Victor Oladipo au Miami Heat

Victor Oladipo, une carrière sous forme de montagnes russes

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« With the second pick of the 2013 NBA Draft, the Orlando Magic select Victor Oladipo ». Voilà comment a débuté la carrière de Dipo dans la Grande Ligue. Après une bonne carrière universitaire de trois ans du côté de l’université d’Indiana, les scouts voient en Victor le meilleur joueur de cette Draft, avec d’importantes capacités défensives, et un gros potentiel offensif.

Dans cette Draft au niveau assez faible, excepté donc Oladipo et un certain Giannis Antetokounmpo, on y retrouve son coéquipier Cody Zeller, Nerlens Noel, ou encore Anthony Bennett, un des plus gros busts All-Time.

Mais le Vic’ parvient tout de même à se faire drafter en deuxième position par le Magic d’Orlando, tout en étant considéré comme un prospect qui n’aurait même pas été top 10 dans une autre classe de Draft. Mais 2013 n’est pas une classe de draft comme les autres.

Les premiers pas de Victor Oladipo

Dès sa première saison, malgré une équipe du Magic jeune et expérimenté, Dipo parvient à faire son trou, et montre toutes ses qualités à la Ligue. Oui, bonne année rookie, mais presque décevante au final, car le légendaire Michael Carter-Williams lui pique le trophée de Rookie Of The Year. Cela dit, ce trophée est mérité pour MCW. Explosivité, dunks spectaculaire, athlète hors-norme, grosse défense, bref il était bon dans une équipe de Philadelphie en plein tanking à la sauce Sam Hinkie.

Oladipo montre de bons flashs, mais son shoot est tout de même peu fiable : 41% au shoot, et seulement 33% du parking. Cela dit, pour un rookie, ce n’est pas totalement inhabituel.

Saison 1 terminée, place à la saison 2 du super athlète Oladipo, qui hype beaucoup de monde à travers la ligue.

Sans exploser, Victor continue sa progression avec une augmentation de ses statistiques, que ce soit en points (+4), avec des pourcentages passant de 42 à 44%, et même à 3 points, 33 à 34%. Et, paramètre important dans tout cela, pas encore de blessures notable. 80 matchs joués la première saison, et 71 pour la deuxième.

Troisième saison, mais pas la plus convaincante pour notre All-Star. Avec un panel de jeune joueurs, tel que Fournier, Vucevic, ou encore Aaron Gordon, Oladipo ne parvient pas à exploser, et atteindre son plafond. Le duo du backcourt Dipo-Elfrid Payton ne fonctionne pas, et le coach du Magic à l’époque, Scott Skiles, décide de bencher Victor à l’époque, alors que l’année précédente, il avait commencé qu’un seul match sur le banc la saison précédente.

Pari assez décevant coté Magic, qui espérait développer un franchise player, et qui ne parvient même pas à accrocher les Playoffs durant ces trois années. Et, finalité de l’histoire, le Magic décide de trader Oladipo, Domantas Sabonis et Ersan Ilyasova au Thunder contre Serge Ibaka.

Aujourd’hui, impossible d’imaginer OKC réussir à réaliser un tel trade, mais il faut remettre dans le contexte qu’il s’agissait de la version encore performante de Serge Ibaka, un excellent rim protector. Mais ce qui est fait est fait, et les jeunes Dipo et Domas arrivent dans l’Oklahoma, récemment orphelins de KD.

Nouvelle expérience

Pour sa première saison au Thunder, en 2016-2017, Victor réalise sa meilleure saison, en jouant les lieutenants de Westbrook. Mais dans une saison monstrueuse se terminant avec un titre de MVP, RussWest manque d’équipiers stars, ce qui entraîne une élimination précoce du Thunder contre les Rockets, 4-1 au premier tour.

Mais individuellement, Oladipo tourne à 16 points de moyenne, 4 rebonds, et des pourcentages honorables : 44% au shoot et 36% de loin, le tout accompagné d’une très bonne défense sur l’homme. Sa carrière semble enfin lancée, et on peut enfin voir en Vic’ un rôle player important. Cette saison a permis aussi à Dipo de découvrir les Playoffs, mais a montré certaines difficultés offensives sur la grande scène, à l’image de son équipe.

Victor Oladipo sous le maillot du Thunder

La saison suivante se prépare tranquillement, mais un après-midi de juillet, tremblement de terre dans la sphère NBA : Paul George est transféré au Thunder, en échange de Oladipo et Sabonis, arrivés tout les deux l’été précédent. Et là, c’est l’éclosion pour notre nouveau Pacer.

L’éclosion

Dans une équipe que personne n’attend, Victor explose ses standards, et tourne à 23 points, 5 rebonds et 4 passes de moyenne. Même les pourcentages augmentent, avec 48% de réussite et 37% de loin.

Logiquement nommé All-Star puis All-NBA, puis MIP de la saison, Dipo explose, et les Pacers sont la darling de cette saison 2018 : ils surprennent en se qualifiant en Playoffs à la 5ème place de l’Est. Et malgré une bataille épique, Indiana tombe en sept matchs au premier tour contre les Cavs de LeBron James, futur finaliste. Oladipo nous sortira ainsi un Game 6 de mammouth, à 28 points et 13 rebonds, que vous pouvez retrouver ci-dessous.

La saison suivante est celle de la confirmation. Oladipo parvient à garder un niveau All-Star, et se fait nominer pour la deuxième fois en deux ans. Même si les stats sont en baisse, Victor parvient à confirmer son titre de MIP de la saison précédente jusqu’au mois de janvier : 19 points de moyenne, avec 42% au shoot et 34% du parking.

Première descente aux enfers

Mais le 23 janvier 2019, dans un match contre les Raptors, Oladipo revient en défense, saute pour défendre sur Siakam, et retombe mal. Silence dans la salle. Victor se tient le genou, et tape le sol. Le public, les co-équipiers, le staff, tout le monde retient son souffle.

Bilan : rupture du tendon du quadriceps du genou droit, et donc obligation d’une opération, ce qui l’éloigne des terrains durant quasiment un an. Collectivement pour Indiana, la saison ressemblera à la précédente, en finissant à la 5ème place à l’Est, mais le premier tour de Playoffs se passe mal : défaite 4-0 contre les Celtics défaillants de l’ère Kyrie Irving, et encore une sortie au premier tour.

Lors de la saison 2019-2020, Dipo revient lors de la fin de saison, et commence doucement à préchauffer. Mais un évènement majeur va le stopper net, lui et toute la NBA : l’apparition du Covid-19. Et à partir de ce moment-là, la carrière de Dipo ne sera plus jamais la même. Non pas que le Covid ait joué un rôle sur son niveau global, mais on peut prendre cette date comme bascule dans la carrière du natif de Maryland.

Dans la bulle, les Pacers vont préchauffer et chiper la quatrième place de l’Est au Heat de Miami. Sur les six matchs de régulière joué par Dipo dans la bulle, on commence à revoir des flashs des années précédentes : 16 points de moyenne, et un retour à son meilleur niveau n’est pas à exclure.

Mais les Playoffs arrivent, et vont se révéler encore une fois désastreux, avec un Sabonis absent depuis le quasi-début de la bulle : encore un sweep au premier tour, cette fois-ci face à un surprenant Heat. Malgré un TJ Warren stratosphérique dans la bulle, les Pacers n’ont pas de solutions face à un Butler en mission, et Goran Dragic.

Et en plus, encore un coup du sort contre Oladipo, obligé de sortir dès le premier quart du match 1 après une blessure à l’œil. Mais les examens se révelant concluants, et notre All-Star repars à l’attaque lors des matchs suivants. Cela ne suffira pas pour prendre ne serait-ce qu’un seul match au Heat, mais Victor nous rassure, et se rassure lui-même. 22, 20, et 25 points pour les trois derniers matchs de la série.

Pour les Pacers, en revanche, les années se suivent et se ressemblent : troisième élimination de suite au premier tour en trois ans. Mais le management décide de garder l’effectif tel quel, avec une ossature Brogdon-Turner-Sabonis-Warren-Oladipo toujours en place. Seul changement : Nate McMillan est remplacé par un coach rookie, Nate Bjorkgren.

Victor, annoncé en partance toute l’été, décide de ne pas signer d’extension, et honore donc sa dernière année de contrat. Objectif pour Indiana : le trader avant qu’il parte comme agent libre. D’après plusieurs sources, Vic’ aurait décidé de ne pas poursuivre sous le maillot d’Indiana à cause du traitement qui lui a été réservé pendant ses blessures.

Neuf petit match joués sous le maillot des Pacers en 2020, puis enfin, la fracture, lors d’un blockbuster trade : James Harden quitte les Rockets dans un deal incluant quatres équipes, dont Indiana. Ainsi, Oladipo prend la direction de Houston, tandis que LeVert débarque chez les Pacers.

Après le divorce…

Nouvelle équipe pour Dipo, et nouveau rôle. Vétéran dans une équipe inexpérimenté n’ayant rien à jouer, il jouera vingt matchs sous le maillot des Rockets, le tout avec 21 points de moyenne.

Début mars 2021, les Rockets lui proposent une offre de 45M/2 ans, qui sera refusé par ce dernier. Houston a donc 25 jours pour le transférer, ou alors la free agency l’accueillera.
Le 25 mars, soit le dernier jour pour négocier, un accord est trouvé : les Rockets envoient Oladipo au Heat, en échange de Avery Bradley et Kelly Olynyk.

Avec un effectif renforcé, le Heat aborde la fin de saison plus sereinement, après une saison en demi-teinte. Oladipo joue son premier match sous le maillot floridien contre les Warriors, reprend du rythme dans une équipe compétitive. Les premiers dunks font lever les foules, les fans du Heat commencent à voir l’éclaircie dans cette saison terne, grâce notamment à Victor.

… La rechute

Mais au bout de seulement quatres matchs, le cauchemar recommence pour Dipo. Sur un dunk féroce, Dipo retombe sur les pieds, mais se tient immédiatement le genou.

La blessure de Dipo avec Miami, qui lui fait remonter de mauvais souvenirs…

Il continue de jouer, mais quelque chose cloche. Le diagnostic tombe quelques jours après : opération au tendon du quadriceps droit, encore une fois, et les rêves s’envolent côté Heat. Saison évidemment finie, et la suivante ne sera pas entière.

  • La renaissance

Agent libre, Victor décide de parier sur lui-même, et resigne un an au minimum, pour environ deux millions au Heat. Il jouera seulement douze matchs de saison régulière, mais retrouve un semblant de continuité : 12 points à 47% au tir, dont 41% de loin.

Les Playoffs 2022 arrivent, et le Heat nourrit de grandes ambitions après une régulière terminé à la première place. Premier tour face aux Hawks de Trae Young. Oladipo ne joue pas des trois premiers matchs, mais va apparaitre au match 4. Et enfin, on semble voir un Victor qui a compris son rôle : moins de responsabilités en attaque, mais une défense de fer. Il va participer au harcèlement mis en place par le Heat sur Ice Trae.

Et lors du match 5, avec un Butler absent, il va prendre les choses en main : 23 points, avec 3 interceptions. Sa superbe performance permet à Miami de gagner ce match, et de passer le premier tour. Depuis ce match, Dipo jouera une vingtaine de minutes durant tout le run de playoffs du Heat. D’une défense acharné sur James Harden à une mise en cage des Jay Brothers, tout le monde y passe. Oladipo se la joue facteur X, et se fend même de quelques performances notables offensivement dans ces Playoffs : 19 points au Game 2 des demis de Conférence face à Philadelphie, 15 points dans cette même série au Game 4, ou encore 23 points au Game 4 des Finales de Conférence face à Boston.

Energizer en sortie de banc, il (re)gagne le cœur des fans du Heat. Avec 1.3 interceptions par match, son impact défensif est non-négligeable dans le long run de Miami. Malgré une défaite en sept matchs en finale de conférence, Victor semble avoir retrouvé le sourire, et un rôle qui lui correspond : 10.3 points, 3.4 rebonds et 2.1 passes de moyenne en 15 matchs, le tout en jouant 25 minutes par match. Et son impact défensif, non négligeable, n’est pas visible dans les statistiques.

Nouvel été, et nouvelle renégociation de contrat. Les deux camps se mettent rapidement d’accord, et un très bon contrat est signé, de 18 millions sur deux ans.

Lors de la saison suivante, la saison 2022-2023, Oladipo ne joue pas lors des vingt-quatres premiers match de son équipe. Cela est dû à une blessure à la cheville, mais les détails ne nous sont pas dévoilés au moment de l’annonce de sa blessure. Premier match de sa saison le 6 décembre contre Detroit, et Dipo recommence à prendre le rythme. Il ne score 8 points en 25 minutes de jeu sur ses 10 premiers matchs, avec des pourcentages affreux, mais l’essentiel est ailleurs : Victor va enfin pouvoir jouer une quarantaine de matchs dans une saison.

Oladipo reprenant confiance en lui lors de la saison 2022-23

Le meneur du Heat monte doucement en température, et avec les absences à répétition de Lowry, voit son temps de jeu augmenter. Sur les 16 matchs suivants, il jouera plus de 30 minutes par match, en augmentant son rendement à plus de 13 points. Lors de son meilleur passage durant cette régulière. Il réalise notamment quelques performances à plus de 20 points, mais est mis au placard par coach Spo durant quelques matchs.

La fin de saison lui permet d’avoir plus de liberté une fois la place en Play-in acquise par le Heat. Il inscrit 30 points contre les Wizards, et est prêt pour réaliser de bons Playoffs, à l’image de la saison précédente. Lors du premier match face aux Bucks, il ne joue pas une seule seconde ; mais dès le match 2, il joue 26 minutes à cause de la blessure de Herro lors de la première manche, avec un bon match de sa part malgré un blowout en faveur des Bucks. Retour à Miami pour le troisième match, et il empoche des minutes. C’est une bonne eonne entame du Heat en général dans cette série qui offre un gros défi, mais individuellement aussi pour Dipo : 8 points, 2 rebonds et 2 interceptions en 19 minutes de moyenne, le facteur X des Playoffs 2022 est bel et bien de retour.

Le cauchemar continue

Et là, encore une fois, le drame. Milieu de quatrième quart temps, Dipo drive et passe Bobby Portis. Il monte au dunk, mais un appui sur le genou gauche (encore lui), et le monde s’arrête une troisième fois.

Coupé en plein élan, il se retrouve au sol, se tenant immédiatement le genou. Son regard, capté par la caméra, veut tout dire. La peur, l’effroi, mais surtout la connaissance de cause. Le meneur le sait, ce n’est pas juste une entorse. Il quitte le terrain, soutenu par ses coéquipiers, eux aussi au courant de la gravité de la blessure. La nouvelle tombe le lendemain : déchirure du tendon rotulien, et minimum plus de six mois sans jouer. Miami va gagner ce match, mais après la blessure de Herro au match 1, le cœur des fans de Miami est lourd. Encore une blessure, encore une opération, et encore une épreuve à surmonter pour le guerrier de Maryland.

À l’heure où l’on parle, le Heat essaye toujours d’attirer Damian Lillard. Mais pour cela, il lui fallait de la place dans le salary cap. Et malheureusement, après un amour réciproque entre la franchise floridienne et Victor Oladipo, Miami décide de se séparer du double All-Star contre une trade exception. Cela permet au Heat de se débarrasser d’un contrat représentant un poids mort pour la saison prochaine, et finalement Victor va retrouver une franchise qu’il a connu durant une saison : le Thunder.

Aujourd’hui, Dipo est toujours conservé par Oklahoma City. L’un des pire scénarios envisageable serait qu’il soit coupé, et qu’il ne retrouve pas d’équipe pour la suite de sa carrière.

À 31 ans, le meneur explosif peut encore apporter son expérience, sa fougue et sa défense dans une franchise NBA. Son mental est en acier, lui qui est revenu après chaque longue blessure. Après une carrière qui lui a valu de passer par le très bon, mais aussi le très mauvais, le meneur, tout de même deux fois All-Star, MIP et All-NBA, semble avoir son prime derrière lui. Mais Dipo est un guerrier, et mérite une dernière chance dans une équipe, ne serait-ce que pour récompenser sa persévérance et sa détermination.

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Gaël Angénieux

J'aime le Heat, j'aime le Thunder. Je suis donc un fan de basketball.

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