Le 11 février 2023, Josh Hart enfile pour la première fois le maillot des Knicks de New York suite à son transfert de Portland. Les Knicks réalisent une bonne saison, durant l’an 1 du pari Jalen Brunson. Pourtant, l’arrivée de l’ailier sera une des décisions les plus importantes dans l’ascension des Bockers. En effet, en seulement 2 ans, Hart est rentré dans la légende de la franchise, et surtout dans le cœur des fans. Pour comprendre cet impact, il faut se plonger dans la courte mais intense carrière de Josh Hart à NYC.
2023 : la révélation
A posteriori, on peut dire sans trembler que le trade Hart-Reddish est un des plus gros vols de ces dernières années sur le marché des transferts. Mais sur le moment (février 2023), il ne ressemble qu’à un échange d’un joueur n’ayant pas trouvé sa place à New York contre un role player solide, mais sans prétendre changer la face de l’équipe. Pourtant, Leon Rose réalise un coup de maître qui change bel et bien cette équipe en 30-27. Les Knicks commencent une série de 9 victoires de suite et finissent la saison sur un 18-7 et se hissent à la 5ème place de l’Est.
Collectivement parlant, le trade s’avère donc payant. Individuellement, Josh Hart le 6th man tourne à 10 points, 7 rebonds et 4 passes à 59% aux tirs en 30 minutes. Directement adoré par Tom Thibodeau et par son coéquipier de Villanova Jalen Brunson, il l’est encore plus par les fans – dont moi – qui ont eu la chance d’assister à ses 2 premières prestations à New York face au Jazz et aux Nets. Emporté par la foule du MSG, le jeune de 15 ans que j’étais tombe amoureux de cet ailier tout comme l’entièreté de la ville de New York.
Vient alors le 1er coup d’éclat de Hart sous le maillot des Knicks : les Playoffs 2023 face aux Cavs. En mission défensive sur Donovan Mitchell pour sa toute première série de Playoffs à 27 ans, Hart fait chuter les pourcentages de l’arrière des Cavs (43% aux tirs et 29% de loin) et force 4 pertes de balles par match. C’est dans le hustle et le rebond, des caractéristiques bien connues désormais par les fans de NBA, que Hart brille le plus. Au terme de la victoire des New-Yorkais 4-1, Hart compile en 35 minutes 12 points et 8 rebonds, dont 2,4 offensifs. Lors de la fin du Game 4 au Madison Square Garden, Hart lâche à son coéquipier Mitchell Robinson, un professionnel du rebond, cette phrase dans les minutes qui précèdent la victoire et l’avantage 3 à 1 pour les Knicks:
Tu prends des rebonds normaux, je prends des rebonds qui cassent des équipes.
Josh Hart casse donc les Cavaliers et réalise son premier fait d’arme à New York avec cette victoire au 1er tour 2023. Hart continuera son travail tant bien que mal au 2nd tour face à une équipe du Heat en pleine confiance et simplement meilleure. En souffrance défensivement, il n’impactera pas autant cette série que la précédente (9 points et 7 rebonds mais à seulement 41% aux tirs en 29 minutes). Les Knicks s’inclinent alors 4 à 2 et la saison laisse paraitre le début d’une période d’espoirs en postseason pour la Big Apple.

2023-2024 : du doute à l’éclosion
Pour la saison suivante, New York veut tenter de surfer sur la vague positive de la saison passée. Leon Rose signe un autre soldat de Villanova (Donte Divincenzo) qui prend des minutes au poste 2. Quentin Grimes perd des minutes, mais c’est aussi Josh Hart qui souffre de cet apport extérieur. Fin décembre, Hart ne joue « que » 28 minutes par rencontre pour 8 points et 6 rebonds. C’est alors que New York tente un coup de poker : en 17-15, la franchise envoie R.J Barrett et Immanuel Quickley à Toronto contre OG Anunoby et Precious Achiuwa. Hart ne bénéficie donc pas d’un apport de temps de jeu supplémentaire (toujours à 28 minutes). C’est alors que la malchance des Knicks va propulser Hart au devant de la scène à partir de fin janvier.
Julius Randle se blesse face à Miami à la fin d’un mois de janvier de rêve pour New York. 14 victoires et 2 défaites, le trade d’OG Anunoby semble payant. Mais cette blessure puis celle d’Anunoby au coude amputent grandement les espoirs d’avantage du terrain pour les Knicks. C’est alors que Tom Thibodeau décide de ne plus jamais sortir Hart du terrain. En 50 matchs, Hart n’a été titulaire que 11 fois. Pour les 32 restants, il le sera à chaque rencontre. À partir de février donc, il se transforme en machine à minutes, rebonds et hustle derrière les prouesses au scoring de Jalen Brunson.
En février, Hart compile 13 points 10 rebonds et 5 passes en 40 minutes (!) tous les soirs. En mars, 11 points, 12 rebonds et 6 passes en 42 minutes. Inépuisable, « LionHart » ne véhicule pas le fighting spirit new-yorkais, il devient le fighting spirit new-yorkais. Du haut de ses 1m93, l’ailier est le seul extérieur dans le top 15 des rebondeurs de la ligue (10ème) et continue soir après soir de pousser le ballon en contre-attaque, défendre et faire le sale boulot. Les Knicks continuent de grimper au classement malgré les blessures et s’offrent la seconde place de l’Est au terme d’une bataille de tranchées face à Chicago, où Hart compilera son 21ème double double de l’année.

Playoffs 2024 : Hart, avec un H comme Héros
Les Knicks affrontent une énorme cylindrée au 1er tour : les Sixers d’un Joel Embiid sur une seule jambe et de Tyrese Maxey. Ce « faux » 7ème de conférence se présente avec des grandes ambitions et un roster presque en bonne santé, de quoi réellement inquiéter New York. La stratégie des Sixers est simple : agresser le plus possible Brunson pour le forcer à passer la balle à ses coéquipiers, Hart compris. Hart est volontairement laissé ouvert toute la série, il lui faudra donc réaliser une performance aux tirs exceptionnelle pour le médiocre shooteur qu’il est (31% à 3 points cette saison-là).
Lors d’un Game 1 irrespirable, les 2 formations sont à 91-90 à 5 minutes de la fin, c’est alors que Josh Hart réalise l’impensable; il abat une série de tirs longue distance sur les Sixers.
Victoire des Knicks, qui réitéreront la chose dans un comeback légendaire au Game 2. Hart totalise 22 points et 13 rebonds en 42 minutes puis 21/15 en jouant chaque minute au Game 2. Incassable, Josh Hart fait beaucoup de mal à Philly dans son secteur habituel, mais aussi là où les Sixers avaient parié sur sa maladresse. Hart tourne après 2 matchs à plus de 50% de loin, il finira la série à 43%.
Menant 3-2, NYC et Philadelphie se livrent encore une bataille de tranchées au Game 6. Comme un symbole, c’est d’un 3 point de Josh Hart que les Bockers se qualifieront 118-115 pour le 2ème tour. Durant cette série, il aura été simplement héroïque: 17 points et 12 rebonds en 46 minutes de moyenne, une énergie qui sera une des grandes raisons de la défaite des Sixers.
Vient alors le 2ème tour face à Indiana, là encore marqué par la malchance. OG Anunoby se blesse au Game 2, Mitchell Robinson rate toute la série… Mais Josh Hart est là, encore et toujours : 24/13/8 lors du Game 1, puis 19/15/7 le match suivant. Il jouera évidemment chaque seconde de ces rencontres, que New York remporte au courage. À la fin de ce deuxième match, au bord du 2-0 New York, Hart va voir Reggie Miller, commentateur TNT et ancien ennemi juré des Knicks.
Je crois qu’ils disent « va te faire foutre »
Hart et les Knicks sont en position de force, mais cette série ne se terminera pas comme la précédente. Hart cède finalement sous le poids des minutes et jouera le Game 6 et 7 blessé aux abdominaux. Comme un symbole, Jalen Brunson cèdera lui aussi et se cassera la main durant le Game 7. Indiana remporte la série face à des Knicks dépeuplés et à bout de souffle. Josh Hart s’est forgé durant ces 13 rencontres une légende, une image d’Iron Man, du role player ultime. Il est devenu le symbole de cette équipe qui a défié les limites de sa propre santé et de son courage.
2024-2025 : la confirmation
Après une saison haute en couleur, Hart joue simplement son meilleur basket depuis le début du nouvel exercice 2024-2025. Il réalise une saison pleine de records en carrière, alors que les Knicks fraîchement armés de Karl-Anthony Towns sont solidement attachés au podium de l’Est. Avec 14 points, 9 rebonds, 5 passes en 38 minutes de jeu, IronHart est plus utile que jamais à New York. Avec un statut clair de fan-favorite, il continue son travail de sape et réalise des actions décisives dans l’ombre du scoring de ses coéquipiers.
Avec un énorme 132 d’offensive rating, on peut dire que Hart n’est pas étranger au succès des Knicks cette année encore. Il est d’ailleurs plus impliqué cette année dans l’attaque new-yorkaise, avec une augmentation de son usage% (19.2% contre 16.3% en 2024). Hart affiche aussi un absurde 6.9% de rebonds offensifs quand il est sur le terrain. Le rebond est toujours un point fort de Hart, ainsi que les finitions proches du cercle : en effet, celui-ci shoote à 77% à 1m du panier ou moins, le rendant extrêmement efficace en transition.
L’ancien de Villanova continue son parcours de (déjà) légende locale à NYC, toujours avec l’abnégation et le dynamisme qui le caractérise. Depuis son arrivée dans la Grosse Pomme, il a autant rendu fous les adversaires qu’admiratifs les fans, faisant tout simplement gagner New York. Au fil de sa courte carrière, l’ailier de 29 ans a tout donné sans relâche pour son maillot et nul doute qu’il continuera de le faire. Avec des faits d’armes certes récents mais mémorables, le soldat Josh Hart est devenu une légende des Knicks.