Victor Wembanyama DPOY

Victor Wembanyama peut-il prétendre au titre de DPOY ?

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Personne ne peut prétendre aujourd’hui ne pas connaître le phénomène Victor Wembanyama, et maintenant que la course au ROY semble commencer à se clarifier, à la suite des énormes performances récentes du français, on peut se poser la question : peut-il devenir le premier joueur de l’histoire de la NBA à remporter le DPOY en tant que rookie ?

Une saison rookie absolument stratosphérique

À son arrivée en NBA, tout le monde était fasciné par le profil de Wemby, celui d’un intérieur de 2m24 aussi talentueux balle en main que certains guards et doté d’un shoot fiable derrière l’arc. Mais c’est bien sur le plan défensif que Victor Wembanyama se démarque des autres rookies, voire des autres joueurs NBA en général. En effet, il vient à ce moment-là de remporter le trophée de meilleur défenseur en Betclic Elite en étant meilleur rebondeur (10.4/match) et meilleur contreur (3.0/match) du championnat de France.

Sa taille aide, évidemment, mais son sens du timing est hors du commun et sa compréhension du jeu lorsqu’il défend proche de l’arceau est excellente, surtout pour un rookie. Tout cela se confirme très rapidement en NBA, Victor Wembanyama affiche des statistiques défensives tout bonnement extraordinaires : 10.1 rebonds/match (meilleur des rookies), 3.1 contres (meilleur de toute la NBA) et 1.1 interception (co-meilleur rookie avec Jaime Jaquez Jr). Ce sont surtout ses statistiques au contre qui ressortent, le français est le 6e meilleur contreur de tous les temps pour un rookie, derrière Manute Bol, David Robinson, Sahquille O’Neal, Alonzo Mourning et Mark Eaton. Néanmoins, le jeu est beaucoup moins axé sur l’intérieur aujourd’hui que pour ces joueurs. Au 21ème siècle, Wembanyama est le meilleur contreur pour un rookie, devant… Chet Holmgren !

Beaucoup de gens voyaient les rebonds comme le potentiel point faible de Wembanyama à son arrivée en NBA. Or, il n’en est rien. Outre le fait qu’il tourne en double double de moyenne, Victor est deuxième de toute la ligue au pourcentage de rebonds défensifs captés, derrière Jalen Duren. Cela veut dire que, lorsqu’il est sur le parquet, le français prend 30,7% des rebonds défensifs que les Spurs génèrent.

L’impact défensif de Wemby ne se mesure pas qu’aux statistiques de base, en effet, Victor Wembanyama limite ses adversaires à 42.0% au tir lorsqu’il défend sur eux, c’est par exemple mieux qu’Anthony Davis (46.6%), Rudy Gobert (43.6%), ou encore son rival Chet Holmgren (45.8%). Les adversaires des Spurs vont jusqu’à adapter leurs jeux face à la protection de cercle du jeune français. Lorsqu’il est sur le parquet, les adversaires drivent moins et parfois refusent le tir à l’intérieur lorsque Victor Wembanyama est dans les parages, les forçant alors à ressortir la balle de la peinture et souvent faire des mauvais choix. Il n’hésite pas non plus à venir en aide défensive, situation dans laquelle il est aussi très intelligent.

Un contexte fortement défavorable

Après avoir lu toutes ces statistiques, on pourrait se dire que Victor Wembanyama fait ou devrait faire partie de la discussion pour le titre de DPOY. Malheureusement, il y a un facteur qui joue clairement en la défaveur de notre Victor national : son équipe ne gagne pas ! Et lorsqu’on se penche en détail sur l’historique du trophée de meilleur défenseur de l’année en NBA, les résultats sont clairs. Pour pouvoir prétendre à cette récompense individuelle, il faut faire partie d’un bon collectif. Cela peut sembler paradoxal, mais 30 des 41 vainqueurs du trophée jouaient pour une équipe classée dans le top 4 de sa conférence. Encore plus parlant : l’intégralité des 41 lauréats évoluaient dans une équipe qui a disputé les playoffs la saison de leur sacre.

Cela sera très compliqué voire impossible pour les Spurs de Victor Wembanyama d’atteindre la post season cette année. Affichant un bilan de 7 victoires pour 33 défaites, les éperons sont bons derniers de la conférence Ouest et rien ne semble indiquer qu’ils vont réussir à inverser la vapeur lors de la deuxième partie de saison. Ce qui risque de tirer une belle balle dans le pied du français pour glaner un deuxième titre individuel et rentrer définitivement dans la liste des rookies les plus légendaires de l’histoire de la NBA. Certains observateurs ne le placent même pas en tête de la course au ROY, malgré des meilleures stats qu’Holmgren dans tous les domaines sauf les pourcentages au tir, donc il est difficile d’imaginer qu’il récoltera pléthore de votes dans la course au DPOY…

En résumé, Victor Wembanyama est présent et performant dans tous les secteurs défensifs du jeu et réalise probablement la meilleure saison défensive pour un rookie depuis un certain… Tim Duncan. D’un point de vue purement statistique et intrinsèque, Wemby a de quoi prétendre au titre de défenseur de l’année. Malheureusement pour Victor Wembanyma, le DPOY reste, comme le MVP, un trophée décerné aux joueurs dont l’équipe gagne, et la désormais certaine absence des Spurs en playoffs risque d’être le facteur déterminant qui écartera Wemby de la discussion pour les votants.

Mais pas de quoi s’inquiéter, vu son impact déjà fantastique, on peut être serein et penser que Victor Wembanyama sera le troisième français (après Rudy Gobert et Joakim Noah) et le troisième Spurs (après David Robinson et Alvin Robertson) à glaner la récompense de DPOY.

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Damian Lillard indique l'heure

19 ans - Celtics/Spurs (Wemby oblige) - rédac'
Grand fan de sport (foot et basket en particulier) et étudiant dans le management sportif. Je suis tombé dans le basket en regardant les vidéos de CodJordan23 sur 2K15 et de The Ball Never Lies. Admirateur des anciens comme Rodman, KG ou encore Gary Payton. Et amoureux de Tatum depuis son arrivée dans la ligue.
Parfois je dis et retweete des conneries sur Twitter aussi (@_n_bc__).

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