Éliminée au premier tour des playoffs contre les Cleveland Cavaliers (4-0), et après une saison remplie de hauts, mais surtout de très moyen et de chamboulements, la franchise du Miami Heat se retrouve à l’aube d’un été qui s’annonce mouvementé, mais surtout crucial pour préparer son avenir, à court et long terme.

Des playoffs, reflets d’une saison inconstante

Le Heat a terminé la saison régulière 2024-2025 à une bien décevante 10ème place de la conférence Est, loin des attentes du début de saison. Miami a réalisé un exercice plus que moyen, n’arrivant pas à enchaîner, pire encore, entre le 8 et le 23 mars, les Floridiens ont réalisés une série de 10 défaites de suite, une première pour la franchise depuis la saison 2008-2009.

Signe de leur irrégularité, ils ont terminé le mois avec une série de 6 victoires d’affilées. Malgré cette 10ème place, le Heat s’est sorti d’un play-in très peu relevé à l’Est, mais le retour à la réalité en playoffs a été brutal. Miami s’est frotté à un os, et s’est logiquement fait sortir par les Cleveland Cavaliers. 

Ce n’est pas dans l’habitude de la franchise de se faire sortir de la sorte dès le premier tour des play-offs, même après des saisons régulières mitigées, mais cette fois-ci, l’équipe a clairement manqué de ressources et d’idées, et orpheline de son franchise player, elle n’a pas rivalisé avec l’une des meilleures équipes de la ligue.

Pire encore, les Floridiens sont rentrés dans l’histoire de la NBA en concédant la 5ème plus large défaite de l’histoire des playoffs (55 points d’écart), la première équipe à concéder deux défaites d’affilées de plus de 30 points à domicile, et enfin un bien triste record all-time de 122 points d’écart sur une série de play-offs. Des chiffres qui reflètent l’écart entre le haut de la conférence et le Miami Heat.

Un all-star peut en remplacer un autre ?

Dominant contre les faibles, mais manquant de créativité et de talents contre les grosses écuries, voici la bonne recette pour une saison dans le ventre mou du classement de la conférence Est. 

Comment parler de cette saison sans évoquer le chassé-croisé entre le franchise player et l’un de ses lieutenants fidèles. Pour rappel, le Heat s’est séparé de Jimmy Butler après que le joueur ait exprimé son souhait d’aller vers d’autres horizons, et a finalement été tradé aux Golden State Warriors, contre notamment Andrew Wiggins, Kyle Anderson et un premier tour de draft.

Malgré les différends entre le joueur et la franchise, c’est un coup très dur pour celle-ci, qui perd son franchise player avec lequel le fit était parfait. Depuis son arrivée, le Miami Heat a atteint deux fois les finales NBA (2020 et 2023).

Dans le même temps, et hasard du calendrier, seulement quelques jours plus tard, l’arrière des Miami Heat, Tyler Herro, décrochait sa première étoile de All-Star. Une consécration pour le joueur sélectionné en 13ème position de la draft 2019. Bien plus qu’un lieutenant, Herro est véritablement devenu l’arme numéro 1 de l’attaque du Miami Heat.

L’arrière a été récompensé à la fois pour  son rôle majeur joué cette saison pour son équipe, mais également pour l’augmentation significative de ses statistiques, avec notamment 23,9 points de moyenne, une hausse de plus de 3 points comparé aux années précédentes. Plus de responsabilités en attaque, dans la création, il a assumé son nouveau rôle d’option numéro 1  en saison régulière, mais n’a pas été au niveau lors du premier tour des playoffs et a été muselé par la ligne arrière des Cavaliers, signe des limites de l’option numéro du Heat cette saison.

Un été mouvementé du côté de South Beach

On le savait avant même le début des playoffs, l’été du Heat allait sans doute être bien mouvementé, mais on pouvait toujours émettre un doute, quand on connaît l’historique de cette franchise, capable de créer des exploits au moment où on l’attend le moins. D’exploit, il n’y a pas eu, et le pivot Bam Adebayo prévient que l’été qui s’annonce pour sa franchise, sera mouvementé faisant référence notamment à son propriétaire Pat Riley :

Il va y avoir beaucoup de changements cet été (…)De mon point de vue, il faut comprendre comment fonctionne le gars aux cheveux gominés. Il faut s’y préparer. »

Mais par où commencer tellement le chantier cet été s’annonce complexe. Tout d’abord il faut quand même rappeler que le Heat est une franchise plutôt stable, avec une identité très forte depuis quelques années. Elle peut toujours s’appuyer sur son coach Erik Spoelstra, en poste depuis 2008, et sur son proprio Pat Riley. Ils n’ont pas été exempts de tout reproche au cours de la saison passé, mais leur historique parle pour eux, ils ont été titrés et ont installé dans cette franchise une culture de la gagne.

Mais est ce que le coach historique du Miami Heat va encore vouloir rester dans une franchise qui semble avancer au ralenti ? Pat Riley paye les mauvais choix et son manque de prise de risque également, qui va sûrement conduire à un chamboulement dans l’organigramme de la franchise. Tout reste possible. Une remise en question doit avoir lieu pour tenter de redevenir contenter.

Le Miami Heat va se retrouver devant des choix cruciaux cet été : tenter d’aller chercher un all-star, déterminer quels joueurs sont considérés comme intouchables au sein de l’effectif, ou partir sur une phase de reconstruction ? Bam Adebayo semble être le seul joueur réellement intouchable, de par ses performances et sa « Heat Culture ». Tyler Herro, récemment all-star, n’est certainement pas l’option numéro 1 ou 2 d’une équipe qui vise le titre et pourrait représenter une bonne monnaie d’échange dans un trade, ainsi que leur rookie Kel’el Ware, l’une des rares satisfactions de cette saison, sur lequel ils pourraient s’appuyer ou autour duquel monter un trade cet été.

Il faut rappeler que le Miami Heat est reconnu comme étant une franchise qui réalise souvent de très bons coups à la draft, on peut donc avoir confiance en le management, puisqu’elle possède le 20ème choix de la prochaine draft (via les Warriors). Plusieurs joueurs sont également en fin de contrat, comme Terry Rozier, Duncan Robinson ou encore Kevin Love, ce qui pourrait offrir une plus grande flexibilité.

La franchise dispose également de trois choix de premier tour, et de deux choix de second tour de draft, qui pourraient bien servir de monnaie d’échange lors d’un trade. Les jeunes Nikola Jovic et Jaime Jacquez Jr , ou encore des joueurs plus expérimentés comme Andrew Wiggins et Kyle Anderson sont également « tradable ». Bref, tout semble possible cet été et l’effectif en septembre prochain pourrait être totalement remanié.

Heat
Miami
Erik Spoelstra, le coach, Pat Riley, le propriétaire, au-devant d’un été crucial pour leur franchise du Miami Heat. Crédit : Daniel A. Varela Miamiherald

L’option du rebuild complet semble quand même l’une des moins probables, on voit mal la franchise qui dispose de l’un des meilleurs coach de la NBA, jouer le fond du classement. Mais vers quels joueurs pourrait se tourner le Heat ? L’objectif est de rajouter du talent à cette équipe, en allant chercher un all -star, mais difficile d’attirer certains profils dans une équipe et un effectif qui ne sont pas taillés pour viser les hauteurs du classement.

Depuis l’arrivée de Jimmy Butler , la franchise n’a pas réalisé d’acquisition aussi grosse. Elle a souvent été dans des rumeurs, notamment autour de Donovan Mitchell, Damian Lillard ou encore Giannis Antetokounmpo, sans jamais les concrétiser. Ce dernier serait peut-être la grosse opération de l’été, vu sa situation au Bucks, éliminé au premier tour des playoffs par les Pacers, et  orphelin de son lieutenant Damian Lillard, victime d’une rupture du tendon d’Achille.

Sous contrat jusqu’en 2027, plus une player option pour la saison 2027-2028, et avec un salaire autour des 60 millions la saison, l’opération risque tout de même d’être compliquée à monter. On sait que le joueur commence à être frustré de la situation de son équipe et aurait des envies d’ailleurs, mais Miami pourrait se faire devancer par des effectifs qui à l’instant T, donnent plus de certitudes au joueur. C’est le cas également pour Kevin Durant et Devin Booker, frustrés des résultats des Suns, et qui vont sûrement être sur le départ, mais difficile d’attirer des si gros joueurs qui ont pour objectif de gagner à très court terme.

Enfin, la franchise pourrait décider de prendre des risques en allant chercher des profils plus jeunes, comme LaMelo Ball ou Zion Williamson. Mais le bord floridien pourrait émettre des doutes quant au leadership et la constance du premier, et la fragilité physique et l’hygiène de vie du second. Cela dit, ces opérations pourraient être plus facile à mettre en place. De son côté, Miami pourrait permettre à ces jeunes stars de passer un cap dans leur carrière. En échange, la franchise a des assets (joueurs et tours de draft) qui pourraient suffire pour conclure un trade avec des franchise en construction comme les Hornets et les Pelicans.

L’intersaison du Miami Heat s’annonce donc incertaine et très mouvementée. Différents scénarios sont envisageables pour remettre la franchise au sommet de la conférence Est, ou la reconstruire en profondeur pendant les prochaines années.

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