Dans un Conférence Ouest toujours plus exigeante, les Clippers, les Suns, les Lakers, les Kings et les Warriors nourrissent tous des ambitions. Néanmoins, pour certaines de ces équipes, la réalité pourrait être différente. Dans un monde idéal, mais malgré tout réaliste, à quoi ressemblerait la saison parfaite pour les équipes de la Division Pacific?
Cet article a été écrit par Raphaël de Moura.
Los Angeles Clippers : la fin de l’ère Kawhi
Cet été fut mouvementé pour la franchise de Los Angeles. Paul George s’en est allé et les Clippers ont définitivement quitté le Staple Center pour l’Intuit Dome. Pour entamer cette nouvelle page de leur histoire, les Clippers comptent dorénavant sur le duo James Harden/Kawhi Leonard pour les amener le plus loin possible.
Dans une Conférence Ouest toujours plus relevée, les Clipps se défendent mieux qu’attendu, Harden et Kawhi sont épargnés par les blessures et produisent encore à un niveau de All-Star. Tyronn Lue continue d’être l’un des meilleurs tacticiens de NBA, Norman Powell est l’un des meilleurs sixièmes hommes de la ligue rentrant 39% de ses trois points et Ivica Zubac empile les doubles-doubles.
Grâce à toute cette profondeur, les Clippers se qualifient directement pour les playoffs. L’expérience de ce groupe et le talent de ses deux stars leur permettent d’élever drastiquement leur niveau de jeu pour la postseason. Los Angeles réalise l’upset face aux Grizzlies au premier tour grâce à leur défense.
Kawhi et Harden semblent lancés et pour la demi-finale, ce sont les Wolves qui les attendent. Peu d’observateurs attendaient quoi que ce soit des Clippers cette saison, mais à la manière de leurs voisins en 2023, les joueurs de L.A se sont montrés capables de s’élever à la hauteur des enjeux.
Dans une série défensive et rugueuse, Los Angeles s’en sort à nouveau grâce, en partie, au talent de leurs deux premières options offensives. Malheureusement, la route s’arrête en Finales de Conférence face à Denver. Même le talent et l’expérience ont leurs limites.
Dans une année où personne ne les attendait, les Clippers ont failli créer une immense surprise. L’heure n’est plus aux ambitions de titre, mais Kawhi et Harden ont pu montrer leur valeur, L.A peut maintenant capitaliser sur celle-ci afin d’obtenir de quoi reconstruire.
Phoenix Suns : triple menace
Les Suns possèdent l’un des effectifs les plus chers de toute la ligue. Or, leurs résultats récents sont loin d’être à la hauteur de leur fiche de salaire. Avec l’arrivée de Mike Budenholzer, Phoenix espère enclencher une nouvelle dynamique et exploiter le potentiel de cette équipe qui, sur le papier, semble capable de rivaliser avec n’importe qui.
La saison régulière est une grande réussite, les Suns sont épargnés par les blessures et gagnent plus de 50 matchs. Leurs résultats sont en grande partie dû à leur attaque incroyable, la meilleure de NBA, bâtie autour de leurs deux superstars Devin Booker et Kevin Durant. Devin et Kevin sont d’ailleurs tous les deux All-Star et All-NBA.
En playoffs, Phoenix arrive avec l’avantage du terrain et ne laisse aucun doute sur sa capacité à performer à ce stade de l’année. Après un sweep des Clippers au premier tour, des retrouvailles sont prévues avec Minnesota en demi-finales. Très revanchards après l’humiliation de 2024, les Suns parviennent cette fois-ci à se défaire de la défense des Wolves. Book et KD combinent pour plus de 55 points par match sur la série, la franchise de l’Arizona s’impose en 6 matchs.
En Finales de Conférence, ce sont des visages familiers qui attendent les hommes de Coach Bud : Luka Dončić et Kyrie Irving. Dans un magnifique duel de génies offensifs, Durant et Booker prennent l’ascendant. Quatre ans après, les Suns retournent en Finales NBA et y retrouvent Milwaukee avec Giannis Antetokounmpo et Damian Lillard.
Cette fois-ci, Booker et Durant font taire les sceptiques et remportent leur premier titre en duo, le premier pour Phoenix. Budenholzer prend lui aussi sa revanche sur les Bucks après avoir été renvoyé en 2023. Le pari de Matt Ishbia est finalement payant, le Larry O’Brien s’invite pour la première fois en Arizona.
/cdn.vox-cdn.com/uploads/chorus_image/image/73612160/usa_today_22366081.0.jpg?resize=1200%2C800&ssl=1 "sur Le Roster. | Quelle serait la saison parfaite pour les équipes de la Division Pacific ?")
Los Angeles Lakers : deuxième danse, dernière danse ?
En dehors de leur bête noire à Denver, LeBron James et Anthony Davis ont su montrer ces dernières années qu’ils étaient encore capables d’élever leur niveau au moment où la postseason démarre. Même si le King semble éternel, le temps presse pour les Lakers s’ils veulent continuer à être compétitifs.
Cette saison encore, LeBron est All-Star titulaire, All-NBA third team et échappe toujours au temps qui passe. Dans sa raquette, Anthony Davis réalise, à nouveau, une saison gigantesque, All-Star, All-NBA first team, « The Brow » remporte enfin ce trophée de DPOY qui lui manquait. Autour d’eux, Austin Reaves inscrit près de 17 points par match tout en étant un superbe shooter à trois points.
Les Lakers gèrent tranquillement leur saison régulière et arrivent gonflés à bloc en playoffs. Au premier tour, un remake de 2023 a lieu face aux Grizzlies, avec encore une fois la domination défensive de Davis et LeBron qui attaque sans relâche le cercle de Jaren Jackson Jr. En demi-finales, les Wolves seront défaits en 6 matchs, leurs trous d’air offensifs ont été trop faciles à exploiter pour les expérimentés Lakers.
De retour en Finales de Conférence, c’est une autre superstar d’Europe de l’Est qui les attend, avec cette fois-ci Luka Dončić et les Mavericks. Là encore, l’expérience et le vice de L.A fait la différence face au génie slovène. Enfin en Finales NBA après 5 ans d’attente, LeBron et AD ne feront qu’une bouchée de la raquette des Knicks, trop légère pour tenir les deux stars des Lakers.
LeBron remporte son 5eme titre et son 5eme Finals MVP, Davis remporte son second titre à ses côtés, JJ Redick devient champion en tant que coach rookie. James n’annonce rien à propos de son avenir, mais une boucle semble être enfin bouclée pour « The Chosen One ».
Sacramento Kings : Demar lights the Beam
Il y a deux ans, les Kings ont réalisé une saison de rêve, un retour en playoffs avec l’avantage du terrain face aux champions en titre de l’époque. Après une année dans les nuages, le retour sur terre était inévitable. Cet été, Sacramento a réalisé l’un des plus gros coups de l’offseason en signant DeMar DeRozan, l’ailier de 35 ans retourne dans son état de naissance.
En 2022/2023, Mike Brown avait remporté le trophée de Coach de l’Année en grande partie grâce à l’attaque de feu de son équipe. Cette année, Sacramento redevient une des meilleures attaques de NBA autour de son trident Domantas Sabonis, De’Aaron Fox et DeMar DeRozan. Les Kings ne se transforment pas en défense élite, mais Keon Ellis reste une véritable peste pour les arrières adverses tandis que Keegan Murray est lui aussi capable de tenir les meilleurs ailiers de la ligue. En sortie de banc, le génial Malik Monk continue de faire des siennes et remporte enfin le trophée de Sixième Homme de l’Année qui lui a échappé si longtemps.
Malgré l’arrivée d’un autre gros scoreur en la personne de DeRozan, De’Aaron Fox continue à être l’un des scoreurs les plus difficiles à stopper de NBA. Beaucoup le considèrent comme un des tout meilleurs meneurs de NBA, Swipa sera All-Star et All-NBA third team. Sacramento se qualifie en playoffs sans passer par le play-in et se retrouve face à la défense d’OKC au premier tour.
Les Kings vendent chèrement leur peau, Fox fait jeu égal avec Shai Gilgeous-Alexander et Sabonis parvient à imposer son physique à Chet Holmgren. Malheureusement, la profondeur de l’effectif du Thunder s’avère supérieure pour les hommes de Mike Brown. Après 7 matchs dantesques, Sacramento s’incline mais les questions qui planaient autour du fit de DeRozan sont écartées.
Golden State Warriors : la Nouvelle Garde
Après une défaite amère au play-in et un été qui a vu partir Klay Thompson chez les Mavericks, la dynastie de San Francisco semble définitivement appartenir au passé. Un tiers du cœur de cette équipe s’en est allé, Draymond Green et Stephen Curry sont, eux, toujours là et le Chef sort d’une parenthèse Olympique fort réussie.
Deux saisons complètes après leur dernier titre, les Warriors vivent enfin une saison régulière sans trop de vagues. Certes, Buddy Hield n’est pas « le » splash brother, mais son intégration dans le collectif et les systèmes de Golden State se fait sans encombre. Draymond continue d’être l’un des tout meilleurs défenseurs de l’histoire et sans nul doute le meilleur de sa génération. Steph continue sur sa lancée de Paris 2024 et réalise encore une saison de très haut niveau malgré ses 36 ans, All-Star et All-NBA third team.
Mais ce qui va le plus satisfaire les afficionados des Warriors, ce sont les jeunes. D’abord Brandin Podziemski qui, après une saison rookie excellente, prend encore plus de responsabilités en termes de playmaking et de scoring. Il devient le sixième homme attitré de Steve Kerr mais joue des minutes de titulaires aux côtés de Curry.
L’autre énorme progression chez les Warriors, c’est celle de Jonathan Kuminga. L’ailier fort, d’à peine 22 ans, se mue en deuxième option offensive derrière le Chef avec 21 points et 8 rebonds par match. Détente fantastique, vitesse en transition folle, défense très correcte et shoot qui s’améliore, Kuminga est élu Most Improved Player de la saison 2024/2025.
Golden State retourne en playoffs sans passer par le play-in. Malheureusement, Steph et les siens ne font pas le poids contre la défense des Timberwolves. Encore une fin de postseason trop rapide mais l’après Steph semble moins déprimant pour les supporters de la Baie.
