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Bradley Beal à Phoenix : braquage à l’arizonienne

C’est la nuit dernière qu’Adrian Wojnarowski prévenait la planète NBA qu’un trade envoyant Bradley Beal aux Suns était en train de se faire. 24h avant, la rumeur courrait déjà sur Twitter. Les observateurs et les fanbases se demandaient quelle contre-partie pourrait permettre ce deal. Les premières accusations de superteam aux Suns fusaient déjà. Les inquiétudes concernant la masse salariale de Phoenix, ou encore la présence de Deandre Ayton dans l’effectif, étaient déjà dans la tête de la fanbase arizonnienne.

Tenez-vous bien : Beal débarque dans l’Arizona avec pour seule contre-parties un Chris Paul en fin de carrière, un Landry Shamet en difficulté constante aux Suns, quelques picks swaps, des seconds tours, trois clopes et un malabar pistache (ce parfum n’existe pas, calmez-vous).

On se pose toutes et tous la même question. Comment ce deal est-il possible ? Retour sur les évènements.

Une no-trade clause sanglante

Lorsque Bradley Beal paraphe son contrat record avec le stylo moite du Front Office des Wizards, il sait que se trouve parmi ces pages un alinéa qui lui donne un pouvoir infini : une no-trade clause qui fait que BB pourra valider ou invalider n’importe quelle idée de trade sur le bureau des Wizards.

Et c’est bel et bien cette no-trade clause qui permet aujourd’hui de voir Bradley Beal débarquer aux Suns contre un paquet de Galettes Bretonnes marque repère.

Alors que le Heat avait positionné Duncan Robinson, Kyle Lowry et quelques tours de draft, alors que les Wizards auraient pu manifester un intérêt pour un asset des Suns plus intéressant que le duo Paul / Shamet (par exemple : Deandre Ayton), Beal s’est contenté de refuser toutes les offres, sauf la moins avantageuse pour les Wizards. Une négociation autoritaire qui fait parler, et qui n’est pas sans rappeler le trade avorté de Kobe aux Bulls pour le même genre de raison (Bulls et Lakers s’étaient accordés pour que Deng fasse le chemin inverse, et Kobe a dit nope, puisqu’il voulait conserver Deng s’il venait aux Bulls). On peut comprendre Bradley Beal : l’idée d’avoir un quatuor Book, KD, Ayton et lui, ça ne se refuse pas, surtout quand on a le pouvoir d’une no-trade clause. Dernier détail de ce deal : l’agent de Bradley Beal est le papa d’un des directeurs des Suns… Nul doute que ça aura facilité le dialogue.

Comme on dit : haters gonna hate

Un deal incroyable pour les Suns

Depuis leur élimination face aux Nuggets, les Suns avaient en tête leurs priorités de l’intersaison. Le Front Office, James Jones et le nouveau propriétaire Mat Ishbia, les joueurs, le staff du nouveau coach Frank Vogel, les porteurs d’eau et les coupeurs d’oranges, tout le monde savait pertinemment que cet été serait crucial pour l’avenir des Suns, après le trade de Kevin Durant en février et la nouvelle ère instaurée.

Les priorités ? Le contrat de Chris Paul et le dossier Landry Shamet. Le premier avait montré les limites d’une fin de carrière approchant. Le second les limites d’une production clairement inférieure à son salaire. Il fallait donc se désencombrer des deux contrats en question. Et pour le coup, on ne peut pas dire que Mat Ishbia, propriétaire investi, pressé et ambitieux, n’a pas réussi à maximiser le potentiel de ces deux assets pourtant peu séduisants.

La franchise de l’Arizona réussit donc un coup de maître, en tradant ses deux urgences contractuelles, les deux poids les plus importants et difficiles, contre un triple All Star dont la compatibilité dans le eu avec ses nouveaux camarades ne fait pas trop de doute.

Le comptable en PLS

Il reste néanmoins une ombre au tableau, dont on ne peut pas nier la vertigineuse réalité. La comptabilité des Suns est en toupie, et les feuilles Excel sont noircies par les lignes des contrats de Book, Ayton, Durant et Beal.

À ce jour, la franchise de Phoenix ne compte que 4 joueurs sous contrat :

  • Devin Booker (36,0 M$)
  • Kevin Durant (47,6 M$)
  • Deandre Ayton (32,5 M$)
  • Bradley Beal (46,7 M$)

La seule personne que cette masse salariale ne fait pas transpirer, c’est Bernard Arnault, et clairement, la fanbase des Suns est en sueur alors que la Free Agency ne va pas tarder à s’ouvrir et qu’il va bien falloir signer une grosse dizaine de joueurs pour compléter un roster à l’ambition radicalement unique : le premier titre NBA de la franchise.

Les profils recherchés sont évidents : de la défense, de l’adresse du parking, et encore de la défense. C’est aussi évident que difficile à trouver sur le marché NBA alors que le cap space est saturé comme le RER D à Paris. Il va donc falloir que les fans des Suns aient confiance. Une confiance en l’attractivité que le trio Booker, Durant, Beal propose, et une confiance toujours plus grande en James Jones et Mat Ishbia, pour négocier et conclure des deals carrés avec les joueurs idoines.

L’été sera chaud dans l’Arizona.

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