Récemment nommé nouvel entraîneur du Paris Basketball, Tiago Splitter passait pour la première fois en tant que coach du club parisien devant les médias ce midi. Lors de la conférence de presse, le Brésilien a pu aborder plusieurs sujets chauds. Le résumé de celle-ci est à découvrir ici !
Tiago Splitter, un nouvel entraîneur plein d’enthousiasme !
Tiago Splitter a quitté Lille tôt ce matin, où il est assistant pour la sélection brésilienne, pour se rendre à sa première conférence en tant que coach du Paris Basketball. Cette nomination représente pour lui une première expérience en tant qu’entraîneur principal d’une équipe. Un poste qui a rapidement séduit l’ancien intérieur de San Antonio.
« Beaucoup de choses m’ont attiré à Paris. La façon dont l’équipe s’est améliorée sur les dernières années, à l’image du basket français. C’est une des nations qui crée le plus de joueurs NBA, il y a beaucoup de talent ici. C’est ce qui m’a beaucoup intéressé.«
Plus qu’une première expérience en tant qu’entraîneur principal, c’est une première expérience sur un banc en Europe pour lui. Qui plus est, Tiago Splitter n’a pas connu le championnat de France en tant que joueur. Mais ce dernier a hâte de démarrer et ne targue pas d’éloges quant au niveau de la Betclic Élite.
« Je n’ai jamais joué en France, mais j’ai pu affronter des équipes françaises. J’ai joué plusieurs années en Espagne, mais c’est bien différent de la Betclic Élite. Le jeu championnat de France est physique et il y a beaucoup de jeunes talents que nous allons devoir affronter.«
Il n’y a pas que sur le plan personnel que les choses seront nouvelles la saison prochaine pour Tiago Splitter. En effet, son équipe va participer à l’EuroLeague pour la première fois de son histoire. Un grand défi qui est bien loin d’effrayer le nouvel entraîneur du club de la capitale.
« Tout le monde veut coacher en EuroLeague, c’est le plus haut niveau de basket en Europe. Il y a des grands joueurs, c’est très intéressant et c’est une motivation supplémentaire pour moi. »
Pour cette première participation, Paris ne se fixe pas vraiment d’objectif avant le lancement de la compétition. « On abordera la compétition au jour le jour, matchs après matchs. On verra jusqu’où on peut aller. Mais c’est sûr que ça va être dur pour notre jeune groupe » a déclaré Tiago Splitter.
David Kahn, le président du Paris Basketball, en a d’ailleurs profité pour balayer toutes les potentielles inquiétudes qui pourraient survenir quant à un certain manque d’expérience de Tiago Splitter.
« Nous aurions pu recruter un coach plus expérimenté. Mais notre club est encore très jeune, on vient seulement d’avoir six ans et c’est notre première fois en EuroLeague. On peut voir ça de deux manières. Soit on se dit que c’est une jeune équipe qui a besoin d’un entraîneur aguerri et expérimenté. Soit on recrute un jeune entraîneur qui grandit en même temps que l’équipe. »
Le président du club a donc préconisé la deuxième option.
Même si les nouveautés semblent s’enchaîner pour Tiago Splitter, l’EuroLeague n’en est pas une pour le sud-américain. Effectivement, ce dernier connaît bien les rouages du basket européen grâce à ses sept saisons passés au Baskonia, où il atteint plusieurs fois le final four de la compétition. Il nous dévoile la clé de la réussite en EuroLeague selon lui.
« Il faut être prêt mentalement, c’est la clé. On va affronter de grosses équipes comme le Panathinaikos et le Real Madrid, si on fait la moindre erreur, on peut perdre le match là-dessus. C’est une ligue avec beaucoup de talents et on se fera punir à la première occasion.«
De plus, ses nombreuses années passées en NBA, que ça soit en tant que joueur ou qu’assistant coach, lui ont permis de côtoyer de très grands entraîneurs. Interrogé sur ses modèles au poste de coach, Tiago Splitter a donné la réponse à laquelle tout le monde s’attendait.
« Le coach que je respecte le plus, c’est Gregg Popovich. Pour la manière dont il gérait ses groupes de joueurs. Comment il se connectait avec eux, sur et en dehors du terrain. J’ai aussi eu d’autres expériences avec de grands noms comme Mike D’Antoni, Kenny Atkinson, Jacque Vaughn ou encore Ime Udoka à Houston. Avec lui, on a fait passer l’équipe de 22 à 41 victoires en un an. C’était fou à vivre.«
Grâce aux moments passés aux côtés de toutes ces légendes, Tiago Splitter a bien compris le fonctionnement du basket américain. Mais comme on le dit souvent, le basket FIBA est bien différent de celui pratiqué en NBA. Nous avons pu en parler avec le nouveau coach parisien après sa conférence de presse.
« En NBA, c’est beaucoup de un contre un. Les règles permettent aux joueurs de rester dans la raquette, donc le jeu est assez écarté et beaucoup basé sur l’extérieur. En FIBA, tu ne peux pas faire ça. Le ballon bouge plus en Europe, c’est comme ça que les joueurs ont appris à jouer. Les systèmes sont plus longs et il n’y a pas les mêmes schémas défensifs qu’aux États-Unis. C’est différent, mais bon, ça reste le même sport, c’est du basket.«
Jeux Olympiques, Spurs, transferts, tout le reste a été abordé !
Parmi les sensations du Paris Basketball la saison passée, Nadir Hifi s’est fait une place de choix dans l’effectif parisien. Non retenu par Vincent Collet pour les Jeux Olympiques, le natif de Strasbourg s’est alors rendu en Summer League où il a été très bon et pourrait être conservé en NBA. Mais selon David Kahn, Nadir Hifi sera bien de retour à Paris.
« Il est sous contrat. Donc oui, il sera de retour. À moins que vous sachiez quelque chose que l’on ne sait pas. […] Nadir sera de retour. J’ai discuté avec lui sur les deux dernières semaines et je crois que toi (Tiago Splitter) aussi tu lui as parlé.«
Même si cette déclaration n’officialise en rien un retour de Nadir Hifi au club, elle montre bien la position des dirigeants parisiens sur le dossier. Ils comptent toujours sur le meneur de 22 ans la saison prochaine. Par contre, le président du club a annoncé le départ de deux joueurs qui vont quitter le groupe cet été, et sur lesquels Tiago Splitter ne pourra donc pas s’appuyer.
« Gauthier Denis est en fin de contrat et va chercher un club où il peut bénéficier de plus de temps de jeu. Et Mehdy Ngouama va aussi quitter le club pour signer à Bourg-en-Bresse. On s’attend à ce que le reste de nos joueurs continuent avec nous l’année prochaine. »
Après les questions sur la saison prochaine, Tiago Splitter a pu revenir sur ses belles années passées aux Spurs de San Antonio, où il remporte notamment un titre de champion NBA en 2014. Ce dernier a partagé son ressenti sur cette équipe légendaire et nous a fait part de ses relations avec sans anciens coéquipiers Français.
« Personne n’avait d’égo à San Antonio, je suis passé d’être la première option de mon équipe en Espagne à un rôle plus collectif. Pop m’a tout de suite dit : “ici, tu vas passer la balle”. Tony Manu et Tim s’en fichaient des stats, seule la victoire comptait. […] Je parle toujours avec Tony (Parker), il a été un des premiers à m’envoyer un message après mon arrivée à Paris. Nando (De Colo), je lui parle un peu moins, et je suis toujours en contact avec Boris Diaw que j’aime beaucoup. J’ai de bonnes relations avec les Français.«
Mais, dans peu de temps, Tiago Splitter va devoir passer outre ses bonnes relations avec ses citoyens Français préférés. En effet, le Brésil et l’équipe de France vint s’affronter pour leurs entrées en lice respectives aux Jeux Olympiques. Un match que le sélectionneur adjoint du Brésil attends à la fois avec impatience et appréhension.
« On sait qu’ils viennent de perdre quatre matchs de suite, mais ils vont forcément se remettre à gagner à un moment. On espère que ça ne sera pas contre nous. Mais ils ont une super équipe, surtout en défense. On sait déjà qu’on n’est pas aussi grands qu’eux, mais on va utiliser notre vitesse pour les surprendre. On verra. Mais ça sera un match compliqué. »
Face aux médias pour la première fois depuis son arrivée à Paris, Tiago Splitter a fait preuve de beaucoup de sérénité. La stratégie du club est claire, l’installer durablement sur le banc et le faire grandir en même temps que ses joueurs à partir de la saison prochaine. Avec ce nouvel entraîneur, l’équipe a tout pour réussir en EuroLeague l’année prochaine.