Cade Cunningham est un beau MIP, mais cette saison, une pléthore de joueurs aurait pu prétendre à ce trophée tant ils sortent de nulle part ou reviennent de loin. Alors que certains noms évidents se dégagent pour les saisons à venir, mettons nous en mode hipster et intéressons-nous à trois joueurs qui vont progresser sans que vous ne vous y attendiez.
Le trophée du MIP repose en grande partie sur la subjectivité des votants. S’il récompense officiellement un joueur ayant franchi un cap significatif, la notion même de progression varie selon les critères de chacun. L’évolution statistique, l’augmentation des responsabilités et la régularité sont des éléments déterminants, mais la frontière entre une explosion attendue et une progression surprenante reste mince.

Cette saison, Cade Cunningham est favori, mais son ascension était prévisible pour un premier choix de draft en 2021. À l’inverse, des joueurs moins médiatisés comme Norman Powell ou Christian Braun affichent une progression notable, bien que leur candidature soit largement ignorée dans la course au trophée.
Cet article existe ainsi afin de pallier cette, légère mais assumée, frustration que l’on anticipe déjà pour la saison prochaine. Voici donc trois joueurs dont la progression en 2025/2026 va vous surprendre.
Dalen Terry

Petit à petit, Chicago a compris : sign-and-trade de DeRozan cet été, départ de Zach LaVine cet hiver… Même si aucune porte de sortie n’a pu être trouvée pour Nikola Vučević à la deadline, la reconstruction tant attendue semble bel et bien démarrée.
Dans ce contexte, et avec un potentiel (et espéré) départ de Billy Donovan, Dalen Terry pourrait tirer son épingle du jeu. Sélectionné en 18e position de la draft 2022, il n’a jamais bénéficié d’un temps de jeu stable, ses opportunités dépendant des absences de LaVine, DeRozan ou Patrick Williams.
On parle d’un ailier de seulement 22 ans, capable de dépanner à l’arrière, mais dont la taille et l’envergure (2,13 m) correspondent davantage au poste 3. Pour sa troisième saison, il ne bénéficie pas encore des bons systèmes : il se classe dans le 29e centile des joueurs utilisant des systèmes pour un tir, ce qui se traduit sur le parquet. Souvent intelligemment placé, il pourrait profiter de bien plus de munitions, notamment à longue distance, et la confiance suivrait naturellement.
Avec un Coby White qui commence à être trop fort pour une reconstruction, un Nikola Vučević en quête d’une dernière danse dans une équipe compétitive et un Patrick Williams qui semble devoir changer d’air, des tirs vont se libérer à Chicago. Sur le papier, une attaque bien menée par Josh Giddey, entouré de deux ailiers comme Matas Buzelis et Dalen Terry, pourrait offrir un nouveau visage aux Bulls.
De plus, Dalen Terry est un ailier à l’instinct de meneur, un poste qu’il occupait à l’université d’Arizona, et montre des flashs intéressants à la création pour les autres. Une base offensive prometteuse et un physique qui pourrait s’avérer redoutable en défense, si Chicago fait les bons choix et que le joueur progresse dans la bonne direction, alors oui, Dalen Terry peut devenir un élément important de la reconstruction tant attendue des Bulls mais saura-t-il saisir cette opportunité et devenir le candidat surprise au MIP 2026 ?
Davion Mitchell
Depuis le départ de Jimmy Butler, le Heat est dans une période compliquée. L’équipe floridienne a enchaîné 10 défaites consécutives, bien rattrapées depuis par 6 victoires qui ont fait du bien aux petits protégés d’Erik Spoelstra. C’est dans ce climat instable que Davion Mitchell est arrivé en provenance de Toronto, dans un échange avec PJ Tucker et un second choix de draft 2026.

Davion Mitchell a déjà 294 matchs au compteur, avec une réputation et un rôle bien défini : celui d’un spécialiste défensif. Depuis son arrivée et ses premiers matchs en Floride, « Off Night » tourne à ses meilleures moyennes à la passe (5,1 passes décisives/match), mais surtout aux tirs à trois points en tournant à 47,5 % même sur un faible volume.
Alors que Miami est à la croisée des chemins, Davion Mitchell pourrait bien être l’une des réponses à ce brouillard qui plane sur la franchise. Il peut être ce liant entre un Tyler Herro et sa saison de All-Star/MIP qui attendra tout de même confirmation et un Bam Adebayo dont on peut espérer une campagne offensive moins laborieuse que celle qu’il traverse actuellement.
Grâce à un nombre de passes décisives intéressant pour un joueur qui peut être le troisième porteur de balle, voire le deuxième si Adebayo est dehors, à un pourcentage à trois points dont on peut attendre une stabilisation mais aussi à une mentalité qui va parfaitement s’intégrer dans la Heat Culture, le meneur de jeu de 26 ans est peut-être à l’aube de sa meilleure saison tant statistique que dans la confiance en son jeu. Un élément essentiel qui avait pu lui porter préjudice notamment dans ses premières années à Sacramento.
Certes, il ne franchira probablement pas la barre des 20 points par match, mais pourquoi ne pas imaginer une trajectoire à la Dyson Daniels version 2026 ? Davion Mitchell a déjà la base défensive, la mentalité d’un pitbull et un contexte qui peut lui être favorable. Sur le papier, il a clairement un profil crédible pour s’inviter dans la course au MIP 2026.
Brice Sensabaugh
Cette saison, les Cavs affichent un bilan impressionnant de 64 victoires pour 18 défaites. Inversez les matchs remportés et perdus (et une défaite supplémentaire) et vous avez le triste bilan de la franchise du Utah Jazz.
C’est dans ce projet quelque peu déprimant qu’évolue le dernier joueur de cette sélection : Brice Sensabaugh. Sophomore, il est, parmi les trois, celui qui affiche les plus grosses moyennes de points, et pourtant il sort du banc la plupart du temps (il n’a débuté que 10 matchs sur les 66 qu’il a joués).

Brice Sensabaugh est un scoreur né : il drive efficacement vers le cercle grâce à son physique imposant, possède un bon mid-range et a bien progressé derrière l’arc. Un scoreur triple niveau, comme en témoigne la shot chart de sa saison 2024-2025.

Ce tir à trois points, qui lui faisait défaut dans sa saison rookie avec seulement 34 paniers rentrés de loin pour 115 tentatives, a été corrigé grâce à une mécanique qui s’est affinée et une confiance grandissante après une saison rookie tronquée par des petits pépins physiques.
Ce qui est le plus prometteur pour ce joueur, c’est sans doute son intelligence de jeu. Comme dit plus haut, il possède un physique imposant de 106 kilos et sait s’en servir intelligemment. Bonne gestion des contacts, explosivité en transition bien dosée, il s’associe bien avec la pile électrique en pénétration qu’est Isaiah Collier.
Reste une question en suspens : son poste. S’il peut évoluer au poste 3, il pourrait y avoir un embouteillage si Utah choisit de développer Cody Williams et que Taylor Hendricks revient bien de sa blessure.
Il serait ainsi le joueur à positionner en tant que poste 2. Cela offrirait un bel équilibre aux côtés d’Isaiah Collier, plus gestionnaire et capable d’impacter des deux côtés du terrain, tout en permettant à Taylor Hendricks de revenir au poste 3 si Markkanen est aligné comme ailier fort.
La franchise de Salt Lake City a encore du tri à faire cet été sur les cas Colin Sexton, Lauri Markkanen et Jordan Clarkson, des joueurs qui prennent des minutes au joueur de 21 ans. Soyons clairs : si la place lui est faite et que Will Hardy trouve le bon équilibre avec Isaiah Collier, Taylor Hendricks et le futur rookie attendu, Brice Sensabaugh aura des munitions, beaucoup de munitions.
Un scoreur en confiance, avec du temps de jeu et des responsabilités, peut vite exploser, demandez à Brandon Ingram et sa campagne de MIP 2019-2020.
Trois joueurs, trois histoires, trois profils différents évoluant dans des contextes tout aussi éloignés. Pourtant, ils présentent tous un beau pédigrée pour une saison de MIP en 2025/2026. D’autres joueurs auraient pu être mentionnés et une partie 2 n’est pas à exclure. Mais ces trois-là sont à surveiller, et un trophée de la meilleure progression ne serait que justice pour un lauréat qui perd de plus en plus de sens au fur et à mesure des années.