Dans notre basket français, il existe un sujet, inhérents aux clubs, qui laisse très rarement indifférent : les salles. Ces dernières années, devant la professionnalisation du basket français, un public de plus en plus nombreux ainsi que la concurrence des autres championnats européens, posséder un écrin digne de ce nom n’a jamais autant été essentiel pour un club pro. Il est aujourd’hui devenu obligatoire, pour les dirigeants de ces différents clubs résidents, de pouvoir évoluer dans des équipements dignes de ce noms : ainsi, les salles sont devenus des enjeux.
Ces 10 dernières années, cette nécessité de pouvoir évoluer dans le meilleur équipement possible n’a cessé de s’imposer aux yeux des différents dirigeants, qui cherchent tous à pouvoir influencer les collectivités afin d’arriver à ce but. En effet, à partir du moment où un club évolue au haut niveau, il se doit d’avoir une salle qui réponde aux attentes du public et des partenaires : c’est une condition sine qua non à son développement, et à sa santé économique. Ainsi se sont multipliés les projets de salles modernes, plus ou moins achevés selon les situations.
Mais une remarque semble subsister malgré ces évolutions : en majorité, les clubs en France seraient toujours trop à l’étroit. Cet article cherchera justement à voir si cette affirmation, que l’on pouvait aisément confirmer il y a quelques années, peut toujours s’appliquer aujourd’hui. Nous verrons cela à travers la diversité des situations en France, qui rend le sujet à la fois intéressant et complexe à étudier, puisque tout le monde est très loin d’être logé à la même enseigne. En s’appuyant sur les observations de différents rédacteurs du Roster, tous attachés à leur équipe et donc concernés par cette question de la salle, nous donnons la parole à des suiveurs sur le terrain, offrant un regard certes engagé, mais surtout impliqué par cette question.
Etat des lieux : toujours plus grand
Ce qui pourrait être intéressant, c’est avant tout de faire un état des lieux de ce qui existe aujourd’hui en France. Si on prend les trois grands championnats français (Betclic Elite, Pro B, Nationale 1), la plus grande salle de France pour un club résident se trouve… en Pro B. Il s’agit de la toute moderne CO’Met Arena, à Orléans, un équipement ultra moderne inauguré en 2023, et qui peut accueillir jusqu’à 9 500 personnes ! Mais un tel gigantisme reste tout de même rare : la moyenne des salles se situe plutôt autour de 4 500 en Betclic Elite, 4 000 en Pro B et de 2200 en Nationale 1.
Dans l’ordre, voici un rapide classement des 5 plus grandes salles de France, au vu de leur capacité.
- CO’Met Arena, Orléans (Pro B), 9 500 places
- Palais des Sports de Pau, Pau (Pro B), 7 707 places
- Rhénus Sport, Strasbourg (Betclic Elite), 6 200 places
- Palais des Sports Jean-Weille, Nancy (Betclic Elite), 6 041 places
- Antarès, Le Mans (Betclic Elite), 6 023 places
A l’inverse, sur ces trois grands champions, on ne dénombre que 5 salles en dessous des 1 000 places, 4 en Nationale 1 et 1 en Pro B, ce qui montre qu’avec le professionnalisme s’accompagne une nécessité d’avoir de la place pour faire venir du monde.
Mais le chiffre qui peut nous intéresser là-dedans, c’est l’affluence de ces salles. On peut en effet avoir une grande salle, mais si elle ne répond pas à une demande, elle ne sert pas à grand chose.
Les résultats à ce niveau sont plus que satisfaisants, puisque la dernière saison 2022-2023 a vu en moyenne 3 190 spectateurs dans les salles de Betclic Elite, et 2 194 spectateurs en Pro B. Il s’agit de records. Les taux de remplissage moyens étaient de 87% en Betclic Elite, et de 75% en Pro B, avec une rencontre sur 3 à guichets fermés en Betclic Elite !
Ce chiffre montre à quel point le basket français est en bonne santé. Il a sûrement bénéficié du boost Wembanyama, mais pas seulement : il y a un véritable élan. Elan qui semble se confirmer, en particulier quand on voit que dans le nouveau Palais des Sports de Caen, en 6 matchs, il y eut… 6 guichets fermés. 4 200 spectateurs à chaque fois, pour de la Nationale 1.
Enfin, si on se penche sur la modernité, les inaugurations récentes de nouvelles salles, ou bien de salles évènementielles, ne manquent pas. Les collectivités souhaitent offrir un écran qui profite aux clubs sportifs, mais aussi pour accueillir des spectacles. Cela fait que la très grande majorité des salles qui ouvrent sont des salles « multi-événementielles ». Sur ces dernières années, on peut ainsi citer CO’Met à Orléans, mais aussi la Reims Arena, l’Arena Saint-Etienne Métropole, ou encore l’Arena Futuroscope de Poitiers. Et beaucoup d’autres devraient suivre, notamment à Chartres, Lyon ou Paris. Des écrans qu’utilisent les clubs, mais qui ont surtout une portée territoriale, bénéficiant à tout un territoire.
Comparaison avec le reste de l’Europe : (De moins en moins) en retard
Mais afin de se rendre compte de ce que ça représente, comparons avec le reste de notre continent. Et il suffit de se pencher sur les clubs d’Euroleague et leurs salles pour se rendre compte que la France, malgré ses efforts, est toujours bien en retard.
C’est bien simple : sur 18 clubs résidents, les clubs de l’ASVEL et de Monaco possèdent les 17èmes et 18èmes salles de la compétition. Ses 4 700 places (pour la salle Gaston-Médecin de Monaco) ou ses 5 500 places (pour l’Astroballe à Villeurbanne) font bien pale figure devant les très grandes salles européennes, qui rivalisent avec les capacités des arenas aux Etats-Unis : on peut citer la Stark Arena de Belgrade, 20 000 places et une des salles les plus chaudes en Europe ; la Zalgirio Arena du Zalgiris Kaunas, en Lituanie, de 15 000 places ; ou encore l’Olympic Indoor Hall à Athènes, antre du Panathinaïkos de près de 20 000 places.
En fait, si on regarde dans la globalité, seuls 5 équipes en Euroleague évoluent dans des salles de moins de 10 000 places : Valence, Bologne, le Bayern, et nos deux clubs français. C’est édifiant, et cela met le pays en retard sur ce domaine. Ce phénomène s’observe également dans les autres championnats européens, Eurocoupe ou Ligue des Champions : la France est souvent dans les pays où les salles sont les plus petites.
Effectivement, ce qu’on peut voir est que l’on manque cruellement de grandes salles capable de rivaliser avec les pays d’Europe de l’Est. Dans le fond, la seule salle français capable de pouvoir rivaliser avec ces derniers, c’est Bercy, qui atteint les 16 000 places en configuration basket, ou bien des stades aménagés pour ce type de rencontre (Arena La Defense, Stade Pierre-Mauroy…).
Alors comment expliquer ça ? La question économique va forcément être celle qui va ressortir le plus dans la discussion, il faut pouvoir mettre en place la salle puis amortir les coûts. Il suffit de regarder le coût d’une salle comme CO’Met : il a atteint les 160 millions d’euros, et cela avait fait grincer beaucoup de dents du côté d’Orléans. Car oui, effectivement, va souvent se confronter les clubs qui veulent les salles, et les politiques/collectivités qui sont bien plus frileux pour cela, et ont peur d’un retour sur investissement qui ne soit pas à la hauteur de la dépense. Ainsi, nombre de projets d’arenas ont été avortés ces dernières années…
Mais est-ce que dans le fond, peut-on construire de grandes salles de plus de 5 000 places et les remplir ? Absolument ! Les faits nous ont prouvé que l’on peut très bien remplir les salles, et que les nouvelles arenas permettent un dynamisme à leur ouverture qui ne s’essouffle que dans de rares cas, que ce soit de manière continue ou de manière évènementielle. Si on reprend le cas d’Orléans, que l’on développera par la suite, COM’et Arena attire en moyenne 5 000 personnes pour de la Pro B ! A Poitiers, l’Arena Futuroscope fait souvent salle pleine pour les matchs de Poitiers, aux alentours des 5 000 places ; et puis Le Chaudron au Portel ou le Jeu de Paume à Blois, c’est jauge pleine très souvent voire tout le temps, et des ambiances de folie, qui font qu’on s’y sent parfois à l’étroit.
Mais effectivement, il faut très clairement avoir un soutien sportif derrière, sinon cela peut devenir un paquebot vide. Les cas des salles modernes à Nantes à la Trocardière, de Rouen avec la Kindarena, ou de Antibes à l’Azurarena, qui ne remplissent leurs salles qu’à 55% pour différentes raisons, montrent cet importance du soutien sportif, qui rend frileux les politiques sur les projets. Le manque de recul sur certaines salles nouvellement ouvertes nous empêche également de pouvoir faire un premier bilan général de cet élan de modernisme dans notre pays.
Mais quand on dit que l’on commence à combler notre retard sur le reste de l’Europe, c’est un fait. Chaque ville veut ainsi se doter de sa nouvelle salle omnisports. Les projets se sont développés par nécessité, mais également car on commence à voir, du côté des politiques, que dans une ville où le soutien sportifs existe, il n’y aura pas de problème de retour sur investissement.
Les projets se sont multipliés ces 15 derniers années, avec des résultats en grande majorité positif sur le taux de remplissage, et pas forcément que dans le basket : Brest, Trélazé ou Boulazac en sont des exemples. Le basket français se modernise et passe ainsi dans une autre dimension, se rapprochant doucement mais sûrement du reste de l’Europe. Mais il reste encore beaucoup de chemin à faire, et on pourrait faire bien plus de travail dans ce sens.
Des situations inégales
Cependant, en France, il reste que les situations sont différentes selon les villes. Aujourd’hui, quand des clubs voient des écrins ultra-modernes mis à leur disposition, d’autres souhaiteraient en profiter, et leur demande se fait de plus en plus pressente. Nous allons désormais faire un rapide tour de France de la situation, en donnant la parole à nos rédacteurs, fans de leur équipe, pour comprendre à quel point les choses peuvent être très différentes selon la ville, les collectivités ou les clubs. Avec cependant une volonté commune qui anime tous ces clubs : disposer du meilleur lieu possible pour faire du basket.
Une salle trop modeste
Premier cas de figure : les villes où les salles ne sont pas à la hauteur du club, ou sont trop petites pour le niveau où évolue le club. Pour ce premier, nous pouvons parler de Tours, dont l’équipe évolue en Nationale 1 mais dont la salle est trop petite pour ses ambitions ; et Lille, évoluant en Pro B mais qui possède une salle qui n’est pas à la hauteur de la Pro B.
Tours : une ville de basket qui mériterait mieux
Par Kévin Laurent – The Green Cigar
Tours et le basket, c’est une grande histoire. Avant d’être une place forte du volleyball français, le basket à Tours a connu ses grandes heures dans les années 70 : sous la dénomination de l’ASPO Tours, le club fut champion de France en 1976 et 1980, ainsi que finaliste de la Coupe des Coupes, ancêtre de l’Eurocoupe, en 1976 face à l’Olimpia Milan. et a connu le niveau professionnel jusqu’en 1998, année de sa liquidation judiciaire. Durant cette période, Tours évoluait dans le Palais des Sports Robert-Grenon, une salle construire en plein centre-ville en 1954 et faisant 3 100 places. Largement suffisant pour cette période.
Mais aujourd’hui, Tours revient toquer à la porte du monde professionnel. Après des années de disette, à osciller entre Nationale 2 et Nationale 3 avec différents clubs et différentes dénominations, la ville de Tours a enfin un club de basket structuré qui vise haut. Ce club, c’est le Tours Métropole Basket, anciennement Union Tours Basket Métropole. La volonté professionnelle s’est inscrite en 2014 avec l’union des deux meilleurs clubs de la ville, le PLLL et le Touraine BC, pour créer la structure professionnelle de l’UTBM.
Partant de Nationale 2, le club monte en N1 en 2018, puis va même réussir à monter en Pro B en 2020, pour cependant faire l’ascenseur un an après. Aujourd’hui, le club s’est renommé Tours Métropole Basket, ou TMB, mais emmené par un président ambitieux, M. Bruno de l’Espinay, elle affiche clairement son ambition : remonter en Pro B et y rester, avant de peut-être voir plus haut ensuite.
Le problème dans cette histoire, c’est que l’infrastructure n’est absolument pas à la hauteur de ses ambitions. Depuis sa création, l’UTMB/TMB évolue dans la Halle Monconseil. Il s’agit d’une salle de 1 500 places au nord de la ville, très bien desservi par le tramway mais dans lequel on se sent à l’étroit. Déjà, à l’origine, la salle ne fait que 900 places : il a fallu rajouter une tribune temporaire de 600 places environ, réservée aux partenaires. Malgré la modernité de l’infrastructure, né en 2011, de multiples problèmes sont liés à la salle :
- Le TMB jouissant d’un véritable soutien populaire, la salle fait très souvent comble, et il n’est pas possible d’accueillir plus de monde, entraînant une perte de chiffre d’affaire pour le club. En réalité, le club pourrait accueillir 2 500 personnes chaque soir de match, mais il ne peut en accueillir que 1 500.
- Selon les conditions, la salle peut se révéler difficile : on y a trop chaud en été, et trop froid en hiver.
- Lors d’intempéries, des fuites ont été repérés dans la salle, faisant que certaines places sont aujourd’hui remplacés par des seaux.
Bref, la Halle Monconseil n’apparait pas du tout comme une solution viable. Mais alors, où aller ? Le TVB, le club phare de la ville au volley-ball, occupe désormais la salle Robert-Grenon, et finalement le Palais des Sports ne serait qu’une réponse à court terme au vu de sa vétusté ; et aucune autre infrastructure n’existe pour pouvoir accueillir le basket, ou d’autres clubs omnisports. La possibilité d’évoluer au Parc des Expositions, d’une capacité de 12 000 places, a été envisagé ; mais le sol surélevé en pointe de diamant, afin d’éviter les problèmes d’inondations du Cher dans une zone particulièrement soumise à ce risque, empêche la tenue d’évènements sportifs à cet endroit.
Alors, une seule solution se présente : une nouvelle salle omnisports/multifonctionnelle. Qui servirait au basket, mais permettrait aussi d’accueillir les matchs de gala du CTHB, club de handball féminin évoluant en Coupe d’Europe, ou bien du TVB en Coupe d’Europe. Car finalement, Tours a cruellement besoin de ce genre de salle, surtout quand on voit ce qui s’est développé dans les villes aux alentours.
Et ce sujet de nouvelle salle, c’est un vieux serpent de mer à Tours. Des projets, il y en a eu : celui de rénover le vieux palais des sports pour en faire une salle de 6 000/7 000 places, qui remonte à 2018 ; de construire une salle modulaire de 5 000 places au niveau d’un site industriel, projet datant de 2021 pour répondre aux exigences de la Pro B… Les projets s’enchaînent depuis près de 25 ans maintenant, mais évoluent en fonction des changements de municipalité, sans compter le fait que tout le monde se renvoie la balle sur le sujet, entre mairie, métropole et département.
Désormais, c’est un projet de construire une salle de 3 500/4 000 places sur le site du Parc des Expositions, bientôt racheté par la Métropole, qui est le dernier projet en date. Mais il n’est toujours pas à l’ordre du jour, et le TMB doit continuer pour un petit bout de temps à évoluer à Monconseil. Sauf qu’aujourd’hui, il apparait urgent de faire doter à Tours, une des 30 plus grandes villes de France, une salle métropolitaine digne de ce nom pour le rayonnement de la Métropole. Les clubs n’attendent que ça, la demande est là chez les sportifs comme les fans, et la balle est dans le camp des collectivités. Reste à savoir maintenant quand ils vont s’en saisir, et là c’est pas gagné…
Lille : un Palais des Sports vraiment trop petit ?
Par Antoine M.
Aujourd’hui, le Lille Métropole Basket évolue en Pro B, et évolue dans le Palais des Sports Saint-Sauveur. Il s’agit d’une salle de 1 800 places construit en plein centre-ville de Lille en 1977, à proximité directe de la mairie. Elle servit d’abord à accueillir des spectacles jusqu’à l’arrivée du Zénith, et est depuis 2005 la salle des « Red Giants ». Elle a d’ailleurs connu une rénovation en 2010, qui l’a modernisé et agrandi sa capacité. La salle est très accessible : la Nationale 336 est pas loin, on a des parkings autour de la salle, et puis il y a une station de métro, « Mairie de Lille », qui est à peine à 1 minute à pied de la salle.
Cette salle est effectivement trop petite pour de la Pro B, mais c’est assez logique : le nombre de spectateurs fluctue encore trop, et n’est pas assez élevé, pour pouvoir espérer plus. 1 800 semble donc très bien, même si depuis la saison dernière, la salle est remplie beaucoup plus souvent. Elle a ses défauts, notamment le fait d’être un chaudron à proprement parler en plein été ; mais pour régler les problèmes, une rénovation a également été effectué la saison dernière, pour rénover le parquet. C’était vraiment nécessaire, car il y avait des odeurs d’égout qui en sortait par moments…
On souhaite forcément la création d’une nouvelle salle à la place de Saint-Sauveur. Mais comme dit précédemment, il faudrait déjà que le Palais des Sports soit constamment rempli, ce qui n’est pas le cas ; et puis, il faudrait des progrès pour que la mairie envisage un projet de salle. Lille stagnant dans le ventre mou de Pro B depuis quelques années déjà, il n’y a pas de progrès significatifs qui ferait réfléchir la Métropole Européenne et la municipalité dans ce sens. Il y a eu des rumeurs de projet il y a quelques années, mais ça n’est que resté en projet. Enfin, la construction de l’ultra-moderne Stade Pierre-Mauroy, capable de se transformer en très grande salle omnisports si nécessaire, a en quelque sorte clôturé le débat de la nécessité d’une nouvelle salle.
Une salle historique, mais rénovée ou bientôt rénovée
Le second cas de figure qui va nous intéresser, c’est celui de ces salles historiques, sur lesquels les clubs ont décidé de miser dessus sur la durée, mais avec une petite rénovation nécessaire. Pour ces exemples, nous allons nous diriger à Dijon, dans son Palais des Sports Jean-Michel-Geoffroy tout juste rénové ; et Limoges, et son mythique Beaublanc bientôt rénové.
Dijon : entre rêves de grandeur et contraintes en tout genre
Par Noah Caron
Même si la JDA Dijon, historique club du championnat français, squatte les hauts de la Betclic Elite depuis quelques années déjà, le club doit réussir à jongler entre des objectifs élevés et une réalité économique et logistique bien différente. En effet, l’équipe dijonnaise joue l’ensemble de ses rencontres au sein du mythique Palais des Sports Jean-Michel Geoffroy. Toutefois, cette salle ne peut accueillir que 4 150 spectateurs et donc reste assez « petite » pour un club ayant de grandes ambitions.
En 2019, le groupe JDA avait annoncé le projet « JDA Village » qui devait être un espace de plus de 30 000 m2 au cœur de Dijon, réunissant entreprises, brasserie haut de gamme, boutiques et bien évidemment une nouvelle salle moderne nommée « JDA Arena ». L’objectif de ce projet était de placer le groupe JDA en tant qu’acteur majeur de la vie dijonnaise et du développement de la culture à l’échelle régionale.
Il est important de rappeler que le groupe JDA comprend à la fois le club de basket mais également une équipe professionnelle de hand féminin et d’autres activités annexes (restauration, etc). La « JDA Arena » devait donc pouvoir accueillir jusqu’à 6 000 personnes et contenir des installations haut de gamme afin de devenir une référence dans le basket en France. L’idée initiale était d’inaugurer ce village en 2021 pour les 140 ans du club afin que la salle puisse être également utilisée pour les JO 2024.
Toutefois, avec la crise sanitaire qui est survenue juste après l’annonce de ce projet, toute la construction a été mise en stand-by et n’a malheureusement jamais abouti. En effet, les conséquences économiques du Covid ont rendu la situation trop incertaine et les investisseurs ont préféré se retirer de peur que ce soit un échec. Ainsi, la « JDA Arena » n’a pas pu voir le jour alors même qu’elle devait éclore au moment où l’équipe était au sommet de la ligue…
Pour combler les espérances annoncées avec la nouvelle salle, le groupe JDA a poussé au niveau de la ville pour que des travaux de modernisation soient effectués au plus vite dans le Palais des Sports déjà existants. Ainsi, à l’aube de la saison 2020, les supporters de la Jeanne d’Arc ont pu admirer un Palais des Sports flambant neuf affichant des nouveaux sièges confortables et modernes, un accès courtside, un nouveau système d’éclairage ou encore des murs noirs esthétiques et sobres. Ces changements ont été accueillis avec joie par tous les spectateurs de la JDA Dijon et ont permis d’attirer toujours plus de spectateurs tandis que le club de foot, le DFCO, était relégué et délaissé par les Dijonnais.
Même si la situation semblait être idéale, durant l’été 2023 de nouvelles informations ont changé la donne concernant la place de la JDA Basket dans le Palais des Sports « JMG ». En effet, la JDA Basket partage cette salle avec la JDA Basket, la JDA Handball mais également le Dijon Métropole Handball, club de handball masculin. En effet, la saison passée, le DMH a fini premier de la Proligue, permettant sa promotion en Starligue, première division en France.
Cependant, cette montée entraîne de nouvelles règlementations notamment au niveau du sol qui doit être unique, cela signifie que les autres lignes sur le terrain ne doivent pas apparaître durant ces matchs. La JDA Dijon a les mêmes contraintes en Ligue des Champions. Chaque équipe doit donc jouer sur un revêtement en Taraflex, qui nécessite d’être posé plusieurs heures en amont pour adhérer. Ainsi, on observe de nombreux problèmes logistiques entre les plannings de ces différentes équipes et la disponibilité du Palais des Sports.
Actuellement, la ville de Dijon réfléchit à des solutions pour que chaque équipe puisse disposer des meilleures conditions que cela soit pour leurs entraînements ou leurs matchs. Même si des négociations avaient été entamées entre la ville et le groupe JDA pour un bail hypothétique du Palais des Sports, cela n’a jamais réellement vu le jour, créant un statuquo complexe. A l’heure actuelle, des rumeurs de nouvelle salle existent mais rien n’a été décidé et cela va devoir se faire vite pour que le sport dijonnais puisse se développer sereinement
Limoges : une salle qui pue l’histoire, une rénovation qui pose question
Par Auré (@aurellimoge sur Twitter)
Le Limoges CSP, vous le savez peut-être, mais c’est un club historique du Championnat de France. Son palmarès parle pour lui : 11 fois champion de France, 6 Coupe de France, 3 fois vainqueur de l’ancêtre de l’Eurocoupe, la Coupe Korac, et le seul club français vainqueur de l’Euroligue, en 1993. Et justement, ce club historique évolue dans un écrin à sa hauteur : l’historique Palais des Sports de Beaublanc. Une salle à l’architecture particulière, inauguré en 1981, avec près de 5 500 places assises, et reconnu comme un chaudron. C’est un lieu incontournable du basket français. Et justement, à Beaublanc, on se sent bien : cette salle pue en effet l’histoire, avec ses tribunes en pente, son toit, ses poutres…
Le Limoges CSP, vous le savez peut-être, mais c’est un club historique du Championnat de France. Son palmarès parle pour lui : 11 fois champion de France, 6 Coupe de France, 3 fois vainqueur de l’ancêtre de l’Eurocoupe, la Coupe Korac, et le seul club français vainqueur de l’Euroligue, en 1993. Et justement, ce club historique évolue dans un écrin à sa hauteur : l’historique Palais des Sports de Beaublanc. Une salle à l’architecture particulière, inauguré en 1981, avec près de 5 500 places assises, et reconnu comme un chaudron. C’est un lieu incontournable du basket français. Et justement, à Beaublanc, on se sent bien : cette salle pue en effet l’histoire, avec ses tribunes en pente, son toit, ses poutres…
Et après de longues tractations remontant à des années auparavant, portant sur comment donner au CSP un nouvel écrin, on a fait le choix de moderniser Beaublanc plutôt que de construire une nouvelle salle de 10 000 places. Ce projet, dont l’officialisation remonte à 2020 et présenté en novembre 2022. Elle voit l’élaboration d’un parc sportif comprenant l’agrandissement de Beaublanc à près de 7 000 places, une salle d’entraînement pour le CSP, et la construction d’une salle de 3 000 places pour le Limoges Handball, le nouveau club sportif émergeant du Limousin.
Mais ce projet est extrêmement controversé : alors qu’il est soutenu par la municipalité et la direction, une partie des fans du CSP sont extrêmement critiques envers cette rénovation : il prendrait surtout en compte les besoins du Limoges Hand, mais avec la diminution de la billetterie du Palais des Sports à 3 000 places avec la rénovation entre 2025 et 2028, cela pourrait être très clairement un coup de grâce pour un club déjà en grande difficulté financière, en atteste ses 3 victoires retirées par la Ligue cette saison, un vrai coup dur dans une saison où trois clubs seront relégués.
Mais personnellement, on en pense quoi de ce projet de rénovation ? C’est dur à répondre tant qu’on n’y est pas, mais le Palais des Sports est quand même vétuste. On suppose donc que la rénovation va rendre l’outil plus moderne, et donc plus agréable pour le spectateur. Un espace et une brasserie seront construites, ce qui peut fluidifier la circulation dans Beaublanc ; et puis, cela réglerait le problème des places de parking avec un parking souterrain et une meilleure desserte d’un site en dehors du centre, qui n’est pas très bien desservi en bus.
Ce qui est d’ailleurs intéressant dans la rénovation de Beaublanc, c’est que la salle rentre donc dans un projet plus global de rénovation du parc des sports de Beaublanc entier, pour en faire un endroit où les gens viennent faire leur footing se balader, se poser…. On cherche à ce que les Limougeauds s’approprient le site, et cela est positif.
Il y a également la satisfaction de rester à Beaublanc pour le côté mythique, la spécificité de la salle… mais en même temps on n’aurait pas été contre une nouvelle salle, quand on voit ce qui a été fait, ou va être fait, à Cholet, Orléans, Caen, ou Poitiers. Il y a moyen de faire des beaux outils pour le spectateur.
Est-ce que la salle va attirer plus de monde ? Tout dépend de la capacité. Le CSP n’aurait jamais rempli 10 000 places par exemple, sauf sur des finales de Playoffs ou des gros matchs en Euroligue. La capacité parfaite est bien celle réfléchie de 7 000 places, mais quand on voit que même actuellement, on ne remplir pas toujours entièrement Beaublanc, on voit qu’il ne faut pas avoir la folie des grandeurs, comme c’était à une époque dans les têtes des politiques.
Enfin, une salle rénovée peut effectivement permettre d’avoir un équipement pour accueillir de plus gros événements, de grosses compétitions. 7 000 places fera de Beaublanc une des plus grandes salles de France, et permettra d’offrir un cadre privilégié pour venir à Limoges. Et pourquoi pas voir l’Equipe de France revenir à Beaublanc, pour la première fois depuis 2019, ou des compétitions internationales ? Tout peut être permis avec ce nouvel équipement.
Une salle moderne pour le niveau pro
Troisième et avant-dernier cas de figure, celle où des salles modernes ont été construites, et qui sont adaptés à l’évolution du club en question. Et cela peut se voir avec le Jeu de Paume à Blois, ou avec Ekinox à Bourg-en-Bresse.
Blois : un superbe écrin… où l’on se sent à l’étroit
Par Kévin Laurent – The Green Cigar
L’ADA Blois, c’est un petit club de province, dans une petite ville de 50 000 habitants qu’est Blois, au centre de la France, et qui a réussi à monter progressivement les échelons pour aujourd’hui être en Betclic Elite. Et pour Blois, cette progression devait nécessairement s’accompagner d’une nouvelle salle.
Pendant des années, l’ADA Blois évolue au Palais des Sports. Situé un peu à l’extérieur du centre-ville, il pouvait accueillir jusqu’à 1 000 personnes. Son étroitesse en faisait un vrai chaudron dans lequel il ne faisait pas bon d’être une équipe adverse. La salle a accompagné tous les exploits de l’ADA, des premières aventures des années 90 à la remontée progressive vers la Nationale 1, et enfin en Pro B.
Cependant, au bout d’un moment, la salle était vraiment devenu trop étroite pour le niveau professionnel, et pas adapté aux ambitions de l’ADA. C’est ainsi que les collectivités vont offrir à la ville et au club le magnifique Jeu de Paume. Inauguré en 2017, il s’agit d’une salle multifonctionnelle pouvant accueillir des matchs comme des concerts. Il a la capacité de 2 339 places assises pour le basket, pouvant atteindre 2 500 en mettant des personnes debout. Un équipement ultra-moderne, parfait pour accompagner l’ADA Blois en Pro B et qui conserve l’ambiance du Palais des Sports.
Sauf que voilà, il y a quelque chose que n’avait pas prévu les collectivités, c’est que l’Abeille des Aydes ne fait jamais les choses comme les autres. Le club a grillé les étapes et dépassé tous les obstacles pour arriver, en 2022, en Betclic Elite, le plus haut niveau possible. Incroyable pour Blois, mais c’est à partir de là que les choses se compliquent pour la salle. Car là où le Jeu de Paume est adapté pour de la Pro B, il est beaucoup trop petit pour de la Betclic Elite.
À quasiment tous les matchs, la salle fait guichet fermées, certaines personnes sont obligées d’être debout pour voir le match, beaucoup n’ont pas la chance d’accéder à des places, et la perte de chiffres d’affaires était trop petite. Et aussi étonnant que ça puisse paraître pour une salle sortie de terre il y a déjà 6 ans, il est déjà trop étroite.
Alors, le président de l’ADA Blois, M. Paul Seignolle, a signalé aux collectivités que la salle était déjà trop petite. A cela, on lui a répondu qu’on cherchait à agrandir la salle d’au minimum 300 places, et porter la capacité à 2 700 places. Cependant, avant le début de saison, cette promesse a été remise en question par l’agglomération, ce qui a provoqué la colère de l’emblématique président blésois, qui a menacé de démissionner ! Ce ne fut pas le cas finalement, mais cela montre à quel point cette question de l’extension du Jeu de Paume est central pour le futur de l’ADA, qui dispose de la plus petite salle de l’Elite.
Alors, extension, pas extension ? Rien n’est moins sûr. Il est en tout cas certain qu’aujourd’hui, à Blois, on est à l’étroit. Et que des efforts doivent être faits pour permettre au club de bénéficier d’un écrin à la hauteur de son niveau, d’un écrin d’élite.
Bourg-en-Bresse : la modernité en un seul site
Par Josselin (@josselinhoo sur Twitter)
La Jeunesse Laïque de Bourg-en-Bresse fait partie de ces clubs qui se sont inscrits parmi les grosses écuries du Championnat de France. Le club est progressivement montée en puissance : ayant historiquement l’habitude de faire le yo-yo entre Pro A et Pro B, cela fait désormais depuis 2017 que le club est dans l’élite du basket français. Il s’est également clairement installé comme un des meilleurs clubs de ce championnat, arrivant très couramment dans les 6 premiers, et disputant l’EuroCoupe depuis déjà 4 ans.
Et pour pouvoir affirmer ces ambitions européennes, il faut un équipement digne de ce nom. Ca tombe bien, la JL l’a, et il se prénomme « Ekinox ». Inauguré en 2014, elle a succédé à l’historique « hangar » du centre-ville qu’est la salle Amédée Mercier, et est synonyme de la montée en puissance du club. Ekinox n’est pas étrangère au passage du club de la Pro B à la Pro A, à ses premiers Playoffs ainsi qu’à la coupe d’Europe.
Ekinox, c’est 3 500 places contre 2 300 pour Amédée Mercier. Le club n’avait pas voulu prendre le pari de faire plus grand, ce qui, avec quelques saisons de recul à guichet fermé ou presque, était une erreur. D’ailleurs, le club réfléchit aujourd’hui à comment augmenter la capacité d’Ekinox. Mais concernant la salle… Je n’ai presque que du positif à dire. Après 220 matchs à Ekinox depuis 2014, je peux affirmer que c’est une salle super moderne, construit également à un très bon endroit : on est au sein de l’Ainexpo, le Parc des Expositions de la ville ; l’accès est simple en voiture, avec suffisamment de places de parking, mais également en bus et en vélo… En 2014, la salle était à la pointe de la modernité, avec un système d’éclairage innovant qui a attiré des spécialistes du monde entier ; aujourd’hui, elle reste pleinement moderne.
Dans la nouvelle salle, l’ambiance est toujours très bonne. Evidemment ce n’est pas pareil que le hanger d’Amédée Mercier, qui manque pour son ambiance spéciale, qui a marqué pas mal de joueurs de Pro A et Pro B dans les années 2000 ; mais on peut toujours avoir une très bonne ambiance à Ekinox. Les affiches et les performances aident, puisque le club joue en Eurocoupe et truste le haut de la Betclic Elite. D’ailleurs la capacité est suffisante pour l’Eurocup qui se joue en semaine : c’est d’ailleurs en coupe d’Europe qu’on trouve les tarifs de billetterie les plus abordables avec souvent bon nombre de places à 5€. Et puis, en Coupe d’Europe, la JL attire environ 3 000 spectateurs à chaque matchs d’Eurocup, ce qui est plus que d’autres clubs possédant des salles plus grandes (Venezia, Ljubljana, Buducnost, Besiktas).
Bref, Ekinox c’est vraiment l’équipement qu’il fallait pour un club comme la Jeunesse Laïque. Et aujourd’hui, on s’y sent vraiment bien !
Les nouvelles arenas
Enfin, il y a bien un dernier cas qu’on ne peut ignorer : les arenas. Elles se multiplient partout en France, offrant des cadres uniques pour la pratique d’un sport. 4 cas peuvent être développés ici : Orléans et Reims, où a ouvert les arenas ; et Paris comme Lyon, bientôt ouverts ou tout juste inaugurés.
CO’Met Arena à Orléans : la salle dont tout le monde rêve
Par Rémy Videau – Scary Gary et Kévin Laurent – The Green Cigar
L’Orléans Loiret Basket, ou « l’OLB », c’est une histoire qui remonte à 1993. Parti de Nationale 2, avec l’union de deux clubs de la métropole orléanaise, Saint-Jean-de-Braye et Fleury-les-Aubrais, puis avec l’arrivée de la ville d’Orléans en 1997, l’équipe va progressivement monter les échelons : montée en Nationale 1 en 1999, puis montée en Pro B en 2002, l’OLB monte en Pro A en 2006. A partir de là, une belle histoire s’est écrit à vitesse grand V, jusqu’à jouer la prestigieuse Euroleague en 2009.
À cette époque, le Orléans Loiret Basket jouait au Palais des Sports, et ce depuis 1997. Cette enceinte d’un peu plus de 4 000 places, située dans le centre-ville d’Orléans, a tout vécu avec le club. Lors de la saison 2009/2010, le club nommé alors « Entente Orléanaise » atteint les finales de Pro A et remporte la coupe de France. On se souvient tous de cette salle familiale qui raisonnait si fort en fin de match. Le Palais des Sports c’est aussi Philippe Hervé, Brian Green, Ben Dewar, Abdoulaye Loum, Kyle McAlarney et tant d’autres légendes.
Mais malgré ces années de réussite, le Palais des Sports commençait à être étroit et un peu vétuste. Par plusieurs fois, pour les grosses rencontres, l’OLB/Entente Orléanaise s’était délocalisé au Zenith, qui permettait d’accueillir 5 500 spectateurs mais n’est pas une salle de sport. De plus, Orléans avait la claire et nette ambition de s’inscrire dans le paysage sportif français. Ainsi, la ville et la métropole ont lancé le projet de l’Arena.
Le projet est lancé en 2009 par le maire d’Orléans, Serge Grouard, pour un projet de 10 000 places sur un ancien site pharmaceutique, à 10 minutes à pied du centre-ville. Mais ce gigantesque projet, d’un coup de 100 millions d’euros, va connaître un grand nombre d’oppositions, de tous bords. Et pour une raison budgétaire, avec le refus de l’Etat de financer la salle, le projet de cet Arena est abandonné en novembre 2013.
Mais 3 ans plus tard, une nouvelle municipalité a succédé à l’ancienne, et le projet est revenu, cette fois avec le « Tout En Un » : reconstruire, à côté du Zénith existant, le Parc des Expositions. Mais en plus, à côté, on aurait l’Arena d’Orléans, avec la même capacité. Ce projet pharaonique, destiné à faire passer Orléans, dans une nouvelle dimension, est nommé « CO’Met ». Le projet a été lancé en septembre 2019, et a été inauguré en janvier 2023. Et le résultat est à la hauteur des attentes.
Sur le plan sportif, avec l’Arena CO’Met, Orléans possède la seconde arena de France à sa construction, et aujourd’hui la troisième avec l’inauguration de la LDLC Arena à Lyon, dont nous parlons plus bas. La salle a déjà pu accueillir les équipes de France de basket, de handball et de volley, et accueille les matchs de l’OLB. Et c’est une réussite ! La salle est très grande, elle accueille en moyenne un public oscillant entre 4 000 et 6 500 personnes en Pro B ! La salle a fait comble pour les premiers matchs de l’OLB, pour les Playoffs, et évidemment pour la venue des équipes de France.
La visibilité est plutôt bonne où qu’on se trouve dans la salle, grâce notamment à l’écran géant au centre de la salle qui permet d’avoir une vue sur le match et d’avoir des animations. Pour y accéder, le tramway dépose juste devant la salle, avec 3 minutes à pied pour y aller depuis l’arrêt de tram, le parking peut parfois être étroit malgré son agrandissement, et la circulation au sein de COM’et est plutôt bonne quand on y rentre, moins quand on y sort. Enfin, concernant l’ambiance, quand la salle vibre… on ressent le public. C’est un véritable équipement moderne qui donne une autre dimension au sport orléanais… et à la ville.
Le pari des collectivités, qui ont dû débourser près de 160 millions d’euros pour voir ce grand projet être mis à l’oeuvre, est pour l’instant tenu. Avec COM’et, Orléans est passé, sur le plan de l’évènementiel, dans une autre dimension, et le sport n’y fait pas exception. l’Arena COM’et, c’est la salle rêvée pour tout club en France, sans hésitation.
Reims Arena : (re)faire de la Champagne un grand cru
Par Virgile Boitelle
Le Champagne Basket, anciennement le CCRB (Champagne Châlons-Reims Basket) est un des rares clubs professionnels à réunir deux villes. En effet, le club représente le département de la Marne en entier, avec les villes de Châlons-en-Champagne et Reims au sein de l’entité. Et dans le cadre de cette entente, existant depuis 2010, les deux villes accueille des matchs du club : Châlons au Palais des Sports Pierre-de-Coubertin, et Reims au Complexe René-Tys, de 3 000 places chacune. Sportivement, le club oscille entre Pro A et Pro B depuis quelques années.
Cependant, le club a beaucoup de mal à remplir ces salles, le soutien populaire n’étant pas vraiment au rendez-vous. Mais ce phénomène pourrait peut-être changer avec l’arrivée d’une nouvelle salle sur Reims : la Reims Arena. Cette dernière a été inauguré en février 2022, et se trouve en plein centre-ville. Elle a été construite en partie afin de dynamiser la ville, principalement le centre-ville de Reims, et la salle peut accueillir non seulement du basket, mais aussi les concerts, spectacles et autres sports.
Pour l’évènementiel, la salle a vraiment été positive, car elle a permis de ramener de gros noms : Orelsan, Sexion d’Assaut sont venus à l’Arena, qui peut dans ce cas accueillir jusqu’à 9 000 spectateurs. C’est bien plus que les 1 200 places de la Cartonnerie, l’autre salle de concert de la ville. Cela permet à des chanteurs/rappeurs connus de venir de plus en plus, alors qu’avant, ce n’était pas du tout le cas. Cela permet de redynamiser la ville qui est assez passive on va dire.
Pour ce qui y est du basket, le club a joué son premier match à la Reims Arena en décembre face à Antibes. Et pour l’instant, c’est plutôt une réussite ! La salle peut accueillir près de 5 500 personnes, toutes occupées ou presque pendant les phases finales de Pro B. Cette hausse d’affluence, au-delà de la curiosité du public pour cette salle, peut s’expliquer par l’accessibilité de la salle : en plein centre-ville, à 2 minutes de la gare, et accessible en bus, voiture, vélo électrique, ou même tram. Cependant, elle n’a pas fait augmenter la ferveur : face à Chalon l’année dernière, seulement une vingtaine de supporters adverses étaient là, mais on les entendait plus que tous les autres.
Cette saison, tous les matchs à Reims sont disputés à l’Arena, et le Champagne Basket a laissé René Tys au volley et au basket féminin. Mais le Champagne Basket dispose désormais d’une salle qui est faite pour ces ambitions de remontée de Pro A, et offre à la Champagne un excellent cadre pour l’évènementiel en général. Elle lui reste plus qu’à trouver son public.
Arena La Chapelle/Adidas Arena à Paris : À la hauteur des ambitions européennes
Par Lukas FOLKOWSKI
Le Paris Basketball est un jeune club dont la création fut en 2019 par l’ambitieux américain David Kahn. Ce dernier monte dans la hiérarchie du basketball français, et a déjà disputé quelques compétitions européennes. Cependant, le club joue actuellement à la Halle Carpentier, une salle créé en 1960 puis rénovée en 1988, de 5000 places en configuration basket, mais qui atteint rarement ce chiffre, la moitié des tribunes étant fermée afin d’éviter d’avoir des « trous » dans les gradins. Cette salle n’est clairement pas une salle de basket : elle a en effet accueilli de nombreuses compétitions omnisports telles que de l’escrime, du badminton, ou encore du hockey. À noter tout de même que Nanterre y a joué ses rencontres d’Euroligue en 2014, le Palais des Sports Maurice-Thorez étant trop petit et pas homologué par l’instance européenne.
Maintenant, on sait que David Kahn clame sans cesse sa volonté de faire de Paris une équipe majeure sur la scène nationale, mais surtout européenne. C’est dans cette optique que le club, accompagné des collectivités, a lancé le projet de l’Adidas Arena à peu près en même temps que la naissance du club. C’est une salle d’environ 8000 places qui se veut être « la meilleure salle d’Europe » selon les mots du président. Kahn expliquait en conférence de presse qu’il voulait créer une expérience unique, avec tout d’abord une certaine proximité pour les fans (être le plus proche possible du terrain), mais également en dehors du match avec de nombreuses animations extrasportives (stands, boutiques, créer des évènements). C’est d’ailleurs un phénomène qu’on avait pu voir lors de la rencontre à Roland-Garros il y a un an.
Cette salle répond surtout à des obligations des instances européennes. Aujourd’hui, la Halle Carpentier est une salle qui ne peut pas candidater à recevoir des équipes d’Euroligue. Quand Paris avait reçu l’Hapoel Nicosie l’année dernière, ce fut compliqué avec les nombreux fumigènes, et cela a montré les limites de la salle. On peut se demander si cela sera suffisant pour l’Euroligue : il semble que l’instance exige une salle de minimum 10 000 spectateurs à ses équipes. À voir si les instances européennes feront une exception comme c’est le cas avec Monaco.
On sait que depuis sa création le club a beaucoup axé sa communication sur sa proximité avec le public. Paris s’est toujours vendu comme un club souhaitant casser les codes, tout en se montrant accessible. Est-ce que le déménagement dans la nouvelle salle ne va pas faire « disparaître » cette ferveur qui était en train de se créer, avec une hausse sensible des prix de billets et une aréna que l’on peut considérer « hors sol », sur un lieu de Paris qui respire moins basket que Carpentier ? On peut également se le demander.
Mais pour résumer, Paris veut se donner les moyens de ses ambitions, c’est-à-dire se doter d’une salle pour rivaliser avec les plus grandes équipes européennes. La Halle Carpentier n’est aujourd’hui plus suffisante pour satisfaire les demandes internes (dirigeants) et externes (Euroligue). Est-ce que l’Adidas Arena arrivera à satisfaire toutes les parties prenantes ? Tel est la question dont nous aurons assez rapidement la réponse. Mais la salle est à la hauteur du club, qui souhaite rêver plus grande.
LDLC Arena à Lyon : une salle Made In USA… mais à quel prix ?
Par Noah Caron
Confortablement installé depuis 1995 dans l’Astroballe au cœur de Villeurbanne, l’ASVEL va commencer à se délocaliser peu à peu au coeur de Lyon avec l’ouverture à venir de la somptueuse LDLC Arena. Partie Intégrante de l’OL Vallée (Groupama Stadium, All In Country Club, etc), cette salle a vécu son inauguration le 23 novembre avec la réception du Bayern Munich dans le cadre de l’Euroligue. Malgré une triste défaite dans un thriller exceptionnel à deux prolongations, la soirée d’inauguration fut un véritable succès puisque l’ASVEL a accueilli 11 354 spectateurs.
Tout était au rendez-vous : les stars en courtside, le show à l’américaine, les jeux de lumière et surtout une salle répondant à toutes les attentes. En effet, après une longue attente pour rentrer dans l’enceinte de la salle, toutes les personnes présentes ont été impressionnées par la beauté et la grandeur de cette salle ultra moderne. Tout a été pensé pour répondre au mieux aux besoins des spectateurs (bars, restauration, boutique…) avec toujours un design minimaliste et futuriste, directement inspiré du stade de foot voisin, le Groupama Stadium. Toutefois, derrière cette sublime façade, il est intéressant de mettre en relief les quelques points noirs que l’ASVEL essaye de cacher.
Tout d’abord, on a pensé la salle pour accueillir 12 500 personnes par match et jusqu’à 16 000 lors d’un concert. Ainsi, la disposition des tribunes autour de terrain fait que les places les plus en hauteur ont une visibilité très réduite, à l’image de nombreuses salles NBA. Cela dénote complètement avec la mythique Astroballe qui permettait à l’ensemble du public d’être assez proche du terrain et de parfaitement voir le jeu. Cela va donc forcément repousser une partie du public habituel de l’ASVEL qui n’a pas les moyens de prendre des places en tribunes inférieures.
En parlant de moyens, parlons du prix des places à la LDLC Arena. Les places en catégorie 4 étaient disponibles, pour le match ASVEL/Bayern, au prix de… 30€ ! Même s’il était évident que les places seraient un peu plus chères que dans l’ancienne salle en raison des infrastructures ultra modernes, on parle ici d’une augmentation juste impensable ! Avec 30€, il est possible d’avoir une place en catégorie 1 pour la plupart des matchs à l’Astroballe ou bien pour une famille de 4 personnes de venir voir un match à Villeurbanne en tribune haute. Ainsi, le public de l’ASVEL va forcément être bien différent entre les matchs qui se dérouleront à l’Astroballe et la LDLC Arena.
Dans cette dernière, les matchs les plus prestigieux ne pourront qu’accueillir une population aisée pour des matchs « de gala ». Cela va empêcher certains enfants d’admirer leurs idoles d’Euroligue qui ne seront accessibles qu’en déchirant son portefeuille… Cela a par exemple été le cas pour le match contre le Bayern puisque 3 jours avant le match, l’ASVEL a bradé ses places restantes en catégories 1 et 2 avec des tarifs étudiants à 15€ pour remplir les tribunes, et éviter d’avoir des blocs à moitié remplis pour cette grande soirée.
Ainsi, avec cette nouvelle salle, l’ASVEL devient un produit de luxe, même si cela ne se voit pas toujours dans son jeu… Heureusement que le club est toujours lié contractuellement à l’Astroballe jusqu’en 2027 et que certains matchs se dérouleront toujours dans cette salle. C’est dommage car l’ASVEL et le groupe OL auraient pu prendre exemple sur d’autres clubs d’Europe qui ont fait le même processus sans oublier leur public et leurs intérêts financiers. On peut par exemple évoqué le cas du FC Barcelone qui a créé un village où se trouve musée, boutiques, restaurants, le Camp Nou (stade de foot) et la salle de basket, le Palau Blaugrana. Ce village permet à chacun de venir assister à des matchs de prestige à des tarifs tout à fait raisonnables.
Reste donc à voir comme l’ASVEL évoluera dans le futur aussi bien sur le plan sportif, sur le plan économique ainsi que dans l’esprit de son public…
Conclusion
Après toutes ces études et ces exemples, que dire ? Que les choses bougent en France sur ce plan. On s’est bien rendu compte de notre retard par rapport aux autres pays d’Europe, et dans cette volonté de combler ce retour, les projets de nouvelles salles, en général des arenas, poussent comme des champignons. Ces salles permettent d’offrir un cadre événementiel privilégiée, avec le sport et les spectacles, et est un vecteur de dynamisme d’une ville, d’une métropole, d’un département. Cela devient des priorités pour les collectivités des grandes villes françaises, qui savent qu’une nouvelle salle est généralement vectrice d’attractivité sur un territoire.
Faire de sa ville une place forte de l’évènementiel : voici le speech des collectivités derrière la construction de ces salles. Et cela profite dans le même temps au sport, et en l’occurrence au basket, qui profite de nouveaux équipements. Un phénomène qui n’est pas prêt de s’arrêter !
Cet article a été réalisé en collaboration avec plusieurs membres du Roster. Un grand merci à Noah Caron pour Dijon et Lyon, Virgile Boitelle pour Reims, Lukas Folkowski pour Paris, Rémy Videau – Scary Gary pour Orléans, et Antoine M. pour Lille. Des remerciements également chaleureux à mes amis Josselin, pour Bourg-en-Bresse, et Auré, pour Limoges, qui ont également participé à cet article.
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