Depuis la bonne trade deadline de Charlotte, les résultats sont plus que satisfaisants. Depuis ces changements, les Hornets ont de nombreuses statistiques très positives en défense, comme nous le dit le compte HornetsMuse.
Over the last 6 games, the Charlotte Hornets are:
1st in DRTG (100.3)
1st in Opp. PPG (98.5)
2nd in Opp. FG% (42.9%)
1st in Opp. 3PT% (28.5%)
3rd in TOV forced (16.0)Lockdown defense! 🔒 pic.twitter.com/1sjfU0JneZ
— HornetsMuse (@hornetsmuse_) February 26, 2024
Mais comment expliquer qu’une équipe qui avait un bilan défensif horrible, se met à dominer dans sa moitié de terrain ? Petit analyse en détail de ce qui s’apparente au chant du cygne de Steve Clifford.
La nouvelle rotation
Le 5 majeur est composé de Cody Martin, Tre Mann, Brandon Miller, Miles Bridges et Nick Richards. En sortie de banc, Grant Williams et Vasilije Micic étaient en sortie de banc avec un gros temps de jeu. Derrière, selon les absences des uns et des autres, on peut trouver Seth Curry, Davis Bertans et parfois Bryce McGowens.
Cody Martin assure en premier temps le POA. Son physique, son énergie et sa compréhension de la défense font de lui un solide soldat. Si évidemment, Cody en titulaire apporte des soucis en attaque (manque de shooting, de playmaking, etc), son apport défensif reste intéressant.
Cody Martin Defense on Tyrese Haliburton pic.twitter.com/FwwnKNI79d
— ☭ (@SapphireExtrait) February 26, 2024
On voit aussi que la mentalité de l’équipe a bien évolué. Un de ses symbole est le rookie Brandon Miller. Ses performances offensives sont bonnes (même si il est un peu redescendu depuis la Winning Streak) mais c’est bien son hustle et sa mentalité qui font la différence. On l’a vu à de nombreuses reprises s’énerver contre ses coéquipiers sur des replis défensifs mauvais.
Brandon Miller still isn’t happy with the Hornets transition defense… pic.twitter.com/bHG7D8JowY
— James Plowright (@British_Buzz) February 26, 2024
Sa polyvalence défensive est flagrante. On a vu 2 performances à 4 interceptions sur les 6 matchs ainsi qu’une à 3 contre. Il met beaucoup d’énergie mais sait très bien utiliser sa grande taille ainsi que son envergure conséquente pour être en coverage ou faire du chasedown. Il tourne à 2.5 stocks par matchs sur les 6 derniers matchs.
Brandon Miller block pic.twitter.com/QXkMk5XXVJ
— ☭ (@SapphireExtrait) February 26, 2024
De son côté, Nick Richards apporte la protection de cercle avec son physique conséquent (2m13, 111 kilos, 2m21 d’envergure) et son hustle permanent. Alors évidemment, il reste limité mais on doit lui reconnaître des progrès. Il fait moins de fautes bêtes comme avant et semble plus sage dans ses décisions. Moins de contre mais plus de défense. La majorité des grands défenseurs ont évolué comme ça et, sans dire que Nick sera le nouveau Dikembe, il va sans dire qu’il avance dans le bon sens sur son jeu défensif.
Nick Richards block pic.twitter.com/pfGMOerqCA
— ☭ (@SapphireExtrait) February 26, 2024
Ce triptyque entre la défense sur l’homme de Cody, l’énergie et la polyvalence de Miller et la protection de cercle de Richards est parfaitement complété par les joueurs à côté. Evidemment, on ne parle pas de Bertans ici, mais l’énergie constante et les qualités athlétiques de Miles Bridges sont parfaitement utilisés. Le joueur a le profil parfait de l’ailier athlétique qui peut défendre énormément de profils et jouer dans énormément de rôle.
Miles Bridges Steal pic.twitter.com/iFINhr3b1L
— ☭ (@SapphireExtrait) February 26, 2024
L’autre gros point positif sur la défense de Bridges est son énergie aux rebonds. Avec 9.3 rebonds, Miles est tout simplement un rebondeur incroyable. Il compense sa petite taille par une énergie et des qualités athlétiques exceptionnels. Face à Utah, il fait un match à 14 rebonds. Il est le meilleur rebondeur ex-aequo avec Nick Richards.
Miles Bridges Rebound pic.twitter.com/15WPGhiOHd
— ☭ (@SapphireExtrait) February 26, 2024
Pour terminer sur les joueurs majeurs du succès défensifs, on peut parler de l’énergie de Tre Mann, lui qui tourne à plus de 6 rebonds et 1.7 steal. Vasilije n’est pas du tout un spécialiste mais son expérience sert, les apparitions de Bryce ont montré sa belle polyvalence. Steve Clifford a dit lui même que Grant est l’ancre de la nouvelle défense.
« Cody Martin est en bonne santé, Grant Williams ancre la défense… et puis, aussi drôle soit-il, maintenant tout le monde essaie. » Steve Clifford
En effet, avec son physique de petit tank, son énergie, sa compétitivité et sa compréhension du jeu, Grant est un provocateur classique des bons plays défensif. Ici une action où il joue intelligemment le post-up de Walker Kessler, qui mesure 15 cm de plus, avec Tre Mann qui démarre la contre attaque.
Grant Williams & Tre Mann defense duo pic.twitter.com/GzkiTbfuwR
— ☭ (@SapphireExtrait) February 26, 2024
La magie de Steve Clifford en défense
On en a parlé cet été, mais Steve Clifford est un très bon coach défensif historiquement. Les Defensive Rating de ses équipes parlent pour lui :
- 2013-2014 Charlotte Bobcats : 5ème
- 2014-2015 Charlotte Hornets : 9ème
- 2015-2016 Charlotte Hornets : 8ème
- 2016-2017 Charlotte Hornets : 14ème
- 2017-2018 Charlotte Hornets : 16ème
- 2018-2019 Orlando Magic : 8ème
- 2019-2020 Orlando Magic : 10ème
- 2020-2021 Orlando Magic : 26ème (année de tanking, trade Vucevic/Fournier/Gordon + Année blanche de Jonathan Isaac)
- 2022-2023 Charlotte Hornets : 20ème (deuxième partie de saison élite)
De plus, Steve a toujours été respecté par ses pairs. Et quand on voit les différents effectifs qu’il a eu, on peut aussi questionner sur la validité du jugement qu’on lui porte offensivement. En effet, sans manquer de respect à Kemba Walker, Al Jefferson ou Nikola Vucevic, c’est léger pour faire une bonne attaque en NBA. Steve Kerr a notamment longtemps dit que Clifford était le coach le plus sous-estimé de la ligue.
Steve Clifford joue une défense qui lui ressemble énormément. En effet, il est historiquement un adepte de la défense mené par des ailiers athlétiques et polyvalents (Michael Kidd-Gilchrist, Nicolas Batum, Jonathan Isaac, Aaron Gordon) plutôt que par un protecteur de cercle comme cela se fait d’habitude. En ça, la titularisation de Martin, malgré un niveau offensif franchement faible, est logique. Lui, Miller, Mann et Bridges peuvent se relayer sur le POA selon le profil. Les 3 sont capables de défenses agressives, même si Miller préfère une défense plus prudente. Cette composition finie par une protection de cercle de qualité permet d’avoir un bel équilibre.
Et finalement, cette nouvelle équipe est à l’image de Clifford. Certes, les Hornets sont dans les 10 pires Offensive Rating depuis le 10 février, mais la défense est tellement élite que l’équipe est avec un Net Rating largement positif, avec +7.
Un calendrier très simple pour les Hornets
En effet, les équipes affrontées par Charlotte sont majoritairement mauvaises. Les Grizzlies de Jaren Jackson Jr ont été la première équipe. Sans Ja, Marcus, Steven qui a été tradé et Desmond, l’équipe a aligné un 9 horrible, composé de jeunes, 10-Day et 2-Way: Vince Williams, JJJ, John Konchar, Santi Aldama, GG Jackson, Jacob Gilyard, Luke Kennard, Derrick Rose et Trey Jemison.
Ensuite, c’est Indiana qui s’est présenté, possiblement la seule équipe vraiment forte. D’ailleurs, ce match est probablement le plus impressionnant, vu que Charlotte a limité Indiana à 102 points et Tyrese Haliburton à 5/15 aux tirs.
Derrière, les Hawks et même chose, Atlanta limité à 99 points et un leader, Trae Young, limité à 4/12 aux tirs. Cependant, les Hawks n’étaient pas dans une bonne phase, et ne le sont d’ailleurs toujours pas.
Après le All-Star Game : le Jazz qui semble sortir le tank avec le retour de THT dans la rotation et le départ de Olynyk, les Warriors qui ont gagné grâce à notre faiblesse catastrophique en attaque (84 points) mais les Warriors tout de même limité à 97 points avec un Curry à 5/14 aux tirs. Enfin, les Blazers, équipe très mauvaise avec un Anfernee Simons à 4/21.
Forcément, ces performances sont à relativiser. Les effets sont clairs, avec des stars bien en dessous des standards, mais il serait intéressant de voir ce que ce nouveau style donne face à plus de cadors, ou au moins d’équipes sérieuses. Les deux prochains matchs face aux Bucks vont être passionnants à observer pour ça.
Mais de l’autre côté, on peut dire que notre effectif est largement diminué, avec un LaMelo Ball absent (ce qui embête FORTEMENT l’attaque) et un Mark Williams qui serait une superbe upgrade défensive, avec tout le respect que nous avons pour Nick Richards.
Cependant…
Steve Clifford fait un travail fabuleux. C’est certain. Cependant, ça ne sauvera pas son travail. En effet, la question commence à être posé au sein de la fanbase : faut-il garder Steve Clifford ?
Cependant, plusieurs facteurs indiquent que non. Le premier est le changement de GM. Souvent, un changement de GM induit un changement de coach, pour un nouveau coach en adéquation avec la vision du GM.
Ensuite, Steve aura 63 ans au démarrage de la prochaine saison. Une équipe jeune a besoin d’un coach à son image. Steve ferait un excellent assistant défensif et dans tous les cas, il est certain que son impact dans le changement de la mentalité sera applaudi si la franchise continue d’évoluer dans ce sens. Mais il n’est plus dans les plans, il faut voir la vérité en face.
Enfin, ses lacunes restent visibles. Steve Clifford ne sait pas faire une bonne attaque. Ou du moins, pas assez. C’est un paramètre trop influent pour imaginer construire avec Clifford. Encore une fois, même si il n’a pas forcément eu de grand roster, il faut admettre qu’en 10 ans, aucune équipe n’a montré un niveau offensif concluant.
Il faut voir ce cadeau comme un chant du cygne, un élément qui paraît insignifiant mais qui va se révéler comme un switch et un moment clé dans cette volonté de changement de culture. Le niveau défensif des Hornets, c’est la continuité de la trade deadline et du licenciement de Kupchak. Et ça passera par celui de Clifford.
[…] pour que sa culture nécessaire à Charlotte continue de s’infuser, avec la défense qui est élite depuis la trade […]