Tout et n’importe quoi a été dit sur Kobe Bryant. Pour les 5 ans de son décès tragique, j’écris pour donner mon avis sur un joueur qui mérite d’être inclus dans le débat du GOAT. En effet, Kobe était et restera une légende du basketball, les airballs contre Utah en 1998 pendant son année rookie, le three-peat avec Shaquille O’Neal, la séparation entre lui et Shaq et beaucoup d’autres faits marquants de sa carrière et de sa vie.
« Taking my talents to the NBA »
À 17 ans, Kobe Bryant décide de s’inscrire à la Draft avec une citation devenue célèbre et reprise par LeBron James lorsqu’il annonce son départ au Heat de Miami.
Version Kobe :
Version LeBron :
Jerry West décide de le prendre aux Hornets qui l’ont drafté en échange de Vlade Divac. Kobe, qui loge chez Jerry West à l’époque, passe l’été à s’entrainer très dur avec ce dernier, qui, je pense lui a inculqué cette culture de la gagne de toujours vouloir faire plus et mieux.
En côtoyant The Logo et Michael Cooper, défenseur élite des années 80 (5 fois All-NBA Defensive Team et Defensive Player of the Year en 1987), Kobe a commencé avec des pointures, il « humiliait » Cooper selon les dires de West lui même, et déjà à cette période là le Black Mamba demande à aller à la salle tous les jours. À mon sens les deux joueurs qui ont le plus influencé Kobe au début de sa carrière sont Michael Jordan qu’il a copié voire volé « les bons artistes copient, les grands artistes volent » disait Picasso et Jerry West qui était bien plus que celui chez qui il vivait.
Les premières années de Kobe aux Lakers sont marquées par les 4 airballs contre Utah en Finale de la Conférence Ouest qui voit le Jazz d’Utah aller en Finales NBA.
« Back to back to back »
Kobe commence à graver son histoire aux Lakers avec ses 4 airball contre le Jazz d’Utah « pour gagner il faut savoir perdre » voilà un mantra que le Black Mamba va appliquer à la lettre en étant décisif pendant l’absence de Shaquille O’Neal lors des finales 2001.

Les prolongations, Allen Iverson en face, le First Union Center, le Game 3 des finales NBA pour mener ou être mené 2-1 et un Shaq sorti pour 6 fautes, je ne pense pas qu’un autre joueur avait les épaules pour porter des Lakers qui veulent leur back to back pour clôturer des playoffs avec un seul match perdu contre ces Sixers au Game 1. Et Kobe fait le job comme il se doit.
L’année suivante tout se passe comme sur des roulettes, enfin presque, pour Kobe qui gagne une 3ème bague, mais qui n’est ni MVP de saison régulière ni MVP des finales NBA, dans les deux cas devancé par Shaq. Frustrant pour le compétiteur qu’est le Black Mamba, qui voit le big Shaq qui s’entraine moins que lui, lui voler la vedette, or personne ne s’entraine autant que Kobe…
« One more than Shaq »
Kobe Bryant a été l’un des hommes de base de la redeam team aux jeux olympiques de Pékin en 2008, tout en étant, enfin, MVP de la saison régulière NBA. Après ces jeux il glane une 4ème bague avec ses Lakers suite à une finale perdue face aux Celtics de Boston. Et en 2010 il remporte une 5ème bague avec ses Lakers, soit une de plus que Shaquille O’Neal et Kobe le fait bien comprendre en conférence de presse d’après match.
On sent le Black Mamba soulagé, de tout le traitement qu’il a subi par les spécialistes NBA « sans Shaq, Kobe n’aurait pas ses 3 premières bagues », le départ, non digéré, du Shaq au Heat de Miami en 2004, les résultats moyens des Lakers sans le big cactus et le titre du Heat de Miami.
Toutes ces frustrations accumulées s’en vont avec cette 5ème bague acquise de haute lutte face à de farouches Celtics contre qui les Lakers de Kobe ont perdu 2 ans auparavant. C’est là où l’époque à laquelle il côtoyait Jerry West ressort. De mon point de vue, il y a beaucoup plus de Jerry West en Kobe que de Michael Jordan, cette mentalité individualiste tout en ayant cette quête de victoire c’est l’état d’esprit de Jerry West lorsqu’il était joueur. Rappelons que The Logo a disputé 9 finales pour une victoire et un MVP des finales, le seul joueur à avoir été MVP en ayant perdu les Finales.
L’ultime fait d’armes collectif de Kobe, c’est la victoire avec Team USA où il est clairement le leader sur et en dehors du terrain lors des jeux de Londres en 2012. Il emmène LeBron James, James Harden et Kevin Durant entre autre, vers la victoire finale après celle de 2008.
« Mamba Out »
« It’s not the destination, it’s the journey ». Un des mantras principal de la carrière de Kobe Bryant, surtout après avoir gagné sa 5ème bague. Il est vrai que tout au long de ce voyage entrepris à ses 17 ans, il a eu l’occasion de rouler sa bosse et se forger une carrière jalonnée de matchs mémorables.
Les 81 points à Toronto, les 62 points contre les Mavericks de Dallas (il avait mis plus de point que Dallas en 3 quart temps), les neufs matchs de suite à plus de 40 points en février 2003, en mars 2007 il fait encore mieux avec quatre matchs de suite à plus de 50 points avec des pourcentages aux tirs qui frôlent l’indécence pour un joueur extérieur. Il est d’ailleurs le seul avec Wilt Chamberlain à tenir ce record. En plus de réaliser tous ces accomplissements individuels, il parvient également à emmener les siens dans son sillage, avec évidement que des victoires au bout de tous ses records.
Il y a un Kobe avec le numéro 8 et un Kobe avec le 24. Kobe 8 est un joueur qui fait tout pour se montrer, il le porte jusqu’en 2006-2007 où il change pour le 24 et là il devient le Black Mamba à maturité. En 4 saisons, il atteint 3 finales NBA, décroche 2 victoires, un MVP de saison régulière et 2 MVP des finales. Il se transforment littéralement en meneur d’hommes, leader de son équipe, ce qu’on avait entre aperçu lors des prolongations du Game 3 des finales 2001.
Cette période a duré jusqu’à son dernier match en carrière lors duquel il inscrit 60 points en 2016 contre Utah, tiens tiens comme on se retrouve, après le « airball party » de 1998, voilà que Kobe sort Utah de la course aux playoffs avec, comme à chaque fois où il score beaucoup, une victoire au Staples Center devant toutes les légendes des Lakers.
Cette même saison les Golden State Warriors battent le record de victoire en saison régulière, mais ce sont bien les 60 points du dernier match de Kobe Bryant que l’on retient. Comme toujours il faut qu’il ait le dernier mot.
À la fin du match, il finit son discours par un « Mamba Out » comme lors du retrait des numéros 8 et 24 par les Lakers.

On ne peut pas parler de Kobe Bryant sans parler de la mamba mentality, la mamba mentality est applicable non seulement à tous les sports, mais aussi aux choses de la vie. C’est un état d’esprit qui dit par exemple « si tu as peur d’échouer, alors tu échoueras surement ». Cette manière de raisonner a été présente tout au long de la carrière de Kobe.
Grâce à Kobe Bryant, il y a aujourd’hui des sportifs qui vont au-delà de leurs limites pour réussir ce qui était impossible. En plus de tout ce qu’il a apporté à la NBA et aux Lakers de Los Angeles, Kobe a été l’un des étendards de la mondialisation de la NBA. Pour toutes ces choses-là, et celles qui ont été dites, je pense que Kobe Bean Bryant a sa place dans le fameux débat du GOAT, il y est trop souvent oublié…