À quelques jours de Noël, le 22 décembre 2019, les Raptors recevaient les Dallas Mavericks pour un match qui à première vue ne semblait pas d’une grand importance. Au moment du coup d’envoi, personne dans la Scotiabank Arena se doutait qu’un bout d’histoire des Toronto Raptors allait s’écrire devant leurs yeux. Ainsi, revivez tous les instants de cette soirée dantesque au fil de l’article !
Un affrontement entre deux équipes en forme
Cette confrontation entre Toronto et Dallas était un véritable choc puisqu’à ce moment, ces deux effectifs faisaient partie des plus en forme depuis le début de saison. Les bilans étaient quasiment égaux avant la rencontre, puisque Dallas arborait un joli 19-9, tandis que les champions en titre avaient commencé leur quête de back-to-back avec 20 victoires pour 8 défaites seulement. Malgré cela, Toronto s’inquiétait de cette réception puisque Dallas restait sur 7 victoires d’affilée à l’extérieur et ce match marquait également le retour de Delon Wright dans le grand nord canadien depuis son transfert. Heureusement de l’autre côté, le maire de la ville, Kyle Lowry sortait de deux gros matchs avec un beau 26/9/4 contre Washington et son 15ème triple-double en 20/10/10 contre les Pistons.
Les Mavs étaient privés de leur maestro Doncic et que du côte canadien, Gasol, Siakam et Norman Powell allaient regarder ce match depuis le banc à cause de divers pépins physiques. Pour les 5 majeurs du soir, Nick Nurse avait décidé d’aligner Lowry, VanVleet, Anunoby, Ibaka et la légende, Patrick McCaw, tandis que Rick Carlisle pouvait compter sur les titulaires habituels : Jalen Brunson, Hardaway Jr., Dorian Finney-Smith, Porzingis et le natif de Toronto, Dwight Powell.
Place au coup d’envoi !
1er quart-temps : la gueule de bois de Noël avant l’heure
Le début de match ne ressemble en rien à ce que ces deux équipes proposent en temps normal, puisqu’on a le droit véritablement à une bouillie de basket. Les possessions s’enchaînent avec un jeu très rapide et un enchaînement de contre-attaques mais l’adresse n’est pas au rendez-vous tandis que les pertes de balles sont bien présentes. Les Raptors prennent rapidement un petit avantage notamment grâce à une bonne activité de McCaw qui crée du jeu aussi bien à 3 points qu’avec des interceptions et des passes décisives.
Rick Carlisle est obligé de demander un temps-mort puisque ses troupes n’ont pas mis un seul point en 3 minutes. Néanmoins, cela ne va rien changer puisqu’il faudra attendre la 6ème minute pour que Porzingis ouvre le compteur de Dallas grâce à un lancer. Le score est assez faible, avec seulement 9-1 en faveur des Raptors et l’adresse est famélique avec un horrible 0/11 pour les Mavs et un 4/9 du côté canadien.
Par la suite, le jeu ne va pas vraiment s’améliorer et hormis une belle charge provoquée par Lowry, comme à son habitude, ainsi qu’un call pour 3 secondes en défense qui est assez rarement sifflé, le public n’a pas grand chose à se mettre sous la dent. Dallas finit malgré tout par recoller au score grâce à un run de 11-2 à la fin du quart, dû à des airballs à 3 points pour les Dinos et un magnifique tir sur le gong des 24 secondes signé Maxi Kleber depuis la buvette. La première période se termine sur le score de 20 à 17 en faveur des locaux.
2ème quart-temps : le réveil texan
Le match reprend avec un tout autre visage affiché par les Mavericks puisque leur adresse revient rapidement et les 3 points s’enchaînent. Porzingis, Seth Curry et même Ryan Broekhoff artillent de loin et permettent à leur équipe de rester au coude à coude avec les Raptors.
Pendant ce temps, Kyle envoie des énormes parpaings et l’équipe canadienne repose sur les bonnes entrées du banc et l’intensité apportée par Chris Boucher et Rondae Hollis-Jefferson. Cela ne va pas suffire à rester devant au score et Dallas prend le lead pour la première fois du match quatre minutes avant la mi-temps. Les visiteurs semblent désormais beaucoup plus appliqués et dominent leur adversaire dans tous les secteurs du jeu.
Plusieurs rebonds offensifs importants sont captés par les hommes de Carlisle et la présence défensive de Porzingis empêche VanVleet et Lowry de driver à leur bon vouloir. Ils sont donc contraints à forcer depuis le parking, mais cela ne leur réussira pas puisqu’ils rentreront au vestiaire avec un affreux 3/17 de loin. Enfin, comme un signe prémonitoire, la licorne lettone envoie une ogive du logo au buzzer afin de permettre à Dallas de finir le quart-temps sur le score de 51 à 42, cette fois-ci, en faveur des texans.
3ème quart-temps : une nouvelle extinction des dinosaures ?
On ne sait toujours pas ce qu’a dit Rick Carlisle à ses joueurs dans les vestiaires, mais les Mavs ont décidé de ne plus louper un seul tir. Quant à la concentration des Raptors, elle était aux abonnés absents laissant place à une défense très passive, des fautes stupides à la pelle, de nombreuses pertes de balle et mêmes des lay-ups manqués !
Rapidement, Dallas prend 20 points d’avance et ne compte pas s’arrêter en si bon chemin, notamment avec une belle adresse derrière l’arc et des gros tirs de Kristaps Porzingis. On part donc assez nettement sur un blow-out dans les règles, heureusement le public de la Scotiabank Arena est bien différent de celui de Miami, et continue de s’enflammer sur des 3 points de McCaw et un magnifique caviar de Lowry pour le tomar d’O.G. Anunoby.
Après une technique pour Nick Nurse et un temps-mort canadien qui n’a absolument rien changé au jeu des Dinos, le plus gros écart du match est atteint, 3 minutes avant la fin de la période, avec 81 points pour Dallas face à seulement 51 pour Toronto. Pour essayer de rattraper ce retard de 30 points, le coach canadien va aligner un 5 assez étonnant avec Lowry à la mène accompagné de Terence Davis, Rondae Hollis-Jefferson, Malcolm Miller et Chris Boucher. L’écran géant affiche 86 à 63 pour les Mavs à la fin du troisième quart-temps, la suite du match appartient à l’histoire…
4ème quart-temps : un exploit historique pour les Raptors
Alors que les Mavs pensaient avoir fait le plus gros du boulot, Nurse va adopter une nouvelle stratégie défensive qui va complètement rebattre les cartes. En effet, dès la première remise en jeu, les Dinos agressent Dallas avec une presse tout terrain qui fait beaucoup de mal aux texans, enchaînant les pertes de balles. Grâce à plusieurs interceptions sur remise en jeu, Toronto repasse sous la barre des 20 points très rapidement, forçant Carlisle à prendre un temps mort pour s’ajuster.
C’est à ce moment là que Terence Davis va décider de sortir de sa boîte pour continuer cette remontée infernale avec en moins de 2 minutes, 2 paniers à 3 points, une interception et une faute sur autre un tir de loin. Désormais, les Raptors ne sont plus qu’à 13 points de Dallas, et le public sent que tout redevient possible et se déchaîne pour encourager son équipe. Pour les coéquipiers de Luka Doncic, la pression se fait ressentir et plus aucun tir ne rentre dans ce dernier quart-temps.
Néanmoins, le véritable héros de la soirée se nomme bel et bien Kyle Lowry. Discret et maladroit depuis le début du match, cumulant un 2/15 à 3 points avec FVV, il va enfiler son costume de super-héros pour offrir un cadeau de Noël avant l’heure à ses fans. Dans les 10 dernières minutes du match, tout rentre pour The North Philly Finest ! Tirs de loin en déséquilibre, and-one, jumpers, Lowry ne loupe plus un shoot et finit avec 20 points seulement dans le dernier quart temps. Cela permet même à Toronto de repasser devant à 4min30 de la fin, 98-97, alors qu’ils n’avaient plus mené au score depuis le milieu du second quart-temps.
Malheureusement pour Dallas, leur adresse de loin les a quitté au plus mauvais moment et ils décident de tenter des prises à deux sur Lowry pour le forcer à jouer avec ses coéquipiers. Et Chris Boucher et Rondae Hollis-Jefferson le font très bien. Cependant, Toronto va donner quelques fautes inutiles dans les dernières minutes, notamment un and-one pour Brunson tandis que Lowry réclamait le passage en force. Cela va permettre à Dallas de revenir et même de repasser devant, 107-106, à moins d’une minute du terme de la rencontre. Mais la vision de jeu de Lowry va permettre une transition rapide et un dunk autoritaire de Boucher pour sceller le destin de ce fabuleux match. Avec 20 secondes à jouer et en sortie de temps mort, le shoot de Brunson est trop court. Les Mavericks sont obligés d’envoyer Boucher sur la ligne, il ne tremble pas et rentre les deux lancers.
Fin du match, 110-107, les Raptors ont gagné… ils sont miraculés !
Un des matchs les plus importants de la franchise
Avant tout, il faut souligner du côté texan les bonnes performances de Jalen Brunson et Kristaps Porzingis qui ont fait le travail sous les yeux de leur dirigeant MarK Cuban, présent dans la salle. Pour Toronto, il faut évidemment mettre en avant la prestation de patron de Lowry, qui frôle le triple-double avec un 32/10/8. Cette remontée est aussi due en grande partie au banc de l’équipe avec Hollis-Jefferson à 18 points et Boucher à 21 points.
Ce match est le plus grand comeback des Raptors dans l’histoire de la franchise. Auparavant, le record était d’avoir gagné après un déficit de 25 points contre les Detroit Pistons en 2010. Le record de points dans un quatrième quart-temps des Raptors a aussi été battu avec 47 unités marquées. De plus, cette rencontre est également le plus grand comeback de saison régulière en NBA de la décennie, et le 3ème plus important de toute l’histoire en saison régulière !
Plus qu’une simple victoire, ce match a encore une fois révélé l’ADN des Raptors, le coaching somptueux de Nick Nurse et leur abnégation collective qui en a fait l’une des équipes les plus redoutables de toute la ligue.