Respectivement à la 3ème et 6ème place de la conférence Est, les Bucks et les Pacers vont s’affronter durant le premier tour des playoffs 2024. L’occasion pour eux d’écrire une nouvelle page de la rivalité débutée au In-Season Tournament. Néanmoins, cette série pourrait être expédiée plus rapidement que prévu si les Bucks ne peuvent pas compter sur leur star Giannis Antetokounmpo.
Une rivalité naissante mais qui fait déjà beaucoup parler
Cinq ! Bucks et Pacers se sont déjà affrontés 5 fois cette saison. Une demi-finale du In-Season Tournament à Las Vegas est venue s’ajouter aux 4 rencontres de saison régulière. Ces cinq duels ont contribué à la formation d’une véritable rivalité entre ces deux équipes. On se souvient de l’incident du vol du ballon du match par Tyrese Haliburton, ou encore l’imitation de la célébration de Damian Lillard par celui-ci.
Tyrese Haliburton mocking Dame Time: "I know what time it is." pic.twitter.com/5jDLi6nrrA
— Oh No He Didn't (@ohnohedidnt24) December 8, 2023
En janvier dernier, Malik Beasley a déclaré « On va les affronter en playoffs et ça va mal se passer pour eux », une véritable prise de rendez-vous de la part du joueur des Bucks après avoir conclu le cinquième et dernier affrontement de la saison des deux équipes sur une défaite. L’animosité ambiante tout au long de la saison indique que les deux équipes auront à cœur de tout donner dès la première possession de la série.
Une fin de saison aux antipodes pour ces deux équipes
Les Bucks n’ont remporté que 3 de leurs 10 derniers matchs cette saison. L’équipe de Doc Rivers ne semble pas être au meilleur de sa forme. Une perte de vitesse avait déjà été remarqué sur la saison mais n’avait pas l’air alarmante puisque l’équipe est tout de même restée dans le haut du panier de la Conférence, affichant un bilan final de 49-33 et une troisième place à l’Est.
Même si le calendrier des Bucks était plus difficile sur cette deuxième partie de saison, c’est tout de même un peu inquiétant pour une équipe habituée à rouler sur sa Conférence chaque année. Par ailleurs, même si les fans rejettent la faute sur le coach, Doc Rivers lui considère que c’est son équipe qui manque de professionnalisme.
Cependant, le problème le plus important concernant cette équipe est certainement la blessure de Giannis Antetokounmpo. Blessé au mollet gauche depuis le 9 avril face aux Boston Celtics sur une simple remise en jeu, la star des Milwaukee Bucks pourrait revenir plus tard que prévu. En effet, selon le journaliste de The Athletic Shams Charania, il est fort à parier que le Greek Freak ne jouera pas la première rencontre de la série et ne sera pas non plus présent sur toute la durée de celle-ci car absent au minimum pour « deux à quatre semaines ». Ainsi, il pourrait ne revenir que pour les Finales de conférence si son équipe s’en sort sans lui.
Absent des playoffs depuis la bulle de 2020, les Pacers font enfin leur comeback sur la scène de la post-saison. Auteurs d’une saison correcte avec un bilan en 47-35 (soit deux victoires de moins que les Bucks), ils retrouvent le chemin des playoffs en terminant la saison avec 7 victoires sur leurs dix derniers matchs, concluant la saison avec un blow out de 42 points contre les Hawks.
Le bilan sur les dix derniers matchs est diamétralement opposé pour ces deux équipes, l’équipe de Rick Carlisle arrive beaucoup plus en confiance que les Bucks. Cette confiance peut également s’expliquer par le fait que sur les cinq dernières rencontres entre les deux équipes, les Pacers ont remporté quatre fois le match, éliminant même les Bucks durant le In-Season Tournament.
Profitant d’un Tyrese Haliburton assumant pleinement son rôle de capitaine, d’un Myles Turner efficace et de l’arrivée d’un Pascal Siakam très impactant, les Pacers n’ont certes pas un rôle de favori durant la compétition, cependant ils ne sont pas non plus une équipe à prendre à la légère.
Les Bucks eux restent une équipe qui fait peur même malgré l’absence de Giannis, cependant ils sont également attendus au tournant car une défaite au premier tour pourrait sonner la fin du voyage de la star grecque chez les Bucks. C’est l’Insider d’ESPN Brian Windhort qui explique dans une interview :
« S’ils perdent au premier tour, la première personne qui vous inquiète n’est pas Dame, mais Giannis. Vous devez vous assurer que Giannis est toujours engagé dans le projet. […] S’ils perdent une deuxième fois au premier tour, s’ils déçoivent pour la deuxième année consécutive, je ne sais pas où finira Giannis.”
Un collectif solide pour compenser l’absence du Freak
Si le Greek Freak n’est pas de la partie, les Bucks peuvent tout de même compter sur un collectif solide et qui a déjà fait ses preuves. Damian Lillard termine ses 10 dernières rencontres en 23.6/6.6/4.5 de moyenne, le champion en titre du concours à 3-points et MVP du All-Star Game continue d’évoluer à un niveau all-star et s’occupe de diriger l’offensive de son équipe durant les matchs.
Brook Lopez quant à lui est en charge de protéger la raquette de son équipe, finissant la saison avec une moyenne de 13 points, 4 rebonds et 2 blocks par match. Malgré une baisse de régime propre aux fins de saison des équipes qualifiées en playoffs, il continue d’assurer une protection du panier efficace terminant 3ème de la ligue en nombre de blocks.
De plus, avec l’absence de Giannis on peut s’attendre à ce qu’il prenne beaucoup plus de rebonds et qu’il soit beaucoup plus impactant défensivement ce qui risque d’être très important car l’équipe perd son élément défensif le plus important avant les playoffs. Sans lui, la défense risque d’être mise à mal par les équipes adverses.
Les Bucks peuvent également compter sur Khris Middleton, passé au rang de troisième offensive depuis l’arrivée de Damian Lillard, arrive à distribuer le jeu et scorer quand l’équipe en a besoin. Bobby Portis sait aussi prendre feu quand il le faut comme face au Magic où il a scoré 30 points et est là pour renforcer la présence des Bucks dans la raquette.
L’équipe des Bucks qui va affronter les Pacers en playoffs est différente de celle qu’ils ont affronté en saison régulière et les Pacers le savent. Sans pour autant changer drastiquement les tactiques, il y a tout de même quelques modifications qui ne sont pas passé aperçu auprès de Rick Carlisle :
« Ils ont changé certaines choses et en ont probablement simplifié d’autres. Ils ont joué davantage en zone. Ce sont des choses auxquelles nous devons nous préparer. Leurs actions les plus difficiles sont celles où (Damian) Lillard est impliqué. Doc leur fait faire beaucoup de choses de ce genre. »
Ainsi, même si les Bucks devront faire sans Giannis, ils ne sont pas en reste et ont tout de même quelques atouts dans leur manche pour cette rencontre.
Le jeu offensif des Pacers, l’atout gagnant ?
Se présentant comme une des meilleures attaques de la NBA avec le plus de points marqué par une équipe NBA cette saison et le plus grand nombre d’assist par match. L’attaque des Pacers a su se construire tout au long de la saison et permettre à l’équipe de remporter un grand nombre de match malgré le fait que sa défense est l’une des moins impactantes de la ligue. Le jeu très offensif des Pacers permet de palier la défense de cette équipe qui n’est pas très efficace malgré une bonne efficacité aux contres et aux interceptions, en effet étant 27ème défense de la ligue, ils doivent palier le manque d’impact défensif par une grosse capacité à scorer.
Quand on regarde le starting five, on se rend compte que ce n’est pas pour rien que l’attaque des Pacers est aussi impressionnante, avec le trio Haliburton, Siakam, Turner qui tourne à presque 60 points par match sur les 10 derniers matchs, cela fait trois gros problèmes à gérer pour la défense adverse. De plus, Aaron Nesmith qui tourne à 12 points par match permet ainsi de continuer faire pression sur le panier adverse. Enfin, ils peuvent compter sur Andrew Newbhard qui sait scorer quand son équipe a besoin, pouvant à l’occasion être un gros facteur X.
Gros point noir cependant, l’absence de Bennedict Mathurin. En effet, suite à une blessure à l’épaule nécessitant une opération, le sophomore ne retournera pas sur les terrains avant le début de la prochaine saison régulière. Une absence importante pour l’équipe qui ne pourra pas profiter de sa palette offensive en sortie de banc. C’est également pour cette raison que l’offensive rating des Pacers a baissé légèrement sur la fin de la saison.
La raison principale qui fait que cette attaque est efficace c’est la circulation du ballon. Il n’y a pas de joueur qui monopolise le ballon, tout le monde participe à l’offense comme il le peut. Avec Tyrese Haliburton en chef d’orchestre et ses 10 assists par match de moyenne sur les 10 derniers matchs, il dirige l’attaque de son équipe et tire le meilleur de ses coéquipiers.
Les autres joueurs ne sont pas en reste non plus car le deuxième meilleur passeur de l’équipe T.J McConnell est à 6.6 assists par match sur les 10 dernières rencontres, et dans la globalité l’équipe est celle qui distribue le plus le ballon, étant la seule équipe de la ligue avec une moyenne de plus de 30 passes décisives par match.
À quoi s’attendre durant cette série ?
Cette série s’annonce intéressante car entre le retour des Pacers en playoffs, la rivalité naissante entre les deux équipes, l’absence de Giannis qui aurait pu dominer la raquette adverse, l’affrontement devient assez équilibré en termes de forces et de faiblesses.
Un gros duel entre Tyrese Haliburton et Damian Lillard devrait avoir lieu car chacun aura à coeur de diriger le jeu et mener l’offensive. Quelle stratégie sera la plus efficace ? Haliburton qui distribue le ballon et qui s’appuie sur les autres options offensives, ou Lillard qui va devenir le franchise player et tenter de scorer au maximum pour soutenir ses coéquipiers.
