Et voilà, c’est fait. Les boules ont parlé, la loterie NBA a rendu son verdict, et pour la deuxième année consécutive, c’est une équipe du play-in qui remporte le jackpot. Après les Hawks et Zaccharie Risacher l’an passé, Cooper Flags connaît dorénavant sa nouvelle franchise, les Dallas Mavericks. Et comme à l’accoutumée lors d’une loterie, on aime parler des gagnants (Mavs et Spurs), se moquer des perdants (Jazz, Wizards et Hornets) mais on oublie souvent ceux du milieu. Et pourtant, cette année une franchise semble particulièrement concernée par des choix cruciaux pour son avenir : les Brooklyn Nets.
Avec le 6ème pire bilan de la Ligue cette saison, Brooklyn avait de quoi rêver. Sean Marks, dans son bureau, visualisait déjà une future star à l’ombre du Barclays Center pour être enfin la tête d’un projet laisser orphelin depuis la dissolution du Big 3 KD, Harden Kyrie. Enfin un top pick à Brooklyn. Et pour cause, ce trio et les choix de transferts passés, salut Kevin Garnett et Paul Pierce en 2013, on plonger la franchise dans les abysses de la Draft.
Et pourtant, patatras. Le karma, la malchance, peu importe. Pick 8. C’est peu. C’est frustrant. C’est la Brooklyn touch. Et c’est aussi la première fois en 15 ans que les Nets ont un pick dans la loterie. Le dernier ? Derrick Favors. En 2010. À New Jersey. Le maillot gris souris, la tristesse absolue.
Et comme toute la fanbase de Brooklyn, Sean Mark avait la tête dans les mains pendant l’annonce et ne peut que constater une nouvelle fois la malédiction. Mais bon, comme dirait Marc Aurèle version NBA : « Tu ne contrôles pas ce qui t’arrive, tu contrôles comment tu y réagis. » Et c’est exactement ce que le Front Office des Nets doit se dire actuellement. Qu’est ce qu’on fait ? Détenteur des pick 8, 19, 26 et 27, Sean Mark à de quoi faire et deux grandes voies s’offre à lui.
La Draft version all-in
Tu reconstruis, tu paries sur les jeunes, tu fais ton Thunder version Brooklyn. Mais pas n’importe comment. On l’a compris les Nets cherche encore et toujours une tête à ce projet; Cam Thomas, indisponible la grande majorité de la saison pour cause de blessure, ne semble pas devenir un leader confirmé de cet effectif.
Mais le pick 8 ne te garantit pas une star. Alors pourquoi pas monter ? Les Spurs (pick 2) ou les Sixers (pick 3) pourraient écouter si tu proposes un deal du style pick 8 + Cam Johnson. Un choix pas évident mais pas impossible.Tu obtiens un vétéran.et tu as encore la possibilité de pick dans le top 10. Cette option de trade up fait de plus en plus de bruit au sein de la fan base qui rêve encore d’un Dylan Harper, Ace Bailey ou VJ Edgecombe. Des noms qui sentent bon la promesse, la hype, le highlight.
Mais si tu restes sage et que tu gardes tes choix, pas de panique. Le staff de Brooklyn sait drafter. Depuis son arrivée en 2016, Sean Marks n’a jamais eu de haut pick, mais pourtant, il a sorti Jarrett Allen (22), Caris LeVert (20), Cam Thomas (27), Nic Claxton (31) ou encore Day’Ron Sharpe (29). Clairement, à Brooklyn, on scoute bien, et ça tombe bien : les picks 19, 26 et 27 pourraient devenir de vraies pépites si bien utilisés. Il faut donc être tout autant attentifs au choix lors du pick 8 mais ne surtout pas s’endormir ensuite car les choix de fin de premier tour vont être tout aussi important dans la reconstruction.
Quelques options déjà sur le radar pour le pick 8
D’après Erik Slater, insider bien branché à Brooklyn, deux prospects ont déjà été reçus par les Nets lors de la Combine à Chicago. Et parmi eux, un nom ressort avec insistance : Jeremiah Fears, meneur ultra-talentueux en provenance d’Oklahoma, qui coche beaucoup de cases dans la check-list de Sean Marks et son staff.
À seulement 18 ans, Fears a illuminé sa saison freshman malgré son jeune âge. Scoreur dynamique, dribbleur soyeux, le garçon a fait danser les défenses toute l’année. Rajoutez à ça une vraie capacité à créer pour les autres et une insolence dans le tir difficile.
Côté gabarit, certains scouts pointaient du doigt son manque de taille. Mais monsieur a bien grandi, mesuré à 1m89 sans chaussures et 82 kilos au Combine, de quoi calmer quelques doutes. Il lui faudra encore bosser son tir longue distance et ses choix offensifs, mais le potentiel de Fears en tant que moteur offensif principal est indéniable. Et en bonus, l’attitude. Le bonhomme connaît ses classiques, et les modèles sont prometteurs :
Je m’inspire de Kyrie, pour sa capacité à aller chercher ses spots et déclencher. De Curry, pour sa manière de bouger sans ballon et de gagner. Et d’Anthony Edwards pour son mental. Il n’a peur de personne et il fonce sur tout le monde.
Des références sérieuses, un discours propre, et une rencontre avec les Nets qu’il a décrite comme “géniale” : « Les échanges ont été super. Ils m’ont expliqué comment je pourrais m’intégrer dans leur système et être une vraie pièce du puzzle. » Clairement, Fears coche les bonnes cases pour devenir la figure de proue tant attendue à Brooklyn. Un meneur au talent brut, au mental aiguisé, et qui ne demande qu’à grandir dans une franchise qui a besoin d’un visage.
Mais derrière, un autre nom a aussi tapé dans l’œil des dirigeants des Nets : Kon Knueppel, ailier de Duke et sniper redouté. À 19 ans, le joueur formé dans le Wisconsin a séduit par son adresse extérieure chirurgicale (40.6% à 3 points sur près de 6 tentatives), sa compréhension du jeu, et sa capacité à créer. Moins athlétique, certes, mais un QI basket déjà bien huilé. Knueppel n’a pas l’étoffe d’un futur All-Star en puissance, mais un joueur “safe”, capable d’apporter rapidement dans une rotation NBA.
Les Nets l’ont aussi rencontré à Chicago, et Knueppel a confirmé qu’il se rendrait prochainement à Brooklyn pour un workout individuel. Plan B solide, profil “plug-and-play”, à surveiller selon l’évolution du draft board d’ici le 26 juin.
Option 2 : tout faire péter pour Giannis Antetokounmpo
Allez, on sort la napalm. L’autre voie, c’est le big move. La rumeur qui fait rêver, celle qui anime les fantasmes du Barclays Center : Giannis Antetokounmpo à Brooklyn. Oui, ça paraît fou. Mais dans les faits, ce n’est pas si absurde.
D’abord, la situation contractuelle des Nets est idéale pour accueillir une superstar. À l’aube de la saison 2025-2026, la franchise n’a que 63 millions de dollars engagés sur sa masse salariale. En gros, à part les contrats de Cam Johnson et Nic Claxton, c’est le désert. Des jeunes comme Day’Ron Sharpe, Cam Thomas ou encore Ziaire Williams arrivent en fin de contrat rookie et attendent potentiellement une prolongation, mais rien qui ne bloque une signature XXL.
Ensuite, le contrat de Ben Simmons saute enfin, et avec lui, un boulet de 35 millions la saison. Ce qui veut dire quoi ? Que les Nets auront la flexibilité nécessaire pour accueillir un gros poisson, voire deux, si l’occasion se présente.
Et c’est là que Giannis entre en scène. Si un jour le Greek Freak venait à demander son transfert, il ne partira pas pour juste « changer de maillot ». Non, Giannis veut trois choses :
- Rester dans la Conférence Est.
- Avoir du contrôle dans la construction du roster et sur les décisions importantes du staff.
- Être dans un marché où d’autres stars voudront le rejoindre, pour bâtir autour de lui, pas juste pour l’accompagner.
Et devinez quoi ? Brooklyn coche toutes les cases.
Un marché de New York sans le drama permanent des Knicks, un GM comme Sean Marks qui sait gérer les égos XXL, un centre d’entraînement flambant neuf, et une franchise qui sait vendre ses joueurs au monde entier.
Le plan ? Sean risque de devoir tout envoyer. Les quatre picks de cette année, les deux seuls joueurs sous contrat, et pourquoi pas un ou deux jeunes pour faire pencher la balance. Ça fait beaucoup, certes. Mais à la clé ? Une superstar absolue, une légitimité immédiate, et surtout une tête de gondole pour reconstruire plus vite que prévu.
Et franchement, qui n’aimerait pas voir Giannis dans un derby new-yorkais ? Lui qui connaît les ambiances européennes, il pourrait kiffer l’électricité d’un Nets-Knicks en mode Ligue des Champions. Alors ouais, peut-être que quand il parlait de “New York”, il pensait à Manhattan. Mais Brooklyn a ses arguments, et parfois, il suffit d’une opportunité pour changer le destin d’une franchise.
D’ici quelques semaines, le Front Office devra trancher. Conserver le capital, jouer la montre, continuer le processus à la OKC… ou tenter le gros coup, et faire passer Brooklyn d’équipe de développement à franchise qui pèse dans les conversations. Une seule certitude : ce serait dommage de gâcher tout ce qui a été patiemment reconstruit depuis deux ans. Les Nets ont des munitions, du cerveau, et une vision. Reste à savoir si cette vision les amènera aux Barclays Center pour la Draft… ou à Mykonos avec Giannis.