Alors que les playoffs ont débuté il y a quelques jours, plusieurs favoris se dégagent. Parmi eux, une équipe à laquelle on ne pensait pas forcément en début de saison, les Lakers. Mais malgré l’arrivée de Luka Dončić, les coéquipiers de LeBron James sont-ils de sérieux prétendants à la bague ?
Une dynamique de feu
Depuis l’arrivée de Luka Dončić, la saison des Lakers a diamétralement basculé dans quelque chose de fou. Alors que peu de gens croyaient en la capacité des hommes de JJ Reddick d’être de vrais prétendants, l’arrivée du Slovène a chamboulé toutes les certitudes. Il faut dire que l’association entre le meneur et LeBron James a de quoi faire rêver.
Après cette arrivée qui a eu l’effet d’une bombe dans le microcosme de la NBA, les attentes ont soudainement changé. Les Lakers comptaient désormais deux des joueurs avec le plus gros QI Basket et malgré les doutes quant à la défense globale des Californiens, beaucoup ont vu en cette association un grand bouleversement de l’ordre établi.
Cela dit, les doutes autour de l’aspect défensif étaient toujours très présents, car comme tout le monde le sait, “defense wins championship”. Ces doutes, JJ Reddick les a rapidement balayés en proposant les solutions défensives nécessaires malgré l’absence d’un vrai poste 5 fiable.
De manière assez surprenante, LeBron James s’est remis à défendre du haut de ses 40 ans, comme s’il savait qu’on lui avait donné une chance presque inespérée de décrocher un nouveau titre avant de prendre une retraite bien méritée. De son côté, Luka a très rapidement pris ses marques en retrouvant petit à petit le niveau qui était le sien avant sa blessure au mollet. De plus, Austin Reaves n’a absolument pas semblé perturbé par l’arrivée de Luka, au contraire. Sur l’ensemble des matchs disputés depuis ce transfert choc, Austin est le deuxième meilleur marqueur de l’équipe.

Lacunes défensives chez les Lakers
Ce serpent à trois têtes fait désormais peur à toute la ligue. Cependant, cette équipe des Lakers comporte des points faibles. La défense intérieure premièrement, qui avec le départ d’Anthony Davis a perdu son meilleur atout. AD était la clé de voûte de cette défense californienne souvent qualifiée de permissive par les observateurs.
Autre problème qui est la cause de celui énoncé plus haut, l’absence d’un pivot de haut niveau. En effet, Jaxson Hayes est tout sauf une assurance tout risque. Qui plus est, malgré la présence d’un meneur de la trempe de Dončić, il n’arrive pas à se montrer réellement dangereux offensivement. Ce qui pourrait faire défaut aux Californiens lors d’éventuels affrontements contre des intérieurs très forts offensivement comme Nikola Jokic, Ivica Zubac, Isaiah Hartenstein, Chet Holmgren voire Kristaps Porzingis si on se projette plus loin encore.

Cela dit, avant de penser aux affrontements potentiels en finale NBA, il y a plusieurs adversaires à écarter. Les premiers, et pas des moindres, les Wolves d’Anthony Edwards. Cette formation peut aussi représenter une belle épine dans le pied pour les coéquipiers de LeBron James. C’est l’aspect physique qui pose problème cette fois-ci. Bien que LeBron reste toujours un monstre sur le terrain, il n’a plus la même capacité à reproduire des efforts à haute (très haute) intensité. Cela pourrait donc profiter aux Wolves sur la durée de la série.
Mais il n’est pas le seul point faible sur le plan physique. En effet, les deux guards des Lakers ne sont pas aussi puissants et physiques que peuvent l’être les joueurs du Minnesota. Même si Luka reste un très grand meneur par la taille, il n’est pas le plus rapide ni le plus athlétique. Son coéquipier Austin Reaves possède un profil encore moins physique de par sa plus petite taille.
Étant donné le fait qu’il s’agisse là des trois armes majeures des Lakers version 2024-2025, ils seront presque contraints d’avoir beaucoup de temps de jeu. Cela pourrait profiter à des joueurs comme Jalen McDaniels, Anthony Edwards, Julius Randle voire Naz Reid en fonction de son utilisation par Chris Fynch.
Cela dit, malgré les doutes sur ces aspects tant défensifs que physiques, JJ Reddick a, jusqu’à présent dans la série, su trouver les réponses avec de très bonnes rotations et une implication totale des deux côtés du terrain de ses joueurs. Le doute majeur subsiste car la série peut être encore très longue.
Un potentiel parcours semé d’embûches
Dans le cas de figure où les Lares venaient à faire tomber le finaliste de la conférence Ouest de la saison dernière, ils affronteront soit les Rockets, soit les Warriors en demi-finale de conf. Si Adam Silver et le porte-monnaie de la NBA adoreraient avoir un énième duel entre LeBron James et Stephen Curry, il ne faudrait pas négliger des Rockets aussi surprenants que physiques.
Même s’ils sont moins talentueux que les Wolves sur le papier, ils ne demeurent pas moins dangereux. L’intensité défensive mise en place par Ime Udoka pourrait s’avérer être un véritable calvaire pour des Lakers déjà bien entamés physiquement. Cela dit, avec un tel talent et l’expérience jouant largement en leur faveur, les Californiens pourraient tout à fait venir à bout des Texans.
De l’autre côté, c’est peut-être le match up le plus excitant mais également le plus favorable pour les Lakers. En effet, même si niveau expérience les Warriors sont aussi bien, voire mieux rodés que les Californiens, ils ne semblent pas avoir les armes pour vraiment stopper cette équipe. Tout comme les Lakers, les coéquipiers de Stephen Curry ne possèdent pas de vrai poste 5 capable de faire mal à la raquette adverse. De plus, et ce malgré de bons éléments, ils ne possèdent les armes défensives nécessaires pour tenir une série entière face au talent du trio LeBron-Luka-Austin.
Malgré tous ces potentiels efforts, les Lakers se retrouveraient face à un nouvel adversaire de taille. De l’autre côté du tableau, le finaliste sera selon toute vraisemblance le Thunder, les Nuggets ou les Clippers, désolé les amis des Grizzlies, mais la marche est trop haute cette année. Peu importe quelle équipe se dresserait sur le chemin des Lakers, il faudrait une nouvelle fois batailler et perdre des plumes pour espérer une finale NBA face à une équipe qui aura, sans doute, moins pioché dans ses réserves pour en arriver là.
Que ce soit les Celtics, les Cavs voire les Pacers ou les Knicks, l’adversité n’aura pas été la même à l’Est qu’à l’Ouest. De ce fait, la franchise championne de la conférence arriverait en finale avec un capital fraîcheur largement supérieur à celui des Californiens.
Néanmoins, parmi les prétendants de l’Est, seuls les Celtics sembleraient avoir un réel avantage face à cette équipe menée par JJ Reddick. En effet, en termes d’expérience ils sont les seuls à pouvoir rivaliser avec LeBron et compagnie. Même si les Cavs ont réalisé une régulière historique, le manque d’expérience pourrait grandement leur porter préjudice face à une telle équipe. Même son de cloche pour les Knicks et les Pacers, l’exemple des Warriors en 2022 est un formidable rappel que le talent ne suffit pas et que l’expérience prend le dessus dans ce genre de moments.

Trop justes pour le titre
Après avoir développé la plupart des points intéressants, il semble que les Lakers soient un peu trop limités pour tenir jusqu’au sacre. Bien qu’il ne faille pas sous-estimer des joueurs comme Luka Dončić et LeBron James, le manque de poste 5 devrait sans doute être la principale limite à cette quête de titre aussi folle qu’inattendue.
En plus de cela, la débauche d’énergie pour atteindre d’hypothétiques finales devrait peser très, trop, lourd pour les organismes sur la durée. Cela dit, le talent de Luka doublé de sa frustration d’avoir été tradé par sa franchise de cœur pourraient créer quelque chose de fou, d’inattendu et extrêmement divertissant pour un grand nombre d’observateurs.
Même si les Californiens semblent trop courts pour aller chercher une bague, une grande majorité des fans de NBA signeraient immédiatement pour voir Luka soulever le trophée Larry O’Brien ainsi que celui de MVP des Finals le tout en disant que la défense, ça gagne des titres. Win now.