Mike Budenholzer n'a plus entraîné depuis une élimination au premier tour des playoffs 2023. Crédit : Geoff Burke - USA TODAY SPORTS
Mike Budenholzer n'a plus entraîné depuis une élimination au premier tour des playoffs 2023. Crédit : Geoff Burke - USA TODAY SPORTS

Mike Budenholzer débarque aux Suns pour 5 ans, le bon choix ?

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Après leur élimination en playoffs, Phoenix a officialisé la venue de Mike Budenholzer, en remplacement de Frank Vogel, remercié deux jours plus tôt. Un changement pour donner une nouvelle dynamique à des Suns en détresse. 

Un an, une saison régulière à 49 victoires et un sweep au premier tour des playoffs, voila à quoi se résumera le bilan de Frank Vogel sur le banc des Suns. Un bilan nettement simplifié, où l’effectif totalement renouvelé et l’enchaînement des blessures en première partie de saison lui serviront de circonstances atténuantes. Mais pour autant, le technicien aura fauté à sa tâche, celle de répondre au très exigent Win Now imposé par Mat Ishbia, propriétaire des Suns. Et avec ce nouveau propriétaire, pas de perte de temps possible, la sanction est donc immédiate. 

Un échec, où le champion 2020 a bien sûr sa part de responsabilité. Jamais, l’effectif des Suns n’a semblé être un groupe allant dans la même direction. Entre les contre-performances de certains, les caprices des autres, et l’incapacité collective à survivre aux temps-faibles, Phoenix n’aura jamais répondu présent collectivement. Un coach doit réussir à unir son groupe, ce que n’a pas su faire Vogel, qui aurait même été totalement lâché par ce dernier en fin de saison. Là encore, les égos de chacun, et notamment de ses cadres, ne l’auront pas aidé…

Mais là où la faute semble la plus importante, c’est dans l’absence de plan de jeu établi. Personne ne pouvait définir un style type à cette équipe des Suns. Une attaque désorganisée, où les rôles de tous semblaient changer chaque semaine, qui se classe tout de même 10e de la ligue. Mais cela est davantage dû aux talents qui la composent et à des joueurs qui ont nettement dépassé les attentes, comme Bol Bol, mais surtout, Grayson Allen. Un jeu pauvre, stéréotypé et brouillon qui aura permis aux grosses défenses de cette ligue d’éteindre toute ambition arizonienne, comme l’ont si bien fait les Wolves en Playoffs. 

Mike Budenholzer, le profil idéal ?

Si les coachs expérimentés disponibles n’étaient pas nombreux, Mike Budenholzer apparaît comme l’un des meilleurs profils possibles pour cette franchise des Suns. Déjà, c’est un coach qui a déjà gagné – avec Milwaukee en 2021 – et qui a déjà prouvé ses compétences en management de stars. À Milwaukee, mais aussi à Atlanta, apparaissaient des groupes soudés et unis. Booker, Durant et Beal sont davantage des leaders par le niveau, ce qui montre de grosses limites lors des périodes délicates. À leur nouveau coach de réussir à être ce point de repères, d’appui quand tout va mal. 

Autre domaine où les choses devraient changer, l’animation offensive. 9 saisons sur 10, l’équipe de Budenholzer s’est classée dans le top 8 de la ligue en terme de 3 points tentés, tout en étant average en terme d’efficacité. À voir si les membres du Big 3 arriveront à changer leur style, eux qui n’ont tendance qu’à se limiter aux tirs mid-range, même s’ils en sont plus que des experts. Bradley Beal sort d’une saison où près d’un quart – 23.9%- de ses tirs étaient des catch and shot 3, pour 44% de réussite, deux records en carrière et de loin.

Autre aspect de la patte Budenholzer, une pace élevée. En carrière, les équipes de Mike Budenholzer ont toujours été permis les 15 plus rapides. Depuis l’arrivée de Chris Paul en 2021, Phoenix à toujours été parmi les plus lentes. Une augmentation du rythme qui peut participer à gommer l’absence de meneur de métier. En jouant vite, les espaces sont plus nombreux et la différence se fait plus facilement. À voir si l’effectif peut s’y adapter, et notamment Kevin Durant, qui aura 36 ans à la reprise. À voir aussi si les Suns peuvent le faire proprement, puisque cette saison, 15% de leurs possessions se concluaient en perte de balle. Soit le 26e pire ratio de la ligue…

Mais pas la réponse à tout…

Mike Budenholzer a déjà réussi à gagner sans réel meneur gestionnaire, et les Suns peuvent en témoigner. Cela passe notamment par un jeu rapide, porté sur beaucoup de tirs à 3 points. Des adaptations qui nécessitent des profils particuliers. À Milwaukee avec Lopez et Portis, ou à Atlanta avec Millsap et Horford, le natif de l’Arizona a toujours pu compter sur des intérieurs capables de sanctionner au tir extérieur. Cela lui permettait de jouer en five out, c’est-à-dire avec 5 shooters en même temps, permettant de libérer la raquette pour des drives. Or, à Phoenix, Nurkić, et Eubanks qui devraient activer sa player option, ne sont pas fiables dans ce domaine.

Si Budenholzer est un coach plus qu’honnête défensivement, il faudra lui donner davantage de munitions dans ce domaine. Que cet effectif soit 13e au défensive rating est un exploit dû au génie défensif de Frank Vogel, et à la saison défensive élite de Kevin Durant. Là encore, des renforts de poids devront arriver, notamment dans la raquette et sur les ailes. Option possible, la possible arrivée de Darwin Ham en tant qu’assistant. L’ancien coach des Lakers noue de bonnes relations avec le nouveau coach des Suns depuis leur aventure commune à Milwaukee. Et en termes de défense, il n’y a pas tellement mieux que Darwin Ham. À voir si ce dernier trouve d’autres opportunités, notamment en coach principal. 

Et enfin, si Budhenholzer apporte des idées différentes de celles de Vogel, ce n’est pas la solution miracle. De la qualité, à la qualité de l’effectif en passant par les attitudes et le niveau du trio magique, tout devra hausser d’un cran dans l’Arizona. Une chose est sûr, c’est l’implication du nouveau coach. Celui qui a signé pour 50 millions sur cinq ans a passé sa jeunesse à soutenir cette franchise des Suns. Un supplément d’âme qu’il faudra insuffler à l’équipe pour qu’elle puisse atteindre son objectif de titre. 

Ou du moins y croire…

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Malo Soquet

18 ans - Phoenix Suns - rédac
Étudiant en journalisme, qui passe ses nuits sur le League pass, ses journées à dormir, à boire des Redbulls et à tweeter et écrire sur les Suns. Bref, j'ai rien compris à comment réussir mes études...

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