Depuis sa création en 1988, Charlotte a toujours fait ses meilleurs résultats avec un pivot de haute qualité : de Alonzo Mourning à Al Jefferson, en passant par Vlade Divac ou autre Emeka Okafor, les Hornets sont une franchise qui a beaucoup joué autour d’intérieurs dominants. À la draft 2022, Mitch Kupchak a décidé de sélectionner Mark Williams avec son pick 15 et après une année rookie de haut niveau, on peut légitimement se demander si Mark n’est pas dans la continuité des grands pivots de Caroline du Nord, voire même un step-up.
Le parcours du jeune rookie
Fort prospect en sortie de la prestigieuse IMG Academy en Floride, qui a sorti quelques magnifiques spécimens de joueurs ces dernières années comme Jonathan Isaac, Anfernee Simons ou encore Kenyon Martin Jr, Mark Williams décide en 2020 de rejoindre le très prestigieux programme de Duke, l’un des meilleurs du pays depuis les années 80. Il réalise une grosse saison sophomore qui malheureusement ne se conclut pas avec un titre puisque Duke perd en demi-finale nationale face à l’UNC de Caleb Love notamment, suite à quoi il décide de partir pour la Draft 2022.
Derrière un Chet Holmgren intouchable en meilleur pivot de la cuvée et un Jalen Duren au potentiel immense, Mark se place assez aisément comme le troisième pivot à aller chercher, en concurrence avec Walker Kessler de Auburn notamment. Ce sont les Hornets, dans une draft très décriée à l’époque par les fans comme par les observateurs, qui le choisiront avec leur pick 15, juste après avoir transféré leur pick 13 à Detroit.
Mark Williams, c’est 2m16 et près de 110 kilos de muscle, le tout avec une immense envergure avoisinant les 2m30. Il est un prospect vu comme NBA ready, autant physiquement qu’athlétiquement, le tout dans une tête bien faite. À Duke, Mark se démarque par sa capacité à protéger le cercle et à avaler les rebonds par pack de 12 mais il est aussi un bon joueur offensif qui sait se placer, poser les bons écrans et être une cible parfaite pour envoyer des lobs, un énorme fit à Charlotte qui a besoin de ce genre de profil en pivot.
Une autre arrivée importante liée à Mark cet été est celle de Steve Clifford, coach des Hornets entre 2013 et 2018 qui revient après que Kenny Atkinson ait retourné sa veste pour rester dans la baie de San Francisco. Clifford est connu pour être un spécialiste de la défense, un des meilleurs en la matière de la NBA moderne, qui a révolutionné des défenses connues pour ne pas être terribles voire très mauvaises à Charlotte puis à Orlando.
Ses débuts chez les Hornets
Cependant, Mark n’intègre pas la rotation des Hornets avant le début du mois de janvier. Steve a déjà fait son choix pour la rotation intérieure: Mason en titulaire, Nick en remplaçant, Mark en G-League et Kai Jones bricole des minutes par ci par là entre tout ça. Avec le Swarm (l’équipe de G-League des Hornets), Mark envoie des énormes matchs à coup de double-doubles massifs avec 22 points, 12 rebonds et 2 contres de moyenne sur 11 matchs dont des 37-11 à Westchester ou des 26-17 face à la G-League Ignite.
Après une bonne vingtaine de bons matchs sur le banc, la trade deadline voit Mason Plumlee partir de Charlotte vers les Clippers, laissant le spot ouvert à Mark Williams, tandis que Nick Richards conserve sa place sur le banc. Sur un span de 11 matchs (on ne compte pas celui où il se blesse), le pivot tourne à 11 points, 9.5 rebonds, 1.4 contres et à 62.8% au tir. Mais le point le plus intéressant est ailleurs : du début de la saison jusqu’au 9 février, les Hornets sont 25ème au Defensive Rating avec une moyenne de 117.0. Sur le mois entier où Mark est titulaire, les Hornets sont 3ème au Defensive Rating avec une moyenne de 111.3. Vous avez bien lu, Mark, quasiment à lui seul, a réussi à faire passer les Hornets d’une défense pitoyable à une défense élite, un exploit pour un rookie. D’ailleurs, Mark est, de loin, le joueur avec le meilleur Defensive Rating de l’équipe avec 110.5, dépassant de plus de 3 points les meilleurs de ses petits camarades.
On reconnaît la patte Clifford là dedans, un homme qui a passé 3 mois à apprendre la défense à ce prodige de la nature au potentiel défensif démesuré comme il a pu le faire par le passé avec MKG à Charlotte ou le duo Isaac-Gordon à Orlando. Mark a en effet tous les attributs pour faire vivre un cauchemar défensif aux adversaires. A la manière d’un Rudy Gobert, on retrouve en Mark un physique immense décrit plus haut qu’il utilise parfaitement pour dissuader toute tentative de lay-up dans sa raquette. Celui qui tente de driver prend des risques de finir sur la photo de la soirée avec un contre bien salissant, ou alors de rater son tir à cause des bras immenses et de sa superbe verticalité et de ne pas avoir de seconde chance parce qu’avec Mark, il n’y a pas de seconde chance, c’est rebond Hornets et c’est tout, un vrai truc qu’on a pas eu depuis longtemps à Charlotte. Contrairement à Rudy, qui parfois peut faire face à des adversaires plus mobiles ou qui écartent le terrain et qui le gênent, Mark, lui, n’y voit aucun soucis avec son incroyable mobilité lui permettant de tenir sur les ailiers qui s’amuseraient à isoler sur le géant, le tout avec une gestion des fautes perfectible mais largement satisfaisante pour un jeune rookie comme lui. Mark Williams n’a peut être pas le potentiel offensif le plus incroyable de l’histoire. En effet, même si il a de vraies mains au près et que Steve a pour projet de le faire shooter à 3 points (projet encore lointain aujourd’hui), son potentiel défensif est tellement immense que finalement, il est peut être là, le salut des Hornets pour devenir enfin une place forte de la conférence Est, voire de la ligue.