En pleine reconstruction, les Washington Wizards cherchent les éléments sur lesquels baser leur avenir. Le constat est simple, pour l’instant, ils ne sont que deux : Bilal Coulibaly et Alexandre Sarr. Deux Français qui peuvent incarner le projet de la franchise de la capitale.
Bilal Coulibaly : la confirmation après une saison réussie ?
Dans la saison compliquée des Wizards, pour ne pas dire le marasme de Washington, Bilal Coulibaly a été la seule satisfaction. On en veut pour preuve qu’il était le seul joueur de la capitale intouchable à l’approche de la trade deadline. Du haut de ses 8.4 points et 4.1 rebonds de moyenne, le Français a apporté ce qui était attendu de lui à savoir de la défense et un peu de scoring. Il faut dire qu’il est monté en puissance tout au long de la saison au fur et à mesure que la confiance de son coach, Brian Keefe, envers lui grandissait. Malgré sa blessure au poignet, Bilal Coulibaly a laissé une belle empreinte du côté de Washington.
Il peut confirmer dès cette saison en devenant un titulaire sur le poste 3 de DC. Sur la fin de sa saison, le Français était starter la majorité du temps. Il serait étonnant de voir Brian Keefe faire machine en arrière en le remettant sur le banc. D’autant plus qu’il n’a aucune concurrence importante à son poste, sans faire offense à Corey Kispert.
Avec une place dans le cinq majeur, Bilal serait davantage responsabilisé et pourrait ainsi dépasser les 10 points de moyenne.
Alexandre Sarr la grande arrivée à DC
C’est le gros mouvement côté Wizards, la draft d’Alexandre Sarr. Pris en numéro 2, le Français a clairement une carte à jouer. À l’image de son homologue, il est très attendu en défense. L’ancien joueur de NBL a des ambitions. Il veut s’affirmer rapidement comme l’un des meilleurs protecteurs de cercle de la Ligue.
Bonne nouvelle ! À Washington, il n’y a que lui qui peut remplir ce rôle. Si Jonas Valanciunas est arrivé en renfort cet été, ce n’est pas pour concurrencer Sarr, mais être une sorte de mentor afin qu’il prenne rapidement ses marques. Si Kyle Kuzma devrait continuer d’occuper le poste 4 tant qu’il est dans la capitale, Alex Sarr pourrait rapidement être titularisé au poste 5. Il serait le seul garant de la défense intérieure des Wizards.
Dit autrement, il va devoir se coltiner dès son année 1 les Jokic, Giannis ou encore Embiid. En clair, Washington ne va pas devenir une défense élite du jour au lendemain. Pire, les Wizards devraient une nouvelle fois, pointer parmi les plus mauvaises défenses de la Ligue, mais cet apprentissage à la dure ne peut être que bénéfique pour Alexandre Sarr.
Quels objectifs pour la French Connexion cette saison?
Pour cette première saison du duo Sarr–Coulibaly, le mot d’ordre en tant que fans est simple : Profiter. Profiter de voir les différentes minutes que les deux Frenchies auront sur les parquets pour voir comment ils évoluent ensemble. Il est clairement trop tôt pour les voir permettre aux Wizards de gagner des matchs et encore moins pour avoir des attentes démesurées à leur égard, mais l’intérêt est tout autre.
Le but est de voir le visage que pourrait avoir la défense de Washington pour les prochaines années. Alexandre Sarr et Bilal Coulibaly ne seront pas les têtes pensantes de l’offense de DC, mais ils sont amenés à devenir les figures de proue défensives. En théorie, et dans le meilleur des mondes, les Français vont être capables de défendre les 5 postes à eux deux. Un énorme plus que de nombreuses équipes pourraient leur envier dans les prochaines années.
Quid de l’attaque pour les jeunes Wizards?
Alexandre Sarr : Un organisateur qui doit mettre des paniers
C’est ici qu’il y a beaucoup à faire côté Wizards. Bien défendre, c’est une chose, mais à un moment donné, il faut mettre le ballon dans le panier adverse. On ne peut pas dire que cela soit la grande spécialité des deux joueurs. Alexandre Sarr tournait à moins de 10 points par match en NBL, tout comme Bilal Coulibaly pendant sa saison rookie. Cependant, le numéro 2 de la dernière Draft a une qualité que peu d’intérieurs possèdent en NBA : il peut organiser le jeu depuis sa raquette.
S’il tournait à seulement une passe de moyenne NBL, avec un volume de jeu plus important, il devrait voir ce chiffre augmenter. Du moins, ça, c’est en théorie. Parmi tous les intérieurs qui ont connu une forte évolution à la passe, il y a Joel Embiid. L’intérieur des 76ers est passé de 2,3 passes de moyenne en 2017 – 2018 (sa première saison All-Star) à 5,6 la saison dernière. Sauf que le pivot a une qualité que n’a pas Sarr. Il attire les défenses et les prises à deux, ce qui libère de l’espace pour ses coéquipiers. Le natif de Bordeaux n’a pas (encore) de telles qualités. Il pourrait distribuer davantage de ballons, s’il devenait une menace offensive.
Bilal Coulibaly : une future gâchette ?
Depuis le début de cet article, il est beaucoup question de défense, ce qui est parfaitement normal étant donné que c’est la principale qualité des deux joueurs. Si pour Alexandre Sarr le travail offensif semble important, c’est peut-être moins le cas pour le second sorcier français.
Offensivement, la saison de Bilal Coulibaly est plutôt irrégulière surtout si l’attention est portée sur ses pourcentages. On constate une dégringolade à 3-points au fil de la saison. Après un démarrage en boulet de canon à 44% derrière l’arc, il a fini à 29%. Bilal le sait, il doit bosser son shoot. Le Français a le potentiel pour devenir un excellent 3&D. Personne ne lui demande de devenir le fer de lance de l’attaque de Washington, mais de pouvoir rentrer ses tirs derrière l’arc et de pouvoir être une menace sérieuse derrière l’arc.
Les Wizards savent pertinemment qu’ils leur manquent leur figure de proue offensive. Une cible pour la Draft en 2025 afin de pouvoir passer un cap dans cette reconstruction qui est plutôt sur de bons rails. En tout cas pour cette saison comme pour la saison dernière, le mot d’ordre reste le même : perdre afin d’avoir le plus haut choix de Draft possible.
