Entre ambitions de titre pour les Mavs, volonté de retrouver leur rang pour les Grizzlies, espoir d’éviter le play-in pour les Pels et de l’accrocher pour les Rockets et les Spurs, les objectifs varient énormément. Alors à quoi ressemblerait une saison parfaite pour les équipes de la Division Southwest?
Cet article a été écrit par Raphaël de Moura.
Dallas Mavericks : la magie au sommet
La saison 2023-24 des Dallas Mavericks aurait pu sortir tout droit d’un article comme celui-ci. Luka Dončić a été historique, un pivot rookie capable de contribuer instantanément, des trades décisifs et un run de playoffs auquel personne ne s’attendait. Malheureusement, le dénouement a été cruel pour les Mavs.
Cette saison, les Texans veulent montrer qu’ils sont capables de reproduire leur domination de la dernière postseason et s’imposer comme une des trois meilleures équipes de l’Ouest. En régulière, Jason Kidd et ses hommes déroulent au rythme de 58 victoires et décrochent la place de numéro 1 de leur conférence.
Luka Dončić est à nouveau All-Star, All-NBA first team et remporte également son premier trophée de MVP. Kyrie Irving est lui aussi All-Star et reçoit quelques considérations pour le titre de Clutch Player Of The Year. Autour d’eux, Klay Thompson se régale des espaces générés par Luka et tire à 41% de loin, la défense reste sur la lancée de la postseason grâce aux contributions de Dereck Lively, Daniel Gafford, PJ Washington et Naji Marshall.
Une fois en playoffs, les deux premiers tours sont une formalité pour Dallas. Une fois aux portes des Finales NBA, c’est Denver qui se dresse face aux Mavs. Dans un duel de MVP, les Mavericks s’imposent au terme de 7 matchs dantesques avec 44 points 11 rebonds et 8 passes de Luka pour clore la série.
C’est à nouveau Boston qui attend Dallas. Avec un an d’expérience supplémentaire et un effectif se connaissant mieux, les Mavericks triomphent pour la deuxième fois de leur histoire, 14 ans après l’épopée de 2011. Luka survole la série, remportant le Finals MVP grâce à 31 points 8 rebonds et 10 passes décisives de moyenne au cours de 6 matchs. Mavericks et Celtics sont désormais à égalité en Finales NBA, une belle rivalité semble se profiler pour la fin des années 2020.
New Orleans Pelicans : l’oiseau prend son envol
Pour NOLA, le sujet reste toujours le même depuis près de trois saisons : la santé de ses deux jeunes stars. Zion Williamson et Brandon Ingram n’ont pour l’instant pas réussi à exploiter leur potentiel en tant que duo. Cette intersaison a permis aux Pelicans de récupérer l’ex All-Star Dejounte Murray pour renforcer leur poste de meneur.
Pour la première fois depuis la saison 2020-21, Zion Williamson joue une saison sans blessures et fait à nouveau l’étalage de son immense talent. L’ailier fort est All-Star pour la deuxième fois de sa carrière, All-NBA third team pour la première fois et enregistre des moyennes records dans toutes les catégories statistiques.
Son compère Brandon Ingram est lui aussi en bonne santé et réalise encore une belle saison au scoring, augmentant son volume de loin avec une belle efficacité. CJ McCollum, Jordan Hawkins et Trey Murphy III restent d’excellents snipers, shootant respectivement à 38%, 41% et 39% à trois points.
Autre ailier longiligne chez les Pelicans, Herb Jones devient le meilleur défenseur extérieur de la ligue sans contestation, encore une fois All-Defensive first team tout en étant capable de punir à longue distance.
New Orleans se qualifie en playoffs à la 5ème place, cette fois avec leur franchise player disponible. Pour ses débuts en postseason, Williamson ne fait qu’une bouchée de la raquette des Grizzlies, il est trop explosif et trop rapide pour Jaren Jackson Jr et Zach Edey. Ja Morant ne peut rien faire face à la longueur de Herb Jones et les Pels s’imposent en 6 matchs.
En revanche, au deuxième tour face aux Nuggets, l’expérience du champion NBA 2023 s’avère trop dure à gérer pour les jeunes Pelicans. Zion fait taire toutes les questions sur sa fiabilité et, malgré son jeune âge, a montré qu’il pouvait performer en playoffs.
Houston Rockets : viser les étoiles
La fin de saison dernière a presque vu les Rockets rattraper le wagon du play-in grâce à une série de 11 victoires de suite menée, en partie, par les performances de leur arrière Jalen Green. Cette saison, le deuxième choix de la Draft 2021 montre enfin qu’il est capable de régularité sur la durée, il atteint les 23 points par match. Son compère de Draft, Alperen Şengün , continue sur sa lancée de l’année dernière. Il obtient sa première sélection All-Star et est encore mentionné dans la discussion du MIP.
Autour de leur duo, les Rockets de Ime Udoka forment une défense féroce sur laquelle beaucoup d’équipes se cassent les dents. Dillon Brooks et Tari Eason sont collants et agaçants au possible. Amen Thompson est presque sans égal en termes de vitesse et de capacités athlétiques et Jabari Smith Jr s’avère capable de tenir des pivots à l’intérieur et de suivre des arrières sur le périmètre.
Tout ce beau monde peut s’appuyer sur les présences rassurantes des vétérans Jeff Green, Fred VanVleet et Steven Adams. Même le rookie Reed Sheppard fait des siennes. Malgré un rôle limité, il montre déjà son talent et son tir à 3 points d’élite.
Cette fois-ci, les Rockets sont bien installés dans le play-in et atteignent même les playoffs après s’être défaits de leurs meilleurs ennemis, les Warriors. Au premier tour, ce sont les Nuggets qui attendent les joueurs d’Ime Udoka. Nikola Jokic et Jamal Murray contre Alperen Şengün et Jalen Green, le présent contre le futur.
Malheureusement pour Houston, le futur est encore hors de portée pour l’instant. Les Rockets volent un match grâce à 66 points du duo Şengün/Green mais c’est insuffisant, Denver s’impose en 5 matchs maîtrisés. La fin peut paraître amère mais les fans de H-Town peuvent attendre la saison suivante avec plus d’excitation que jamais.
Memphis Grizzlies : reprendre l’ascension
La saison 2023-24 des Memphis Grizzlies a été tout l’inverse de ce que pourrait être l’exercice à venir. Ja Morant a été suspendu 25 matchs, n’est revenu que pour se blesser au bout de 9 matchs, lors desquels il avait rappelé au monde tout son talent. Cette fois, il aura toute la saison pour le faire. Les Grizzlies sont enfin en bonne santé, même le jeune GG Jackson se remettra sans encombre de sa blessure qui l’écarte pour le début de la saison.
Memphis redevient sans tarder une des toutes meilleures défenses de NBA grâce à ses deux ex-DPOY Jaren Jackson Jr et Marcus Smart. Aux côtés de leur ailier fort, les Grizzlies profitent également du grand Zach Edey qui devient, dès sa première saison, un titulaire pour l’une des meilleures équipes de la Conférence Ouest. Ja Morant ne sera pas le seul All-Star du Tennessee pour 2025, car Desmond Bane explose enfin aux yeux du grand public.
Après être resté sous les radars en raison des blessures et du manque de résultats de Memphis, l’arrière de 26 ans réalise sa meilleure saison en carrière à raison de 25 points, 5 passes décisives et 5 rebonds par match à 40% à trois points. Morant est sélectionné pour la All-NBA second team, Smart et JJJ sont tous deux sélectionnés pour la All-Defensive second team également.
De retour en playoffs avec l’avantage du terrain, les Grizzlies ne font qu’une bouchée des Kings au premier tour et s’offrent un duel en demi-finale de Conférence contre le Thunder. Ja Morant face à Shai Gilgeous-Alexander, deux équipes jeunes et menées par un meneur superstar. Au bout de 7 matchs intenses, OKC s’échappe de peu grâce à son banc supérieur. Memphis échoue encore une fois en demi-finale, mais là où une partie de l’Ouest commence à vieillir, les oursons, eux, ne font que grandir.
San Antonio Spurs : Alien Superstar
Peu de supporters sont aussi excités pour la saison prochaine que ceux de San Antonio. Mais les suiveurs assidus de la franchise du Texas ne sont pas les seuls à être intrigués pour la deuxième saison des Spurs depuis l’arrivée de Victor Wembanyama. L’arrivée des vétérans Chris Paul et Harrison Barnes démontre la volonté de San Antonio d’être une équipe sérieuse et en mesure de potentiellement s’immiscer dans la bataille pour le play-in, voire pour les playoffs.
Wemby confirme le potentiel inédit qu’il possède des deux côtés du terrain et s’améliore dans presque toutes les catégories statistiques. Sans limites de minutes, Victor Wembanyama réalise une saison régulière à 26 points 13 rebonds et 5 passes décisives par match. L’apport de Chris Paul à la mène et sa progression naturelle lui permettent de véritablement débloquer son jeu offensif.
Le pivot français devient All-Star pour la première fois de sa carrière, accroche une All-NBA second team, une All-Defensive first et son premier titre de DPOY. Au-delà de ce phénomène venu d’un autre univers, l’ensemble de l’effectif des Spurs progresse par rapport à l’exercice précédent.
Devin Vassell devient un scoreur régulier qui dépasse enfin les 20 points par match. Stephon Castle dans un rôle réduit se montre toutefois capable de contribuer immédiatement. Malgré tout, l’Ouest reste l’Ouest et San Antonio se retrouve au play-in.
Au bout d’un match d’anthologie face à Sacramento, les hommes de Gregg Popovich se qualifient et retrouvent les playoffs après 6 ans d’absence. Dès sa deuxième saison en NBA, Victor Wembanyama a l’opportunité de faire l’étalage de son talent lors des matchs à enjeu. Malheureusement pour lui et ses coéquipiers la marche est encore un peu haute face aux Nuggets, les Spurs sont éliminés en 6 matchs mais toute la ligue est prévenue, une grande ombre de 2m24 plane sur elle.