Après leur élimination en demi-finale de la Leaders Cup, Saint-Quentin Basket-Ball ne concourt plus que pour les play-in dans le championnat de Betclic Elite.
Avec deux défaites en moins d’une semaine, en Coupe de France et en Leaders Cup, le club axonais n’est en lice dans aucune des compétitions auxquelles il était inscrit en ce début de saison. Malgré des espoirs en Ligue des Champions, qui les avaient amenés au dernier round du play-in, les hommes de Julien Mahé ont échoué face au club turc du Galatasaray. Pourtant, Saint-Quentin déjoue les pronostics et surprend agréablement cette saison.
Le SQBB pratique un basket alléchant, accompagné par un public attachant et surtout ardent. Ici, au Palais des Sports Pierre Ratte, la parole est d’or et le silence est d’argent.
Marqué par un bon début de saison, ouvert par un succès face à Monaco, Saint Quentin s’est confronté pour la première fois de leur histoire, à la Ligue des Champions. La compétition débute de la meilleure des manières avec une nette victoire face aux Grecs de Kolossos H Hotels, 84-54. Bien qu’estimé comme «très interessant pour la suite de la compétition » par l’entraineur, ce résultat s’est suivi de 3 défaites consécutives à l’échelle européenne ; de quoi refroidir les ardeurs dans les Hauts-de-France.
Une ascension vers les sommets
Il y a peu, en 2019, Saint Quentin évoluait en National 1, la 3 ème division française. A l’aune d’une saison 2018-2019 dominée mais marquée par des playoffs compliqués, la victoire face au Havre en playoffs confirme la montée en Pro B. Les Blancs et Bleus se sont subséquemment installés tel un candidat très sérieux à la montée en première division dès leur seconde saison en Pro B. Signé en 2020, l’arrivée de l’ancien coach du BCM Gravelines-Dunkerque, Julien Mahé apporta un nouveau souffle à cette équipe, à peine revenu au second échelon du monde professionnel.
A l’issue de sa première saison complète dans un nouveau département, l’homme de Carhaix-Plouguer (Bretagne) obtient le titre de meilleur entraineur de la saison de Pro B, trophée qu’il acquiert à nouveau en 2023, lors de la montée en Betclic Elite. 2023 marque surtout l’impressionnant avènement des Phénix en première division française. Après 30 ans d’absence, et 50 ans d’existence, le Saint-Quentin Basket Ball grimpe à nouveau sur la plus haute marche du basket français.
Pour son premier exercice, à la tête du SQBB, en Betclic Elite ; Julien Mahé emmène le plus petit budget du championnat à la Leaders Cup. Un résultat « inespéré mais mérité » selon le tacticien breton. Peu après, le club annonce sa prolongation, poursuivant l’aventure jusqu’en 2026. Les Axonais souhaitent « continuer à faire grandir le club autour de (leurs) valeurs communes » indiqua le président du club, Laurent Prache.
Depuis, Saint Quentin s’est qualifié pour la ligue des Champions grâce à une excellente 6 eme place décrochée, parachevant un tonitruant retour parmi l’élite.
« Trop d’inconstance »
Fort de succès face à Monaco et Nanterre, le SQBB impose systématiquement un défi de taille à ses adversaires. « Une très belle équipe dans une salle très chaude », qualifiait Pierric Poupet. Cependant, un point noir subsiste pour les Phénix : une « inconstance (les empêchant de) rivaliser sur la durée ». Parfois, comme lors de leur défaite face à Bourg, ils peuvent manquer « de lucidité et de maturité. ». De surcroit, ils concèdent fréquemment des défaites de justesse, incapables de prendre l’avantage dans les moments décisifs
À l’image de leur jeune et talentueux meneur, observé par la planète entière, Nolan Traoré. Bien qu’encore très jeune, le joyau axonais chute dans les prédictions de la Draft 2025. Alors qu’il était initialement annoncé dans le top 5 en début de saison, il se place dorénavant à la fin de la loterie. Pour cause, une irrégularité flagrante et une dureté remise en cause. Malgré ses 18 ans, son efficacité et son leadership sont très souvent questionnés par les scouts.

Une défense au centre du jeu
La seconde meilleure défense du championnat fait de ce compartiment une partie intégrante de son identité. Déjà évoqué par Julien Mahé a l’aune de leur accession à l’élite, le tacticien breton faisait de la défense la pierre angulaire de son système, essentielle à la survie de l’équipe. « En élite, si on défend bien, on peut survivre ». Pour ce faire, il a été déniché des « guerriers, des garçons prêts à défendre dur », a l’image du meilleur rebondeur du championnat, Dominik Olejniczak.
Pour sa seconde saison en Bleu et Blanc, le pivot polonais ne cesse de progresser sous la houlette de son coach qui le qualifie de « joueur intérieur solide, mobile, efficace et qui a toujours l’envie de progresser. » Avec ses 7,8 rebonds par match, il domine dans la raquette et rassure ses coéquipiers. Bien aidé par son acolyte, William Pfister, le SQBB est la 3ème équipe qui prend le plus de rebonds offensifs du championnat.
Si nous voulons rester à ce niveau, cela passe par une défense à toute épreuve. Regardez le bas du classement, toutes les formations ont les défenses les plus poreuses. Notre salut ne peut venir que de cela. Je veux des guerriers, des garçons prêts à défendre dur. Tant que nous défendrons comme cela, il ne nous arrivera rien de mal.
En ne concédant -que- 78,8 points par match, Saint-Quentin se classe comme la seconde meilleure défense du championnat, derrière l’ogre Monégasque. Cette suprématie leur permet d’obtenir des résultats convaincants, notamment face à Strasbourg, où les Saint-Quentinois « sont restés dans le match grâce à leur solidité défensive » assurait Julien Mahé.
Aujourd’hui, les Phénix sont à la 7 ème position du championnat, synonyme d’une place pour les play-in ou au mieux, en playoffs. Cette qualification leur permettrait, à minima, de retrouver la même position que la saison passée ; marquée par une élimination au premier tour 2-0 contre l’Asvel. Avec une équipe plus expérimentée et un meneur qui a une cote à faire grimper, le rêve de playoffs est permis dans l’Aisne, l’occasion de marquer une nouvelle page dans l’histoire de Saint-Quentin.