Reed Sheppard
Crédit : Sabopsd

Profil de Draft : Reed Sheppard, le chouchou des analytics

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C’est un profil unique que l’on vous propose sur Le Roster en terme de profil de draft : Reed Sheppard. Sapphire et Penny vous proposent un profil de draft écrit en duo pour parler d’un joueur qui joue pour faire marcher le collectif, tout un symbole.

Les qualités

Avec Reed Sheppard, tout part d’un aspect très précis du jeu: son efficacité. Le freshman de Kentucky n’est pas du tout projeté lottery pick au début d’année mais le voilà qui affole tellement les compteurs que son cas est murmuré dans le top 10 (voire le top 5) dans certaines mock drafts. Tout part du tir qu’il a. Le geste est pur, régulier et rapide. Mais surtout, il est incroyablement efficace: Reed culmine à un incroyable 52.1% derrière l’arc cette saison, sur plus de 4 tentatives par matchs. Ce qui joue en sa faveur, en plus de ça, c’est qu’il n’est pas qu’un shooteur stationnaire. Sans avoir un jeu sans ballon hors du commun, il est capable de shooter en sortie d’écran, de se relocaliser après un drive mais surtout, Reed a le pull-up nécessaire pour dégainer face aux défenses en drop s’il joue un Pick & Roll. En catch & shoot, il affiche un improbable 60% de réussite. L’échantillon NCAA reste petit mais semble très fiable quand on voit la diversité combinée aux 84% aux LFs.

Si ce tir est sa force principale, il lui ouvre énormément d’aspects du jeu. Notamment sur les renversements, il est assez incroyable en terme de réactivité pour attaquer les close-outs. Sauf que Sheppard n’est pas qu’un shooteur de loin, c’est un joueur au toucher de balle de haut niveau. Son floater game est plus qu’intéressant et même la réussite au cercle est bonne. Si le volume n’est pas immense, le scoreur Reed Sheppard fera les choses toujours de manière bonnes et propres. 18% d’usage pour un improbable 1.40 pts/tirs tentés. Une réussite rare, voire unique pour un aussi jeune joueur (il est freshman), dans les standards d’un pivot rim finisher.

Le passeur, tout comme le handle, est fonctionnel et Sheppard a de très bonnes bases. Sheppard fait très peu d’erreurs, perd peu de ballons et fera toujours la bonne passe de connexion une fois le décalage créé. Même sur P&R, il est plutôt un bon passeur de lob. Enfin, l’énorme plus-value de Reed est sa gestion des fastbreaks où il est élite en terme de justesse. Ce n’est pas le créateur capable d’initier tout un système offensif, mais c’est un excellent playmaker secondaire, au minimum.

Avec ce physique un peu frêle, on peut être en droit de se dire que Sheppard va être un poids défensif pour son équipe. Sauf que pas vraiment, et c’est peut être aussi là que réside l’unicité de Reed Sheppard. Il a des instincts défensifs assez exceptionnels qui montrent bien une très bonne compréhension du jeu. Il est impressionnant de justesse dans ses rotations mais surtout a une activité des mains phénoménales. Sa vitesse d’exécution et de lecture qu’il a face à ses adversaires fait qu’il provoque énormément de pertes de balle, sur le ballon mais aussi sur les lignes de passe. Même si le spectre défensif de joueur qu’il couvre on-ball n’est pas immense dû à son physique, Reed est un défenseur largement positif en NCAA, une anomalie au vu de son physique. Si on regarde les stats, il culmine à 3.2 stocks par match. Dans le rythme/temps de jeu NCAA, c’est phénoménal. Pour vous rendre compte de la performance, remettons dans le contexte : Sheppard culmine à 4.6 STL%. Le premier de NBA cette saison est Matisse Thybulle, avec 3.8%. Reed est vraiment un playmaker défensif d’élite.

Les défauts

Cependant, nous sommes en droit de nous demander si son physique ne sera pas une limite en NBA, malgré tout. La question se pose: A quel point se fera-t-il cibler par les attaques ? Stephen Curry, pour ne citer que lui, n’est pas un mauvais défenseur, se fait cibler alors qu’ils ont à peu près le même physique. Il faudra faire attention à l’impact de la dimension physique, dans la navigation d’écran par exemple, qui n’est pas sa spécialité. Ceci étant dit, le défenseur sera au pire très correct.

En attaque, Reed est petit et n’a pas une immense envergure donc. Ceci dit, il n’a pas non plus un handle létal au possible, ce qui le limite dans sa capacité à se créer son propre tir en isolation. Toujours lié au physique, les angles qu’il trouve en finition proche du cercle son limités par ce dernier. Ainsi, il n’est donc pas rare de le voir se faire contrer. Propre comme à son habitude, Reed évite donc de trop s’approcher du panier, ce qui limite énormément sa rim pressure. Pour finir, sa finition main gauche est trop faible.

Sur les aspects techniques, Reed est un passeur plus réfléchi qu’instinctif. Sur P&R, son tir va attirer les défenses, créer des espaces, mais on le voit parfois rater des lectures qu’un playmaker d’élite ferait. De même, on le voit parfois arriver à process et imaginer des skip passes mais souvent elles sont trop tardives et/ou pas assez précises.

Le range de Reed Sheppard

Il existe un consensus autour de Reed Sheppard sur le fait qu’il sera en loterie, et plutot dans le top 10. Sheppard peut finir très haut pour des questions de fit (3ème chez ESPN, 6ème chez The Ringer ou Bleacher Report) et d’autres le mettent plutôt en fin de top 10, en raison de certaines limites de jeu/physique évoqué plutôt dans l’article, comme chez Yahoo! où il est 9ème

Les avis de la rédac’

Penny : J’adore Reed Sheppard. Dans une cuvée sans franchise player annoncé, il est sans doute la valeur la plus sûre au vu de ce qui est déjà présent chez lui, au moins chez les guards. Sa capacité à jouer on-ball et off-ball est géniale et fait qu’il fit absolument partout, littéralement. Certes, il ne shootera pas à 50% sur une saison complète mais le tir est ultra fiable. Avec son côté défensif, le joueur saura contribuer sans être une liability très rapidement. Tant que l’équipe qui le draft ne se trompe pas sur ce qu’elle veut en faire, il n’y aura aucun problème. Ce ne sera pas un moteur offensif, un scoreur d’élite mais peut être vraiment valuable… Et si il tombe dans un environnement parfait, au vu de sa mentalité et de sa compréhension du jeu, je ne serai pas surpris de le voir devenir un peu plus qu’un rôle player.

Sapphire : Reed Sheppard fait clairement parti de mes chouchous de cette cuvée, et ce sera probablement aussi le chouchou de la fanbase qui va le drafter. Ce n’est pas le profil typique de l’athlète incroyable avec des flashs. Un profil à la Reed, normalement, c’est un junior voire un senior comme Tyler Kolek, comme Tristan da Silva ou comme Kevin McCullar. Des profils qu’on voit tous les ans comme Tosan Evbuomwan l’an dernier. Un joueur que l’on imagine vite contribuer mais avec une marge trop limité pour avoir un impact supérieur à celui d’un classique role player. Trop de bases pour rater en NBA, trop de limites physiques pour devenir une star… à moins que cette petite marge supplémentaire sur l’âge lui donne une opportunité à ne pas louper. Dans tous les cas, c’est un plug-in player qui passera partout et qui peut aider à la transformation d’une culture d’une franchise.

Les highlights

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Damian Lillard indique l'heure

19 ans - Charlotte Hornets - rédactrice -
Je parle des frelons de Caroline du Nord à mon grand désarroi. Tu seras jamais la première dans mon coeur si tu ne t'appelles pas Kemba Walker ou Cody Zeller. Pratique l'hormonothérapie en club depuis 2007.

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