Deux frenchies, Moussa Diabaté et Tidjane Salaün, étaient présents à Toronto cette nuit lors du match opposant leurs Hornets aux Raptors (victoire 108-97 des Canadiens). L’occasion pour Le Roster via Mike Laviolle et Patrick Bizindavyi de s’entretenir avec les deux jeunes frelons, qui ont pu revenir sur leur saison actuelle.

Mike Laviolle : Quel est ton regard sur ta première saison en NBA ? Qu’est-ce que, selon toi, tu arrives à plutôt bien faire ? Et quels sont vraiment les axes où tu dois progresser ?

Tidjane Salaün : Tout d’abord, j’ai plein d’axes sur lesquels progresser, ça c’est sûr. Déjà, pour cette première saison, je me suis amélioré. Je trouve que là où je me suis le plus amélioré, c’est dans la tête, j’ai mûri. Je suis passé par plusieurs étapes de hauts et de bas. Le fait que je passe par là, non seulement ça m’aide à grandir, mais même sur le terrain, ça me permet de passer à la prochaine action et continuer à franchir les obstacles en restant fort.

Ce n’est pas facile forcément, mais comment tu as abordé le fait d’être dans une équipe où vous n’avez pas gagné beaucoup de matchs cette saison ? Est-ce que c’est quelque chose qui a été difficile pour toi aussi mentalement à aborder ?

C’est sûr que c’est dur de perdre, mais après, je reste quand même super fier de l’opportunité que j’ai d’être NBA. Et victoire ou défaite, comme nous le répète souvent le coach, le but, c’est déjà de construire des habitudes de vainqueur. Je dirais que mon processus, comme l’équipe, c’est de continuer à bâtir des bonnes habitudes. On va continuer à travailler, à arracher des victoires. Pour moi-même, c’est la même chose. Je vais continuer à être plus solide, à avoir des bonnes bases. Ça va m’aider à apporter de plus en plus à mon équipe dans le plan sportif.

Et le fait d’avoir eu Moussa Diabaté avec toi, est-ce que c’est quelque chose qui t’a aidé ? Le fait d’avoir un francophone à tes côtés et qui a un peu d’expérience dans la Ligue ?

C’est sûr qu’il a été d’une aide. Je ne suis pas le seul Français, forcément c’est cool. Mais je dirais que ce n’est pas vraiment lui qui m’a le plus aidé, c’est tout le monde qui m’a aidé. Je suis dans un continent étranger et même le fait de parler anglais tout le temps, forcément tu dois faire beaucoup plus d’efforts et tu ne peux pas rester qu’avec une personne. Tout le monde m’a aidé, ils font les efforts pour essayer de me comprendre. Toute l’organisation m’a aidé et ça a été le plus important pour moi, de ne pas être seul.

Est-ce que tu as un petit pronostic pour le Rookie de l’année ? Est-ce qu’il y a un peu de chauvinisme de voir les français qui réussissent, Zaccharie Risacher, Alex Sarr ?

Franchement, j’avoue que ça, je ne m’en occupe pas vraiment. Ça a toujours été comme ça. Mon optique, c’est d’être concentré sur moi-même. J’avoue que je ne fais pas trop attention aux autres. J’ai déjà des choses à bâtir avec mon équipe et juste à être focus sur mon développement, ça n’a pas été dur. Franchement, je n’ai pas le temps de regarder ce que font les autres. C’est un peu comme les réseaux sociaux, il y a plein de mauvaises choses et de bonnes choses. Le plus important, c’est de rester dans sa bulle et de savoir ce que tu dois faire.

Tidjane Salaün : « La personne avec qui j’ai le plus parlé, je pense que c’est Guerschon Yabusele. »

Est-ce que vous êtes en contact entre Français pour vous donner des conseils, ou même avec les Français plus expérimentés ?

Je dirais que c’est un peu compliqué. J’avoue que j’étais plus en contact avec Victor Wembanyama. Pas énormément non plus parce qu’il est aussi occupé, il a sa saison. Pour moi, ça reste compliqué de parler avec les gens, [de communiquer avec d’autres joueurs], Français comme Américain. J’ai beaucoup plus parlé avec les gens de mon équipe, je ne vais pas vous le cacher.

Après, quand j’ai l’occasion, par exemple quand il y a des matchs qui sont contre un Français, si j’ai l’opportunité, j’essaie de parler. La personne avec qui j’ai le plus parlé, je pense que c’est Guerschon Yabusele. J’ai parlé deux matchs avec lui et ça m’a été d’une grande aide. Victor, ça ne s’est fait qu’une fois malheureusement. Comme tout le monde, le fait d’envoyer des messages, tout le monde est assez occupé. Donc c’est assez compliqué de vous cacher que je ne parle pas vraiment avec eux.

Tidjane Salaün et Guerschon Yabusele côte à côte lors d'un match.
Guerschon Yabusele et Tidjane Salaün, des destins liés ? Crédits : Mitchell Leff – Getty Images.

Pour revenir au match d’aujourd’hui, quelles difficultés avez-vous eu contre les Raptors ? Quels ont été leurs points forts ce soir ? Leurs points forts ?

Leurs points forts, c’est qu’ils ont joué avec beaucoup de dureté et beaucoup de pression. Ça a été assez dur de bout en bout, de jouer contre eux. Ça a été un peu notre point faible aujourd’hui. C’est le fait de toute la pression qu’ils ont mis, même sur moi. La preuve, ça a été compliqué à trois points. Je n’ai pas eu vraiment d’opportunité. J’ai plus eu d’opportunité de drive, puisqu’ils défendaient fort sur moi. Ça fait partie du scouting, il faut s’adapter. J’ai envie de dire qu’on a quand même su répondre. On ne s’est pas laissé faire. Mais, on est en NBA, le niveau est assez élevé. Il faut être prêt dès le début.

Moussa Diabaté et Tidjane Salaün, qui font partie des grosses satisfactions de la saison à Charlotte, semblent aussi sages que prometteurs. Chacun concentrés sur leurs progressions respectives, tout en s’entraidant, les deux jeunes français semblent bien partis pour de longues carrières sur les parquets NBA.

Moussa Diabaté : « J’essaie de représenter la France le mieux que je peux »

Déjà, un petit mot sur ta performance du jour, qu’est-ce que t’en as pensé ?

C’était OK. Après, je ne pense pas que c’était mon meilleur match, mais ce n’était pas un mauvais match (9 points et 6 rebonds à 4/6 au tir).

De manière générale, comment tu évalues un peu tes performances depuis ton arrivée aux Hornets ?

Je dirais que ça va. Bien sûr, il y a toujours des axes de progression à faire, mais je dirais qu’à la fin, c’est qu’un match
de basket. Ça veut dire qu’il y aura toujours quelque chose à faire de mieux, mais sinon, je dirais que ça va.

Et justement, tu parles d’axes de progression, pour toi, qu’est-ce que tu dois vraiment améliorer en priorité pour espérer continuer dans cette ligue ? C’est ta troisième année déjà, donc quels sont les actes de progression sur lesquels tu aimerais insister ? 

Tout d’abord, je pense que je vais devoir rester sur mes qualités. Je pense qu’appuyer sur mes qualités, c’est le plus important. Je fais quelque chose qu’il n’y a pas beaucoup de personnes qui font dans cette ligue, donc je vais continuer à faire ça. Et bien sûr, après ça, je pense développer mon jeu offensif. Je pense que ça serait énorme. Et voilà. Après, je pense que si j’ai la capacité d’être « versatile » de chaque côté, en attaque ou en défense, je pense que ça apporte énormément.

Et comment ça s’est passé cette saison avec Tidjane ? Tu as déjà de l’expérience par rapport à lui. Est-ce que tu as joué, peut-être pas un rôle de mentor, mais de bons conseils sur comment ça se passe dans la ligue ?

Oui, de temps en temps, c’est sûr qu’il faut conseiller les petits. Mais bon, après, c’est un gars sérieux. Je pense qu’il sait ce qu’il veut faire et il est déterminé. Et quand quelqu’un est déterminé, il va essayer de faire toutes les bonnes choses, donc il va écouter directement. Il n’y a pas vraiment énormément de conseils à lui donner.

Est-ce que tu as des ambitions par rapport à l’équipe de France ?

Ça serait un honneur s’ils m’invitent. Après, je ne sais pas. Je vais devoir attendre leur appel et on verra bien.

Moussa Diabaté et Tidjane Salaün, qui font partie des grosses satisfactions de la saison aux Hornets, semblent aussi sages que prometteurs. Chacun concentrés sur leurs progressions respectives, tout en s’entraidant, les deux jeunes français semblent bien partis pour de longues carrières sur les parquets NBA.

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