Lorsque les Mavs terminaient leur saison le 9 avril 2023 sans même avoir pris part au Play-In, qui aurait pu prédire que les fans goûteraient après 1 an à peine, la saveur des finales NBA. Grâce à de nombreux changements dans leur effectif et dans leur philosophie de jeu, les Mavs ont retrouvé la lumière après avoir connu l’enfer. Retour sur une saison aussi exceptionnelle qu’inattendue.
Été 2023, le début d’un renouveau pour Dallas

Alors que les Mavs sortent tout juste du gouffre, l’objectif est clair, retrouver dans un premier temps le chemin des playoffs. Et l’affaire ne s’annonçait pas simple, le front office a eu énormément de travail pendant l’été pour retrouver un effectif stable et capable de complémenter le duo Luka Doncic et Kyrie Irving.
La première étape de cette reconstruction concerne la Draft, après une 11ème place dans la Conférence Ouest, Dallas se retrouve dans la loterie et profitera du 10ème pick. Ainsi, à la suite d’un trade avec OKC et Cason Wallace, ils drafteront Dereck Lively, un jeune pivot sortant tout droit de l’université de Duke, qui aura une importance capitale dans la réussite de l’équipe.
Lors de la free agency, Nico Harrison, le General Manager de la franchise va viser juste une fois encore. Il recrutera notamment Derrick Jones Jr, qui sortait de plusieurs saisons compliquées à Chicago et à Portland et apportera une nouvelle dimension physique et défensive à cette équipe. Le GM se tournera également vers Dante Exum, un extérieur australien très complet et intensif qui peut suppléer les postes extérieurs et qui sort tout juste de deux années réussites en Europe.
Les Mavs font également l’acquisition de Grant Williams, ce qui était vu en début d’année comme une très bonne affaire. Il était prévu pour être le pilier défensif de la franchise mais n’a malheureusement pas duré. Fin des mouvements pour Dallas qui a bien réussi à renforcer son effectif malgré un gros manque dans la raquette.
Un début de saison mitigé
La saison 2023-24 commence pour les Mavs et nous avons pu en apprendre énormément sur le futur de cette équipe dès les premiers matchs. Individuellement Luka est en avance sur ses temps de passage, Dereck Lively s’affirme déjà comme pivot titulaire et un élément majeur de l’effectif, et Kyrie monte peu à peu en puissance. De très bonnes performances qui vont permettre à Dallas de terminer le mois de novembre avec un bilan de 11-6.
Le match du mois, Mavericks-Nets. Alors que le public de Dallas retrouve pour la première fois son équipe dans l’entre du Texas, l’American Airline Center, les fans vont vivre une soirée qu’ils ne sont pas près d’oublier. Une victoire 125-120, à la suite d’une fin de match exceptionnelle, avec notamment un tir ultra clutch et imprévisible de Luka Doncic, qui balancera le ballon à une main, de plus de 7 mètres, et à 45 degrés. Un shoot qui a conclu une performance individuelle incroyable : 49 points, 10 rebonds, et 7 passes.
Après des débuts concluants, les Mavs vont devoir faire face à de nombreuses difficultés en décembre, en commençant par la blessure au pied de Kyrie Irving qui l’écartera 1 mois des parquets. Un vrai chamboulement dans les plans de Jason Kidd qui avait alors remis toutes les cartes dans les mains de Luka. Ce dernier tiendra à bout de bras son équipe, et limitera les dégâts (bilan du mois : 8-8). Malgré les difficultés, des joueurs comme Dante Exum ou Dereck Lively en ont bien profité pour se montrer d’avantage et gagner du temps de jeu.
Le match du mois, Mavericks-Lakers. L’un des seuls match gagné à domicile par les Mavs sur ce mois de décembre. Une fin de match très bien gérée par les texans qui ont su augmenter l’intensité dans le 4ème quart. Un match très offensif où les Lakers n’ont pas trouver la parade pour contrer Luka Doncic : 33 points et 17 passes. Des prises à deux qui n’auront eu aucun effet tant Dallas a été efficace à longue distance. La superstar slovène a pu compter sur les performances de Tim Hardaway à 32 points, et de Dante Exum à 26 points à 80% au shoot.
Le mois de janvier est rempli de désillusion malgré le retour de Kyrie Irving qui aurait pu relancer la machine de Dallas, malheureusement ce fut tout l’inverse. Le seul mois de la saison d’ailleurs où le bilan de Dallas sera négatif (7-8), un mal pour un bien car il a permis de pointer du doigt le gros problème de cette équipe, à savoir sa défense. Un déficit qui persiste encore et toujours. Le Front Office va devoir trouver des solutions au plus vite, pour régler tous ça avant la deadline.
Le match du mois, Hawks-Mavericks. Quand on pense à la saison de Dallas, comment ne pas parler de ce match et de cette performance historique de Luka Doncic : 73 points, 10 rebonds, 7 passes. Un record en carrière exceptionnel qui l’est d’autant plus quand on sait que le Slovène n’a pris que 33 shoots. Dans un mois très compliqué, Luka est venu sauvé les siens dans un match encore une fois très offensif, 148-143 pour les Mavericks. Sans Kyrie, la superstar de Dallas avait donc toutes les balles en main. Mais dans ces jours où son talent offensif n’a plus de limite, il n’a pas besoin de lieutenant tant il est injouable.
Des mouvements considérables à la deadline

On savait que Dallas ne resterait pas inactif sur le marché et ils n’ont pas déçus. Deux trades capitaux pour la fin de saison ont été négocier pour renforcer le front-court:
- D’une part, PJ Washington, un second tour 2024, et un second tour 2028 seront échangés contre Grant Williams, Seth Curry, et notre premier tour 2027.
- D’autre part, Daniel Gafford sera échangé contre Richaun Holmes et notre premier tour 2024.
D’un point de vue collectif, c’est surtout l’aspect défensif qui s’est renforcé. Les Mavs possèdent désormais un effectif complet qui est capable de s’adapter défensivement à tout type de profils et de talents. Avec bien souvent, Dante Exum, Josh Green, Derrick Jones Jr. et PJ Washington dans leurs rangs pour défendre sur les grosses menaces extérieurs, Jason Kidd possède donc de larges choix et peut s’adapter à la taille, l’explosivité, la vitesse, et les différentes qualités individuelles de ses adversaires pour les mettre en difficulté le plus possible.
Dans le secteur intérieur, une certaine diversité est également recherchée. Daniel Gafford possède lui, un jeu plus tourné vers l’intensité et l’énergie, ce qui compense son manque de taille, alors que Lively est plus grand et se sert de ses longs segments pour dissuader ses adversaires. Ils ont tout de même un point commun, ce sont tous deux joueurs définis comme protecteurs de cercles. Et le fait que la franchise possède plusieurs profils totalement différents pour le même travail, montre que le plan de recrutement est très élaboré, ce qui aura son impact dès les premiers matchs…
Une fin de saison qui va promouvoir Dallas contender au titre
En février, c’est enfin le début de quelque chose à Dallas. La franchise texane a pu notamment compter sur ses nouvelles recrues pour apporter un renouveau dans leur jeu. Quant à Luka, il continue de porter les Mavs et a reçu le titre de joueur du mois. En réalisant un mois quasiment en triple-double de moyenne (33,4 points, 9,6 rebonds et 10,1 passes), le Mozart du basket nous prouve encore qu’il fait parti des meilleurs de ce sport. Les retours définitifs de Kyrie Irving, et de Dereck Lively offrent à Jason Kidd un large choix, permettant aux Mavs de terminer le mois avec un bilan de 8 victoires sur 11 matchs. Une belle série qui leur donnera une place dans la course au Top 4.
Le match du mois, Mavericks-Thunder. Le 10 février marquait le début des deux nouvelles recrues texanes et ça n’a pas déçu. Avec une adresse totalement folle les Mavs feront le plus dur dans le 1er quart, 47 points collés dès les douze premières minutes, avec seulement trois petits shoots manqués. Il s’en suivra une fin de match très bien gérée. Le staff décidera donc de laisser ses cadres au repos pendant le dernier quart, concluant une victoire écrasante 146-111.
Le dernier mois de saison régulière a permis à Dallas de confirmer leurs nouvelles ambitions. Si le calendrier n’était pas des plus compliqué, il fallait tous de même assurer les victoires, car les places en playoffs sont très chères à l’Ouest. Les Mavs sont parvenu à finir 5ème de conférence, avec un très bon bilan (52-30). Ils devront donc défier les solides Clippers de Paul George, dans un premier tour qui s’annonçait excitant.
Match du mois, Dallas-Rockets. Un derby qui a encore tenu toutes ses promesses. En effet, si l’ensemble du match donnait Houston gagnant, la folie des Mavs l’a bien emportée sur la raison. Dallas n’a été, avant les prolongations, que 20 petites seconde devant. Mais à l’image de cette saison, ils sont encore revenu et grâce à un homme inattendu… Dante Exum est sorti de sa boîte en inscrivant un buzzer exceptionnel. S’en est suivi des prolongations à sens unique pour une victoire mémorable, 147-136. On a senti alors qu’il se passait réellement quelque chose avec cette équipe…
Une campagne de playoffs historique
Crédits: Sam Hodde/Getty Images
Premier tour face aux Clippers. Après deux séries de playoffs frustrantes perdues face aux Clippers, les coéquipiers de Luka Doncic avait à cœur de venger leurs prédécesseurs. Après une série globalement maitrisée, les Mavs s’en tirent en 6 matchs face à une équipe en manque de repères. Sans Kawhi Leonard et avec un Paul Georges globalement en difficulté, les Clippers n’ont presque jamais vu de lueur d’espoir.
Mais la victoire est aussi à mettre au crédit de Dallas, qui a clairement su élever son niveau défensif. Si d’un côté Luka n’a pas vraiment été à son aise sur la série, de l’autre Kyrie Irving s’est clairement imposé comme le patron de l’équipe. Bien aidé également par des rôles players qui ont toute suite pris leurs responsabilités. Une franchise qui a désormais de gros arguments avant d’affronter OKC pour le 2ème tour.
Second tour face au Thunder. Si le jeune effectif d’Oklahoma City s’était tranquillement défait des Pelicans au premier tour, il n’en a pas été de même face aux Mavs. En effet, le Thunder a été beaucoup trop tributaire de Shai Gilgeous-Alexander. Dominés par Dallas au rebond et en défense, les joueurs du Thunder ont commis trop d’imperfections pour espérer l’emporter face aux texans.
Mais encore une fois les Mavs ont rendu une copie très complète, avec des rôles players impactant et un Luka Doncic qui retrouve peu à peu son adresse, ils viendront finalement à bout du Thunder en 6 matchs. On pourra également noter une très bonne gestion des fins de matchs, ce qui a notamment été décisif dans le Game 6.
Finales de Conférence face aux Wolves. C’est la fin de l’aventure pour les Timberwolves, après une série à sens unique, les coéquipiers de Rudy Gobert vont partir en vacances, ce qui est loin d’être anodin. Sur l’aspect défensif, les Mavs ont encore réalisé une série excellente. Anthony Edwards a été bien ficelé par Derrick Jones et la raquette de Dallas, ses pénétrations ont donc été très limité. Puis KAT a été globalement absent, ratant un nombre de tirs trop important pour espérer être impactant. Les autres joueurs ont quant à eux subi les manques offensifs et aucun n’a su relancer la franchise dans une nouvelle dynamique.
De l’autre côté, les deux stars de Dallas ont agi comme des patrons, réalisant des rencontres de hautes volées. Luka a retrouvé son shoot, notamment à longue distance, lui qui a également réussi à dominer physiquement et techniquement Jaden Mcdaniels durant toute la série. Kyrie lui poursuit sa campagne de playoffs sur sa lancée, les doubles performances de ces deux joueurs ont donc également permis, par la suite, d’obtenir plus d’espaces pour leurs coéquipiers. Les postes 5 ont donc régulièrement été trouvés en sortie pick-and-roll. On pourra encore une fois noter que la gestion des fin de matchs à Dallas a certainement été la clé de la série, leur permettant de remporter notamment les deux premiers matchs à l’extérieur.
Les Mavs en Finales NBA après 13 longues années d’attente
Et oui le public texan n’avait pas revu son équipe en finale NBA depuis maintenant 13 ans, et ce fameux 12 juin 2011. Ce jour là, Jason Kidd portait encore ce maillot bleu des Mavs, Rick Carlisle avait encore des cheveux sur sa tête, des français se nommant Ian Mahimi et Rodrigues Beaubois recevaient leur première bague, mais surtout Dirk Nowitzki rejoignait les vestiaires en laissant couler ses larmes pleine de joie, quelques secondes à peine après l’obtention de ce premier titre. Que de bons moments pour les supporters, qui veulent retrouver cette émotion ainsi que le bonheur de soulever le trophée Larry O’brien.
Malheureusement les espoirs ont été de courtes durées, et après un Game 5 à sens unique, les coéquipiers de Luka Doncic vont rendre les armes dans le Massachussetts. Ils ont d’une part trop subit l’impact physique des Celtics, et d’autre part la force collective de ces derniers a pris le dessus sur la défense des Mavs. Tout ça en restant organiser et en gérant le tempo des différents matchs, notifiant un travail exceptionnel de leur coach, Joe Mazzulla.

Comme à l’image du reste de leur saison, la défense des Celtics a encore su prendre le dessus sur l’attaque adverse. Et la première chose à notifier, c’est précisément la défense de Jaylen Brown sur Luka Doncic. En effet, celui qui a été récemment élu MVP des Finales a d’abord été très important de ce côté du terrain. Il a parfaitement su gérer le slovène qui n’a d’ailleurs jamais été défendu en prise à deux sur l’ensemble de la série, ce qui a considérablement fracturer la circulation de balle et le jeu offensif des Mavs.
L’autre point, c’est évidement l’absence totale de Kyrie Irving pendant ces finales, qui a été certes en mauvais terme avec son shoot, mais tous le crédit est évidement à remettre à Derrick White qui n’a pas laissé une seconde de répits à l’ancien joueur des Celtics.
De l’autre côté, les Mavs ont donc lourdement subi le collectif des Celtics. Quand tous les joueurs d’une équipe sont capables de créer leurs propres shoots, cela demande une omniprésence de tous les joueurs en défense, ce qui n’a pas été le cas. Et par des moments de relâchements beaucoup trop récurent, notamment en fin de quart temps, les Mavs ont subits des écarts bien trop important pour rivaliser avec Boston cette année.
Individuellement, Jayson Tatum a réinventé son jeu, lui qui a été en manque d’adresse pendant la série, il a été bien plus playmaker qu’auparavant et a mieux sélectionné ses shoots au fur et à mesure que la série avançait. Jaylen Brown a été le patron de la franchise, ultra régulier dans ses performances, il a clairement guidé les Celtics vers ce titre.
De plus le reste de l’équipe a su, tour à tour, répondre présent offensivement, notamment dans les moments importants. Et cette réussite offensive, elle a été influé par une circulation de balle très fluide et un spacing important et bien organisé. Le talent individuel de chaque joueurs a fait le reste pour complètement désordonner la défense de Dallas.
Malgré une défaite à sens unique, tous n’est pas à jeter du côté des texans. Luka a réalisé des finales de très haut niveau, bien qu’on puisse le critiquer sur sa défense, ses pertes de balles, et son manque de leadership, il a été l’un des seuls joueurs de Dallas à proposer le niveau qui était attendu de lui sur des Finales NBA. Cet échec est certes dur, mais il doit servir d’expérience pour les prochaines saisons, à l’ensemble du groupe.
Car oui, il ne devrait pas y avoir de gros changements la saison prochaine, et la franchise devrait pouvoir s’appuyer sur de nombreux joueurs cadres qui ont eu un rôle dans la franchise, cette saison. Le seul changement probable concerne Tim Hardaway Jr. qui va certainement faire ses bagages cet été via un trade pour que les Mavs puissent récupérer un peu d’argent dans leur cap. Ce départ probable permettrait à Dallas de re-signer Derrick Jones Jr., et d’activer la team option de Dante Exum. Un groupe qui aura donc un bon vécu ensemble, de quoi préparer de la meilleure des façons la saison prochaine.