6 juillet 2024, le feuilleton le plus attendu de l’intersaison touche à sa fin : Paul George signe chez les Sixers pour 4 ans et 212 millions de dollars. Philadelphie mise sur l’extérieur de 34 ans pour amener un titre à la franchise avant la fin du prime de son MVP Joel Embiid. Pourtant, après une moitié de saison, le plan ne se déroule pas sans accros, avec des Sixers en négatif et un PG catastrophique individuellement, on peut se demander si l’ancien de L.A n’est pas plutôt un handicap pour le futur de Philly. A quel point George a-t-il chuté cette année ?
Des performances offensives fantomatiques
En 2024, Paul George tournait à 23 points à 47% aux tirs et 41% à 3 points, le tout en 34 minutes. Cette saison, en 32 minutes, sa production au scoring baisse dramatiquement : 16 points par match à 41% aux tirs et 33% de loin. George semble n’être que l’ombre de lui-même, lui qui avait pourtant réalisé la majorité de sa carrière à plus de 21 points par match. Quelles sont les sources de cette traversée du désert ?
Tout d’abord, George ne semble pas bien profiter d’une équipe qui lui offre plus de shoots ouverts que les Clippers, avec l’axe Maxey-Embiid. Tyrese Maxey a récemment admis lui-même qu’il essayait pourtant de trouver son ailier en début de match pour lui donner confiance :
J’essaie de mettre en place pour lui, pour m’assurer qu’il soit concerné »
Pourtant, le moins que l’on puisse dire est que Paul George n’est pas en confiance ; il totalise cette saison 11 matchs à moins de 10 points (!) et 13 à moins de 40% aux tirs. Une véritable descente aux enfers, qui lui vaut même un offensive rating moins élevé que Caleb et K.J Martin, ainsi que le Français Guerschon Yabusele. Ils combinent à eux trois 18 millions de dollars dans le cap des Sixers contre les 49 payés à Paul George, un véritable désastre au niveau du rapport qualité prix sur le terrain. George signe également sa pire saison au True Shooting, avec 52%, là ou la moyenne de la ligue est à 58%.
D’où vient cette inefficacité ? Cette saison, l’ancien top 3 MVP régresse dans des catégories qui furent autrefois sa force : les catch and shoot de loin et les tirs ouverts. En ce qui concerne les shoots à 3 points, les décalages offerts par ses coéquipiers ne se traduisent pas en paniers pour George : son pourcentage dans l’exercice passe de 44% à 34% ! Un énorme manque à gagner pour lui et pour Philly, qui ne capitalise pas sur des actions en mouvement. Les shoots ouverts ensuite définis comme shoot avec aucun défenseur entre 1m20 et 1m80, sont aussi en chute libre : il passe ici de 45 à 36%.
Les symptômes d’une perte de confiance
Il semble que George soit en perte de vitesse de manière inarrêtable. D’ordinaire, chaque star dans une mauvaise passe utilise une ou deux rencontres de haut niveau pour se retrouver, gagner en confiance et revenir à son niveau naturel. George semble traverser non pas une simple période mais bien une dynamique qui devient son niveau « normal » cette année.
Ce niveau global soudainement et visiblement plus bas peut s’expliquer par un évènement simple : PG n’est simplement jamais rentré dans sa saison. Attendu comme le dernier coup de force pour propulser les Sixers en Finales, le Californien n’a simplement pas répondu aux attentes d’un joueur voulant être payé 50 millions par an. Paul George à tout d’abord commencé la saison blessé, puis à participé au mois de novembre catastrophique des Sixers. Difficile de répondre aux attentes des observateurs quand le 1er bilan au bout d’un mois est de 3-14, avec un PG à 15 points et 38% aux shoots.
Preuve de la perte de confiance de PG : il ne prends plus que 14 tirs par soir contre 18 et 17 les années précédentes. Évidemment, la baisse est aussi liée au partage du ballon avec Maxey et Embiid, mais ceci n’explique pas tout. Moins utilisé dans le clutch, moins utilisé tout court, rien ne permet réellement à PG de retrouver son niveau des Clippers pour le moment. Pour couronner le tout, le net rating de George, c’est à dire la différence de points quand il foule le parquet, est négatif de 2.6 points par 100 possessions. Autrement dit, son impact sur le terrain est déficitaire…
Trop distrait pour progresser?
Voila peut être la raison de la saison catastrophe de Paul George. Son incapacité a se mettre dans sa saison est peut être aussi liée à son activité sur son podcast (Podcast P with Paul George). Cette saison, PG a sorti 10 épisodes complets pour 24 matchs joués.
George est très préoccupé par son business, et cela même lorque les Sixers ont organisé un meeting entre joueurs pendant le début de saison. En invitant même un coéquipier (Reggie Jackson) pour appuyer l’evenement et le buzz, PG a semblé vouloir se donner en spectacle plus que de régler les problème internes des Sixers…
George semble parfois se préoccuper plus de sa chaîne YouTube que de ses performances sur le terrain, évidemment, cette chaîne paraît être plus source de distraction que de remise en question. A la manière de Draymond Green et son podcast, George se sert parfois de la situation compliquée des Sixers pour faire bonne impression et tenter de rassurer.
Cette distraction majeure peur donc aussi expliquer un manque de concentration fatal à la production de George. Il serait donc peut être judicieux de ralentir la production de podcasts, et accélérer celle sur le terrain.
Paul George vit une saison catastrophique, c’est indéniable. Des pourcentages aux shoots suspects associés à une intégration aux Sixers qui ne fait pas gagner l’équipe, ce n’est visiblement pas la formule gagnante pour le moment. La distraction non négligeable de ses propres podcasts n’aide pas non plus le multiple All-Star, qui semble sur le chemin d’une fin de carrière aux antipodes de son talent autrefois brillant.