La NBA G-League existe depuis 2001.
La NBA G-League existe depuis 2001, sous le nom de National Basketball Development League. Crédit : Pro Insight

NBA G-League : le mode d’emploi

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La NBA G-League, souvent surnommée « la petite sœur » de la NBA, est bien plus qu’une simple ligue mineure. Elle représente un passage nécessaire pour de nombreux joueurs aspirant à fouler les parquets de la NBA. Pour les amateurs et les initiés, comprendre cette ligue est essentiel pour connaitre encore mieux la NBA et son développement, mais aussi observer la réussite avec laquelle le basket-ball continue de s’implanter dans sa terre natale. 

La G-League permet aux équipes de la grande ligue d’avoir un vivier de jeunes talents à disposition, mais aussi de tester leurs joueurs blessés ou ceux qui doivent retrouver un rythme de compétition. Envoyer un joueur dans son équipe G-League pour une franchise NBA, s’apparenterait au football, à le prêter à un autre club ou le faire jouer avec son équipe réserve. 

La G-League ne se limite pas à être un simple réservoir de joueurs potentiellement éligible à tenter l’aventure en NBA. C’est aussi un laboratoire dans laquelle la NBA expérimente de nouvelles règles, comme l’instauration du chronomètre des 14 secondes après un rebond offensif, ou encore le format de la « coach’s challenge » pour les décisions arbitrales. Ces innovations, parfois adoptées en NBA, montrent combien la G-League est un bac à sable géant pour la NBA. 

L’histoire de la G-League

Créée en 2001 sous le nom de National Basketball Development League (NBDL), la G-League a, depuis, évolué pour devenir la ligue de développement officielle de la NBA, sous le nom de la D-League en 2005. En expansion constante, elle compte aujourd’hui 31 équipes, chacune affiliée à une franchise NBA, et a été baptisée G-League en 2017, suite à un partenariat avec la marque Gatorade.

La NBDL a organisé son premier All-Star Game lors de la saison 2006-2007, le 17 février 2007 à Las Vegas, pendant le week-end du NBA All-Star. Les fans ont voté pour les cinq de départ des deux équipes, qui opposent les meilleurs joueurs de l’Est et de l’Ouest, comme en NBA.

Le 5 novembre 2009, les Texas Legends de Frisco marquent l’histoire en nommant Nancy Lieberman comme coach, devenant ainsi la première femme à diriger une équipe en NBA ou en NBA D-League.

La D-League comptait 12 équipes en 2006-2007, 14 en 2007-2008, et 16 en 2008-2009. À la fin de la saison 2013-2014, 33 % des joueurs NBA étaient passés par la D-League, contre 23 % en 2011.

Le 10 mars 2014, les Knicks de New York annoncent l’acquisition d’une équipe de D-League pour la saison 2014-2015. Cette équipe, affiliée exclusivement aux Knicks, joue au Westchester County Center et devient la 18ème de la ligue. Les Knicks deviennent ainsi la septième équipe NBA à posséder entièrement une équipe de D-League. La ligue, composée de 18 équipes, est alors divisée en deux conférences (Est et Ouest) et quatre divisions (Atlantic, Central, Southwest, et West). Un tournant dans l’histoire de cette ligue mineure.

À partir de la saison 2017-2018, la D-League devient la Gatorade League et se développe plus rapidement encore, pour arriver jusqu’à aujourd’hui, en 2024, où la G-League compte une équipe de plus qu’en NBA.

Pour la saison 2019-2020, des changements sont annoncés, dont le Winter Showcase en décembre, ainsi que sur l’introduction du lancer franc unique lors des deux dernières minutes du match. L’objectif est de réduire la durée des matchs à moins de deux heures, et de rendre intense les derniers quart-temps.

La saison 2019-2020 est suspendue en raison de la pandémie de COVID-19. La saison 2020-2021 est reportée et se déroule dans une bulle à l’ESPN Wide World of Sports Complex en Floride, avec seulement 18 des 30 équipes présentes.

La NBA se développe à travers la G-League

Chaque équipe de la G-League, à l’exception des Mexico City Capitanes, est directement liée à une franchise NBA, permettant une symbiose parfaite entre les deux niveaux. Par exemple, le Birmingham Squadron est affilié aux New Orleans Pelicans, tandis que le Motor City Cruise est lié aux Detroit Pistons. De plus, certaines équipes, comme les Mexico City Capitanes, incarnent une possible expansion internationale du basket en Amérique latine.

Adam Silver envisagerait en effet de valider dans les prochaines années une expansion de la NBA, avec l’apparition de nouvelles franchises, dans de nouveaux marchés aux États-Unis, mais potentiellement aussi en Amérique, comme au Canada ou même au Mexique. Les Mexico City Capitanes symbolisent donc le déploiement de la marque NBA dans un nouveau pays qui représente sûrement une opportunité financière importante. 

La ligue a aussi vu l’émergence d’une équipe spéciale : la NBA G-League Ignite, lancée en 2020 pour accueillir les jeunes talents les plus prometteurs, souvent sortis du lycée. Arrêtée cet été pour laisser place à la rémunération des athlètes NCAA avec la nouvelle clause NIL (Name, Image and Likeness).

L’équipe Ignite offrait une alternative aux universités américaines, en permettant aux jeunes joueurs de se préparer à la NBA tout en gagnant un salaire, ce qui devient donc envisageable en NCAA avec cette nouvelle réforme NIL.

Cette initiative a permis de révéler des stars comme Jalen Green, qui a été sélectionné en deuxième position lors de la Draft 2021, Scoot Henderson, choisit en 3ème position de la Draft 2023, ou encore Matas Buzelis, le nouveau rookie des Chicago Bull, drafté en 11ème position.

Les Two-Way Contracts

Le rêve de tout joueur en G-League est de gravir les échelons pour rejoindre la NBA. Depuis l’instauration des « Two-Way Contracts » en 2017, ce rêve est devenu plus accessible pour les basketteurs ayant moins de quatre années d’expérience en NBA. Ces contrats permettent aux équipes NBA d’intégrer à leur roster trois joueurs de la G-League en plus, tout en les laissant évoluer en ligue mineure.

Un joueur sous contrat « Two-Way » peut participer à 50 matchs NBA par saison et percevoir un salaire à mi-chemin entre celui d’un joueur NBA et d’un joueur de G-League. À son lancement, ce type de contrat permettait à seulement deux joueurs de passer 45 jours par saison avec l’équipe NBA. Le développement de ce statut unique en NBA montre bien que la NBA souhaite agrandir la passerelle entre la G-League et sa ligue majeure. 

Outre les Two-Way Contracts, les équipes NBA peuvent aussi signer des joueurs de G-League pour une courte période de 10 jours, en procédant à des “call-up”, donc des “appels”.

Certains joueurs, comme Pascal Siakam, Christian Wood ou Fred VanVleet, ont utilisé la G-League comme tremplin pour s’établir comme des stars en NBA. En 2023, plus de 50 % des joueurs NBA ont une expérience en G-League, preuve de son importance dans le développement des talents aux débuts de carrière plus compliquées que les autres jeunes draftés. 

À noter qu’aucun Two-Way contract ne permet à un joueur d’être qualifié avec son équipe NBA lorsqu’elle dispute les Playoffs. C’est un statut qui se base sur le développement de ce joueur, et non sur son intégration totale à l’effectif NBA.

Comment se déroule une saison en G-League ?

De novembre à avril, les équipes s’affrontent dans l’espoir d’atteindre les Playoffs, comme en NBA. Chaque équipe entame sa saison avec 14 matchs. Elles sont classées en quatre groupes. Le premier de chacun des quatre groupes et les quatre meilleurs bilans se retrouvent pour le Winter Showcase pour un tournoi à élimination directe. Après cette Showcase Cup, la saison régulière de 34 matchs commence, dès le 27 décembre.

On retrouve alors un fonctionnement beaucoup plus classique, avec des Playoffs entre les six meilleures équipes de chaque Conférence et un champion désigné en avril. Après un tour préliminaire, ce sont des demi-finales de conférence qui prennent place, jusqu’à la dernière confrontation, entre la meilleure équipe de l’ouest, et de l’est. Cette année, c’est le OKC Blue Thunder qui a gagné face aux Maine Celtics. Les séries se jouent en deux matchs gagnants. En G-League, les matchs durent aussi 48 minutes, avec 24 secondes pour chaque possession.

La Draft G-League

Tout comme en NBA, la G-League possède sa draft qui, cela dit, se veut légèrement différente. En 2023, elle a duré aussi deux tours, pour un total de 62 nouvelles recrues. La seule différence, c’est que s’ajoute à cette draft classique, une draft internationale de plusieurs choix, changeant chaque année. Seuls des jeunes prospects étrangers s’y présentent, et cette année, quatre ailiers ont été sélectionnés, dont les français Kenny Kasiama et Milhan Charles. Lors de la draft de G-League, des jeunes joueurs, mais aussi des vétérans peuvent s’y présenter, à l’image de Lance Stephenson en 2021.

Bien moins impressionnante et médiatisée que la NBA, la G-League reste le second meilleur championnat des États-Unis, plus grand pays de basket-ball du monde, comme nous l’ont, une fois de plus, prouvé les Jeux Olympiques. En constant progrès, cette ligue mineure participe au développement de la NBA, et fournit de plus en plus de joueurs. Une opportunité de saisir sa seconde chance, dans un pays qui propose le rêve américain et possède des valeurs de travail et de progrès dans son âme même. Non retransmise en France, cette ligue a encore du chemin pour concurrencer les autres ligues de balle orange à travers le monde, bien que de nombreux joueurs d’Euroleague soient aussi passés par la G-League. 

Pour vous donner un aperçu sur la G-League, le mieux reste de visionner les rencontres, ou même de commencer par en regarder les highlights, qui n’ont rien à envier à ceux de NBA.

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