Nikola Jokic
Reuters / USA Today

Que manque-t-il à Nikola Jokic pour être élu MVP ?

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Ces 4 dernières saisons, la bataille entre Joël Embiid et Nikola Jokic a animé les débats du classement MVP. Si le Joker a empoché les deux premiers trophées, Embiid a lui réduit la marque en le glanant l’année passée. Cette saison, le Camerounais semble parti pour le remporter une seconde fois consécutivement. Comment Jokic pourrait-il parvenir à dépasser Embiid, et ainsi remporter son 3ème MVP en 4 ans ?

Une course acharnée pour le titre de MVP

On l’observe ici, Joël Embiid mène la course dans ce dernier ranking. Mais Nikola Jokic et Shai Gilgeous-Alexander suivent de près. Analysons donc pourquoi le serbe se positionne à la deuxième place du MVP Ladder.

Statistiquement, Nikola Jokic reste énorme. Plus de 25 points, quasiment 12 rebonds et 9 passes décisives de moyenne. Il est au même niveau que la saison dernière, mais ses pourcentages ont quelque peu baissé. De 63,2% au global, et 38,3% de loin à 58,3% et 35%. Son eFG% a lui aussi diminué de 5 points, ce qui le classe dans le 72e centile à son poste. Il était à titre de comparaison dans le 91e la saison passée. Cela veut donc dire que son efficacité globale au tir a diminué. À l’échelle de sa carrière, Jokic alterne entre bons et très bons pourcentages entre les saisons. Cette année n’est qu’une « bonne » année du point de vue pourcentages.

Sur cette première moitié de saison, il a déjà réalisé 4 matchs en dessous de 10 points, contre seulement 3 sur l’ensemble de la saison passée. En 43 matchs, il a réalisé 12 triple-doubles, alors qu’il en compilait 29 en 69 matchs la saison passée. Ces totaux sont toutefois supérieurs à ceux qu’il affichait lors de ses saisons MVP. Il est actuellement dans le top 5 aux totaux de points, rebonds et passes décisives cette saison. La comparaison est malheureusement difficile face à un Joël Embiid. Ce dernier tutoie Wilt Chamberlain en alignant plus de 35 points, 10 rebonds et 5 passes décisives. Il sort tout juste d’une rencontre exceptionnelle en inscrivant 70 points la nuit dernière contre San Antonio. Il a d’ailleurs récupéré le record au scoring de la franchise détenu auparavant par « The Record Book »

Les Nuggets ont collectivement un niveau équivalent à celui de l’an passé. Mais ils ne se trouvent qu’à la troisième place de l’Ouest alors qu’ils étaient seuls leaders il y a un an. Parmi les principaux concurrents du Joker, Shai Gilgeous-Alexander est deuxième de l’ouest et Joël Embiid est troisième de l’est avec un bilan similaire. Le serbe ne peut pas non plus bénéficier d’un traitement extraordinaire, comme lors de la saison 2021-2022 où Denver avait terminé à la cinquième place de l’ouest malgré l’absence sur blessure de Jamal Murray toute la saison. Ainsi, les principaux concurrents pour le titre de MVP se situent dans les mêmes sphères en termes de bilan. C’est donc réellement le « storytelling » qui va compter dans les délibérations.

Le rôle de la narration

Nikola Jokic sort de trois saisons qui l’ont cimenté comme l’un des, si ce n’est le meilleur joueur de la Ligue. 2 trophées de MVP, mais surtout un titre et un trophée de MVP des Finales au terme d’une campagne de playoffs de haut vol. Il a donc éteint les derniers doutes quant à sa capacité à remporter un titre. À l’image de Giannis Antetokounmpo qui, après des années d’échecs en playoffs, a lui aussi réussi à décrocher le graal. Embiid n’a quant à lui toujours pas atteint les finales de conférence, tandis que Shai Gilgeous-Alexander n’a jamais atteint les phases finales en tant que franchise player.

Une certaine lassitude commence à naitre vis-à-vis de la domination du Joker. La comparaison avec Giannis est d’autant plus saisissante, ce dernier ayant été complètement éclipsé des discussions avec l’arrivée du duel Jokic-Embiid malgré des statistiques en progrès et un bilan relativement similaire. On retrouvait d’ailleurs ce scénario dans la course de l’an passé. Si Jokic avait un meilleur bilan et des stats comparables au Process, c’est bien Joël Embiid qui avait remporté le trophée.

Je le répète, la comparaison avait lieu d’être, mais je l’aurais attribué à Jokic. Inconsciemment, les votants ont voulu donner un bol d’air frais à cette course au MVP. Dans la continuité, Embiid part avec une longueur d’avance suite au couronnement de Jokic. Le Camerounais repart à la chasse du trône qu’occupe le Joker depuis trois ans.

Ainsi, pour que Nikola Jokic puisse remporter le trophée de MVP, il lui faudra réaliser une seconde partie de saison historique dans la lignée de son match face à Washington. Si les Nuggets remontent dans la conférence ouest et que ses concurrents retrouvent un niveau de jeu plus « normal » dira-t-on, le Joker peut avoir sa carte à jouer.

Si l’histoire semble être contre le serbe, le nombre de matchs de Embiid pourrait jouer des tours à ce dernier. Un troisième trophée de MVP est possible pour Jokic, mais il sera difficile à glaner. Un moyen de marquer les esprits serait les affrontements entre « gros », où sortir une performance XXL lui permettrait de s’immiscer encore un peu plus dans le débat.

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