L'identité visuelle d'Unrivaled et des 6 équipes de la saison inaugurale.

Unrivaled : le projet le plus ambitieux de l’histoire du basket féminin ?

Si vous n’êtes pas encore à bord du train WNBA, sachez que vous venez de trouver le moyen le plus simple d’y monter. Unrivaled, la ligue privée de 3×3 remasterisée, démarre ce vendredi 17 janvier, et le spectacle promet d’être grandiose. Un format tout neuf, un budget inédit et les plus grandes stars du monde du basket féminin sur le terrain, la compétition va bientôt vivre sa première saison à Miami, et c’est sans aucun doute le meilleur moyen de se chauffer avant le début de la saison de WNBA.

Unrivaled, de quoi on parle exactement ?

Nous parlerons évidement du côté sportif plus tard dans l’article, mais il n’est pas possible de parler de ce projet sans en raconter l’histoire.

Unrivaled est une toute nouvelle ligue fermée dont le projet a vu le jour grâce à Napheesa Collier (Minnesota Lynx) et Breanna Stewart (New York Liberty), deux des plus grandes stars de WNBA.

Le constat était simple : la saison de WNBA s’étend de mai à octobre, laissant donc 6 mois sans compétition pour des athlètes qui ont besoin de rythme et de revenus. Depuis de nombreuses années, les joueuses viennent donc réaliser des piges européennes avant de repartir chez l’Oncle Sam en avril pour démarrer la saison de WNBA. Quelles que soient les limitations personnelles et familiales qui peuvent entraver ce type d’aventures, passer six mois sans compétition et sans salaire n’est pas une option viable, au point où 67 des 144 joueuses de la saison 2022 s’exportaient à l’étranger, soit 46,5% de toute la compétition américaine.

Une situation bien évidemment inacceptable pour nos voisins américains, et si les instances ne s’en occupent pas plus que ça, c’est la communauté basket qui va donc le faire.

Collier et Stewart annoncent alors la création d’Unrivaled lors du All-Star Game 2023 à Los Angeles. Une ligue au format novateur, rythmé et ludique, avec des objectifs clairs : prendre du plaisir, augmenter la visibilité du basket féminin et assurer un revenu conséquent à ses joueuses.

Démarre alors une aventure folle pour monter cet énorme projet en moins de deux ans, avec pour premier jalon, la quête aux investisseurs. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que l’idée séduit. Une première levée de fond en mai 2023, 7 millions de dollars à l’arrivée, avec des investisseurs comme John Skipper (ex-président d’ESPN), Ann Sarnoff (ex-PDG de Warner Bros), Koby Altman et quelques athlètes dont les noms devraient vous parler, comme Steve Nash, Carmelo Anthony, Alex Morgan ou Megan Rapinoe par exemple.

Six mois plus tard, Unrivaled annonce une deuxième levée de fond, rapportant cette fois 28M$, incluant un contrat de diffusion télé avec TNT et HBO Max et des investisseurs comme Michael Phelps, Giannis Antetokoumpo, Coco Gauff ou encore Joe Ingles et les frères Tyus et Tre Jones par exemple. Les méga-stars de la NCAAW Paige Bueckers, JuJu Watkins et Flau’jae Johnson ont également déjà investi dans le projet, s’assurant une place pour l’année deux de cette aventure.

Fort d’un financement qui dépasse les objectifs initiaux, Unrivaled peut donc aller au bout d’un des points les plus importants du projet, rémunérer ses stars. Tous les salaires n’ont pas été communiqués mais nous savons d’ores et déjà que le salaire moyen tournera autour des 200 000$ pour les 8 semaines de compétition. Pour comparaison, un contrat supermax en WNBA correspond à 241 984$ sur l’intégralité de la saison (plus de 2x moins qu’un two-way contract en NBA, NDLR). Collier et sa bande proposent donc aux 36 athlètes présentes de gagner en 2 mois le salaire annuel des plus grandes stars du basket féminin au monde.

Au-delà du chiffre et de l’opportunité que cela représente pour les joueuses, Unrivaled veut surtout envoyer un message fort aux dirigeants de la WNBA, alors que démarreront sous peu les négociations pour un nouveau CBA de la ligue et que l’ombre d’un lockout plane au-dessus des 13 franchises.

Unrivaled montre qu’il n’y a pas besoin de tant de temps que ça pour rassembler des ressources. Être heureuses avec ce que l’on a, ça ne va pas suffire cette fois … Tout ça va sans aucun doute mettre de la pression [sur la WNBA] pour faire mieux. »

Brittney Griner au média day d’Unrivaled, à propos des négociations du nouveau CBA de la WNBA. (Propos recueillis par Annie Costabile)

En ce qui concerne la logistique, Unrivaled prend la direction de Miami pour y installer son camp de base, dans un des plus gros marché du pays pourtant encore inexploité par le basket féminin. Avec une salle de 850 places et un camp d’entraînement tout équipé pour accueillir les fans et des bureaux, ce sont 130 000m² qui sont occupés pour l’occasion.

Et le basketball dans tout ça ?

Si la ligue veut envoyer un message fort et prendre soin de ses stars, elle reste avant tout une compétition de basketball. Et le jeu pratiqué est lui aussi d’une intrigante nouveauté.

Si Unrivaled est une compétition qui se joue à 3 contre 3, on ne retrouvera cependant pas le format que l’on a pu voir aux Jeux Olympiques cet été. Tout d’abord car les matchs ne se jouent pas en 21 points mais en trois quarts-temps de sept minutes puis un dernier où il faut atteindre un score fixe (le score du leader +11 points pour être précis, il faut donc atteindre 71 points si le score est de 60-53 à la fin du 3eme quart). Mais aussi et surtout car le terrain sera un “compressed full court”, c’est-à-dire que nous aurons deux paniers et un terrain entier, avec la seule différence d’avoir des dimensions réduites (21m de long au lieu des 29m standards).

L’idée derrière ce terrain réduit est claire et assumée, laisser plus d’espaces aux joueuses pour s’exprimer et créer un jeu ouvert, instinctif et attirant. Du un-contre-un, de la défense et de la transition, c’est un jeu certainement très rapide qui verra le jour sur les terrains de Miami, pour le plus grand plaisir des Community Managers Instagram et Tiktok d’Unrivaled.

Du côté des fautes, les joueuses auront le droit d’en faire cinq avant de sortir à la sixième et les fautes sur tir n’accorderont qu’un lancer, quelle que soit l’emplacement de la faute.

La ligue se jouera sur une saison régulière de 14 matchs du 17 janvier au 10 mars, avant un weekend à la sauce Final Four les 16 et 17 mars, où les quatre équipes les mieux classées s’affronteront sur un match sec en demi-finales puis en finale.

Pour ajouter un petit quelque chose supplémentaire, un tournoi de 1 contre 1 se tiendra du 10 au 14 février, à la manière d’un mini All-Star Break, pour « élire la meilleure joueuse de un contre un de la planète », et gagner un chèque de 250 000$ en prime.

En ce qui concerne les équipes, elles sont au nombre de six : les Lunar Owls, les Laces, les Mists, les Phantoms, les Vinyls et les Roses. Pas encore d’attachement géographique pour ces nouvelles franchises mais la direction semble déjà imaginer un tournoi national, avec des équipes plus nombreuses et localisées dans des villes à travers le pays. Un objectif ambitieux et pas pour tout de suite, mais il faudra payer attention à la réussite de cette saison inaugurale qui influencera grandement l’avenir du projet.

Pour créer ces équipes, les 36 joueuses ont été classées selon leur poste (arrière, aile, intérieur) puis les six entraineurs se sont rassemblés, avant de savoir quelle équipe serait la leur, et ont réparti les joueuses en essayant de créer une compétition la plus homogène possible.

Les joueuses présentes, à mi-chemin entre les Avengers et la WNBA

Il est enfin temps de rentrer dans le vif du sujet, on y retrouve qui, dans cette ligue d’un genre nouveau ?

Si nous ne connaissez pas forcément toutes les stars WNBA, commençons donc par quelques chiffres. La cuvée de cette saison inaugurale rassemble donc 36 joueuses de WNBA et quelques récompenses acquises par celles-ci :

  • 80 Sélections au All-Star Game WNBA
  • 21 bagues de championnes WNBA
  • 22 médailles d’or Olympiques
  • 6 joueuses du top 10 du classement MVP WNBA 2024

David Levy, PDG d’Horizon Sports & Experiences et investisseur d’Unrivaled, le raconte, à sa manière :

Si vous fermez les yeux et vous dites que c’est un produit NBA. Si vous vous dites LeBron James, Stephen Curry, Draymond Green et que vous parcourez cette liste – Brunson aussi, si j’ai envie d’y mettre un Knick – puis vous vous demandez si vous regarderiez ça ? Bien sûr que vous regarderiez, non ? Forcément, c’est le meilleur du meilleur de la NBA. Et bien [Unrivaled], c’est le meilleur du meilleur de la WNBA. »

L’image que Levy dépeint est un exercice auquel nous devrions tous nous prêter. Imaginez un tournoi d’inter-saison en 3 contre 3, où Giannis Antetokounmpo, Stephen Curry et Jalen Brunson affrontent LeBron James , Shai Gilgeous-Alexander et Victor Wembanyama sur un terrain bourré d’espaces, plusieurs fois par semaines pendant 8 semaines.

Et bien dès le 17 janvier, vous pourrez assister à une telle compétition, et retrouver sur le terrain Angel Reese, Sabrina Ionescu, Napheesa Collier et consorts, dans une ligue qui alignera des feuilles de match à faire pâlir un bon nombre de compétitions dans le monde, hommes et femmes confondus.

L’intégralité des rosters est à retrouver ci-dessous :


Laces
Coach : Andrew Wade
Arrières : Tiffany Hayes (Las Vegas Aces),
Kate Martin (Golden State Valkyries),
Kayla McBride (Minnesota Lynx),
Jackie Young (Las Vegas Aces)
Ailière : Alyssa Thomas (Connecticut Sun)
Intérieure : Stefanie Dolson (Washington Mystics)

Lunar Owls
Coach : DJ Sackmann
Arrières : Skylar Diggins-Smith (Seattle Storm),
Allisha Gray (Atlanta Dream),
Courtney Williams (Minnesota Lynx)
Ailières : Cameron Brinks (Los Angeles Sparks), blessée,
Napheesa Collier (Minnesota Lynx)
Intérieure : Shakira Austin (Washington Mystics)

Mist
Coach : Phil Handy
Arrières : DiJonai Carrington (Connecticut Sun)
Jewell Loyd (Seattle Storm)
Courtney Vandersloot (New York Liberty)
Ailières :
Aaliyah Edwards (Washington Mystics)
Rickea Jackson (Los Angeles Sparks)
Breanna Stewart (New York Liberty)

Phantoms
Coach : Adam Harrington
Arrières : Natasha Cloud (Phoenix Mercury)
Sabrina Ionescu (New York Liberty)
Marina Mabrey (Connecticut Sun)
Ailières :
Satou Sabally (Dallas Wings)
Katie Lou Samuelson (Indiana Fever)
Intérieure : Brittney Griner (Phoenix Mercury)

Roses
Coach : Nola Henry
Arrières : Kahleah Copper (Phoenix Mercury)
Chelsea Gray (Las Vegas Aces)
Lexie Hull (Indiana Fever)
Brittney Sykes (Washington Mystics)
Ailière :
Angel Reese (Chicago Sky)
Intérieure : Azura Stevens (Los Angeles Sparks)

Vinyl
Coach : Teresa Weatherspoon
Arrières : Rae Burrell (Los Angeles Sparks),
Jordin Canada (Atlanta Dream),
Rhyne Howard (Atlanta Dream),
Arike Ogunbowale (Dallas Wings)
Ailière :
Dearica Hamby (Los Angeles Sparks)
Intérieure : Aliyah Boston (Indiana Fever)

Vous l’aurez compris, la hype est totale autour d’Unrivaled et de cette première saison qui promet d’être épique. En plus de l’aspect sportif, le projet porte un message fort pour la reconnaissance des joueuses dans le monde du basket. Pour les plus curieux et les plus aguerris, un tour sur les réseaux sociaux de la ligue et des équipes vous fera aussi entrer dans un monde rempli de fun, de bienveillance et d’amitiés entre les joueuses, où le tampering n’existe évidemment pas, à quelques jours de l’ouverture de la Free Agency de la WNBA. Et vous, quelle équipe avez-vous choisi de supporter pour passer l’hiver ?

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