Zion Williamson réalise une excellente saison, dans la plus grande des discrétions avec son équipe des Pelicans qui bataille dans le haut de la conférence Ouest. Il n’a jamais été blessé cette saison, et semble avoir vécu un regain physique depuis quelques mois. Alors que son avenir avec New Orleans semblait incertain, le niveau qu’il affiche cette saison change la donne.
Une saison pleine et en forme
Passé les moqueries de l’éclatante défaite face aux Lakers (-44) le 7 décembre 2023, Zion Williamson a continué de performer dans une certaine indifférence. Ce match semble avoir été une prise de conscience pour le numéro 1 de Draft. Physiquement, il apparaît beaucoup plus en forme et selon certains insiders il aurait perdu au moins une dizaine de kilos depuis ce match. Bien qu’on ne connaisse pas le chiffre exact, cela se voit dans son explosivité, sa puissance et sa vitesse balle à main. Il est enfin dans la forme qu’on attend de lui depuis son début de carrière. Signe de son assurance physique, le numéro 1 de la Draft 2020 n’a loupé que 10 matchs sur toute la saison et a déjà passé la nouvelle barre symbolique des 65 matchs. On touche du bois pour que ça ne soit pas trop grave et qu’il sera en forme pour le rush de fin de saison.
Sa domination physique lui permet, quand il est face à un poste 5, de le prendre de vitesse et quand il est face à un ailier, de le surpasser en termes de puissance. Cependant, il n’a toujours pas de tirs à 3 points et il en prend encore moins qu’avant avec seulement 14 tentatives sur cette saison 2023-2024. Zion prend la majorité de ses tirs près du cercle avec une efficacité correcte mais en baisse par rapport aux dernières saisons avec 58,3 % d’eFG.
Son style influence le jeu de son équipe et quand il est sur le terrain, les Pelicans voient leur pourcentage de nombres de tirs près du cercle augmenter de 10%, comparé à quand il est sur le banc. C’est le plus gros écart pour n’importe quel joueur en NBA. Sa capacité à provoquer des fautes est toujours aussi importante et il subit une faute sur 21% de ses tirs le plaçant dans le top 3% de la NBA.
D’un point de vue collectif, la saison des Pelicans est très bonne malgré 10 premiers matchs compliqués. Sans faire parler d’elle, elle a navigué au milieu de cette jungle qu’est la conférence ouest, pour être à la bataille afin de rester dans le top 6. Ils avaient même réussi à repasser devant les Clippers à la 4ème position mais se se font rattraper la faute à un calendrier complexe et à l’absence de Brandon Ingram, et se retrouvent désormais dans le play-in. Le classement de la conférence ouest change tous les jours mais il faut que l’équipe se maintienne dans les six premières places pour que l’on puisse voir Zion jouer ses premiers matchs de playoffs en carrière. Finalement, la saison de Zion est à l’image de son équipe : discret, sous les radars et le feu des médias, mais les résultats et les performances sont bien présents.
Point Zion : la nouvelle arme des Pelicans
Comme décrit au-dessus, le jeu de Zion Williamson attire toute la défense sur lui dès qu’il a la balle, que ça soit sur transition, poste bas ou sur du drive. Il utilise alors sa lecture de jeu pour renverser la balle à l’opposé vers les snipers Trey Murphy III ou Herb Jones. Le gaucher a toujours eu une intelligence de jeu et une qualité de passe très sous-estimée. Le coach de la Nouvelle-Orléans Willie Green a alors décidé de le faire jouer de plus en plus en tant qu’initiateur de jeu d’où le terme de Point Zion.
Ainsi, on voit qu’il joue beaucoup de pick and roll sous la ligne à 3 points, avec l’autre intérieur sur le terrain que ça soit Jonas Valanciunas ou Larry Nance Jr. La présence de ces intérieurs implique un manque de spacing, qui ne semble pas déranger Zion Williamson tant il navigue bien dans les petits espaces grâce à un dribble rapide et efficace. On le sait il a la capacité de s’élever, absorber le contact et shooter avec un toucher, lui aussi sous-estimé. Mais il montre de plus en plus qu’il est capable de diriger le jeu pour l’intérieur qui roule ou pour les joueurs extérieurs.
Il profite bien d’un Herb Jones qui a réglé la mire, shootant à 42% à 3 points et plus globalement d’une équipe des Pelicans ayant une excellente adresse à 3 points avec 37.9% les plaçant 6ème de la ligue. Et cette nouvelle utilisation de Zion Williamson se voit dans les statistiques brutes avec 5 passes décisives en moyenne et 4 matchs à plus de 10 passes, mais elle se voit surtout dans les statistiques avancées.
Dans un premier temps on voit que son AST% désignant le pourcentage de tirs marqués par ses coéquipiers pour lesquels Zion Williamson a fait la passe décisive, a largement augmenté. Il fait partie du gratin des ailiers de NBA dans ce domaine montrant qu’il prend une place considérable dans la création pour les autres joueurs de son équipe. De plus, l’augmentation du ratio AST:Usg, désignant le rapport entre le nombre fois où le joueur fait une passe décisive par rapport au nombre de fois où il a la balle en main, montre qu’il est encore plus orienté sur la passe que les saisons précédentes. Zion joue alors un rôle différent de ses dernières saisons moins scoreur mais plus initiateur. Ce rôle pourrait avoir un impact encore plus important selon les choix des dirigeants quant à l’avenir de l’équipe.
Zion Williamson et les New Orleans Pelicans : un avenir qui s’éclaircit ?
Les questions sur l’avenir de Zion avec les Pelicans reviennent très régulièrement. Son relatif manque de sérieux hors des terrains agaçait les fans et les dirigeants de la franchise. À cause de ses absences à répétition son extension signée en 2022 n’est plus garantie dès l’été 2025, relançant encore une fois les rumeurs autour d’un potentiel transfert.
- 20 % du salaire de 2025-2026 devient garanti si les six points de contrôle de pesée sont franchis au cours de la saison 2024-2025
- 40% du salaire de 2025-26 devient garanti s’il joue 41 matchs pendant la saison 2024-25
- 60% du salaire de 2025-2026 s’il joue 51 matchs,
- 80% du salaire de 2025-2026 s’il joue 61 matchs.
- Les salaires pour les saisons 2026-27 et 2027-28 peuvent être garantis si les mesures ci-dessus sont atteintes la saison précédente
L’apparente prise de conscience de Zion Williamson lui permettrait d’avoir son contrat garanti et depuis qu’il est en forme les rumeurs de transfert s’altèrent. Cependant, même si les résultats des Pelicans sont excellents, peu de monde croit que ce groupe, avec la complémentarité du duo Ingram-Zion, peut réellement viser le titre NBA. Il apparait inévitable pour les dirigeants de New Orleans de faire des choix tranchés quant à l’avenir de cette équipe. La côte de Brandon Ingram est assez haute, et ils pourraient avoir en échange des joueurs plus complémentaires avec Zion Williamson.
On attend également de voir Zion Williamson jouer sans pivot qui nécessite un ancrage poste bas et ça tombe bien, Jonas Valanciunas a vu son temps de jeu diminué sur la saison. 28 minutes entre octobre et janvier, 22 minutes en janvier-février et seulement 18 minutes au mois de mars. De plus, le contrat du pivot lituanien arrive à expiration cet été et il sera libre de signer dans n’importe quelle équipe. La baisse de son temps de jeu semble indiquer un départ de l’équipe, laissant la place à un nouveau pivot.
En cherchant les free agent 2024, de nombreux pivots pourraient intéresser les Pelicans dans un profil d’intérieur capable d’étirer le jeu :
- Jalen Smith (player option à 5M à Indiana)
- Daniel Theis
- Christian Wood (player option à 3M).
Alors, il y a-t-il un pivot titulaire d’une équipe qui vise d’aller loin en playoffs dans cette liste ? Pas sûr. Mais voir Zion Williamson jouer dans une équipe avec un bon spacing, où il serait le seul à jouer dans la raquette, de manière similaire à Giannis avec les Bucks, serait formidable.
Zion Williamson est, et restera, toujours ce talent générationnel bien que légèrement éloigné des attentes qu’on plaçait en lui en début de carrière. Il a cependant déjà bien évolué dans son jeu et prend la direction d’un scoreur très efficace capable de lire et distribuer le jeu. Quelques axes restent toujours à améliorer notamment la défense et le rebond, beaucoup trop faible pour un joueur avec ses qualités. Il faut qu’il garde son état d’esprit actuel et qu’il ne fasse pas de bêtises extra sportive comme à chaque été. D’ici là Zion et les Pelicans ont à coeur de jouer les trouble-fêtes dans la conférence ouest
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