la March Madness, l’équipe ne fait que des premiers et seconds tours. Si les résultats ne sont pas incroyables, la longévité et les excellents bilans de Smesko avec des joueuses comme Whitney Knight et Kierstan Bell font de lui un grand nom de l’histoire de la Floride.
Wade County : Dwyane Wade
Arrivé en 2003, Wade est probablement le plus grand coup de draft du Heat. Drafté derrière LeBron, Milicic, Melo et Bosh, il aurait été impensable d’avoir un joueur aussi légendaire que Wade. Mais cette draft 2003 était unique, et D-Wade l’était.
Avec une quinzaine d’années en NBA, The Flash a écrit son nom dans la légende de la Grande Ligue et surtout du Heat. Une première partie de carrière en tant que patron, leader très vite d’une grosse équipe de l’Est, qui fera une magnifique finale en 2006. Après quelques années plus compliquées collectivement, la création du trio avec LeBron et Bosh en 2010 va faire que le patron du Heat se met en retrait pour aider le trio à gagner 2 titres en 4 ans, avec 4 finales consécutives. Les années suivantes ne seront pas roses, avec des embrouilles de contrat avec Riley en 2016, qui verra Dwayne partir pour sa ville de naissance, Chicago, former un duo avec Jimmy Butler. Ce ne fut pas une réussite, pas plus que sa réunion avec LeBron en 2017 à Cleveland, qui ne durera qu’une demi-saison.
Il fera quand même un beau comeback en tant que sixième homme du Heat aux côtés de Josh Richardson, Goran Dragic et le vétéran Udonis Haslem. Finalement, Wade c’est 3 titres, des années dignes de MVP, 5 finales de joués, et une longévité énorme pour un two way player. Bref, Flash est une légende.
The Orlando’s Wall : Dwight Howard
En 2004, un an après la draft de Wade, c’est Orlando qui drafte un joueur de qualité : Dwight Howard. Après un échec au porte du titre avec le duo magique Shaq et Penny qui se brisera beaucoup trop tôt, et des années T-Mac plus compliquées, le jeune pivot va écrire les plus belles années du Orlando Magic.
Il passera 8 ans en tant que patron du Magic. Et là-bas, il va s’inscrire comme le meilleur pivot de la fin des années 2000 et début 2010. C’est un freak générationnel et un défenseur élite dans l’histoire, avec 3 DPOY remportés, ce qu’on a tendance à oublier aujourd’hui. En attaque, malgré ses lacunes, il peut mettre 20 points par match. Il évoluait dans une équipe avec des snipers comme Jameer Nelson, Rashard Lewis ou Hedo Turkoglu, le tout sous le coaching de Stan Van Gundy. Le système qu’il va créer autour du pivot dominant et de ces snipers emmènera le Magic en finale en 2009, battant les champions en titre Celtics et les Cavs de LeBron au passage ; mais la marche était trop haute contre les Lakers de Kobe et Shaq.
Certains diront qu’il est le vrai MVP de 2011, mais ce qui est sûr, c’est qu’il avait un niveau incroyable et mérite son nom ici, malgré une fin un peu dégueu à Orlando, et une suite de carrière ailleurs tout autant galère.
Le génie du Heat : Erik Spoelstra
Cela fait maintenant plus de 15 ans que l’on voit Erik Spoelstra à la tête du Heat. C’est autant d’années que l’on profite d’un génie du coaching. Même si il n’a pas eu de titre de COY, ce que certains voient comme un scandale, il a traversé tellement d’ères de Miami, en restant toujours dans l’excellence.
4 finales de suite avec les Heatles, et même si l’effectif est incroyable, cela ne se fait pas sans un grand coach. Les années un peu galère où on a vu pendant des années des inconnus devenir des vrais bons joueurs grâce à Spoelstra, c’est la marque du Heat, et c’est toujours le cas aujourd’hui. Bam qui devient un All-Star et un défenseur élite, ou Jimmy qui devient un vrai Franchise Player, ça vient aussi d’un coach comme Spo qui sait développer, utiliser et contrôler ses joueurs. De Luke Babbitt à Duncan Robinson, en passant par Josh Richardson, Kendrick Nunn ou Max Strus, un nombre incalculable de joueurs inconnus à leur arrivée à South Beach deviennent des vrais joueurs sous les ordres de Spo. La légende de Erik Spoelstra, c’est celle d’un assistant vidéo devenu l’un des plus grandes joueurs d’échecs de l’histoire en NBA.
L’excellence de Montverde : Kevin Boyle
Depuis l’arrivée de Boyle en 2011, Montverde Academy, high school extrêmement réputé aux Etats-Unis, a vu 4 de ses joueurs ayant obtenu le trophée de Mr. Basketball. Ce trophée désigne simplement le meilleur joueur High School de l’année, l’équivalent du Naismith College Player of the Year en NCAA.
Ben Simmons, RJ Barrett, Cade Cunningham et Dariq Whitehead ont été énormes à Montverde, mais pas seulement. Montverde est tout simplement une référence totale de la formation high school. Tellement de gros noms de la NBA actuelle sont passés par là-bas, comme Scottie Barnes, D’Angelo Russell ou Joel Embiid. En bref, énormément de jeunes passent et passeront encore à Montverde Academy pour progresser aux côtés de Kevin Boyle. Un coach qui a fait de ce lycée une référence au sein des Etats-Unis, avec 6 titres lors du GEICO Nationals, le tournoi national High School qui fait office de référence ces dernières années.
La Floride a vu passer tellement de grands noms dans son histoire, ne se limitant pas seulement aux grandes équipes en NBA ou en NCAA. Pas de doute : l’Etat de Floride est un Etat de basket !