LOS ANGELES - MAY 7: Tim Duncan #21 of the San Antonio Spurs holds the ball away from Robert Horry #5 of the Los Angeles Lakers during game two of the Western Conference Semifinals during the 2002 NBA Playoffs at Staples Center in Los Angeles, California on May 7, 2002. The Spurs won 88-85. NOTE TO USER: User expressly acknowledges and agrees that, by downloading and/or using this Photograph, User is consenting to the terms and conditions of the Getty Images License Agreement. (Photo by Jeff Gross/Getty Images)

La rivalité Spurs – Lakers des années 2000, épisode 1 : 1999

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Après une balade sur le réseau social de l’ex-oiseau bleu, je me suis rendu compte qu’il y avait des méprises, ou bien des manques de connaissances sur les séries opposant les Spurs et les Lakers de la grande époque. C’est pour cela que l’on va démarrer une nouvelle série de reviews, cette fois uniquement centrée sur cette rivalité des années 2000. Et pour cela, nous allons démarrer par les prémisses, avec les demi-finales de conférence 1999.

The best NBA player alive every year in the 2000s - Sports Illustrated

Tim Duncan opposé à Shaquille O’Neal dans la raquette

Deux équipes diamétralement opposées ?

Pour ce premier épisode, une remise en contexte s’impose. À cette époque, les Lakers sont déjà une franchise historique, comptant onze titres dans leur armoire à trophée. Les Spurs ne disposent de leur côté d’aucun palmarès collectif. et espère enfin décrocher le titre suprême grâce au duo composé de David Robinson et Tim Duncan.

Ces deux équipes sont construites de la même façon : un duo dominant, et des ajouts malins grâce à la draft NBA et des trades ou recrutements de free agents malins. Les Lakers se reposent sur le duo Kobe Bryant/Shaquille O’Neal ; les Spurs sur le duo Tim Duncan/David Robinson. La seule différence dans leur effectif est la moyenne d’âge, plus élevé chez les Spurs : 30,1 ans pour les Spurs, contre 25,7 pour les Lakers.

Et puis, une différence non négligeable est que cela ne se produit pas dans les mêmes lieux. LA est un des plus gros marchés de la Ligue, qui n’a aucun mal à attirer des free agents, alors que c’est tout l’inverse pour San Antonio. Deux équipes ressemblantes certes, mais que tout oppose dans le fond.

David Robinson face à Shaquille O’Neal

Mais le début de notre rivalité dépasse simplement l’opposition de ces deux franchises. Il démarre plutôt du temps où Shaquille O’Neal était encore au Magic. Lui et David Robinson se livraient alors une guerre à distance, afin de devenir le meilleur scoreur de la saison 1993-1994.

Ce titre de meilleur scoreur se jouera jusqu’au tout dernier match de la saison régulière. Le gros Shaq nous enverra ce jour-là, face aux New Jersey Nets, une énorme ligne de stat avec 32 points et 22 rebonds ! Cependant, côté Spurs, les coéquipiers de l’Amiral vont décider de le servir autant que possible afin de faire de lui le vainqueur de cet « affrontement ». Le résultat ? David Robinson score 71 points, et efface le précédent record de franchise détenu par George Gervin de 63 points, en malmenant les Clippers pendant tout le match.

Il n’y avait aucune réelle animosité entre les deux pivots, mais cet épisode nous montre une rivalité sportive des plus grandiose. Et prépare ce qui a suivi entre les Lakers et les Spurs.

Shaquille O'Neal On David Robinson: "He Is My Favorite Player Ever. I Loved Him So Much I Had To Make Up A Fake Story To Play Against Him." - Fadeaway World

Shaquille O’Neal défendant sur David Robinson

Deux premiers matchs serrés

Revenons désormais à la saison 1998-1999. Après une saison régulière tronquée par un lockout, causé indirectement par le nouveau contrat XXL de Kevin Garnett, les Playoffs peuvent enfin démarrer. Les deux franchises se qualifient au second tour en l’emportant chacune 4-0, mais la dynamique des deux stars de la raquette est plus qu’opposé. Alors que Shaquille O’Neal a dominé les Houston Rockets du trio vieillissant Olajuwon-Pippen-Barkley avec une série en 29 points, 10 rebonds, 4 passes et 4 contres de moyenne, Tim Duncan a lui connu une opposition plus que difficile face à Kevin Garnett, et a pu s’en sortir grâce au collectif bien huilé des Spurs.

La série s’annonce électrique, et les Spurs ne partent pas tant que ça favoris face au 4ème de la Conférence Ouest. Malgré la première place de San Antonio dans la conférence, ce sont les Lakers qui mènent 2-1 sur les confrontations de la saison régulière, et ont l’avantage. C’est donc le 17 mai 1997 que le premier match de cette série débute. Les Lakers prennent une avance confortable de 10 points dès le premier quart-temps, mais les Texans ne se laissent pas faire, et parviennent à recoller au score avant la mi-temps, puis à passer devant. Les Spurs ne lâcheront pas cet avantage dans la suite du match, et s’imposeront sur le score de 87-81. Le duo Duncan/Robinson aura fait passer une sale soirée à Shaq, qui finira à 6/19 aux tirs.

La deuxième rencontre sera plus disputé, les deux équipes se rendant coup sur coup lors de la première mi-temps. Cette guerre se poursuivra pendant toute la seconde mi-temps, avec une fin de match à haute intensité. À une minute de la fin, David Robinson donnera l’avantage aux siens grâce à un dunk. 24 secondes plus tard, ce sera au tour de Kobe Bryant de donner le lead à son équipe avec un tir à 3 points ravageur. Sauf qu’après une faute, le encore jeune Kobe Bryant ratera ses deux lancers francs, ce qui laissera une occasion aux Spurs de plier le match. Cette occasion ne sera pas gâchée, Tim Duncan inscrivant un magnifique bras roulé à 8 secondes de la fin pour conclure ce match. 79 à 76, 2-0 San Antonio, et les Lakers sont assommés.

Shaq dismisses Spurs' 1999 title: 'It's not a real season, I would tell Mr. Duncan this to his face, you have 4 rings'

Duncan se battant au rebond avec O’Neal, symbole de l’intensité des séries entre Spurs et Lakers

Une fin de série trop facile ?

La troisième rencontre de la série démarra comme toute les autres : un début de match serré avec deux équipes ne lâchant rien. Mais alors que les Lakers sont plus que jamais dos au mur, les Spurs vont les étouffer : L.A. subit un run de 12-0 au début du second quart. Cependant, les californiens ont de la ressource, et ne lâchent pas l’affaire, si bien qu’à l’entame du dernier quart-temps, un seul petit point sépare les deux formations. Aucune des deux équipes ne pourra maintenir une avance pendant plus de trois minutes lors du quatrième quart, avant le coup de massue de la part de San Antonio.

À 1 minute 40 de la fin, Jaren Jackson donnera l’avantage aux Spurs avec un tir longue distance. Et à partir de là, ce fut la débandade pour les Lakers, sûrement à court de jus. Entre Kobe perdant des ballons, Glen Rice qui rate ses shoots, et un Shaquille O’Neal inexistant, les Spurs vont passer de 2 points d’avance à 10 points en seulement une minute. Victoire 103 à 91, et 3-0 pour San Antonio. Tim Duncan finira le match avec 37 points, 14 rebonds et 4 passes au compteur, alors que Jaren Jackson a été le véritable facteur X de ce match, avec 22 points en sortie de banc et ce tir clutch.

Le quatrième match de cette série est décisif. Et alors que Los Angeles est en « win or go home », les Spurs ne vont pas leur donner une seule chance : l’écart ne descendra jamais sous les 6 points, et montera jusqu’à 16 points d’avance. Cependant, à la fin du troisième quart-temps, les Lakers feront un gros travail en défense, remontant même à une seule possession d’écart. Gregg Popovich remotivera ses troupes à l’approche du dernier et ultime quart-temps de cette série, et ça fera effet : San Antonio étouffe L.A et prend une avance de 15 points, qu’ils ne lâcheront plus. Le match se terminera sans suspens dans la suite d’un énorme Duncan : 34 points, 14 rebonds et 4 passes à 11/14 aux tirs, et 11/14 aux lancers francs. En face, Shaquille O’Neal aura tout tenté, et finira ce match en 36 points et 14 rebonds, en vain.

Les Spurs remportent ainsi la première confrontation de cette longue rivalité, face à des Lakers pas encore au point. Un sweep où Tim Duncan aura été énorme avec son 29-11-3 de moyenne.

San Antonio Spurs David Robinson, 1999 Nba Finals Sports Illustrated Cover by Sports Illustrated

La une du magazine « Sports Illustrated » de juillet 1999

San Antonio remporte ainsi cette manche inaugurale face aux Los Angeles Lakers, et de manière assez nette, avant d’ailler remporter leur premier titre par la suite. Mais cette série n’est que le début d’une grande rivalité, qui se poursuivra dès 2001.

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