Portland Fire

Portland Fire, le retard à l’allumage d’une expansion

Presque un an après l’annonce de l’obtention d’une nouvelle franchise WNBA, l’expansion de Portland peine à allumer la flamme. Entre soucis internes et déclarations peu rassurantes : après l’euphorie, l’heure est-elle à l’inquiétude pour le Portland Fire ?

Une franchise WNBA dans «l’épicentre du sport féminin» paraissait comme une évidence. En septembre dernier, la ligue féminine de basketball octroyait à la ville de l’Oregon une nouvelle équipe WNBA pour un montant de 125 millions de dollars. Sur le papier, la proposition avait tout d’attrayante. Le retour d’une ancienne franchise ayant disparu, la promesse d’un centre d’entraînement flambant neuf à 150 millions de dollars et enfin l’expertise de propriétaires déjà dans le monde du sport.

La famille Bhathal, derrière l’investissement, détient déjà des parts des Sacramento Kings en NBA. Originaires de Californie, ils ont construit leur fortune à la fin des années 60 dans l’industrie des maillots de bains avant de se concentrer sur le sport. Les Bhathal sont bien connus des locaux. Leurs enfants, Alex et Lisa, se sont implantés dans la ville en 2024 en rachetant le club voisin des Portland Thorns en NWSL (ligue féminine américaine de football) pour un montant record de 63 millions de dollars.

Si les promesses étaient alléchantes, la flamme de l’expansion peine à s’allumer. La faute à un lancement peut-être tardif. Ce n’est que le 15 juillet – soit 10 mois après l’annonce de l’obtention – que les fans ont pu découvrir l’identité de leur franchise. A titre de comparaison, Toronto – autre ville qui rejoindra la ligue en 2026 – a dévoilé son identité dès décembre.

Pour l’événement, Portland a réuni plusieurs centaines de fans pour une fête de lancement. Dans une atmosphère festive, la 15e équipe WNBA a révélé son logo et son nom : le Portland Fire. Il fait écho à la franchise du même nom disparue au début des années 2000. Leur passage a été complique. 3 petites saisons seulement sans jamais atteindre les playoffs avant de disparaître en 2002 en raison de difficultés financières.

La fête de lancement était aussi la première fois que Clare Hamill, présidente intérimaire de la franchise, a pris la parole publiquement. Entre plusieurs questions, elle a pu s’exprimer sur l’inquiétude grandissante face à l’avancement de l’expansion. «On entend ces rumeurs comme quoi nous sommes en retard dans notre expansion, c’est faux. » tente de clarifier la Présidente du Portland Fire, « Je vous accorde que devons accélérer le rythme sur certains points et nous le faisons mais vous serez surpris lorsque vous verrez le résultat final ! » assure-t-elle.

La fête de lancement devant le Moda Center a réuni des centaines de personnes. Photo par Jenny Kane/AP

Pas de fumée sans feu pour le Portland Fire

Alors pourquoi s’inquiéter ? Pour le Portland Fire, Clare Hamill joue le rôle de pompière de service. Ancienne vice-présidente de la section féminine de Nike, ce n’est que deux semaines avant la fête de lancement qu’elle a rejoint la franchise pour succéder à Inky Son. Arrivée en avril, l’américano-coréenne était la première employée de la franchise. Grâce à ses précédentes expériences au NBPA (syndicat des joueurs NBA) et dans l’industrie de la mode (Calvin Klein), elle devait être « la personne idéale pour construire les fondations de la franchise » pour la famille Bhathal. Son passage n’a été que de courte durée. 

D’après les informations du The Oregonian – journal local – l’ancienne Présidente et l’organisation se seraient séparés d’un commun accord fin juin après un lancement de franchise « compliqué ». Il lui aurait été reproché le début d’expansion tardif du Portland Fire et c’est donc Clare Hamill qui a hérité de la tâche. « Notre sentiment c’est que même après la disparition de la franchise, la passion ne s’est jamais envolée de Portland. Pendant presque 20 ans, les fans demandaient notre retour et c’est maintenant chose faite. » a déclaré Clare Hamill lors la fête de lancement.

Avant ou sans Bhathal, Portland a longtemps été une cible de choix pour l’expansion WNBA. Toujours d’après le The Oregonian, la ligue était en processus de négociations avancées avec un groupe d’investisseurs mené par le millionnaire Kirk Brown en 2023. A quelques jours de l’annonce, le deal serait tombé à l’eau à cause de divergences sur le nom de l’équipe et d’un potentiel conflit d’intérêts. D’autres groupe d’investisseurs se sont manifestés pour amener la WNBA à Portland – dont l’un d’eux avec Damian Lillard comme actionnaire mineur – mais la ligue a privilégié l’offre des Bhathal grâce à leur expérience dans le monde du sport.

10 mois après l’annonce de leur obtention, Portland ne possède ni de président fixe ni même de General Manager alors que plusieurs grandes échéances arrivent dont la première sera la draft d’expansion. Elle est le passage obligatoire pour les nouvelles franchises. Au cours d’une cérémonie, elles composent leur roster à partir des joueuses laissés à disposition des autres équipes de la ligue. L’année dernière, la draft d’expansion s’était déroulée en décembre pour les Valkyries.

Golden State, le bon élève

Autre expansion, autre situation. A l’inverse, la franchise de la baie vit peut-être une saison rêvée. Cette année, la franchise des Golden State Valkyries inaugurait sa première saison dans la ligue orange. Equipe compétitive, matchs à guichets fermés : à un peu plus de la mi-saison, « Ballhalla » – surnom du Chase Center pour l’occasion – est devenue l’une des arènes incontournables de la WNBA. Une réussite qui s’exprime en chiffres. 

Sur les parquets, leurs 14 victoires en 28 matchs marquent un déjà un petit exploit.. Dans l’histoire seul trois autres franchises ont remporté plus de matchs durant leur première saison. Dans les bureaux, selon le média statistique Sportico, les Valkyries seraient déjà la franchise la plus valorisée de la WNBA avec 500 millions de dollars d’estimation.

Suivre le modèle Valkyries mais est-il temps de tirer la sonnette d’alarme ? Au milieu de ce flou, une chose est sûre : Portland pourra compter sur la présence de ses fans. La franchise a récemment annoncé avoir dépassé le cap des 10 000 demandes d’abonnements pour la saison à venir. De plus, les Thorns possédait la 3e plus haute moyenne d’affluence sur la saison 2024 en NWSL (ligue féminine américaine de football).

Surnommée « l’épicentre du sport féminin », la ville de Portland n’aura peut-être besoin que d’une étincelle pour s’enflammer pour les débuts du Portland Fire en 2026 au Moda Center.

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