Stephon Castle conseillé par Gregg Popovich.

Stephon Castle, le deuxième OVNI des Spurs

Quand on parle des Spurs en France, tout le monde pense à Wemby. On en oublierait presque que San Antonio a choisi, cet été, un deuxième diamant brut : Stephon Castle. Le quatrième choix de la Draft 2024 forme déjà, avec Victor Wembanyama, un des jeunes duos les plus excitants de la ligue.

Recrue 5 étoiles au lycée, Stephon Castle ne sort pas de nulle part, et était attendu au tournant à l’université. Du côté des champions en titre de UConn, le jeune arrière s’impose dans le cinq de départ dès son année de freshman (= saison rookie, en NCAA). Là-bas, il attire les regards des nombreux scouts NBA du pays. Il faut dire que son profil avait déjà de quoi faire baver pas mal de franchises.

L’archétype du combo guard moderne, à peu de choses près

Commençons par son plus gros point fort, la défense. Du haut de son mètre 98, le natif de Covington est plus grand que la plupart des extérieurs auxquels il doit faire face. Ajoutons à cela des appuis d’une grande qualité et une envergure de 2m06, et on obtient un des tout meilleurs défenseur de la cuvée 2024.

Des énormes qualités qu’il a prouvées sur ce début de saison, notamment face aux Warriors de Stephen Curry, que le rookie a muselé lors de leur première (et seule) rencontre. Sur les huit minutes où Stephon Castle a défendu sur le double MVP, le “Chef” a été limité à trois petits points, et seulement trois tirs tentés.

De l’autre côté du terrain, le jeune prodige assure aussi. Son intelligence lui a permis de se fondre très rapidement au sein du collectif de San Antonio. Avec Chris Paul et Gregg Popovich à la baguette, le temps d’adaptation n’a pas été long. À tel point qu’à tout juste 20 ans, le rookie est déjà un indispensable de l’effectif des Spurs. Grâce, entre autres, à des coupes très bien senties, il est le cinquième meilleur scoreur de l’équipe.

De plus, Stephon Castle est doté d’une détente impressionnante, qui fait de lui une vraie machine à highlights lorsqu’il fonce vers le cercle. Ce qui lui a valu une sélection au Duk Contest du All-Star Game à venir. Par ailleurs, alors que sa capacité de création offensive était l’un des gros questionnements le concernant, le rookie progresse dans ce secteur. En effet, il réussit plus de tir à deux points lorsqu’il se crée ses tirs lui-même (52%) que lorsqu’on lui envoie la gonfle (48%). 

Une palette bien fournie donc, et dont le potentiel a séduit les Éperons. Choisi en quatrième position par les Spurs, Castle avait tout d’un petit reach, d’après la dernière Mock Draft d’ESPN qui l’annonçait dixième. Un pari de la franchise texane ?

Pas vraiment, puisque l’ancien Huskies avait tout ce qu’il fallait pour répondre aux besoins de San Antonio. Ceux d’ajouter un guard, excellent défenseur et capable de jouer le rôle de facilitateur en attaque. D’autant plus que, malgré ses allures de meneur, Stephon Castle peut très bien glisser au poste 2. Comme il l’a fait à UConn avec Tristen Newton, et comme il est utilisé cette année au côté de Chris Paul.

S’il est loin d’être un handicap en attaque, le shoot de Stephon Castle laisse tout de même à désirer. Ce qui constituait les principales inquiétudes des scouts à son égard. Des préoccupations justifiées, tant le shoot est devenu un aspect fondamental du jeu en NBA, en particulier pour un arrière, poste qui shoote le mieux de toute la ligue (37.1% en moyenne).

Le moins qu’on puisse dire, c’est qu’en tournant à moins de 26% de réussite derrière l’arc, le rookie ne rassure pas encore. Mais pas de quoi s’alarmer selon CP3, qui mettait déjà en avant l’éthique de travail et le talent du prodige de 20 ans, avant même son premier match dans la Grande Ligue.

Steph (Castle) est tellement fort… Le niveau de confiance qu’il affiche est très beau à voir et ça ne s’obtient qu’avec un travail acharné… Il est immensément fort, c’est cool à voir, et c’est une bonne chose pour nous.« 

Chris Paul

Suffisant pour viser le Rookie de l’Année ?

Avec la blessure de Jared McCain, la course au Rookie de l’Année a été totalement relancée. Un coup dur énorme pour Philadelphie, mais qui fait les affaires des autres rookies, dont Stephon Castle, qui se classe actuellement deuxième à la course au ROY. Une place bien méritée pour celui qui est à la fois troisième scoreur et passeur des rookies, parmi ceux qui sont encore en course pour le trophée.

Au-delà des statistiques, c’est surtout l’impact qu’a déjà Stephon Castle sur la réussite collective des Spurs qui pourrait le faire grimper au classement. Notamment dans les fins de matchs chaudes, lors desquelles les Spurs ont souvent du mal cette saison, avec seulement 41% de victoires. Dans ces situations, le rookie n’a pas froid aux yeux, et son staff lui fait d’ores et déjà bien confiance. Quatrième rookie le plus utilisé de la ligue dans le quatrième quart cette saison, Castle revêtit à merveille sa cape de facilitateur et de gros défenseur.

D’ailleurs, les offensive et defensive rating de ce dernier sont supérieures à sa moyenne dans le quatrième quart-temps. Symbole du bien qu’il fait aux Spurs dans ces situations. Malgré cet apport bénéfique, ses lacunes au shoot forcent parfois Gregg Popovich et Mitch Johnson à se passer du rookie en fin de match. Comme ce fût par exemple le cas lors du Christmas Game face aux Knicks, où Castle n’a pas joué la moindre minute dans le quatrième quart-temps. Raison pour laquelle il cherche à s’améliorer, et commence même à progresser dans ce domaine.

Stephon Castle pointe le doigt vers la caméra après son gros dunk faec aux Knicks lors du Christmas Day.
Stephon Castle nous avait gratifié d’un énorme dunk lors du Christmas Day face à New York (défaite 117-114). Crédits : Seth Wenig – AP.

Pour cela, il a la chance d’évoluer au côté d’un extraterrestre. Grâce à l’intimidation créée par Victor Wembanyama, Stephon Castle se retrouve très souvent tout seul derrière l’arc, et a pu montrer qu’il était capable de rentrer de tels tirs. Par exemple, l’arrière a tourné à 37.5% de réussite à 3 points sur une série de neuf matchs cette saison.

Un pourcentage bien au-delà des attentes qui pourrait faire de Stephon Castle une arme létale pour les Spurs s’il arrive à être plus régulier, ce qui va être un enjeu majeur de son développement.

Autre facteur qui va favoriser son apprentissage, sa complicité avec Wemby. Les deux prodiges s’entendent à merveille sur le parquet, et s’échangent presque autant de passes décisives l’un à l’autre. Stephon Castle profite de l’attention suscitée par le Français pour couper.

Souvent servi dans cette situation, le jeune arrière tourne à plus de 58% de réussite au tir à 2 points sur les passes de Victor. Un duo si efficace qu’un surnom lui a déjà été attribué, la « Zone 51 », un tandem d’O.V.N.I. qui va faire tourner bien des têtes dans la Conférence Ouest.

Stephon Castle et Victor Wembanyama se checkent après un panier.
La Zone 51 fait déjà trembler les défenses. Crédits : Jesse D. Garrabrant – Getty Images.

Cela ne fait déjà plus aucun doute, San Antonio a récupéré un deuxième talent exceptionnel de suite à la Draft. Excellent défenseur, attaquant intelligent et utile en fin de match, le jeune arrière se positionne très bien dans la course au Rookie de l’Année, qui pourrait être de nouveau remporté par un joueur des Spurs. Avec une complicité naissante entre lui et Wemby, il ne fait aucun doute que Stephon Castle va être une des pièces majeures du projet de la franchise texane.

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