Depuis plusieurs saisons, Devin Booker ne cesse de progresser en tant que créateur de jeu. Après le départ de Chris Paul, puis avec les arrivés successives de Kevin Durant et Bradley Beal, son rôle de pur scoreur c’est peu à peu transformer en celui d’un véritable playmaker. Cette saison, bien que les meneurs Tyus Jones et Monte Morris aient rejoints l’équipe durant l’intersaison, Dbook continue d’assumer et d’endosser ce rôle qui lui va maintenant à merveille. Bien qu’il est encore trés loin des qualités de l’un de ses prédécesseur canadien, il arrive à faciliter le jeu arizonien. Regardons ça ensemble :

Des chiffres qui parlent

Cette saison DBook enregistre un taux d’usage du même niveau que sa saison sophomore, avec 28% (son 3e plus faible total en carrière), pourtant en termes de statistiques pures, il réalise l’une de ses meilleures saisons au playmaking. Avec des chiffres en forte hausse, comme les passes décisives où il tourne à 7.1 passes par match.

L’autre signe qui montre qu’il prend beaucoup plus de place dans la création du jeu c’est son score en AST%, lorsqu’il est sur le terrain 30% des actions sont conclues par l’une de ses passes décisives, ce qui le classe dans le 93e percentile par rapport à son poste cette saison. Le tout avec seulement 2.8 pertes de balles et un TOV% de 11%, ce qui en fait un ratio tout à fait acceptable pour son usage offensif.

Devin Booker cumule déjà 14 double-doubles avec plus de 10 points et 10 passes cette année, pas au même niveau qu’un Trae Young et ses 44 performances par exemple, mais il arrive tout de même à se positionner à la 6e place du classement chez les guards (1er chez les arrières), devant des joueurs comme Stephen Curry, Ja Morant ou encore Chris Paul. Souvent caractérisé comme un pur scoreur, Booker arrive à montrer toute sa polyvalence et sa palette offensive durant cet acte 2024-25, et il est clair que malgré le classement des Phoenix Suns cette saison, il reste l’un des meilleurs atouts offensifs de la ligue.

Devin Booker appellant un système. Crédit : ESPN

Sa capacité de création est aussi marquée par un score de 10.39 en « Box Création » (statistique avancée développée par Ben Taylor (Thinking Basketball) qui estime combien d’opportunités de tirs un joueur crée pour ses coéquipiers par 100 possessions). Avec ce résultat Devin Booker se classe définitivement parmi les meilleurs créateurs de la ligue, au même niveau que Jayson Tatum, Tyresse Haliburton ou Donovan Mitchell. En attirant les défenses grâce à sa menace au scoring, il libère des espaces et facilite l’attaque de Phoenix, un rôle qui a pris encore plus d’importance depuis le départ de Chris Paul.

L’impact de Devin Booker sur le jeu

Les stats qui sont les siennes se traduisent visuellement et elles ont un véritable impact sur le jeu de Phoenix, c’est le jour et la nuit quand il n’est pas sur le terrain. Son jeu devient de plus en plus mature et son poignet s’améliore, ce qui lui permet de beaucoup mieux lire le jeu tout en trouvant de meilleurs spots et de meilleurs angles de passes pour ses coéquipiers :

Regardez, par exemple sur l’extrait ci-dessous : Devin Booker se place comme sur une iso en tête de raquette. Desmond Bane défend sur lui et les Grizzlies sont bien placés (1-2-2), peu importe le côté choisi, Devin devra faire face à un 2nd défenseur de Memphis. Il décide d’attaquer côté gauche, du côté de Grayson Allen (49% de réussite dans le corner cette saison). Devin pénètre et grâce à sa réussite dans la raquette (66%) et sa réussite sur « Short Mid » (48%) il contraint Jaylen Wells à venir faire une prise à 2 sur lui, ce qui libère et met dans un fauteuil Grayson Allen à 3 points.

Autre exemple, même situation mais face aux Mavs : Brandon Williams défend sur lui, il pénètre, ce qui force Klay Thompson à lâcher Bradley Beal pour venir entraider. Booker était prêt, la passe est lancée parfaitement dans les mains du second arrière des Suns, il lui offre un shoot facile.

Devin Booker est aussi un bon joueur sur pick and roll ou sur DHO : la par exemple contre les Nuggets il effectue un DHO avec Nick Richards, ce dernier pose un bon écran pour permettre à Booker d’entrer et de perturber efficacement la défense de Denver. Il attire Nikola Jokic vers l’extérieur et il profite du retard de Christian Braun pour pouvoir faire une passe à rebond pile dans le bon tempo pour Richards, qui n’a plus qu’a finir son roll et conclure ce beau système qui n’a été appelé que très rarement cette saison.

Encore contre les Nuggets mais sur Pick and Roll cette fois : Royce O’Neal lui fait un écran, Michael Porter Jr et Zeke Nnaji anticipent et viennent contester un futur shoot à 45 degrés, Devin les voit venir et lance une passe qui traverse toute la largeur du terrain pour Colin Gillespie, qui n’a plus qu’à finir tranquillement sans pression. Cette seule et unique action nous permet de constater toute la gravité On-Ball de DBook qui mobilise trois défenseurs des Nuggets, mais aussi de constater les grandes faiblesses défensives de Denver.

Un dernier pour la route, et c’est contre les Bulls : Royce O’Neal a le ballon, Devin Booker vient chercher la balle et pénètre pour amener le vis-à-vis de Kevin Durant (Mateas Buzelis) sur lui. KD qui était au bord de la raquette resors à 3 points et se retrouve seul dans le corner, Booker le sent et lui fait la passe, le vétéran des Suns n’à plus qu’a shooter sans se préoccuper d’une quelconque perturbation défensive. 

Devin Booker n’est plus seulement un scoreur d’élite, mais un créateur à part entière. S’il continue sur cette lancée, il pourrait devenir l’un des meilleurs (voir même le meilleur) playmakers parmi les arrières de la NBA. Va t-il continuer sur sa lancer ou alors on est juste entrain d’observé son plafond en terme de création du jeu ?

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