Les fans de NBA avaient été plus qu’indulgents avec le nouvel arrivant Nick Nurse à la tête des 76ers, lors de la saison passée. Un coach qui le plus souvent prône la patience et l’équilibre ce qui reste assez logique, sur le papier. Mais lorsque cela se passe mal, que doit-on faire ? La franchise se trouve actuellement dans cette situation.
Pointant à la 11e place de la conférence Est à quelques victoires des Bulls, les 76ers semblent être au point mort. L’équipe est aussi désastreuse offensivement que défensivement (malgré le fait qu’il y ait de minces améliorations). Bien que les absents semblent être instrumentalisés par la franchise pour justifier la méforme et la dynamique de l’équipe, il serait hypocrite de résumer la situation comme cela. En réalité, Philly peut compter sur des joueurs pour rivaliser avec 90 % des franchises de la ligue. Malgré tout, les 76ers peinent à accrocher des concurrents de bas de tableau.
Des 76ers ambitieux sur le papier mais inefficaces sur le terrain
Premier point qu’il faut bien évidemment aborder avant de mentionner quoi que ce soit : les matches en back-to-back. Dès la fin de pré-saison, Joel Embiid et Paul George annonçaient leur décision de ne pas jouer les back-to-back (afin d’arriver en forme en Playoffs). Léger soucis en cours de route, PG et Joel ont déjà manqué un nombre important de matches, suite à des blessures.
Afin de constater plus clairement l’impact positif et négatif de chacun, on les classera dans deux groupes : Top et Flop.
TOPS :
– Guerschon Yabusele (10 pts, 5,4 rbds, 39 % à 3 pts) : homme à tout faire depuis le début de saison, le Dancing Bear alterne en jouant entre le poste 3,4 et 5. Utilisé la plupart du temps comme un 3 & D, il se met au service du collectif et il peut bénéficier des absences à l’intérieur pour prendre pas mal de tirs (7,5 par soir). Pas franchement aidé par les arbitres lorsqu’il joue pivot, il parvient tout de même à tirer son épingle du jeu (provoque des passages en force, s’affirme au box-out…).
Tous les fans des 76ers sont dithyrambiques à son sujet, c’est le joueur parfait dont tout le monde rêve. Attention à ne pas trop temporiser sa re-signature.
– Kelly Oubre Jr (13,4 pts, 5,8 rbds, 1,5 int) : toujours aussi irrégulier au shoot et en particulier à 3 points (27,5 % cette saison), le natif de Louisiane apporte une touche différente. Bien plus précieux du côté défensif, il permet régulièrement aux autres de jouer des possessions en fastbreak. Il est devenu avec le temps l’un des leaders défensifs.
– Caleb Martin (9,1 pts, 38 % à 3 pts) : recruté dans un premier temps pour ses prouesses offensives à Miami, l’ailier peine à s’intégrer dans le collectif. Trop souvent fantomatique, ce n’est que depuis quelques semaines que Martin gagne en qualité et s’affirme de plus en plus. Il progresse en attaque comme en défense. Malheureusement, il a été coupé dans sa confiance récemment et souffre actuellement d’une blessure à l’aine.
– Jared McCain (15 pts, 38% à 3 pts) : lui qui semblait tout droit s’envoler vers le titre de Rookie de l’année s’est finalement blessé au ménisque en décembre dernier. Il est une vraie torche humaine, un 6eme homme en puissance, qui par la force des choses s’est imposé en tant que titulaire des 76ers. Une maturité assez déconcertante pour un jeune joueur de 20 ans seulement. Il ne rejouera pas cette saison.
FLOPS :
– Paul George (17,2 pts, 5,9 rbds, 4,7 passes déc): le mot qui résume parfaitement sa situation est ‘perdu’. Que ce soit d’un côté du terrain ou de l’autre, Paul George ne sait pas quoi faire. Affichant des pourcentages au tir plus que douteux (42,8 % au tir et 36,5 % à 3 points), on ne sait pas trop ce qu’il veut. PG prend la plupart de ses shoots sans envie, hors rythme et cela joue sur la dynamique globale du groupe. Pour preuve, sur la majorité des drives qu’il effectue, il va souvent chercher la faute ou finit au cercle et dans ce cas de figure précis, il est efficace. Mais, lui préfère être un shooter à gros volume à 3 points, ce qui rend son impact bien moins important.
– Tyrese Maxey (26 pts, 33 % à 3 pts) : en l’absence de Joel Embiid, le meneur de jeu des 76ers s’est vu attribué les clés de l’attaque des 76ers. Sauf que, problème majeur, il prend beaucoup trop de tirs. Tournant généralement entre 20 et 25 shoots lors d’un match, il ne parvient pas du tout à être efficace (42 % au tir). Réfléchissant trop souvent au contact avant même penser à finir proche du cercle, ou d’effectuer des double step-backs (merci James Harden !), Maxey est devenu une parodie de lui-même. Plutôt que de rester fidèle à son jeu de déstabilisateur de défense, Tyrese a trop pris goût au shoot à 3 points.
Les autres joueurs du Roster des 7§ers ne rentrent dans aucune des catégories étant donné leur faible apport ou un nombre de matches ratés trop important (Embiid, Gordon, KJ Martin, Drummond, Kyle Lowry…).
Pour finir sur le bilan global tactique de Philly, l’idée de créer davantage de spacing n’est pas forcément une mauvaise idée. Le tout, c’est de bien l’exécuter. Sur le papier, c’est bien beau d’avoir un joueur qui pénètre, distribue et d’avoir le reste derrière la ligne des 3 points. Mais, si personne ne bouge autour du porteur de balle, il n’y a absolument aucune chance que cela ne fonctionne. On constate ici le plus gros problème des 76ers cette saison, le mouvement sans ballon. Aucun ‘cut’ au niveau de la ligne de fond ne se fait. On a comme l’impression que l’équipe joue parfois sans système et se contente de multiplier les mains à mains, le ‘pick’n roll’ et le ‘pick’n pop’. Il faut également parler des problèmes de rebonds et turnovers, déjà présents depuis plusieurs saisons. Assez inattentifs, avec et sans la balle, les 76ers multiplient leurs erreurs et les années passent et se ressemblent.
Philadelphie se retrouve aujourd’hui à la 11e place de la Conférence Est et n’est même pas dans les places qualificatives pour le Play-In. Attention, la sortie de route peut être partielle ou totale, reste à voir comment l’équipe va finir la saison…