Tyrese Haliburton

Tyrese Haliburton, qu’est-ce qui cloche ?

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Après un début de saison tonitruant couronné par une sélection au All-Star Game en tant que titulaire, Tyrese Haliburton n’est plus le même. C’est cette vilaine blessure face aux Boston Celtics qui est venu le couper dans son élan, celle d’une saison all-time d’efficacité au scoring et de propreté à la création.

L’annonce d’Adrian Wojnarowski est arrivée à point nommé pour redonner du baume au cœur à tout une fanbase. « Ty » sera de retour plus tôt que prévu ! Sauf que, ce retour… bah on l’attend encore. Qui a kidnappé notre meneur star ? Notre franchise player ? L’un des meilleurs joueurs de ce début de saison ? QUI ?

Problème numéro 1 : Le retour précipité

Point 1 : L’argent

Cet été, Tyrese Haliburton à signé une prolongation de contrat à hauteur de $207M/5 ans, joli pactole ! Mérité pour le nouveau visage de la franchise bleu et or. Mais ce montant pourrait grimper à hauteur de 260 millions de dollars ! Et c’est ce que Tyrese souhaite. Qui n’aurait pas envie d’une prime de 53 millions de dollars ? Qui ? Tyrese Haliburton en fait évidemment partie. Pour débloquer cette prime, il doit remplir au moins l’une de ces conditions :

  • Être élu MVP
  • Être élu DPOY
  • Être représenté dans l’une des trois All-NBA Teams

Point 2 : La legacy

C’est pour cette dernière raison que le meneur se force à jouer. Être élu dans une équipe All-NBA est, d’abord, un accomplissement incroyable dans la carrière d’un joueur de basket. Faire partie des 15 meilleurs joueurs sur une saison, quel honneur ! Et en plus de cela, cette nomination lui permettrait de débloquer une énorme prime. De quoi l’acheter, cette fameuse villa pour la mama. Mais pour ce faire, et c’est la que le problème intervient, la NBA dirigée par Adam Silver a durci ses critères d’entrées : minimum 65 matchs joués pour l’obtention d’une récompense individuelle. Un critère terrible qui a sans doute mis fin à la saison de Joel Embiid.

Problème numéro 2 : Le niveau de jeu

Bon, d’accord, il est sans doute revenu trop tôt. Mais la gêne occasionnée, elle, ne dure qu’un temps. Ce qui est alarmant désormais, c’est que Tyrese Haliburton ne parvient plus à retrouver, que dis-je, à effleurer son niveau de jeu pré-blessure.

Point 1 : L’usage

Tyrese Haliburton joue de plus en plus OFF Ball. Comme s’il n’était plus capable de prendre LA décision. Et c’est bien embêtant, surtout quand l’action ne se termine pas par une action de sa part : c’est ça l’usage.

(Petite parenthèse ! « L’usage », ce n’est pas le nombre de seconde où le joueur tient la balle. L’usage, c’est le nombre de fois où un joueur termine la possession de l’équipe. Soit par un panier tenté, une passe décisive, ou un ballon perdu. Il y a une statistique pour le temps de possession, à ne pas confondre donc.)

En effet, quand un joueur dispose de telles qualités, l’envie de le responsabilisé en permanence est présente. C’est de la que provient l’héliocentrisme de joueurs tels que LeBron James, Luka Dončić ou Trae Young par exemple. Confier la balle au joueur qui arrive à créer le décalage, manipuler la défense adverse, ou bien simplement avoir les qualités nécessaires pour scorer de différentes manières. Mais ce nombre de responsabilités diminuent pour Tyrese Haliburton depuis son retour de blessure.

De 31.6% d’usage en 33 matchs, il en est désormais à 27.8% depuis son come-back. « Ça va 4%. » me rétorqueriez vous. Non, 4% reste assez important au moment d’évoquer l’usage d’un joueur. Surtout couplé avec ce second point…

Point 2 : L’efficacité

C’est sûrement le point qui nous fait le plus bobo au cœur, à nous, fan d’Indiana. D’un joueur ultra efficace, le plus efficace à son poste même, il est devenu, sur ce range de 22 matchs, un joueur inefficace. Même pas à la moyenne de la ligue sur le poste de meneur.

Même son type de tir à changé. Tyrese Haliburton, 29% de paniers assistés avant sa blessure passe désormais à 40% post blessure. Son net rating en a aussi pris un coup. De +6.4 de net rating, il passe à +1.7. Son impact sur l’équipe s’est considérablement réduit.

Problème numéro 3 : Vrai faux problème ?

Beaucoup de joueurs peuvent voir leur efficacité et rendement diminué par des gênes physiques visibles à l’œil nu. Mais chez Tyrese Haliburton justement, rien n’est visible. Et c’est ce qui est d’autant plus inquiétant. Par exemple ici, son premier pas n’a pas du tout l’air impacté.

 

De même, au moment d’évoquer les contacts, rien ne semble le freiner à les encaisser. Le cardio non plus me paraît intacte, lui qui est désormais de retour à plus de 30 minutes de temps de jeu moyen, et n’est pas mis à l’écart lors des back to back. Cette fameuse blessure semble donc guérit. Visuellement du moins. Le problème est manifestement ailleurs. Plutôt… mental ? Soucis de confiance en soi ?

Comment retrouver Tyrese Haliburton ?

Solution 1 : Le Pull-Up

Le saviez-vous ? La capacité qu’à un joueur à être menaçant par le scoring lui permet de débloquer son playmaking. Chez Tyrese donc, son inefficacité récente implique aussi son playmaking :
  • le pull-up ne rentre plus
  • donc moins menaçant sur pick-and-roll et pick-and-pop
  • donc le défenseur du poseur d’écran ne ressent pas le besoin d’apporter le surnombre et de faire un focus sur Tyrese Haliburton
  • donc moins de création de décalage
Statistiques sur pull-up avant sa blessure :
– 43.4 FG% sur 9.6 tentatives
– 39.1 3P% sur 6.7 tentatives
Tout simplement excellent.
Depuis ?
– 37.2 FG% sur 6.8 tentatives
– 26.7 3P% sur 4.6 tentatives
Horrible.
Et ça ne va pas en s’améliorant malheureusement…
– 21.4 FG% sur 5.6 tentatives
– 18.2 3P% sur 4.4 tentatives
Voilà ses 5 derniers matchs.
Je pense vraiment que la menace que représente Tyrese Haliburton passe par un pull-up retrouvé. Ainsi, la création de décalage se fera simplement.

Solution 2 : Le drive

L’eye test m’a trompé : je pensais que Tyrese n’allait plus au cercle, mais c’est faux. Les chiffres sur les tirs pris au cercle sont exactement les mêmes avant et après la blessure. Le problème, c’est le drive. Ou du moins, ce qu’il en fait…
(Par soucis de cohérence, j’ai analysé les statistiques d’Haliburton avant sa blessure et depuis son retour à plus de 30 minutes de moyenne, plus logique pour décortiquer du volume comme le drive – soit ses 16 derniers matchs)
En début de saison, Tyrese Haliburton drivait 14.7 fois par match (7ème). Ces drives aboutissaient à 5.5 tirs tentés (38ème) pour une efficacité de 59.9% (2ème !). Ça, c’est pour le scoring. Car dans le même temps, Haliburton générait 2.3 passes décisives (1er aequo) pour 0.5 ballon perdu (40-57ème aequo) ! [Classement filtré à au moins 30 matchs joués sur la période et minimum 5 drives/match – 86 joueurs concernés]
Mais depuis son fameux retour à 30 minutes de temps de jeu, la productivité est sur le déclin. 11.4 drives par match (16ème) aboutissant à 4.1 tirs tentés (30ème) pour une efficacité de 49.2% (28ème). Pour le passing, c’est 2 passes décisives (4ème) pour 0.7 ballon perdu (18-23ème aequo). Un ratio assist/turnover bien moins impressionnant. [Classement filtré à au moins 15 matchs joués sur la période et minimum 5 drives/match – 86 joueurs concernés]
En résumé, le retour à la normal pour Tyrese Haliburton passe par sa capacité à de nouveau rentrer ses tirs en pull-up pour devenir à nouveau cette menace. Une menace qui crée des des décalages par sa simple présence. Des décalages pour les autres lui permettant de débloquer son playmaking à ce point exceptionnel du début de saison, et des décalages pour lui même lui permettant de s’offrir des lignes de drives encore plus tranchantes et faciles à exploiter (défenseur qui sort trop sur Haliburton = prise de vitesse sur le 1er pas = retard de ce même défenseur = surnombre sur drive) et ainsi retrouver son efficacité lunaire.
On espère que cela arrivera, et vite…

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