Bon retour sur le Roster, où nous continuons notre série sur les meilleurs joueurs par nation FIBA. Nous vous invitons à d’abord lire l’article précédent si vous ne l’avez pas fait. Il contient des clarifications sur la méthodologie employée durant cette série.
Avec cela en tête, voici notre continuation de la série sur les meilleurs joueurs par nation FIBA en nous dirigeant maintenant vers l’Afrique de l’Ouest.
Bénin : Tounde Kodjori Arnold Yacoubou
Depuis 1974 et leur unique participation au Championnat d’Afrique, le Bénin n’a pas jamais été réellement proche de revenir sur la plus grande scène continentale. Leur meilleure campagne de qualification fut en 2017, où ils ont obtenu une victoire face au Burkina Faso. Pendant cette campagne, leur leader était l’ailier Tounde Kodjori Arnold Yacoubou qui était le meilleur marqueur, rebondeur, passeur et contreur de l’équipe du haut de ses 1,96 m, et l’homme du match lors de leur unique victoire lors de ce parcours.
Burkina Faso : Moussa Ouattara
En 2013, le Burkina Faso a participé à son seul AfroBasket de son histoire. Malgré les 5 défaites en 5 matchs, Moussa Ouattara s’est démarqué. Le meilleur marqueur, rebondeur, passeur et intercepteur de son équipe, l’intérieur a fait son parcours professionnelle en nationale 1 française à Carquefou et en deuxième division belge à l’ASTE Kain et CEP Fleurus notamment où sa qualité de rebondeur lui a permis d’avoir sa place en Europe avant de prendre sa retraite en 2023.
Cap-Vert : Edy Tavares
Depuis le début du millénaire, le basket capverdien se développe à grande vitesse, et la nation est devenue une des plus respectées en Afrique. Au milieu du succès récent est un homme: Walter « Edy » Tavares. L’ancien Hawk et unique joueur de l’histoire de l’archipel à avoir pu jouer en NBA est devenu depuis l’un des plus grands défenseurs que l’Europe ait pu voir.
Meilleur contreur de l’histoire de l’EuroLeague, 3 fois nommé Meilleur défenseur de l’EuroLeague, 3 sélections consécutives dans la All-EuroLeague First Team, 2 fois vainqueur de l’EuroLeague et tenant du titre de EuroLeague Final Four MVP. Le pivot du Real Madrid n’est pas juste une légende du club, mais un futur Hall of Famer grâce à son palmarès incroyable en Europe. Il est sans aucun doute un des meilleurs joueurs de sa nation.
Côte d’Ivoire : Djadji Clément
Pendant l’âge d’or du basket ivoirien, le pays a atteint 5 demi-finales consécutives des championnats d’Afrique. Ces parcours ont résulté en 2 médailles d’argent et 2 médailles d’or en 1981 et 1985, la dernière étant à domicile. Ils ont également participé à leurs premiers championnats du monde en 1982 et 1986. Djadji Clément était capitaine pendant le deuxième triomphe et grâce à son tir à 3 points redoutable, un combo forward clé lors des deux triomphes de la Côte d’Ivoire. Il est devenu par la suite entraîneur, notamment pour la sélection féminine durant ce millénaire. Dans une génération de grands joueurs, il était pour beaucoup le meilleur joueur de sa nation.
Gambie : Pierre Jallow
La Gambie n’a pas participé à un tournoi depuis le Championnat d’Afrique 1978 où elle a fini 9e sur 10. Cela dit, le pays n’a pas arrêté de produire des joueurs depuis. Pierre Jallow est un ailier fort qui a joué toute sa carrière professionnelle (sauf une saison) en Finlande. Il alternait régulièrement entre la deuxième division où il était une machine à double-double et la première division où il a su être un bon role player, apportant de la bonne défense quand ce fut nécessaire entre 2005 et 2017. Chaque été, il organise un camp en Gambie pour les jeunes qui veulent se lancer dans le basket-ball, et on verra si le sport parviendra à se développer dans ce pays.
Ghana : Ben Bentil
Le manque de participation à un tournoi majeur est surprenant pour le Ghana qui par le passé a pu voir divers talents qui ont percé à l’international naître sur ses terres. L’un de ces joueurs est Ben Bentil, un intérieur qui a fait un bref passage à Dallas avant de trouver sa place en Europe. Ben est un ancien champion en Serbie, en Italie et notamment en Grèce où il a pu être meilleur rebondeur et être nommé dans la All-Greek League Second Team en 2019. Bentil est un joueur très agressif et énergétique, ou comme il se décrit lui-même, il est “une brute gentille”.
Guinée : Cédric Mansaré
Après 30 années d’absences, la Guinée a fait son retour à l’AfroBasket en 2017 et en 2021, ils ont fait leur meilleur parcours de leur histoire. Au centre de cette avancée fut Cédric Mansaré. A 32 ans, l’ailier passé par la Suisse et régulier de la nationale 1 a fait ses débuts et s’est imposé en tant que patron et facteur clé pour la qualification de son équipe. S’il a déçu en 2017, il s’est rattrapé en 2021. Meilleur marqueur et deuxième meilleur passeur, il a guidé la Guinée en tant que capitaine jusqu’en quart de finale. A 38 ans, il a maintenant ouvert le chemin pour la future génération qui va espérer aller plus loin.
Guinée-Bissau : Franklim Furtado
La Guinée-Bissau quant à elle n’est toujours pas apparue à un AfroBasket, mais ce n’est pas la faute de Franklim Furtado. L’ailier est reconnaissable pour les fans du basket portugais, ayant notamment joué pour Física Torres Vedras et Academia do Lumiar Lisboa durant les années 2010. Bien que faisant 1,98 m, le joueur était capable de jouer ailier fort et se démarquait par sa capacité à obtenir des rebonds.
Liberia : Mark Smith
Cela fait 10 ans maintenant que le Liberia n’a plus d’équipe nationale, et 13 ans qu’ils ont fait leur deuxième et dernière apparition à l’AfroBasket où ils ont fini bons derniers. Lors de ce tournoi, Mark Smith était le meilleur marqueur et deuxième meilleur passeur. L’arrière était réputé dans son pays pour sa capacité à marquer, notamment derrière l’arc, qui lui a valu d’être nommé le meilleur joueur du championnat Libérien au cours de sa carrière. Depuis sa retraite, il essaye de redévelopper le sport. Il a notamment organisé un tournoi de charité en mars 2023 à Paynesville.
Mali : Diakalia Ouattara
En 1972, le Mali à atteint la 3e place au Championnat d’Afrique, leur seule médaille majeure encore aujourd’hui au basket. A la clé de ce résultat est Diakalia “Diak” Ouattara. Un sniper du haut de 1,79m à une époque avant le tir à 3 points, Ouattara était un compétiteur, un homme avec une rage de vaincre et qui visait le sommet dans tous les domaines durant sa carrière. Double vainqueur de la coupe du Mali en 1968 et 1969, il a failli avec le Stade malien de Bamako remporter la première édition de la coupe d’Afrique des clubs champions en 1972 face au Red Star Ndongo. Hélas, son tir à la dernière seconde fut annulé pour des raisons inconnues. Malgré une retraite internationale prématurée, due à un manque de sérieux au sein du vestiaire à ses yeux, Ouattara reste encore pour beaucoup le meilleur joueur de l’histoire de la nation.
Niger : Amadou Aboubakar Zaki
Mis à part la sélection de 1968 qui a participé au seul Championnat d’Afrique de l’histoire du Niger, le pays n’a pas eu de basketteurs reconnaissables. La seule exception est Amadou Aboubakar Zaki, qui entre 2006 et 2020 a alterné entre les ligues Pro et Nationales en France. Il a notamment remporté au passage un titre de champion de France en 2008 avec Nancy et fait une saison au Danemark pendant cette période. Bien que mesurant 2,13 m, Amadou n’a jamais été un grand rebondeur. A la place, il utilisait sa taille pour s’offrir un chemin à l’intérieur et marquer quelques points en tant que role player serviable.
Nigeria : Al-Farouq Aminu
Si Hakeem Olajuwon avait choisi de représenter le Nigeria, il aurait été notre choix parmi les meilleurs joueurs par nation. Mais ayant choisi Team USA, Aminu est la meilleure option à nos yeux. Le Nigeria s’est imposé comme un grand du basket africain depuis les années 90. Un grand nombre de joueurs reconnus, de Precious Achiuwa à Festus Ezeli en passant par Josh Okogie. En 2015, lorsque le Nigeria a remporté le premier trophée majeur de son histoire, l’un de leur meilleur joueur était né aux Etats-Unis d’un père Yoruba. Al-Farouq Aminu a passé 11 années en NBA, jouant notamment à Portland et la Nouvelle-Orléans. Pendant sa carrière, Aminu était reconnu pour ses qualités athlétiques et défensives, ainsi que son tir à 3 points qui s’est développé alors qu’il atteignait le milieu de la vingtaine.
Sénégal : Mathieu Faye
Aujourd’hui, le basketball sénégalais est plutôt développé à l’échelle continentale. Si l’équipe n’est pas au niveau aux yeux de beaucoup, le pays a produit divers noms reconnaissables pour les fans NBA. Gorgui Dieng, DeSagana Diop, Tacko Fall et d’autres encore. Mais avant eux, il y avait la génération dorée de 1968 à 1980. Pendant cette période, un joueur en particulier se démarque, Mathieu Faye.
Trois fois vainqueur de l’AfroBasket en 1972, 1978 et 1980 et MVP du tournoi lors du troisième triomphe, membre de la première grande équipe de Limoges avec qui il a remporté le championnat, la coupe de la fédération et la Coupe Korać en 1983, Faye était un meneur exemplaire. Un bon distributeur de ballons en attaque, et un défenseur tenace sur le porteur de balle et pour couper les lignes de passes. En juin 2023, Faye est devenu le président de la Zone 2 de la FIBA Afrique, et il continue ainsi à contribuer au développement du sport après sa retraite. S’il y a bien place pour débattre sa place en comparaison à des joueurs plus récents, nous pensons que Mathieu Faye est bien le meilleur joueur de sa nation.
Sierra Leone : Charles Mammie
Le Sierra Leone n’a pour l’instant pas su atteindre un tournoi majeur, et rares sont les joueurs arrivant à percer à l’international. L’un de ces noms est le pivot Charles Mammie, qui a fait son parcours universitaire et professionnel aux Philippines. Il avait affiché notamment un double-double de moyenne de 15 points et 19 rebonds à sa première année à l’Université de l’Est du haut de ses 2,03m. Sa carrière professionnelle n’a malheureusement duré que 5 matchs pour Pilipinas MX3 Kings et il n’a plus été revu par la suite.
Togo : Jimmy Williams
Depuis les années 80, le Togo n’a participé qu’à un AfroBasket. En 2011, les togolais ont fini bon dernier avec 4 défaites. Leur meilleur joueur du tournoi fut Jimmy Williams, le meilleur marqueur de l’équipe né à Chicago. L’arrière a joué dans 12 pays différents au cours de sa carrière, et a apporté sa facilité à marquer, notamment à 3 points à toutes les équipes pour lesquelles il a pu jouer.
Ainsi se conclut la deuxième partie de notre série. Qu’en avez-vous pensé? Êtes-vous d’accord ou en désaccord avec nos choix? N’hésitez pas à nous le faire savoir et on se retrouve bientôt dans cette série dédiée aux meilleurs joueurs par nation.