Le playbook de Frank Vogel est la dernière énigme du caniculaire été des Phoenix Suns. C’est la dernière pièce du puzzle pour une fanbase qui a vu son équipe et sa franchise être remaniée de fond en comble depuis 7 mois. Alors l’impatience commence à poindre. A quelques semaines du début du training camp et des matchs de pré-saison, on a déjà hâte. Hâte de savoir quel jeu les Suns vont jouer la saison prochaine, alors qu’ils sont parmi les contenders pour le trophée Larry O’Brien.
Un changement d’attitude d’abord
Frank Vogel a 50 berges, et est passé par tous les niveaux en NBA. Il a coaché une équipe d’Orlando au plus bas. Il a atteint les sommets et le titre avec les Lakers de Lebron James et Anthony Davis. Mais le cœur de son travail de coach, on le trouve dans son expérience à Indiana. C’est avec lui sur le banc, que les Pacers iront par deux fois en Finale de Conférence Est.
Cet été, les efforts conjugués de Mat Ishbia et James Jones pour remodeler la franchise ont été énormes. Les changements sont nombreux, évidemment. Mais il ne s’agit pas d’une tabula rasa au sens strict du terme. Il y a clairement une dimension corrective, vis à vis de l’ère précédente traversée sous la houlette du coach Monty Williams (désormais aux Detroit Pistons). Car Frank Vogel est un entraîneur que les anciens d’Indiana décrivent comme un excellent communiquant et motivateur. Clairement, ces deux skills semblaient manquer au profil pourtant excellent de Monty Williams ces deux dernières saisons.
Le paradigme de coaching change donc au delà du caractère foncièrement défensif de l’orientation tactique de Vogel. Et ça n’est pas anodin dans ce vestiaire où les joueurs de très haut statut sont nombreux, et où les role-players vont avoir besoin, plus que jamais, de développement et de motivation. Au delà des systèmes et du playbook eux-mêmes, Frank Vogel semble être le profil idoine pour instaurer une attitude générale, à l’entraînement, dans le vestiaire comme en match. Et c’est d’ailleurs le cœur de ses déclarations depuis son arrivée.
Un développeur de talent
L’équipe ne manque pas de talent. Il y a bien entendu Devin Booker et Kevin Durant, mais ceux qui vont nous intéresser ici, répondent aux noms de Bradley Beal et Deandre Ayton. L’un est promis au poste 1 du 5 de départ, l’autre à devenir l’ancre défensive de l’équipe. Or, aucun des deux n’a déjà eu véritablement ces responsabilités sur les épaules. Beal pour avoir longtemps joué avec un meneur calibre All Star à ses cotés (Wall, Westbrook), et Ayton pour avoir côtoyé l’un des meilleurs défenseurs de la league, Mikal Bridges.
Lorsque Vogel arrive sur le banc des Pacers, il n’est alors qu’assistant. C’est lui qui va prendre un dénommé Danny Granger, et en faire un tueur. Par sa capacité à motiver à analyser les axes de développement des joueurs, Frank Vogel va initier chez DG une courbe de progression qui fera passer le forward des Pacers de 14 ppg à 26ppg en seulement deux saisons. C’est sous son impulsion que Danny Granger gagnera le trophée de MIP à l’issue de son excellente saison 2009. Mais Granger n’est pas le seul poulain que Vogel va sortir du lot. Roy Hibbert. En voilà un sérieux candidat quand on parle de maximisation de potentiel. La méthode Vogel ? Obliger Hibbert à developper sa prise décision en défense via des 2 vs 1. Développer son passing game en l’ancrant sur l’elbow, en 3 vs 3, avec des joueurs qui gravitent autour de lui.
On peut donc imaginer Frank Vogel avoir des programmes spécifiques pour Bradley Beal et Deandre Ayton, pour que ces deux joueurs développent les skills dont ces Suns new era auront besoin pour atteindre l’objectif suprême.
Bradley Beal x Devin Booker : le meilleur backcourt de la league ?
Le playbook de Frank Vogel
Si on peut imaginer ce que vont donner les entraînements et les points de développement individuels des joueurs, la dimension purement tactique est la fin de l’énigme encore à résoudre. De ce point de vue là, Frank Vogel est un coach dont la première qualité est la défense. C’est pourquoi le front office a attaché beaucoup d’importance à la re-signature de Kevin Young, assistant des Suns en charge de l’attaque. Et c’est aussi la raison pour laquelle coach Vogel s’est entouré d’assistants référencés (Fitzdale, pour ne donner qu’un exemple).
Cet été, deux axes tactiques sont sortis dans les différentes interviews de Frank Vogel. Le premier, c’est l’ancrage défensif autour du big guy. Deandre Ayton a longtemps été dans les rumeurs de trades. Il le sera peut-être encore s’il ne délivre pas ce que le coach et l’équipe vont attendre de lui : devenir le capitaine défensif des Phoenix Suns, imprimer une pression sur les attaques adverses, en étant imparable au rebond et une force de dissuasion dans la peinture. Les Suns veulent avoir une défense de fer, en s’appuyant sur leur jeune pivot qui joue gros cette saison.
Le deuxième axe tactique entendu dans la bouche de Vogel, c’est un jeu d’attaque rapide, axé sur la transition. Les amoureux du jeu construit qui profite des 24sec de la possession seront peut-être déçus. Frank Vogel veut que les Suns se déploient rapidement dans la moitié adverse du terrain après un rebond ou une remise en jeu. Des préceptes offensifs bien connus chez les Suns, pour les fans qui sont là depuis (minimum) 2004. L’objectif étant de maximiser les très bons élans de Booker et Beal en transition, pour eux ou les autres (spoiler : Kevin Durant va se GOINFRER).
Conclusion
ouais j’ai fait une intro, trois parties et une conclusion, ma prof de français verra que j’ai réussi ma vie !
S’il est encore difficile de savoir exactement quel sera précisément le playbook de Frank Vogel va précisément mettre en place, on a tout de même matière à imaginer la philosophie et la physionomie générales du futur jeu des Suns. Un jeu délié et rapide, animé par une énorme motivation des deux cotés du terrain.
Il n’y a aucun doute quant aux capacités manageriales de Frank Vogel à installer ce jeu chez les Suns. Les doutes sont ailleurs, autour de la santé des joueurs notamment, d’un Deandre Ayton différent, ou encore de l’adresse des role-players.
Ce qui est sûr, c’est que la prochaine saison des Suns sera une découverte, avec tout ce qu’il y a d’excitation, de risques et de suspens que ça implique. Vous avez hâte ? Moi aussi.
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