Les semaines passent et se ressemblent, c’est du moins ce que doivent penser les fans des Spurs ou des Pistons. Néanmoins concentrons-nous sur 5 observations qui ont retenus mon attention cette semaine.
Moses Moody, le glue-guy
“Moses jouait très bien […] J’aurais dû le garder sur le terrain mais je me suis planté.”. Tels sont les mots de Steve Kerr en conférence de presse après la défaite contre Sacramento. Moses Moody a en effet été excellent dans cette rencontre, avec notamment trois tirs extérieurs importants dans le dernier quart-temps. Il nous a d’ailleurs montré ses réelles qualités au shooting, lui qui tourne à 37,3 % de loin. Il a d’abord pris ce que la défense des Kings lui a offert en sanctionnant dans le corner. Puis dans un registre inhabituel l’ancien d’Arkansas nous a gratifiés d’un joli step-back sur Sasha Vezenkov avant d’inscrire un trois point off-screen plein d’assurance.
Au-delà de cette rencontre, Moody réalise un bon début de saison. Il montre qu’il est un joueur important des Warriors par sa capacité à rentrer dans un collectif et à comprendre son rôle. Il n’en fait jamais trop et cherche avant tout à mettre en avant ses coéquipiers. Le jeune joueur possède un super QI basket qu’il utilise à merveille pour faire mal aux défenses adverses, notamment off-ball. L’arrière peut aussi mettre à profit son intelligence pour trouver ses coéquipiers. Il est par exemple séduisant sur du passing en mouvement, malgré le fait que cela ne se remarque pas dans les stats (0,62 d’assist-to-usage ratio ; 40e centile).
Il est également intéressant de voir qu’il est très satisfaisant en défense collective. Moody fait notamment les rotations dans le bon timing pour empêcher les paniers faciles. Son physique est un avantage puisque son envergure lui permet de prendre des risques tout en étant capable de revenir gêner son adversaire. Moody montre d’ailleurs de jolies choses aux rebonds, où son activité offre de nombreuses secondes chances aux Warriors. L’équipe californienne capte en effet 30,0 % de ses tirs manqués, soit la 8e meilleure marque de la ligue. Golden States a trouvé en Moody le successeur idéal de Andre Iguodala.
Gordon Hayward est trop responsabilisé
Dans le marasme de Charlotte, Gordon Hayward n’est pas à sa place. L’ailier marque le pas après un très bon début de saison (18,6 points, 5,8 rebonds, 5,6 passes). Il tourne depuis à seulement 9,0 points, 4,9 rebonds et 3,8 passes. L’ancien joueur de Butler semble surtout avoir du mal à trouver son rôle au sein d’un système où le mouvement de balle est trop pauvre. Responsabilisé à la création, il n’est pourtant plus ce passeur comme il a pu l’être précédemment à Utah. Il n’est notamment plus aussi vif dans ses lectures.
On remarque surtout que Hayward est beaucoup moins bon au shoot. Il ne tourne cette saison qu’à 42,2 %, soit ses plus faibles chiffres depuis dix ans. Cela fait d’ailleurs de lui un joueur moins efficace que la moyenne de la ligue avec seulement 86 de TS+. Ce phénomène s’explique surtout par une baisse sensible de son adresse à mi-distance (35 %) alors que ces tirs représentent 56 % de ses tentatives.
L’ailier semble néanmoins mal exploité par Steve Clifford. Hayward évolue en effet assez peu sans ballon. Il se retrouve au contraire impliqué dans des situations de pick-and-roll où il n’est pas efficace (0,67 point par possessions ; 20e centile). On peut voir d’ailleurs que son efficacité au tir ne fait que chuter dès qu’il pose un ou plusieurs dribbles, faisant donc de lui un joueur pénalisant pour son équipe en attaque. Cela est d’autant plus problématique qu’il est ciblé en défense à cause de ses carences physiques. Son nom devrait néanmoins revenir dans les rumeurs de transfert à la trade deadline puisqu’il est en fin de contrat en 2024.
L’évolution de Luka Doncic
Un des changements majeurs de Dallas concerne surtout le rythme. L’équipe texane affiche actuellement la 6e pace de la ligue alors qu’elle était dans le top 3 des plus lentes sur ces deux dernières années. Cela leur permet d’avoir davantage de jeu sur transition, où ils se sont améliorés pour être au-dessus de la moyenne. Il est intéressant de remarquer que Luka Doncic tient le coup pour le moment, lui qui semble plus affuté physiquement que jamais.
Pour la première fois de sa carrière, le slovène a développé un jeu off-ball. On le voit cette saison de plus en plus impliqué dans des situation off-screen où il met le feu à la défense. Même s’il prend rarement son adversaire direct de vitesse, il profite de ces situations pour obliger ses adversaires à faire des choix. Contrairement aux années précédentes, il initie désormais le jeu en étant en mouvement, ce qui lui permet à la fois de le décharger d’une partie de la création tout en responsabilisant davantage ses coéquipiers. Ces derniers font plus que d’être de simples shooteurs dans les corners. Il reste bien évidemment un ball-handler dominant (38,8 % d’usage ; 100e centile), mais on peut voir par exemple qu’il garde moins longtemps le ballon en main.
On remarque surtout que Doncic n’a jamais été aussi adroit de loin, car il est à 38,8 % sur 9,9 tentatives par soir. La différence majeure se fait sentir surtout au niveau du stepback à trois points puisqu’il tourne à un excellent 44,4 % de réussite avec 5,5 tirs par match. À titre de comparaison, il n’était « qu’à » 36,7 % la saison dernière sur 4,3 shoots de ce type. On peut voir d’ailleurs que le Slovène va moins au cercle, ce qui s’explique notamment par une baisse sensible de son nombre de drives. Est-ce que ces changements permettront à Dallas de passer un cap ?
On peut voir depuis le début de la saison que Doncic joue un petit peu plus off-ball.
Même s'il reste un ball-handler dominant (4e de la ligue en usage %), j'aime plutôt bien ces situations car il implique davantage ses coéquipiers + il sème la panique dans la défense adverse. pic.twitter.com/B4heSEXd9W
— Lukas (@Lukas_Fkw) December 2, 2023
La 2nd unit du Magic
Une série de 9 victoires consécutives et des leaders qui s’affirment un peu plus, c’est simple, Orlando vit un rêve éveillé. Le Magic continue de surfer sur les belles choses entrevues en fin de saison dernière. Jamahl Mosley semble surtout avoir trouvé l’équilibre parfait entre ses titulaires et ses remplaçants. On observe en effet très peu de moment où les Floridiens connaissent des trous d’air. On peut notamment mettre en avant leur excellente défense collective puisqu’ils ont le 3e meilleur rating.
Tout le monde a trouvé son rôle dans l’effectif, à commencer par Cole Anthony. Ce dernier est plus que jamais épanoui dans ce rôle de dynamiteur en sortie de banc. Il est capable de prendre feu par son agressivité débordante, comme contre Charlotte (30 points accompagnés de 7 rebonds et 7 passes). Son duo avec Moritz Wagner est d’ailleurs très intéressant à observer. L’allemand s’affirme en effet comme l’un des meilleurs soldats de l’ombre dans la ligue. Il amène pas mal d’énergie, à l’image de son match contre Boston où il a dominé physiquement avec ses 27 points.
On peut également louer les qualités de création de Joe Ingles. Avec son expérience et sa science du jeu, il apporte beaucoup de calme et de justesse a une attaque d’Orlando qui peut en manquer (26e au turnover percentage). Malgré le fait qu’il est perdu sa place de titulaire, Gary Harris continue d’être toujours aussi bon au shoot. Il tourne à 44,2 % de loin, et même à 40,7 % sur ces trois dernières années. Enfin Jonathan Isaac rassure l’ensemble des observateurs. Absent des parquets depuis 3 ans (seulement 11 matchs joués en 2023), il est de retour à son meilleur niveau défensif. Son envergure et son footwork en font un stoppeur élite. Cela lui permet donc d’impacter positivement les rencontres malgré ses difficultés offensives.
Le duel de communication autour de Zach LaVine
Zach LaVine va partir de Chicago. Il ne reste plus qu’à savoir quand. Le vendredi 1er décembre, Shams Charania, insider pour The Athletic, nous informer de la douleur au pied droit de l’arrière des Bulls, le mettant donc sur le côté pour une dizaine de jours. Cette news est néanmoins étonnante à cause du retour qui serait autour du 15 décembre. Une date importante puisque de nombreux joueurs tels que D’Angelo Russell ou Rui Hachimura seront disponibles pour un trade. Cela est d’autant plus étrange que Shams tire le la plupart de ses sources du côté du camp des joueurs (amis, familles, agents) et qu’il n’a pas l’habitude de tweeter ce genre de blessure.
Mais moins de 24 h après, Adrian Wojnarowski expliquait sur le plateau de ESPN qu’il « n’y avait pas de marché pour LaVine actuellement » en raison de son contrat, de sa forme physique et de ses performances sportives. Le timing interpelle puisqu’on sait que Woj tire quant à lui la majorité de ses informations du côté des front-offices. C’est par ces contacts qu’il avait annoncé le transfert James Harden par exemple.
On sait par ailleurs que les relations de LaVine avec Chicago sont tendues en raison de ses sorties récentes. On se souvient de son refus de participer à une interview juste après la fin du match contre Miami. L’arrière n’a d’ailleurs pas réfuté les rumeurs de transferts en expliquant que « j’ai des agents comme Rich Paul (qui) parlent constamment avec Arturas Karnisovas et avec les dirigeants ». Le joueur a récemment été aperçu avec son agent, de quoi alimenter un peu plus les rumeurs à son égard.
Essayons de résumer la situation Zach LaVine.
• LaVine n'est clairement pas content, ça déborde même publiquement on le voit, et il veut quitter les Bulls.
• le 15 Décembre certains contrats signés cet été deviennent échangeables : pleins de nouvelles opportunités ou de…
— Guillaume | Le Basket Lab (@GuillaumeBLab) December 2, 2023