La 41e édition du Cholet Mondial Basketball s’est déroulée lors du week-end de Pâques. Le Paris Basketball l’a emporté en dominant la compétition, mais quelques joueurs d’autres équipes m’ont marqué. Laissez-moi vous faire découvrir ceux qu’on peut qualifier de « chouchous ».

Le cinq majeur du tournoi, élu par l’organisation, est composé de :

  • Meneur : Dillon Watt (Texas Basketball Academy)
  • Arrière : Ilian Moungalla (Paris Basketball)
  • Ailier : Marko Radunovic (Zitko Basketball)
  • Ailier fort : Swann Penda (Paris Basketball)
  • Pivot : Botond Zsabo-Szamba (DEAC Academy)

Ces joueurs ont tous participé au moins aux demi-finales, et s’ils sont élus dans le cinq majeur de la compétition, c’est qu’ils ont marqué le tournoi. Dillon Watt a été un défenseur sur l’homme impressionnant, capable de scorer comme de distribuer, il a été le meilleur joueur de l’équipe états-unienne. Ilian Moungalla et Swann Penda ont remporté le Cholet Mondial Basketball avec Paris, notamment grâce à leur connexion.

Marko Radunovic a fini meilleur marqueur du Cholet Mondial avec 23 points par match en cinq rencontres. Scoreur à trois niveaux, il a aussi été remarquable par son comportement toujours très fair-play, il a été l’un des seuls de son équipe serbe à ne jamais se plaindre aux arbitres. Enfin Botond Zsabo-Szamba, le pivot hongrois a marqué le tournoi par son physique. Il compense son manque de verticalité par sa carrure imposante, ce qui fait de lui un excellent rebondeur. Il était aussi beaucoup utilisé comme un hub offensif de par sa qualité de passe.

Mais je vais vous parler d’autres joueurs, qui n’avaient peut-être pas l’équipe pour atteindre le carré final, ou qui ont manqué de chance sur les matchs couperets. Ces joueurs qui ne finissent pas récompensés, mais que le public a adoré. J’ai décidé de parler de quatre joueurs, de quatre équipes différentes.

Lukas Smazak (Eintracht Francfort)

Lukas Smazak no-look pass. Crédit Cholet Mondial Basketball
Lukas Smazak no-look pass. Crédit Cholet Mondial Basketball

Le meneur de l’Eintracht Francfort (1,90m) s’est quelquefois éclipsé derrière Julius Messer ou Ivan Crnjac au niveau du scoring, mais c’était bien lui qui était à la baguette. Véritable chef d’orchestre, sa moyenne à la passe ne lui rend pas vraiment hommage (3,2 par match). C’est le genre de meneur qu’il faut voir jouer pour comprendre son importance dans le système de Francfort. Sans lui, les Allemands semblent désorganisés, sans repères.

Lukas Smazak et son sang froid face au Mans. Crédit : Sportmediamat

Le meneur tchèque n’aura pas fait de performance XXL, mais sa lecture de jeu aura marqué les plus analystes de La Meilleraie. Mais il n’a pas que son organisation dans son arsenal, dans le clutch, c’est lui qui prend les shoots, surtout à longue distance. Avec 7 tentatives par match, il affiche un taux de réussite de 37,1%. Cette adresse se répercute sur la ligne des lancers francs, où il est létal. Pour un joueur qui se retrouve sur la ligne plus de trois fois par match, c’est important. Francfort finit 6e sur 12, avec un bilan de 3 victoires et 2 défaites, et Smazak affiche 12,8 points, 4,6 rebonds, 3,2 passes et 1,6 interceptions par match.

Boubacar-Sidy Traore (Cholet Basket)

Boubacar-Sidy Traore et ses dunks jordanesque. Crédit : Cholet Mondial Basketball
Boubacar-Sidy Traore et ses dunks jordanesques. Crédit : Cholet Mondial Basketball

Si Cholet n’a pas brillé cette année à domicile, finissant à la dernière place, un joueur à égayé les supporters choletais : Boubacar-Sidy Traore. L’ailier n’est pas le premier que l’on regarde quand la feuille de match sort, mais il est très excitant de le regarder jouer. En seulement 19 minutes de moyenne, il a gratifié son public d’highlights que l’on a envie de revoir en boucle. Énorme dunker, c’est aussi un défenseur de mission. Ultra rapide latéralement, il a volé plus de 2 ballons par match à ses adversaires.

Le coup de chaud de Boubacar-Sidy Traore face à Francfort. Crédit : Sportmediamat

Il est également capable de s’enflammer, comme lors du premier jour face à Francfort, où il remet son équipe dans le match au début du troisième quart-temps. Dans ce match décisif pour la qualification en quart, il ne sortira pas une seule seconde de la deuxième mi-temps. Malheureusement, Cholet s’inclinera, mais Traore s’est battu, même lorsque son équipe était menée de plus de 20 points.

Il finit le tournois avec des moyennes de 8,6 points, 2,4 rebonds et 2,2 interceptions. Il affiche également 46,7% de réussite de loin, avec 3 tentatives par match. Pas un volume immense, mais une adresse honorable, c’est un point qu’il pourra développer à l’avenir. Aaron Towo-Nansi, chouchou du public l’année passée, fait des éloges à propos de son compère choletais.

C’est un slasher qui peut shooter, il met beaucoup d’énergie dans son jeu. Et en défense il peut lock […] Restez branchés

Boubacar-Sidy Traore a impressionné les Choletais lors du concours de dunk. Crédit : Cholet Mondial Basketball.
Boubacar-Sidy Traore a impressionné les Choletais lors du concours de dunk. Crédit : Cholet Mondial Basketball.

Au-delà des matchs, Traore s’est fait découvrir avec le concours de dunk, qu’il a remporté. Il dégage une facilité à monter haut, et il a été très créatif lors de la finale. Alors que les juges peinaient à désigner un vainqueur entre lui et Roberts Rotcenkovs de la Spanish Basketball Academy, ils ont dû improviser deux dunks supplémentaires. Et c’est l’ailier français qui s’en est le mieux sorti.

Teodor Trifonov (Spanish Basketball Academy)

Teodor Trifonov, cliché de l'ailier de l'Est. Crédit : Cholet Mondial Basletball
Teodor Trifonov, cliché de l’ailier de l’Est. Crédit : Cholet Mondial Basletball

Tellement de joueur auraient pu être choisi dans son équipe comme Francis Chavez ou Jhon Estrella Rodolis, mais celui qui a été le plus marquant pour moi c’est Teodor Trifonov. L’ailier bulgare incarne l’archétype de l’ailier d’Europe de l’Est : intelligent, excellent shooteur à trois points et bon défenseur.

Avec des moyenne de 19 points, 6,5 rebonds, 2 passes décisives et 3,3 stocks, il excelle partout sur le terrain. Loin d’être un croqueur, ses tirs sont optimalement choisis, c’est pourquoi il tourne à 50% au tir et 44,4% de loin sur le tournois. Après les deux premiers matchs de son équipe, beaucoup de spectateurs les comptaient parmi les favoris pour l’emporter. Mais les Espagnols se sont fait surprendre par de valeureux Hongrois en quart de finale, empêchant Trifonov et compagnie de viser une place dans le top 4. Le bulgare avait pourtant tout essayé dans ce match, perdu 79 à 83. Ses 23 points, 6 rebonds et 3 passes n’ont pas été suffisant.

L’histoire se répète le lendemain pour les matchs de classement face à Polaris, où son équipe s’incline de deux points. Trifonov a eu sa chance à deux secondes du terme, mais sans réussite. Il n’a manqué qu’un petit brin de réussite à la Spanish Basketball Academy pour pouvoir jouer le haut de tableau et que Trifonov se fasse encore plus remarquer. Celui qui avait terminé deuxième meilleur scoreur de la Bulgarie à l’Euro U18 (Division B), aidant son pays à finir 3e de la compétition, pourrait être l’un des visages d’une nation qui n’a pas encore vraiment brillé au basket.

Afény Cognet (Le Mans Sarthe Basket)

Afény Cognet et ses appuis dévastateurs. Crédit : Cholet Mondial Basketball
Afény Cognet et ses appuis dévastateurs. Crédit : Cholet Mondial Basketball

Le meneur qui évolue en Espoirs au Mans est le dernier joueur dont je vais parler. Il n’a pas été le meilleur scoreur ou le meilleur passeur du tournoi, mais c’est par son drible qu’il a été marquant. Peu fantasque, il n’évoque pas un Kyrie Irving lorsqu’on le voit sur le parquet. Au jeu de la comparaison, on voit plutôt quelqu’un comme Darius Garland en lui. Un drible efficace et propre, il n’y a pas de déchet dans son jeu. Malgré les grosse pression que lui mettait ses adversaires il n’a perdu qu’un ballon par match, et encore, ses pertes de balles étaient surtout sur des passes mal calibrées.

La qualité des appuis de Cognet. Crédit : Sportmediamat

Au-delà de son drible, c’est sa qualité d’appuis qui reste en tête. On dirait qu’il a passé les 17 années de sa vie à travailler son bas du corps. Capable de se stopper net alors qu’il est lancé à pleine vitesse, il a perdu plus d’un défenseur dans La Meilleraie. Cette qualité au niveau de ses appuis traduit aussi un équilibre parfait. Même bousculé, il a été en mesure d’inscrire le panier derrière. Il a provoqué beaucoup de faute qui se sont transformées en and one.

Le circus shot d’Afény Cognet. Crédit : Sportmediamat

Peu adroit sur le tir à longue distance, Cognet est un joueur qui aime aller au drive et au contact, il joue sur ses atouts. Mais avec sa petite taille (1,86m), on pourrait se dire que ça a été parfois compliqué d’aller dans la raquette. Mais non, le meneur Manceau n’a pas de la qualité dans ses jambes, il a aussi un toucher de balle soyeux. Adepte des floaters, il s’est régalé face aux intérieurs peu mobile, comme face à Petar Pinter (2,11m) en quart de finale. La défaite d’un point dans ce même match reste en travers de la gorge. À l’image de Trifonov, on aurait aimé voir ce joueur jouer le haut du classement.

Les floaters d’Afény Cognet. Crédit : Sportmediamat

Ces joueurs, bien que non récompensés par un titre, ont captivé le public et esquissé l’avenir brillant d’une génération montante. Le Cholet Mondial Basketball confirme ainsi son rôle de tremplin pour les étoiles naissantes, tout en offrant un spectacle où l’audace et la créativité transcendent les classements. Rendez-vous est déjà pris pour 2026, où de nouvelles histoires s’écriront, portées par la même magie qui anime La Meilleraie chaque année.

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